Capitaine Flam, finalement, tu es bien de notre galaxie, et pas du fond de la nuit !
Edmond Hamilton (1904-1977) était un auteur de science-fiction (mais aussi de Fantasy, d’horreur, de thrillers, de polars !) très prolifique, un des piliers, avec Lovecraft et Howard, du légendaire magazine « pulp » Weird Tales, ainsi que de nombreuses autres publications du même genre (dans certains cas, une demi-douzaine de ses histoires sont publiées le même mois, que ce soit sous son nom ou sous pseudonyme, parfois dans un seul magazine !). Créateur du Space Opera avec E.E « Doc » Smith, il a aussi reçu le premier prix de SF décerné par les lecteurs, un précurseur du Hugo.
Il est particulièrement connu pour le cycle Capitaine Futur (dont L’empereur de l’espace est le premier des 20 tomes, dont 19 écrits par Hamilton), beaucoup plus connu en France sous le nom de… Capitaine Flam ! Eh oui, l’anime de mon enfance était en fait issu d’une série de textes publiés dans des pulps (dont un magazine qui lui était dédié) entre 1940 et 1951, mais je ne l’ai appris que bien plus tard (alors qu’en préparant cette critique, je me suis aperçu que c’était écrit en gros dans le générique, honte extrême…). Contrairement à ce qu’on pense, le personnage n’a pas été créé par Hamilton mais par une légende des comics DC, Mort Weisinger (créateur -entre autres- d’Aquaman, de Green Arrow, et de certains ajouts fondamentaux dans l’univers de Superman).
Ce cycle est typique de la première phase de l’oeuvre d’Edmond Hamilton, celle marquée principalement par l’aventure, un aspect mélodramatique et chevaleresque, un côté extrême, « larger than life » comme disent les américains (des méchants très méchants, des enjeux énormes -le sort du monde / du système solaire / de la galaxie / de l’univers est en jeu, rien de moins-, on se balade dans les étoiles, les dimensions et le temps, etc) mais dénuée (selon ses détracteurs) de cette profondeur qui caractérise la SF dite « intelligente ». Cependant, au fil des années, et de l’évolution des goûts du public, ce style de SF d’aventure, taillé avant tout pour le divertissement, fut ringardisé, regardé de haut. Hamilton lui-même, après son mariage avec Leigh Brackett (en 1946), se mit à écrire des histoires plus « réalistes ». Pourtant, lorsqu’on gratte un peu la surface du cycle, on s’aperçoit que c’est bien moins basique que certains ont voulu le faire croire, notamment sur le plan de la description (pseudo-)scientifique très détaillée des machines présentes dans les romans (sur ce point, on pourrait d’ailleurs considérer qu’un David Weber, par exemple, est un héritier d’Hamilton) ou de la mise en avant de l’intelligence par opposition à la force brute. Lire la suite →