Projet dernière chance – Andy Weir

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Retour en force pour l’auteur de Seul sur Mars !

Une version modifiée de cette critique est sortie dans le numéro 105 de Bifrost (si vous ne connaissez pas ce périodique : clic). Vous pouvez retrouver toutes mes recensions publiées dans le magazine sous ce tag.

Après un Artémis en demi-teinte, Andy Weir revient avec un troisième roman, Projet dernière chance, difficile à résumer tant même en dire peu, c’est déjà en dire trop. Mais prêtons-nous donc à l’exercice : un homme se réveille d’un coma artificiel, s’aperçoit qu’il est amnésique, que son corps a été entretenu par un dispositif robotisé, et que dans la même salle que lui, se trouvent deux autres personnes, mortes depuis si longtemps qu’elles sont momifiées. La mémoire lui revient peu à peu et dans l’ordre chronologique (la narration va alterner entre des chapitres dans le présent et d’autres situés dans un passé de plus en plus proche à mesure que l’intrigue avance), et il découvre qu’il est en fait dans un astronef, très loin de la Terre, dont il se rappelle qu’elle est en danger de mort et qu’il est donc chargé de sauver. Le tout en réglant les nombreux problèmes scientifiques et techniques qui ne vont pas manquer de se présenter. Le lecteur peut, à ce point du livre, légitimement se dire qu’après Seul sur Mars, l’auteur tente de nous rejouer la même partition, mais dans l’espace, cette fois. Sauf que ledit lecteur se trompe : car si ses deux camarades sont morts, notre héros n’est, pour autant, pas seul dans son coin perdu de l’univers ! Lire la suite

Le Grand Livre de Mars – Leigh Brackett

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La fabuleuse chronique d’un monde perdu

Une version modifiée de cette critique est sortie dans le numéro 105 de Bifrost (si vous ne connaissez pas ce périodique : clic). Vous pouvez retrouver toutes mes recensions publiées dans le magazine sous ce tag. Cet ouvrage est une édition omnibus comprenant trois romans et un recueil de nouvelles, dont toutes les traductions ont été révisées.

Le monde rouge décrit dans Le grand livre de Mars n’est pas celui que nos robots et nos satellites nous ont dévoilé, mais celui, conforme aux maigres connaissances en planétologie de la première moitié du XXe siècle, imaginé dans le sillage d’astronomes comme Giovanni Schiaparelli ou Percival Lowell, une Mars dotée d’une atmosphère respirable et d’une vie indigène tentant de lutter contre la désertification en creusant de vastes réseaux de canaux. La planète rouge de l’âge d’or de la SF n’est pas tant fantasmée en sœur plus sèche de la Terre, dotée de civilisations indigènes quasi-humaines, qu’en accord avec ce que la science de la première moitié du siècle dernier faisait entrer dans le champ du possible. Une illusion qui viendra se fracasser sur le mur du réel quand, en 1964, la sonde Mariner 4 transmettra les premières images et données scientifiques de Mars : non seulement il n’y a ni canaux, ni civilisation, mais la planète n’a pas d’atmosphère respirable et est stérile. Le programme Mariner n’aura pas seulement un grand impact scientifique, il repoussera la spéculation science-fictive liée aux extraterrestres au-delà du Système solaire. Celui de Brackett étant devenu irréaliste aux yeux des lecteurs, elle devra se résoudre à transposer les aventures de son héros fétiche, Eric John Stark, sur une planète extrasolaire. Lire la suite

Apophis Box – Février 2023

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apophis_box_1L’Apophis Box est une série d’articles… n’ayant pas de concept. Enfin presque. Bâtie sur le modèle des « box » cadeau, vous y trouverez à chaque fois trois contenus / sujets en rapport avec la SFFF, qui peuvent être identiques ou différents entre eux, et qui peuvent être identiques ou différents de ceux abordés dans la box du mois précédent. Pas de règle, pas de contraintes, mais l’envie de créer du plaisir, voire un peu d’excitation, à l’idée de découvrir le contenu de la nouvelle Box. Celle-ci est dévoilée au début ou au mitan du mois. Le but étant aussi de me permettre de publier des contenus trop brefs pour faire l’objet d’un des types d’articles habituellement proposés sur ce blog ou dérogeant à sa ligne éditoriale standard, et bien sûr de pouvoir réagir à une actualité, à un débat, sans être contraint par un concept rigide.

Vous pouvez retrouver les Apophis Box précédentes via ce tag. Lire la suite

La Lune tueuse – N.K. Jemisin

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La Lune est peut-être tueuse, mais le roman n’est pourtant pas une tuerie, lui

Il y a une semaine, est sorti chez Pygmalion La Lune tueuse de N.K. Jemisin, premier roman d’un diptyque, Dreamblood. J’ai, pour ma part, lu cet ouvrage en anglais en 2017, sous le titre The Killing moon, et il ne m’a pas convaincu, à tel point que je n’ai jamais ressenti le besoin d’enchainer sur la suite, The Shadowed sun. La conclusion de ma critique était que cette fantasy d’inspiration égyptienne propose un univers fade (mais original par rapport à celle européenne / médiévale-fantastique, du moins à l’époque où elle est parue en VO -2012-), une écriture assez froide, ainsi que des personnages et un scénario particulièrement stéréotypés. Seul le protagoniste principal et son combat contre le côté obscur de la magie (magie d’ailleurs très réussie, le vrai point fort du roman) donnent à La Lune tueuse un certain intérêt, qui ne prend cependant véritablement son essor que dans les dix derniers % du livre. On est, de fait, très loin de la patate de golgoth que constitue, en revanche, La Cinquième saison de la même autrice. On félicitera toutefois l’éditeur pour sa couverture esthétique (à mon goût, du moins), en tout cas plus que celle de la VO.

