Le tableau amer mais extrêmement émouvant de la fin d’un monde
Le fleuve céleste est la « suite » des Chevaux célestes de Guy Gavriel Kay. Il n’en reprend pas les personnages (étant donné que l’intrigue se déroule trois siècles et demi plus tard) mais l’univers est le même. Après la Chine des Tang, c’est donc celle des Song (du Nord, puis du Sud) qui sert de modèle à l’auteur canadien. Compte tenu de ce saut dans le temps, vous pouvez théoriquement lire ce roman même sans avoir lu le précédent. Toutefois, ce faisant, vous passerez à côté de nombreuses références à la Kitai de la IXe Dynastie, à Wen Jian ou à Sima Zian : cela ne nuit pas à la compréhension, mais appauvrit l’ambiance de chute d’une civilisation jadis grandiose que l’auteur veut installer.
L’Atalante nous propose une très belle édition physique, avec une superbe couverture à rabats, un dramatis personæ et une carte esthétique et fort utile. Il faut savoir qu’aucun scan ou photo sur le net ne rend justice à l’illustration, qui est en réalité d’un vert beaucoup plus beau et intense.
Pour tout ce qui concerne les fondamentaux de l’univers commun aux deux romans et leur auteur, je vous invite à vous reporter à ma critique des Chevaux célestes si besoin. Lire la suite