To Sail beyond the Botnet – Suzanne Palmer

Bot 9 III : la mission !

Dans ma critique du recueil La Vie secrète des robots de Suzanne Palmer, j’ai évoqué le fait que la première et la dernière des nouvelles qui en font partie (et qui ont toutes deux obtenu un prix Hugo, le plus prestigieux en SF), La Vie secrète des bots et Les Bots de l’arche perdue, sont liées entre elles, partageant les mêmes protagonistes (essentiellement robotiques / IA), la seconde poursuivant l’histoire de la première quelques décennies plus tard. Il se trouve que l’excellent Patrick Creusot, capitaine à la barre du site sfanglo21 (qui, comme son nom l’indique, est consacré à la SF anglophone du XXIe siècle), a eu l’amabilité de me signaler qu’il existait un troisième texte s’inscrivant dans le même « cycle », To Sail beyond the botnet, paru dans le numéro 200 du magazine Clarkesworld et, plus intéressant encore, lisible gratuitement en ligne (dans la langue de Shakespeare) sur cette page. Il s’agit de la suite directe des précédentes aventures de Bot 9, se déroulant un peu plus d’une semaine seulement après la fin de la deuxième nouvelle. Continuer à lire « To Sail beyond the Botnet – Suzanne Palmer »

Fury – Alastair Reynolds

Alastair Asimov

Je me suis déjà exprimé sur la question, mais si j’ai ouvert ce blog c’est, entre autres raisons (et certainement la plus importante de toutes), pour transmettre à mon tour les bons conseils de lecture SFF dont j’ai eu la chance de bénéficier quand j’étais adolescent. À cinquante ans, dont quarante-deux de lectures classées dans l’imaginaire (depuis les comics et les Livres dont vous êtes le héros jusqu’à aujourd’hui), je suis, depuis quelque temps, à mon tour dans la position du vétéran qui peut conseiller utilement des lectrices et des lecteurs soit complètement débutants, soit moins avancés dans leur découverte du genre. Cela ne signifie pourtant pas que je ne puisse pas moi aussi bénéficier d’un conseil de lecture : notre domaine est si vaste que nul n’a pu tout lire en une vie humaine, même en ne prenant en compte que ce qui est « important » (et sur quel critère le définir, d’ailleurs ? Ce qui est « important » pour moi sera illisible pour quelqu’un d’autre, et inversement). C’est ainsi un aponaute qui, en commentaire de la précédente critique d’un Alastair Reynolds, m’a recommandé la lecture de Fury, une assez longue nouvelle à l’affiche, notamment, du recueil Beyond the Aquila Rift, que j’avais justement en stock mais pas encore lu. Qu’il soit remercié pour son conseil, car ce texte s’est en effet révélé très bon ! Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’un lecteur de ce blog me conseille une nouvelle en VO (cela a notamment été également le cas à l’époque où Rich Larson n’avait pas encore été traduit en français et où j’avais été dans les premiers à chroniquer un de ses textes), et c’est le genre de bon plan, ainsi que d’échange avec ma communauté, que j’apprécie beaucoup. Continuer à lire « Fury – Alastair Reynolds »

The Two faces of war – Rob J. Hayes

Tout le talent de Rob J. Hayes condensé en une courte nouvelle

Si vous vous inscrivez à la Newsletter de Rob J. Hayes, vous recevrez en cadeau trois nouvelles (sous forme électronique) qui se déroulent dans certains des nombreux mondes créés par l’auteur, dont celui du cycle Mortal techniques dont je vous ai parlé plusieurs fois sur ce blog. Le texte en question, The Two faces of war, est accolé au premier chapitre du roman Never Die (c’est donc aussi l’occasion d’en avoir un aperçu, même si le plus intéressant en est la fin et ses énormes et très inattendues révélations), et avait à l’origine été publié dans Art of war, une anthologie réunissant quarante auteurs de Fantasy qui avaient accepté d’écrire à titre gracieux une nouvelle au profit de Médecins sans frontières. Et parmi les quarante, il y avait quelques noms connus des aponautes, comme, donc, Hayes, mais aussi Mark Lawrence, Brian Staveley (Skullsworn), John Gwynne (L’Ombre des dieux), Sebastien De Castell (The Malevolent seven), Nicholas Eames (La Mort ou la gloire), Ben Galley (Chasing graves), Ed McDonald (La Marque du corbeau), Anna Stephens (Godblind), Anna Smith Spark (The Court of broken knives) ou encore R.J. Barker (The Bone ships, qui sort en français dans quelques semaines).

