Quelle intensité !
Two serpents rise est le second roman du cycle The craft sequence, par Max Gladstone, et ce à la fois dans l’ordre de publication et dans la chronologie interne de l’univers. Il faut en effet savoir que l’auteur a écrit sa saga « dans le désordre », publiant d’abord trois romans présentant des lieux et des personnages, avant d’en publier un autre revenant sur des événements du passé desdits lieux / protagonistes (Last first snow nous parle de ceux d’un personnage secondaire de Two serpents rise ET d’un personnage principal de Three parts dead, le tout dans la ville qui sert de décor au livre dont je vais vous parler aujourd’hui), puis de proposer la suite du premier roman publié, et enfin celle du troisième. Pour aider les lecteurs qui souhaiteraient lire le cycle dans un ordre compatible avec sa chronologie interne, il a eu une idée simple mais très efficace : à l’exception du sixième livre du cycle (de toute façon le dernier à lire dans tous les cas), les autres ont un chiffre dans leur titre, qui correspond à l’ordre de lecture en suivant la chronologie interne et pas l’ordre de publication. Ainsi, Last first snow, quatrième publié, doit se lire en premier (« first ») pour qui veut suivre la chronologie interne.
Pour ma part, j’ai fait le choix de lire ces livres dans leur ordre de publication, afin de mesurer l’évolution de l’auteur. Et bien m’en a pris, car celle-ci a été spectaculaire, alors qu’une seule année sépare la sortie de Three parts dead et de Two serpents rise. Si l’univers, le magicbuilding et l’originalité de la Fantasy post-médiévale (ici de l’Arcanepunk) proposée étaient les gros points forts de Three parts dead, j’avais mis du temps pour apprécier les personnages et l’intrigue à leur juste valeur, n’y parvenant que dans la dernière partie du roman. Rien de tel ici : j’ai tout de suite accroché au scénario et aux protagonistes / antagonistes. J’ajoute que l’auteur propose un roman très prenant, à l’intensité totalement hors-norme, que ce soit en terme de pyrotechnie, de relation entre les personnages, ou de… eh bien sense of wonder, un terme d’habitude employé en SF et pas en Fantasy, et qui me paraît ici tout à fait valable. Alors certes, il reste quelques défauts au bouquin, comme des rebondissements prévisibles ou une base de l’intrigue calquée sur celle du tome 1 (mais cette fois poussée jusqu’au bout). Mais franchement, pas de quoi nuire à l’intérêt de Two serpents rise, qui achève pour moi de placer ce cycle dans le panthéon de la Fantasy dans son ensemble (et pas seulement dans ceux de l’Arcanepunk ou des Fantasy post-médiévales). Et, ô joie, ô bonheur, il me reste encore quatre tomes à lire, sans compter les textes, courts ou longs, réputés à venir chez Tor. Lire la suite