Espace connu – Intégrale – Larry Niven

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Histoire du futur, certes, mais surtout du lointain passé !

Une version modifiée de cette critique est parue dans le numéro 97 de Bifrost. Vous pouvez retrouver toutes mes recensions publiées dans le magazine sous ce tag. Je vous rappelle aussi (parce qu’un aponaute me l’a demandé) que le Bifrost 101, comprenant une traduction d’Hannu Rajaniemi et un article bibliographique consacré à Dan Simmons rédigés par votre serviteur, sort aujourd’hui. 

espace_connu_nivenAprès l’intégrale du cycle de L’anneau-monde, Mnémos propose un second omnibus regroupant cette fois les trois romans majeurs (Le monde des Ptavvs et Protecteur dans des traductions révisées et l’inédit Un cadeau de la Terre) se déroulant dans le même univers, mais à une époque antérieure, celle de la colonisation du système solaire puis des étoiles proches, et du Premier Contact avec des races étrangères. Le premier de ces romans montre qu’une statue d’origine inconnue retrouvée au fond de l’océan est en fait un Thrint, un extraterrestre échoué sur Terre depuis deux milliards d’années. Sa libération de sa stase temporelle donnera lieu à une course effrénée vers Neptune, où il veut retrouver un amplificateur télépathique qui lui servira à dominer la race humaine tout entière. On y apprend aussi les origines de la plupart des formes de vie galactiques. Lire la suite

Dans la boucle temporelle – itérations 12-13 : Décembre 2016 – Janvier 2017

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Lorsqu’un blog dépasse un certain nombre d’années d’existence et / ou d’articles, et à la condition que de nouveaux abonnés rejoignent sans cesse les rangs de sa communauté, il devient de moins en moins probable que les critiques et articles les plus anciens soient lus. Tout le monde n’a malheureusement pas le temps, ou l’envie, de se replonger dans les archives, sans compter qu’il peut être décourageant de débarquer sur un site qui compte des centaines de posts et de ne pas savoir par quelle voie attaquer cette montagne. Dans la boucle temporelle est une série d’articles conçue pour guider les nouveaux venus dans la masse de chroniques et autres articles de fond du blog, leur indiquant ce qu’ils devraient lire en priorité, remettant en lumière des posts oubliés mais potentiellement intéressants. Charge aux aponautes, ensuite, d’explorer les différents menus du blog pour lire le reste. Mais pour faire court, c’est bel et bien d’une sorte de résumé, en forme de best of, de ce qui s’est déroulé de plus marquant dans les précédentes « saisons » (comme on dirait si le blog était une série télévisée) de l’histoire du Culte.

Le concept étant lancé dans le sillage du quatrième anniversaire du blog, en janvier 2020, chacun des « épisodes », appelés itérations, de cette série d’articles remonte de quatre ans en arrière, mettant en lumière en moyenne trois articles du mois concerné (si un mois a été exceptionnellement prolifique et qu’un autre n’est pas spécialement riche en chroniques à remettre absolument en avant, la règle « 4 ans en arrière, mois à mois » peut éventuellement être outrepassée, ce qui est d’ailleurs le cas aujourd’hui). Ainsi, en ce mois de janvier 2021, nous allons nous repencher sur ceux de décembre 2016 ET de janvier 2017. La présentation des articles s’accompagnera aussi d’un petit commentaire replaçant, parfois, ces posts dans le cadre plus général de l’histoire du blog.

Vous pouvez retrouver toutes les itérations sur cette page ou via ce tag. Lire la suite

Le crépuscule de la Hanse – Poul Anderson

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Tombe la Longue Nuit

crépuscule_hanseLe crépuscule de la Hanse est le cinquième et dernier tome du cycle de La Hanse galactique, après Le prince-marchand, Aux comptoirs du cosmosLes coureurs d’étoiles et Le monde de Satan. La superbe couverture est toujours signée par Nicolas Fructus, et représente un des personnages les plus emblématiques de cet univers, la Cynthienne Chee Lan. Outre un avant-propos signé par Jean-Daniel Brèque, le traducteur, l’ouvrage comprend le roman éponyme, suivi d’un court essai de Poul Anderson lui-même, datant de 1979, où il parle des Histoires du futur en général et de la genèse de la sienne en particulier (et qui permet de prendre la mesure de l’influence d’Hal Clement -dont je vous ai parlé dans mon Guide du Planet Opera -et de certaines similitudes avec Fondation, notamment une conception cyclique de l’Histoire -même si les interrègnes sont ici incomparablement moins longs).

