Des évolutions d’un côté, de la stagnation de l’autre
A little hatred est le tout nouveau roman de Joe Abercrombie, le premier d’une seconde trilogie (The age of madness) prenant place dans l’univers de la Première Loi et se déroulant 15 ans après la fin de Pays rouge (le plus avancé, dans la chronologie interne de ce contexte, des trois stand-alone faisant suite au cycle initial) et 28 après celle de Dernier Combat, le tome 3 dudit cycle. Les tomes 2 et 3 de cette seconde trilogie s’appelleront The trouble with peace et The beautiful machine, et sortiront respectivement en 2020 et 2021.
Bien que ce tome 1 puisse se lire sans avoir lu aucun des autres romans, ou bien seulement certains d’entre eux (moi-même, je n’ai pour l’instant lu aucun des stand-alone), le lecteur y perdra, car des tas de références à des événements ou des personnages passés vont lui échapper. Ce qui n’est d’ailleurs pas systématiquement un mal : en effet, il y a à un moment une grosse « révélation » concernant deux des personnages, qui ne pourra surprendre que quelqu’un qui n’a pas lu Dernier combat, mais que quelqu’un qui l’a fait connaîtra dès que l’auteur parlera de la relation les liant. Tout compte fait, je pense toutefois important d’avoir lu au moins la première trilogie avant de se lancer dans ce nouveau roman.
Et justement, comment se positionne ce début de cycle par rapport à son prédécesseur ? La réponse est assez dichotomique : d’un côté, il y a des évolutions aussi visibles que spectaculaires (en terme de rythme, de présence rapide de sexe et de violents combats, et de niveau technologique, notamment), mais de l’autre, fondamentalement Abercrombie nous rejoue quasiment la même partition, une génération plus tard dans la chronologie interne de cet univers. Sans compter un humour et de savoureux dialogues assez significativement moins présents. Toutefois, on apprécie de retrouver certains anciens personnages ou leurs descendants. Au final, si le bilan est mitigé, le bouquin reste agréable à lire et de qualité, et j’ai hâte de lire la suite, même si je placerais peut-être mes espoirs un niveau plus bas la prochaine fois. Lire la suite