Notez que même si The Two faces of war est supposé se dérouler dans l’univers de Sword & Sorcery d’inspiration asiatique du cycle Mortal Techniques, il pourrait en fait prendre place dans n’importe quel monde ayant une technologie de niveau médiéval. Même pas médiéval-fantastique ou oriental, juste médiéval. Je ne cite d’ailleurs ce texte sur ce blog consacré à la SFFF que parce qu’il émane d’un auteur exerçant son art dans le registre des littératures de genre et l’ayant publié à l’origine dans une anthologie de Fantasy. Et parce qu’il offre un éclatant aperçu (et gratuit, qui plus est) du formidable talent de Hayes. Continuer à lire « The Two faces of war – Rob J. Hayes »

Dinosaures – Walter Jon Williams

Glaçant

Le paradoxe avec Walter Jon Williams est qu’il est méconnu à la fois de la nouvelle génération de lecteurs de SF mais aussi (et là, de prime abord, c’est plus surprenant) des vieux briscards du fandom traditionnel : les premiers n’en auront jamais entendu parler, ou seulement via La Peste du léopard vert sorti en UHL chez le Bélial’ en 2023, les seconds savent son importance en matière de Cyberpunk… mais réduisent souvent l’auteur à cette facette de sa bibliographie. Or, elle est bien plus vaste que ça, allant de romans Historiques d’aventure navale à de la SF militaire, en passant par des ouvrages de Jeu de rôle et par une SF Trans- ou Posthumaniste de haute volée (dont l’UHL susnommé et surtout le BEAUCOUP trop méconnu Avaleur de mondes). C’est de ce dernier registre dont relève la novelette (longue nouvelle, une trentaine de pages ici) dont je vais vous parler aujourd’hui, Dinosaurs. Ce texte est disponible en français (sous le nom Dinosaures), dans l’anthologie Futurs à gogos (qui, par ailleurs, comprend aussi d’autres nouvelles plus ou moins intéressantes, dont une de Geoffrey A. Landis), parue en 1991 mais que vous aurez probablement du mal à trouver d’occasion. En revanche, il se trouve sans problème sous forme électronique (mais en anglais, bien qu’il soit d’un niveau franchement accessible), pour moins d’un euro. C’est d’ailleurs dans la langue de Shakespeare que je l’ai lu.

Lorsque je cumule plusieurs lectures très mauvaises / décevantes (respectivement Le Sabre de neige de Salomé Han et – la VO de – Dans le berceau du temps d’Adrian Tchaikovsky), j’ai pour habitude d’enchainer avec une valeur sûre, histoire de rééquilibrer ma chimie cérébrale et de garder intacte ma motivation à lire de la SFFF. Et je dois dire que Dinosaures ne m’a pas (vraiment) déçu, bien qu’il manque de l’atome de tranchant ou de sense of dread nécessaire pour lui faire franchir le pas qui sépare un très bon texte d’un Culte d’Apophis. Une lecture certes glaçante, comme nous allons le voir, mais vraiment très digne d’être faite. On espère aussi que quelqu’un aura l’idée de rééditer cette nouvelle, parce que c’est carrément dommage qu’elle ne soit plus (facilement) à la disposition du lectorat français. Continuer à lire « Dinosaures – Walter Jon Williams »

Anthologie Apophienne – épisode 18

L’anthologie Apophienne est une série d’articles sur le même format que L’œil d’Apophis (présentation de trois textes dans chaque numéro), mais ayant pour but de parler de tout ce qui relève de la forme courte et que je vous conseille de lire / qui m’a marqué / qui a une importance dans l’Histoire de la SFFF, plutôt que de vous faire découvrir des romans (forme longue) injustement oubliés. Si l’on suit la nomenclature anglo-saxonne, je traiterai aussi bien de nouvelles que de novellas (romans courts) ou de novelettes (nouvelles longues), qui sont entre les deux en terme de nombre de signes. Histoire de ne pas pénaliser ceux d’entre vous qui ne lisent pas en anglais, il n’y aura pas plus d’un texte en VO (non traduit) par numéro, sauf épisode thématique spécial (ce qui est le cas aujourd’hui). Et comme vous ne suivez pas tous le blog depuis la même durée, je ne m’interdis absolument pas de remettre d’anciennes critiques en avant, comme je le fais déjà dans L’œil d’Apophis.

Sachez que vous pouvez, par ailleurs, retrouver les anciens épisodes de cette série d’articles sur cette page ou via ce tag. Continuer à lire « Anthologie Apophienne – épisode 18 »

Ammuin Karhua – Emmanuel Chastellière

Généreux et émouvant

Si je vous dis « Ammuin Karhua », ne me répondez pas « À tes souhaits ! » ou « C’est du chinois ! », parce que d’une part, il s’agit du titre d’une nouvelle d’Emmanuel Chastellière, et que d’autre part, c’est en fait du finnois, qui signifie « J’ai tiré sur un ours ». Comme nous l’explique l’auteur sur cette page, il l’a écrite très rapidement dans le sillage du début de la guerre en Ukraine, dans le but de la vendre et de reverser les bénéfices à la Croix-Rouge pour soutenir son action dans ce pays. De fait, il a récolté plus de 1000 euros, une belle somme pour, comme nous allons le voir, un beau texte. Mais si noble que soit l’intention, on sent clairement que l’auteur y a aussi mis toutes ses tripes, que le texte constitue pour lui, comme pour sa protagoniste, une forme de catharsis. Ce qui ne diminue en rien son impact, bien au contraire.

