Skullsworn – Brian Staveley

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Un GROS coup de cœur ! 

skullswornBrian Staveley est un auteur américain connu pour sa trilogie Chronicle of the unhewn throne, une Fantasy épique dans la veine grim & gritty, vigoureusement rythmée et riche en scènes d’envergure (si vous souhaitez la découvrir, les 7 premiers chapitres du tome 1 -en anglais- sont disponibles gratuitement).  Skullsworn est un roman situé dans le même univers et qui constitue un stand-alone (un livre pouvant se lire indépendamment) par rapport à ce cycle. Ce qui, pour moi, fait tout son intérêt : il me permet de découvrir l’auteur et le contexte sans forcément me lancer dans une nouvelle trilogie.

Et puis il faut dire qu’en plus de la réputation flatteuse de cet écrivain, le résumé de ce titre est rudement alléchant : nous suivons Pyrre Lakatur, prêtresse-assassin du Dieu de la Mort, Ananshael. Enfin plus précisément une apprentie prêtresse qui, pour son épreuve finale, doit tuer sept personnes, dont « celui qu’elle aime ». Problème, elle n’a jamais aimé personne, et tricher n’est pas une option. Il ne lui reste donc que deux semaines pour trouver quelqu’un à aimer… et le tuer !  Lire la suite

Résultat des élections présidentielles… euh non, du concours Apophis / L’Atalante !

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ApophisEn ce 24 avril, le concours organisé par votre serviteur grâce à la générosité des éditions l’Atalante est terminé. Les gagnants seront contactés par e-mail, et devront choisir leur lot parmi ceux qui sont à leur disposition (fonction de leur ordre dans le tirage au sort) et me communiquer leurs coordonnées postales pour l’envoi du livre. Ayant malheureusement un petit souci de santé, il est relativement douteux que je puisse les poster cette semaine, ce sera la prochaine, au pire. Donc inutile de guetter le facteur dès demain 😉

Pour rappel, les lots étaient les suivants :

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La maison des Derviches – Ian McDonald

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Une mise en place des pièces du puzzle lente mais magistrale

maison_dervichesAprès l’excellent Luna, je poursuis mon exploration de l’oeuvre de Ian McDonald avec La maison des derviches, qui est à la fois proche et très éloigné de la dernière parution de l’auteur (Je vous annonce aussi que Le fleuve des dieux et La petite déesse seront au programme dans le futur). Ce roman a, entre autres, reçu le Prix Planète SF des blogueurs (le groupement auquel j’ai l’insigne honneur d’appartenir depuis quelques mois) 2013.

Cette fois, l’action se passe sur Terre, plus précisément en Turquie en avril 2027. Alors qu’Istanbul est écrasée par une canicule précoce, les destins, à priori séparés, de personnages dont le seul point commun est d’habiter dans une ancienne Maison des Derviches vont se croiser, l’occasion pour l’auteur de décrire un futur très détaillé d’une Turquie où se croisent Europe et Asie, tradition et modernité, religion / mysticisme et nanotechnologie.  Lire la suite

Poumon vert – Ian MacLeod

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Quand Frank Herbert rencontre David Brin et Ann Leckie

poumon_vertIan MacLeod est un écrivain britannique de SF, de Fantasy (à esthétique steampunk) et d’uchronie (il a d’ailleurs gagné à trois reprises le prix Sidewise, le plus prestigieux du genre). C’est aussi, par rapport à la plupart de ses compatriotes exerçant dans les littératures de genre, un auteur peu prolifique : seulement six romans au compteur en vingt ans (plus des recueils de nouvelles, domaine dans lequel il est très respecté). Je n’ai eu l’occasion de lire un de ses textes qu’une seule fois (Les îles du soleil), sans en sortir très convaincu.