Les romans de ce cycle (dont j’ai entendu parler pour la première fois en 1990, en lisant GURPS Espace) ont été mon petit bonheur de chaque année depuis la parution du premier, en 2016. Ils combinent en effet énormément de choses que j’apprécie : des personnages hauts en couleur, un style / une traduction virtuoses leur faisant adopter un langage fleuri et imagé, un worldbuilding de compétition, des mondes et des êtres exotiques, des protagonistes qui n’ont l’air de rien mais réussissent à blouser les antagonistes en étant plus malins et rusés qu’eux, l’histoire non plus d’une équipe, d’un équipage, mais bel et bien d’une fraternité qui transcende les espèces, les sexes, les âges. Je ne vous mentirai pas, cet ultime tome est celui qui m’a le moins séduit, non pas parce qu’il serait moins abouti que les autres, mais parce que, décrivant le début de la fin d’une civilisation, d’une époque, d’une ère pleine de promesses et d’aventures, son ton est nettement différent de celui de tous les autres, y compris Le monde de Satan qui commençait déjà à s’engager dans cette voie. On y retrouve certes quelques coups d’éclat linguistiques et roublards de van Rijn, mais le propos est ici nettement plus mélancolique au mieux, voire parfois franchement grave. Malgré tout, l’adieu à nos héros est digne d’être lu, ne serait-ce que pour le plaisir de passer quelques ultimes heures en leur compagnie. Lire la suite

Apophis Box – Janvier 2021

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apophis_box_1L’Apophis Box est une série d’articles… n’ayant pas de concept. Enfin presque. Bâtie sur le modèle des « box » cadeau, vous y trouverez à chaque fois trois contenus / sujets en rapport avec la SFFF, qui peuvent être identiques ou différents entre eux, et qui peuvent être identiques ou différents de ceux abordés dans la box du mois précédent. Pas de règle, pas de contraintes, mais l’envie de créer du plaisir, voire un peu d’excitation, à l’idée de découvrir le contenu de la nouvelle Box. Celle-ci est dévoilée le 15 du mois (environ, hein, c’est pas une science exacte 😀 ). Le but étant aussi de me permettre de publier des contenus trop brefs pour faire l’objet d’un des types d’articles habituellement proposés sur ce blog ou dérogeant à sa ligne éditoriale standard, et bien sûr de pouvoir réagir à une actualité, à un débat, sans être contraint par un concept rigide.

Vous pouvez retrouver les Apophis Box précédentes via ce tag. Lire la suite

L’héritage des ancêtres – Przybylski / Nolane / Vladetic

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Une remarquable adaptation… et bien plus encore !

heritage_ancetresLes aponautes le savent, je ne critique, d’habitude, que des romans ou des essais en rapport avec la SFFF sur ce blog, réservant le reste, BD comprises, à mon (très sous-alimenté) blog secondaire. Toutefois, celle dont je vais vous parler aujourd’hui étant l’adaptation d’un cycle de romans ayant été chroniqués sur ce blog (plus précisément du Château des millions d’années), il m’a paru pertinent de faire une exception. Je suis d’ailleurs curieux d’avoir votre avis sur la question dans les commentaires de cet article : selon vous, les BD relevant de la SFFF doivent-elles être critiquées sur le Culte ou celui-ci doit-il être réservé aux romans comme il l’a été durant ses cinq premières années d’existence ?

Cet album, donc, appelé Le château des millions d’années tome 1 – L’héritage des ancêtres (un tome 2, Depuis la nuit des temps, est d’ores et déjà annoncé sur la quatrième de couverture), est scénarisé par Stéphane Przybylski (l’auteur des romans dont il est tiré), bien sûr, ainsi que par Richard D. Nolane, spécialiste du domaine (on lui doit notamment -entre beaucoup d’autres séries- Wunderwaffen et Space Reich), et dessiné par Zeljko Vladetic, qui a également officié avec Nolane sur une partie de Wunderwaffen ainsi que sur La grande guerre des mondes. D’ailleurs, Przybylski explique, dans la préface, avoir été inspiré, pour son roman, surtout par des œuvres graphiques, principalement… Wunderwaffen, ce qui fait donc que la boucle est bouclée, comme il le dit (ce qui est très intéressant est qu’il liste ses autres influences principales, séries, films ou mangas, un renseignement précieux pour mieux comprendre son bouquin). Hugo Facio, lui, colorise (pour ne pas dire : magnifie) un dessin déjà très solide à la base. La couverture, elle, est signée par Yvan Villeneuve (pour celles et ceux qui ne le sauraient pas, le fait que la couverture d’une BD soit l’œuvre d’un dessinateur autre que celui qui a officié sur les planches est une pratique assez courante). Les éditions Soleil ont donc réuni autour du romancier une équipe, aussi bien scénaristique que graphique, déjà parfaitement rodée aux thématiques et esthétiques abordées dans son roman, et donc à même de parfaitement rendre son histoire sous forme visuelle. Au passage, ce roman a vraiment fait l’objet d’un grand nombre de formes ou adaptations différentes, puisque le Belial’ l’avait aussi diffusé sous forme d’épisodes. Lire la suite