Cette nouvelle s’inscrit dans l’univers de Célestopol et Célestopol 1922, mais peut parfaitement se lire sans les connaître (on songera d’ailleurs au tour de force que constitue le fait de rendre un univers aussi fouillé compréhensible en moins de trente pages tout en introduisant un protagoniste et une intrigue solides et puissants : s’il fallait une preuve des capacités de l’auteur, en voilà une, et une belle !). De fait, elle peut d’ailleurs constituer une excellente porte d’entrée pour qui hésiterait à acquérir  ces recueils. Si, en revanche, vous les avez lus, vous capterez des références à des lieux, événements ou personnages connus (à Anastasia, la cousine du Duc, croisée dans la nouvelle Oderint dum metuant de Célestopol). Continuer à lire « Ammuin Karhua – Emmanuel Chastellière »

Flowers like needles – Derek Künsken

Inattendu mais intéressant

Je continue mon exploration de la bibliographie de Derek « Le Magicien quantique » Künsken, qui est loin de s’arrêter au cycle de L’évolution quantique, mais comprend également des nouvelles (à vrai dire, l’auteur canadien a longtemps été connu pour exercer exclusivement dans la forme courte) comme Flowers like needles, initialement parue dans le numéro de Mars / Avril 2021 de la revue Asimov’s Science Fiction, et qui sera également à l’affiche de The Year’s Top Hard Science Fiction Stories 6, qui sortira dans huit jours (avec un bataillon d’autres écrivains de Hard SF de premier plan : Greg Egan, Nancy Kress, David Moles, Ray Nayler, Hannu Rajaniemi, etc., excusez du peu !). Sachez que vous pouvez lire gratuitement (en anglais) le texte de Künsken ou bien le télécharger sous forme de fichier pdf à cette adresse (une excellente initiative, qui permet de le transférer facilement sur liseuse, au pire moyennant un changement de format de fichier via Calibre, ce qui rend tout de même la lecture plus agréable que sur un moniteur). Notez que cette nouvelle reprend l’univers d’une novelette parue neuf ans plus tôt, The way of the needle.

Si je m’attendais évidemment à un texte de Hard SF (plan sur lequel il remplit parfaitement son contrat) et de Planet Opera (un genre que Künsken maîtrise à la perfection, vu la grande qualité de cet aspect dans The House of Styx), j’ai en revanche été surpris par son aspect conte philosophique à base d’adeptes des arts martiaux, auquel je ne m’attendais en revanche pas du tout. Pour être parfaitement honnête (c’est le credo de ce blog, après tout), si j’avais réalisé la chose avant, je pense que je serais allé vers Flowers like needles un peu à reculons, tant le mélange Hard SF / Wuxia m’aurait paru improbable. Surtout quand on sait qu’il met en jeu des créatures ressemblant aux Pradors de Neal Asher, donc des « crabes » intelligents. Et pourtant, aussi ahurissant que cela puisse paraître, ça fonctionne, et ça fonctionne même très bien ! Comme quoi, méfions-nous des préjugés littéraires  😉 Continuer à lire « Flowers like needles – Derek Künsken »

Hors-série Une heure-lumière 2022

Les femmes à l’honneur

Cette critique a été réalisée dans le cadre d’un SP fourni par le Bélial’. Un grand merci à Olivier Girard et Erwann Perchoc !

Pour la cinquième année consécutive, le Bélial’ vous propose, à partir du 26 mai, pour l’achat de deux titres de la collection Une heure-lumière en version papier (le but étant de soutenir les libraires -l’opération est aussi évidemment valable sur le site de l’éditeur lui-même-), un Hors-série gratuit qui ne sera disponible que par ce biais et seulement dans la limite des stocks disponibles. L’objet ayant une dimension collector, s’il vous intéresse, il ne faut pas traîner. Et justement, c’est aussi le 26 mai 2022 que sortiront les deux nouveaux titres d’UHL, à savoir Un an dans la Ville-Rue de Paul Di Filippo et Opexx de Laurent Genefort. J’ai lu le premier pour le compte de Bifrost (vous pourrez retrouver ma critique dans le numéro 107 du magazine, à paraître début juillet), et ne vous en dirai donc pas grand-chose, sinon que c’est un excellent livre, à la traduction (signée Pierre-Paul Durastanti) d’une impressionnante qualité, mais peut-être pas tout à fait destiné à tous les profils de lecteurs. Vous trouverez ma critique du second ici.