Initialement, j’avais donc décidé de faire l’impasse sur cette sortie, mais l’enthousiasme de l’éditeur (pour ce qu’il qualifie en gros de pinacle de la SF humaniste qu’il souhaite publier) à son propos, ainsi que les très bonnes critiques en avant-première et (il faut bien le dire) la couverture incroyable (chaque fois que je pense qu’Aurélien Police ne pourra pas faire mieux, il arrive encore et toujours à me surprendre et m’émerveiller !) m’ont convaincu. Et heureusement, vu que sinon, je serais passé à côté d’un texte très intéressant, et ce sur de multiples plans. Mais laissez-moi vous expliquer pourquoi.  Lire la suite

Une nuit sans étoiles – Peter Hamilton

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Retour aux fondamentaux

hamilton_fallers_2Une nuit sans étoiles est la deuxième partie du diptyque Les naufragés du Commonwealth, après L’abîme au-delà des rêves. Après l’énorme rebondissement de la fin de ce dernier, il nous aura donc fallu patienter un an et demi pour connaître la suite de cette histoire, qui met (provisoirement, sans doute, puisque Peter Hamilton n’exclut pas d’y revenir dans le futur -contrairement à certaines rumeurs-) un terme à l’exploration de l’univers du Commonwealth par l’auteur. Il a en effet annoncé que sa prochaine trilogie (Salvation) se situerait dans un contexte inédit.

Ce second roman se déroule (pour l’essentiel) 265 ans après la fin du tome 1. Il mélange nouveaux personnages et anciens du meta-cycle du Commonwealth (qui comprend les cycles de Pandore, du Vide et le présent diptyque). Mais surtout, le plus important est qu’après un tome 1 qui cassait en partie les codes Hamiltoniens, celui-là revient sagement aux fondamentaux.

J’attire votre attention sur le fait qu’il est impossible de chroniquer ce tome 2 sans spoiler la fin du 1. Si vous n’avez pas encore achevé ce dernier, je vous conseille vivement de passer directement à la conclusion.  Lire la suite

L’elfe et les égorgeurs – Jean-Philippe Jaworski

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Une impression mitigée

elfe_egorgeursL’elfe et les égorgeurs est une des cinq nouvelles du recueil Le sentiment du fer, par Jean-Philippe Jaworski. Durant le mois d’avril, elle est offerte (ainsi que celles de quatre autres auteurs) par les Indés de l’imaginaire, afin de vous permettre de découvrir gratuitement les univers des écrivains concernés. Or, malgré l’énorme pression des fidèles du Culte, votre serviteur n’a encore jamais franchi le pas et découvert le plus fameux et respecté des écrivains de Fantasy français. Peur d’un style trop ampoulé pour moi, de longueurs dues aux descriptions détaillées dont il est friand, crainte d’être déçu devant une réputation d’excellence quasi-unanime, les facteurs expliquant le fait que je m’en sois tenu consciencieusement éloigné sont multiples. Mais étant donné que j’ai prévu de lire les plus de 700 pages de Gagner la guerre en Août, cette nouvelle gratuite m’a paru être un excellent moyen de vérifier que j’aurai une affinité minimale avec le style de l’auteur.  Lire la suite

Brother’s ruin – Emma Newman

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Et là, c’est le drame…

brothers_ruinEmma Newman est une autrice anglaise, écrivant aussi bien de l’Urban Fantasy (parfois mélangée avec du post-apocalyptique) que de la SF (le récent -et acclamé- Planetfall, le premier tome d’une trilogie -le second sortira en VO dans un an-). C’est aussi une narratrice professionnelle de livres audio et la co-créatrice et animatrice du podcast Tea & Jeopardy (nominé pour le Hugo), avec Peter Newman, l’auteur de The Vagrant (qui, si j’en juge par la postface, serait son mari).