Le guerrier prophète – R. Scott Bakker

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Christique

guerrier_prophete_bakkerLe guerrier prophète est le second tome de la trilogie Le prince du néant (après le magistral Autrefois les ténèbres), un des trois sous-cycles de la saga The second apocalypse (le dernier restant à écrire au moment où je rédige ces lignes). Trilogie dont la réédition devrait être une priorité pour les possesseurs de ses droits, tant on tient là une œuvre qui n’est guère égalée que par Les instrumentalités de la nuit et Le livre des martyrs (ce qui vous pose tout de suite le niveau, à la fois en terme de qualité et de complexité ou degré d’exigence de la lecture). J’avais été particulièrement impressionné par le premier tome, que ce soit par son worldbuilding, la qualité de ses personnages et son style, et mes attentes étaient donc très élevées pour sa suite. Dans leurs très grande majorité, elles n’ont pas été déçues… bien au contraire ! Si le programme est respecté, je devrais donc vous proposer la critique du tome 3 assez rapidement, et enchaîner plus tard avec le second sous-cycle, qui, lui, n’a carrément jamais été traduit en français.

Signalons que ce second tome bénéficie d’une attention beaucoup trop rare mais extrêmement agréable : un résumé complet de son prédécesseur. Et par complet, je veux dire qu’il fait quasiment vingt pages dans l’édition poche que j’ai lue. Toutes les autrices et les auteurs, français et anglo-saxons, qui n’arrivent pas à comprendre que nous ne vivons pas dans leurs univers à longueur de journée comme eux, que nous sommes susceptibles de lire des dizaines d’autres romans entre deux tomes ou que cela peut prendre plusieurs années, devraient clairement en prendre de la graine, car là, vous pouvez littéralement lire un tome par an sans pour autant avoir le moindre problème pour resituer personnages, enjeux, lieux ou factions. De même, la carte est très utile pour mieux comprendre de quoi on parle (n’en déplaise aux détracteurs/trices de sa présence dans les bouquins de Fantasy en général), surtout que l’essence de ce tome est de relater un voyage et des oppositions (entre autres) géopolitiques. Lire la suite

Seven of infinities – Aliette de Bodard

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Un Arsène Lupin féminin dans un empire vietnamien de l’espace !

seven_of_infinities_kindleLes aponautes les plus anciens s’en souviennent peut-être, je vous ai parlé, il y a deux ans et demi, de l’univers Xuya de l’autrice Aliette de Bodard, un contexte de space opera inspiré non pas par la civilisation occidentale mais par la vietnamienne, et comprenant une trentaine de textes courts, essentiellement des nouvelles mais aussi plusieurs novellae, dont The tea master and the detective (à la critique duquel je vous invite à vous référer pour connaître les fondamentaux de cet univers) et The citadel of weeping pearls. Le 31 octobre 2020, est sorti le tout nouveau court roman s’inscrivant dans Xuya, Seven of infinities, d’abord dans une édition papier limitée (et signée), superbe mais au prix prohibitif (35.60 euros !), avant, heureusement, que cette novella ne sorte en version électronique (à un tarif plus de dix fois inférieur !), avec une couverture différente, qui plus est, le 9 décembre 2020. C’est évidemment dans cette dernière version que je l’ai lu.

Si The tea master and the detective était une évidente transposition de Sherlock Holmes dans l’univers Xuya, Seven of infinities utilise le même procédé, mais pour Arsène Lupin cette fois (c’est déjà assez clair à la lecture du texte, mais la fin des remerciements ôte tout doute éventuel sur ce point). Ce qui n’est d’ailleurs qu’une des nombreuses réutilisations de mécanismes déjà abordés dans les autres novellae qui font que cette fois-ci, le texte n’a pas vraiment fonctionné sur moi, sans pour autant que je puisse le qualifier de mauvais. Ces fameux remerciements montrent d’ailleurs qu’un nombre tout à fait ahurissant de bonnes fées aux noms connus se sont penchées sur son berceau. Lire la suite

Bifrost 101 – Dossier Dan Simmons

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… et un peu spécial Apophis aussi  😀

bifrost_101Le 28 janvier 2021, paraîtra le numéro 101 du magazine Bifrost, auquel je collabore depuis la rentrée 2018. Et ce numéro sera très particulier, et ce sur plusieurs plans. Mais avant de vous expliquer pourquoi, il me faut faire un rappel sur ce qu’est ce périodique, car je me suis récemment aperçu que des gens dont j’étais persuadé qu’ils le lisaient ne le connaissaient en réalité pas, peu, ou seulement de réputation. Donc j’imagine que parmi vous, il y en a qui ne savent même pas de quoi je parle quand je mentionne (et ça m’arrive souvent, mine de rien) Bifrost.