L’ouvrage (112 pages au compteur tout de même) est illustré, comme d’habitude avec brio, par Aurélien Police pour la couverture (très esthétique, mais n’ayant finalement aucun rapport avec le contenu, comme nous allons le voir) et Anouck Faure pour l’unique illustration intérieure (vous retrouverez une autre de ses œuvres dans le numéro 107 de Bifrost, en ouverture d’une nouvelle de Sarah Pinsker). Il débute avec un court édito d’Olivier Girard, le capitaine à la barre du navire Bélial’, qui revient sur le chemin parcouru par la collection en six ans (avec un coup de canif, à mon avis complètement mérité mais encore trop gentil, envers ces autres maisons qui, soudain, trouvent d’immenses mérites au format court, pour lequel elles n’avaient, jusqu’ici, que mépris) et souligne le fait que le format très singulier d’UHL favorise la prise de risque, aussi bien pour l’éditeur (moins de papier, moins de coûts -éventuels- de traduction) que pour le lecteur (moins cher payé, plus vite lu, donc un moyen facile de tester une autrice ou un auteur). Continuer à lire « Hors-série Une heure-lumière 2022 »

The century blade – Rob J. Hayes

Une bonne façon de découvrir le cycle Mortal Techniques

Étant, en ce moment, dans une sorte de cycle de lecture informel faisant la part belle aux lectures de Fantasy aux contextes exotiques, le moment me parait bien choisi pour vous reparler de Rob J. Hayes. Auteur britannique auto-édité et très expérimenté (une quinzaine de romans au compteur, tout de même), Hayes m’avait bluffé avec son roman Never Die, titulaire du SPFBO 2017, prix littéraire chapeauté par Mark Lawrence couronnant chaque année le meilleur des auto-édités anglo-saxons. Fantasy à monde secondaire d’inspiration asiatique et très héroïque, Never Die était un bouquin sympathique mais sans plus jusqu’à sa fin, tout bonnement extraordinaire, qui remettait tout le reste en perspective. Il se trouve que depuis ma chronique, l’auteur (très prolifique) a étendu cet univers à deux autres romans (Pawn’s Gambit et Spirits of vengeance) et une nouvelle, The century blade (à la couverture magnifique –la preuve en grand format), dont je vais vous parler aujourd’hui. Le tout forme un cycle informel, The mortal techniques, car si chacun de ces textes s’inscrit dans le même univers, chacun peut se lire de façon totalement indépendante de tous les autres.

Outre la (courte) nouvelle The century blade proprement dite, le « livre » électronique qui vous est vendu contient aussi le premier chapitre du roman Spirits of vengeance. Pour… 0.99 euros, vous avez donc l’occasion d’avoir un aperçu de l’univers (fascinant) et du style (fluide, agréable et puissamment évocateur) de l’auteur, ce qui vous permettra de voir si vous voulez investir dans les trois romans de The mortal techniques (c’est toujours plus rapide à lire et moins cher de prendre la température de l’eau avec une nouvelle à moins d’un euro qu’avec un roman de plusieurs centaines de pages, forcément plus onéreux). Et en plus, la nouvelle est très plaisante, même si elle a, comme nous le verrons, un défaut non négligeable. Continuer à lire « The century blade – Rob J. Hayes »

Anthologie Apophienne – épisode 16

Eye_of_ApophisL’anthologie Apophienne est une série d’articles sur le même format que L’œil d’Apophis (présentation de trois textes dans chaque numéro), mais ayant pour but de parler de tout ce qui relève de la forme courte et que je vous conseille de lire / qui m’a marqué / qui a une importance dans l’Histoire de la SFFF, plutôt que de vous faire découvrir des romans (forme longue) injustement oubliés. Si l’on suit la nomenclature anglo-saxonne, je traiterai aussi bien de nouvelles que de novellas (romans courts) ou de novelettes (nouvelles longues), qui sont entre les deux en terme de nombre de signes. Histoire de ne pas pénaliser ceux d’entre vous qui ne lisent pas en anglais, il n’y aura pas plus d’un texte en VO (non traduit) par numéro, sauf épisode thématique spécial. Et comme vous ne suivez pas tous le blog depuis la même durée, je ne m’interdis absolument pas de remettre d’anciennes critiques en avant, comme je le fais déjà dans L’œil d’Apophis.

Et justement, dans ce seizième épisode, j’ai choisi de vous parler de deux nouvelles en anglais, plus une en français histoire de ne tout de même pas trop pénaliser ou frustrer ceux d’entre vous qui ne lisent pas la langue de Shakespeare. Sachez que vous pouvez, par ailleurs, retrouver les anciens épisodes de cette série d’articles sur cette page ou via ce tag. Continuer à lire « Anthologie Apophienne – épisode 16 »