Brother’s Ruin relève de la Gaslamp Fantasy (voir plus loin). Cette novella est présentée comme le premier texte d’un potentiel cycle (tout dépendra des ventes, selon son propre aveu), Industrial Magic, qui, comme son nom l’indique, se déroule dans une variation uchronique de l’Angleterre Victorienne dans laquelle la Révolution industrielle a été impulsée par la magie et non la technologie. Lire la suite

Secret Show – Clive Barker

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Un excellent départ, une fin poussive

secret_showClive Barker est un écrivain britannique, un des plus grands auteurs de Fantastique contemporain et d’Horreur, dont il a participé au renouveau via l’émergence du Splatterpunk (en résumé : on prend l’esprit nihiliste du cyberpunk, l’aspect plus réaliste et nuancé de la Dark Fantasy, et on injecte tout ça dans ce que nous appelons le Fantastique et dans l’Horreur -rappelons que chez les anglo-saxons, le concept de Fantastique n’existe pas, il est purement français-). C’est aussi un réalisateur / scénariste / producteur de films, un peintre (il a réalisé les illustrations de certains de ses livres) un scénariste de comics et de jeux vidéo, et enfin un metteur en scène de théâtre. Bref, c’est un artiste. Ses romans sont si impressionnants que Stephen King en personne s’est déclaré époustouflé par leur qualité.

Voilà un moment que je voulais découvrir l’oeuvre de cet auteur, et je tiens à remercier Pyjam pour m’avoir conseillé ce roman en particulier, suite à ma critique de La bibliothèque de Mount Char (qui, au passage, sort en septembre en français chez Denoël / Lunes d’encre). Secret show est le premier volume, publié (en VO) en 1989, d’une trilogie, dont l’ultime roman n’est toujours pas paru au moment où je rédige ces lignes.
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Tag – Je suis un fanboy (2)

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ApophisBon, j’ai été nominé par un facétieux Lutin, multi-récidiviste du tag en tout genre, et comme les questions me plaisent bien, j’ai décidé de répondre à l’invitation (et puis parce que je suis poli, tout çaaaaa). Comme d’habitude, il faut nominer des gens, mais je préfère laisser aux personnes intéressées le choix de s’auto-désigner toutes seules comme des grandes.

Mais assez de bavardages, place aux questions !

Si tu avais la possibilité de correspondre avec un personnage de roman, lequel choisirais-tu ? (ou un auteur)

Je choisirais sans hésitation un vaisseau de la Culture, l’univers créé par le regretté Iain M. Banks. Un auteur… pas vraiment (voir réponse suivante).

Tu peux inviter un auteur à l’apéro, de qui s’agit-il ?

J’ai presque envie de dire : personne. Je suis moins intéressé par l’artisan que par son oeuvre, personnellement, tout simplement parce que j’ai souvent constaté que les deux étaient largement déconnectés : des petits salopiauds nous ont fourni des chefs-d’oeuvre littéraires, alors qu’au contraire des gens très recommandables sont incapables parfois de pondre un bouquin qui tient la route. En conséquence, c’est d’abord le bouquin qui m’intéresse, le reste n’est qu’accessoire.

Malgré tout, il y a 2-3 questions qui me turlupinent à propos de quelques personnes. Je vais donner un exemple : Glen Cook. Ce type là est resté ouvrier à la chaîne jusqu’à la retraite, alors que pendant plusieurs décennies, je pense qu’il aurait pu vivre de sa plume étant donné la popularité de ses bouquins. Je voudrais bien savoir pourquoi il n’a pas saisi cette opportunité d’écrire à plein temps.

Si tu devais écrire une fanfiction (une histoire imaginée par un fan, tirée d’un livre déjà existant), de quelle œuvre serait-elle tirée ?

Ben déjà, les fanfics, c’est pas DU TOUT mon truc. Si je devais sauter le pas et écrire, ma première idée serait de créer mon propre univers, mais bon… Si j’étais obligé, ce serait une nouvelle dans l’univers de la Culture ou de la Compagnie noire.

Un de tes livres préféré va être adapté au cinéma (imaginons !), on te propose d’y jouer un rôle, quel personnage choisirais-tu d’interpréter ?