Ma première impulsion serait donc de vous conseiller d’investir vos sesterces et autres dinars durement acquis dans de la SFFF de plus grande envergure (y compris le reste de l’œuvre de Jemisin), à un minuscule détail près : ce roman étant traduit par le sangui… le sympathique Pierre-Paul Durastanti, si vous voulez éviter que votre famille en pleurs ne vous retrouve, « suicidé » de trois balles dans le dos, ou qu’un missile Hellfire ne tombe par un malheureux « accident » sur votre voiture alors que vous la conduisez, réfléchissez-y tout de même à deux fois. Peut-être, d’ailleurs, que la lecture de ma critique complète de la VO vous convaincra que, finalement, ce roman a des attraits pour vous séduire, vos critères n’étant pas forcément les miens.

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Guide des genres et sous-genres de l’Imaginaire – La version papier !

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C’est la fête ! *

* 1 am Funk Dance Party, Starblaster, 2021.

Depuis que la première édition de mon Guide des genres et sous-genres de l’Imaginaire est sortie en 2018, sous forme électronique seulement, une question nous a été posée, à Gilles Dumay et à moi, de façon récurrente : une version papier est-elle prévue ? Avant l’arrivée de la deuxième édition, en 2022, la réponse était « Non » ; après sa parution, elle est devenue « La possibilité existe dans le contrat qui lie votre serviteur et AMI, mais pour l’instant, la chose ne peut être envisagée que si les ventes de la version électronique sont élevées ». Eh bien chez Albin Michel, on avait sous-estimé la foi des adeptes de l’Apophisme, puisque, dans une spectaculaire démonstration de force, vous avez fait, un seul jour après sa parution, de la deuxième édition du Guide la seconde meilleure vente d’AMI en format électronique en septembre, à un cheveu derrière Les Chants de Nüying d’Émilie Querbalec. Pour les deux du fond qui roupillent ou les nuls en maths comme moi, cela signifie qu’en un seul jour, ce livre a fait aussi bien (du moins en version électronique) qu’une des locomotives actuelles de la collection… en un mois entier. Je vous dis donc, à toutes et à tous, un immense merci pour votre soutien qui, en cette période difficile pour moi qui dure depuis un an maintenant, signifie beaucoup (et j’en profite pour également remercier toutes les personnes qui ont très gentiment pris de mes nouvelles depuis la mise en pause du blog).

Vous l’aurez compris, la tant attendue édition papier du Guide arrive donc enfin, le 15 février (d’après la pol… d’après l’éditeur, puisque les organi… les sites marchands annoncent, eux, le 14 : on attend encore le comptage statistique du cabinet Occurrence), au prix de 14.90 euros (je rappelle à ceux qui ont un budget limité qu’il reste disponible en version électronique pour seulement 1.99 euros). Avec un bémol, toutefois : c’est un petit tirage (ne me demandez pas le chiffre, je ne le connais pas moi-même), employant un nouvel outil de fabrication récemment mis en place chez Albin Michel, ce qui signifie donc que si vous pourrez le (pré)commander normalement chez les vendeurs sur le net (vous trouverez leur liste sur la fiche de l’ouvrage sur le site d’AMI, à gauche, bouton « acheter ce livre », onglet par défaut « Grand Format »), votre librairie physique n’en aura pas en stock, puisque ce petit tirage n’est pas diffusé par le surpuissant réseau de l’éditeur. Il vous faudra donc le commander exprès ; si vous voulez faciliter la vie de votre libraire, vous pouvez lui préciser qu’il est distribué par Hachette, et que pour se le procurer, il doit utiliser les codes suivants :

Guide des genres et sous-genres de l’imaginaire (édition 2022)

9782226483836 / 5631428

Quelques précisions : limité en taille ne signifie pas (à ma connaissance, du moins) « limité à x exemplaires et y’en aura pu jamais après ! », et donc je n’ai aucune raison de croire qu’en démontrant une deuxième fois, via des ventes aussi foudroyantes que massives, à Albin Michel que ce livre a autant sa place sur les tables des libraires que les œuvres d’Estelle Faye et de Jean-Laurent Del Socorro, vous n’allez pas déclencher une réimpression usant d’un procédé de fabrication (et avec un nombre d’exemplaires) plus traditionnel. Autre précision importante : le livre n’est pas encore, au moment où je tape ces lignes, référencé partout où il est supposé l’être (sur le site de la FNAC, par exemple), mais ça arrivera dans les jours qui viennent, peut-être même après le 14/15, toujours en raison de la nouveauté du procédé employé par AMI.

Je suis heureux que mon livre bénéficie d’une édition papier, je remercie d’ailleurs mon éditeur et Gilles Dumay pour cela et surtout, je vous remercie, vous, fidèles adeptes de l’Apophisme, pour avoir rendu cela possible via votre soutien indéfectible à mon travail. J’espère que vous apprécierez autant la version physique que l’électronique (pour ceux qui possèderont les deux), et j’ai hâte d’avoir les retours de celles et ceux qui, ne lisant pas les livres électroniques, n’ont, de fait, jamais lu l’ouvrage.

(Vous déconnez pas, vous mettez pas les ventes du truc minables face à celles de Faye et Del Socorro, hein ?)

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