Coup d’essai, coup de maître !
Une version modifiée de cette critique est parue dans le numéro 101 de Bifrost (si vous ne connaissez pas ce périodique : clic). Vous pouvez retrouver toutes mes recensions publiées dans le magazine sous ce tag.
Le chant de Kali, premier roman publié par Dan Simmons, reçoit le World Fantasy Award 1986, un prix qui, pour la première fois de son histoire, couronne donc un primoromancier. Classé en Horreur selon la taxonomie américaine, il relève en fait plus du Fantastique dans sa forme traditionnelle, dans le sens où Simmons décrit des événements pouvant être interprétés de façon surnaturelle (liés à Kali, la déesse hindoue de la mort) mais trouvant aussi à chaque fois une autre explication potentielle, rationnelle celle là. Et bien entendu, conforme aux codes de ce genre, il ne tranche jamais entre les deux interprétations. La (magnifique et magistrale) conclusion du livre ne laisse cependant aucun doute sur son propos, commun aux deux manières possibles de l’appréhender (en tant que roman historique ou surnaturel) : d’où que vienne le mal, d’anciennes forces divines / cosmiques ou du plus profond de nos âmes, et même s’il s’étend dans le monde, sa voie n’est pas la seule que nous pouvons emprunter. Lire la suite