Un des Asservis dans l’adaptation de la Compagnie noire, Martin Silenus dans celle d’Hyperion, ou Cheradenine Zakalwe dans celle de L’usage des armes de Banks.

Un de tes livres préféré a été adapté au cinéma (réellement), néanmoins tu n’es pas d’accord avec le choix de l’acteur/actrice pour jouer un des personnages, de quel personnage s’agit-il et quel(le) acteur/actrice verrais-tu à la place ?

Je vais faire la même réponse que Lutin : l’acteur choisi pour jouer Holden dans The Expanse ne me convient pas. Pour le remplaçant, aucune idée, mais quelqu’un d’un peu plus buriné et qui a moins l’air d’un lapin pris dans le faisceau des phares d’une bagnole, déjà.

Une de tes séries préférées est terminée mais tu souhaiterais voir une suite publiée. De quelle série s’agit-il ? 

Le cycle de la Culture. Mais vu que l’auteur est mort… Donc je dirais un nouveau bouquin dans le monde d’Hyperion.

Voudrais-tu réécrire la fin d’un livre que tu as lu ? Si oui, de quel livre s’agit-il ?

La fin de Terre de David Brin, qui est d’une confondante stupidité. Brin est tellement, tellement meilleur que ça…

Constitue ta famille « livresque » idéale : père, mère, frère et soeur. Choisis bien !

Père – Kane du cycle du même nom, mère – la Dame de l’univers de la Compagnie noire, frère – Coltaine de La chaîne des chiens de Steven Erikson, soeur – Rachel d’Hyperion.

Pour quelle édition collector dépenserais-tu sans hésiter la moitié de ton salaire ?

Aucune en particulier. Par contre je serais prêt à donner du pognon pour que chaque livre SFFF publié en français un jour soit disponible en POD (impression à la demande) et / ou en version électronique. Ce serait pour moi une avancée décisive, vu à quel point on galère pour retrouver des exemplaires (même d’occasion) de certains bouquins.

 

 

 

L’eau dort – Glen Cook

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Une pluie de révélations !

eau_dort_1L’eau dort est le neuvième et avant-dernier tome du cycle de la Compagnie Noire (il n’est estampillé tome 10-11 dans l’édition française qu’en raison de la coupure systématique en deux livres depuis le roman précédent). C’est aussi le troisième volume du sous-cycle des Livres de la Pierre scintillante. Comme à mon habitude, je vous en propose la critique complète en une seule fois.

Après l’incroyable retournement de situation de la fin du roman précédent, et le cliffhanger associé, il était évident que beaucoup de choses allaient changer dans celui-ci. Mais ce à quoi je ne m’attendais pas vraiment, en revanche, est l’avalanche de révélations, qui jettent du coup un tout nouvel éclairage sur les livres antérieurs. J’ai toujours loué le fait que chaque tome de la Compagnie Noire change quelque chose (le narrateur, le mode de narration, le lieu de l’action, la temporalité, etc) par rapport à son prédécesseur, mais celui-ci constitue probablement le changement le plus radical de tous, à la fois en terme de protagonistes et de transmission d’informations au lecteur : Cook était resté jusque là très opaque sur certains points, et dans L’eau dort, il change complètement sa manière de faire, noyant presque le lecteur sous des révélations qui, pour certaines, sont complètement inattendues.

Attention, par contre : arrivé au tome 9 d’un cycle, les spoilers sur les romans précédents sont plus ou moins inévitables, mais sur ce livre en particulier, il est quasiment impossible d’en faire une chronique sans vous spoiler horriblement ses prédécesseurs. Je vous garantis une absence de spoilers majeurs sur les événements propres à ce tome 9, pour le reste la lecture de cette critique est à vos risques et périls. Si vous ne voulez pas vous gâcher certaines surprises de taille si vous n’avez pas encore fini Elle est les ténèbres, je vous conseille de passer directement à la conclusion.  Lire la suite