Il s’agit donc d’un trimestriel qui fêtera en avril, avec le numéro 102, son quart de siècle, et qui est consacré aux littératures de l’imaginaire (la Fantasy y est relativement minoritaire, même si c’est en moindre proportion qu’on ne le croit : dans le numéro 101, je signe quatre critiques, dont trois ne sont pas de la SF -1 de Fantastique, 2 de Fantasy-). Connu pour l’excellence de son équipe critique et rédactionnelle (qui, outre votre serviteur, comprend également des blogueurs comme Feydrautha, Gromovar, Nicolas de Just a word, Nébal et d’autres noms bien connus, mais aussi des professionnels comme Pierre-Paul Durastanti, Jean-Daniel Brèque, Alain Sprauel et Gilles Dumay / Thomas Day, ou encore des scientifiques aussi renommés que le fort sympathique professeur Lehoucq), et également pour le côté mordant et sans concession de ses recensions, Bifrost est mené de main de maître par Olivier Girard, fondateur et patron du Belial’, ainsi que par Erwann Perchoc, son très efficace (et sympathique) bras droit.

Sauf exception, un numéro est centré sur un dossier consacré à une autrice ou un auteur majeur de la SFFF (Dan Simmons dans le cas du 101), comprenant une biographie, une bibliographie extrêmement détaillée (signée par l’incroyable maître Sprauel), un guide de lecture, une interview, etc. Chaque numéro comprend aussi plusieurs nouvelles, émanant d’auteur(e)s anglo-saxons ou francophones, grands noms ou débutants prometteurs, et également un cahier critique qui fait le point sur les sorties les plus marquantes des derniers mois ou des mois à venir (et le nombre de critiques est devenu si imposant que le cahier « déborde » maintenant de façon quasi-systématique sur la version électronique du magazine ou sur son blog). Le dossier et le cahier conjugués étant un outil extrêmement utile (pour ne pas dire incontournable) pour se forger une culture SFFF (et Science-fictive en particulier). Bifrost comprend également diverses rubriques, comme des interviews d’acteurs de la chaîne du livre, une revue des derniers magazines de SFFF, l’édito du Boss, bien sûr (le premier truc que je lis !), une rubrique discutant de la faisabilité scientifique ou technique de tel élément marquant de la SF (animée par l’astrophysicien Roland Lehoucq), et j’en passe. Bref, pour onze euros (en version papier), vous en avez carrément pour votre argent, même en ne comptant que les dizaines de pages de nouvelles, le cahier critique et le dossier auteur. Sans parler des couvertures fréquemment signées par les plus grands noms de l’illustration dans le domaine de l’imaginaire (Manchu, Sorel, etc). Lire la suite

Panthéon Apophien – épisode 4

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cropped-apophis-ra_symbolSur ce blog, certains romans sont distingués par un tag prestigieux (si, si) : (roman) culte d’Apophis, qui représente une combinaison de coup de cœur hautement subjectif et surtout de ce que je pense être, objectivement, le meilleur de ce que les littératures de l’imaginaire ont à offrir. À la base, le tag a été attribué aux livres lus après la fondation du Culte, le 5 janvier 2016. Mais au fil des années, certains aponautes m’ont posé la question : et donc, quels sont les (romans) cultes d’Apophis lus avant cette date ? Eh bien la série dont fait partie le présent article, Panthéon Apophien, a précisément pour but de vous parler des cultes avant le Culte, entre 1985 et fin 2015. Chaque article vous présentera trois romans ou cycles, retraçant également en parallèle de façon plus ou moins chronologique (c’est loin, tout ça…) ce qu’a été mon parcours personnel de lecteur de SFFF et mon état d’esprit de l’époque.

Vous pouvez retrouver tous les autres articles de cette série sous ce tag ou sur cette page. Les romans cultes d’Apophis, pré- ou post-2016, sont listés sous cet autre tag. Lire la suite

Bilan 2020 – Overkill

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* Motörhead, 1979.

Chaos_Inside_V2En ce premier janvier 2021, il est temps de tirer un bilan de l’année écoulée et de donner un aperçu de ce que celle à venir vous réserve sur le Culte. Mais d’abord, permettez-moi de vous souhaiter à toutes et à tous une bonne année, ainsi que mes meilleurs vœux !

Si vous me suivez depuis un moment, vous connaissez ma manière de procéder, et donc après un point statistique, je vais revenir sur ce qui était supposé arriver sur le blog en 2020 et sur ce qui s’est effectivement passé (ou pas), avant de conclure en vous donnant un aperçu de mes projets et de mes objectifs pour 2021. Même si dans les deux cas, le bilan comme la prévision, le Covid a eu et aura un lourd impact, comme nous le verrons. Lire la suite