Constantine + Le Manuel des Plans + un anti-Les Sept Samouraïs = The Malevolent Seven !
Sébastien de Castell est un auteur canadien essentiellement connu dans nos contrées pour le lobbying intense fait à son sujet par L’Ours Inculte (d’ailleurs remercié en postface) et, accessoirement (je plaisante…), pour ses cycles L’Anti-Magicien et Furia Perfax (chez Gallimard Jeunesse), ainsi que pour la traduction du premier tome (éponyme) du cycle Les Manteaux de gloire par Bragelonne, les trois autres et un recueil de nouvelles ne l’ayant pas été par cette maison (malgré, donc, le lobbying intense du camarade Inculte). Son nouveau roman, The Malevolent Seven (à ne pas confondre avec le récent The Maleficent Seven de Cameron Johnston, aux fondamentaux similaires -nous en reparlerons), ne s’inscrit pas dans le même monde que celui commun à tous les autres cycles de l’auteur (y compris Court of shadows, à venir en 2024), et semble être un stand-alone, bien que la fin hurle, à mon sens, la possibilité d’une suite (mais puisse aussi se suffire à elle-même, un peu dans le même esprit que Le Magicien Quantique de Derek Künsken -dont nous reparlerons aussi). Dans une interview (en anglais), le canadien a déclaré avoir écrit ce roman en février 2020 juste pour lui, pour avoir le plaisir de faire de la bonne Sword & Sorcery à l’ancienne, avec des jurons à toutes les pages (ce qu’il n’est pas en mesure de faire dans les livres Young Adult qui constituent désormais la majeure partie de sa bibliographie -et la quasi-totalité de celle traduite dans la langue de Molière). Il n’avait pas l’intention de le publier, mais son agent a demandé à le lire, l’a adoré, ce qui a conduit son éditeur à finalement le sortir.
C’est la première fois que je lis un roman signé par cet auteur, non pas que Les Manteaux de gloire ne m’intéressent pas (bien au contraire, même), mais parce que je me concentre plus, que ce soit pour le blog ou (surtout) pour Bifrost sur les nouveautés, et que ce cycle n’en est plus une depuis longtemps. La sortie de ce roman lisible de façon isolée m’est apparue comme une bonne opportunité de découvrir sa prose sans pour autant me lancer dans un cycle de plus, et je dois dire que sans crier au génie, j’ai bien apprécié cette lecture, même si je placerais le roman, similaire, de Cameron Johnston au-dessus. De plus, sur la fin, j’ai parfois eu du mal à suspendre mon incrédulité, certains points (notamment sur le magicbuilding et le worldbuilding) m’ont paru extrêmement stéréotypés (façon polie de dire que c’était carrément pompé de façon éhontée dans les sources d’inspiration), et je ne suis pas sûr d’avoir entièrement saisi tout ce qui tourne autour d’un des personnages. Je regrette aussi que la couverture soit, à mon sens, très mal conçue, car elle dévoile un point d’intrigue et ça, on aurait pu éviter. Enfin, l’ensemble laisse une impression rushée ou brouillon, et le développement très inégal des personnages pose aussi question. Clairement, donc, si je trouve que c’est un roman de Fantasy sympathique, voire recommandable pour certains profils de lecteurs ET si on n’en attend pas trop, je n’en ferai pourtant pas un des (romans) Culte d’Apophis qui ont donné leur nom à ce blog. Lire la suite