Crusaders – T1 – La colonne de fer

40

Une BD… de Hard SF !

Si vous êtes un habitué de ce blog, vous savez que la Hard SF est un sous-genre qui y est particulièrement mis à l’honneur (c’est tout simplement le deuxième le plus représenté dans la catégorie Science-Fiction). Sauf qu’en temps normal, les articles qui en relèvent parlent de romans, pas de BD ! Rappelons, au passage, que « Hard » ne désigne en aucun cas une difficulté de lecture mais plutôt la solidité de l’aspect scientifique de l’univers concerné, sa cohérence avec les lois physiques telles qu’on les comprend au moment de sa création, et / ou le nombre de détails scientifiques / techniques qui sont donnés pour étayer le dit univers.

La colonne de fer est donc le premier tome du cycle Crusaders, qui, au moment où je rédige ces lignes, compte 3 BD. Il relève sans conteste possible de la Hard SF, puisque le scénariste fait (une vaste) œuvre de vulgarisation en matière de planétologie, d’astronomie et de cosmologie. Et il a un vrai talent pour cela, à tel point que je trouve que ce premier tome ferait une bien belle porte d’entrée pour initier quelqu’un au genre (surtout qu’une BD est bien plus digeste qu’un roman, même court, même accessible en terme de difficulté).

Comme nous allons le voir, j’ai été vraiment hautement convaincu par ce tome d’ouverture, et j’espère que les deux autres maintiennent le niveau, aussi bien sur le plan graphique que sur celui du sense of wonder ou de la vulgarisation. C’est, et de très loin, la meilleure BD chroniquée sur le Culte depuis que j’y rédige des critiques de romans graphiques en plus des romans tout court. Lire la suite

La voie du sabre – BD – T1 – Les cendres de l’enfance

4

Une adaptation particulièrement réussie

Les cendres de l’enfance est la première d’une série (achevée) de trois BD adaptant le roman La voie du sabre de Thomas Day, sans conteste le chef-d’œuvre de l’auteur. Signalons que celui-ci ne signe que la préface de l’ouvrage, pas son scénario comme il l’a fait dans d’autres BD. Toutefois, l’adaptation est, de mon point de vue, extrêmement fidèle, et le texte des bulles extrêmement bien écrit, ce qui fait que le lecteur n’y perd pas au change et que notre bon Gilles Dumay n’a pas, non plus, de motifs d’insatisfaction ou de regret à avoir.

Curieusement, alors que la couverture de plus en plus de BD, souvent signée par un dessinateur différent de celui qui s’est occupé des planches, est plus réussie que ces dernières, dans le cas de ces cendres de l’enfance, sans qu’elle soit catastrophique, je trouve qu’elle ne rend pas totalement justice au contenu. Même si celui-ci est inégal du fait d’une certaine particularité (nous en reparlerons).

En fin de compte, je sors de ce premier tome (presque) totalement enthousiasmé, et je lirai à coup sûr les deux autres. Lire la suite

L’œil d’Apophis – HS 5 – Toujours pas traduit, toujours pas réédité, que fait l’édition française ?

122

Eye_of_ApophisEn décembre 2018 et 2020, j’ai publié des articles mettant en lumière le fait que certains cycles ou romans mériteraient soit une traduction, soit une réédition. Douze mois de plus se sont écoulés, et si le cas de certains de ces livres est réglé (leur traduction a été annoncée, par exemple), celui de la plupart des autres reste identique. Il était d’autant plus temps de faire un point sur la situation que dans l’intervalle, d’autres livres de grande envergure se sont ajoutés à la liste. Enfin, dans cette édition 2021, je vais aussi dire un mot de livres qui ont été annoncés, parfois depuis longtemps, voire très longtemps… et que nous attendons toujours. Sans parler du fait qu’annoncer, puis publier effectivement, c’est bien, mais qu’il faut ensuite que la qualité de traduction et de correction suive. Et c’est loin d’être toujours le cas !

Alors certes, le Covid et les confinements sont passés par là, certes, il y a une incontestable surproduction, certes, les éditeurs ne peuvent pas tout traduire, certes, il y a parfois des questions épineuses de droits, oui, certaines fois le directeur de collection veut mais son supérieur ne veut pas, oui, certains livres sont peut-être dans les tuyaux mais les annonces n’ont pas été faites (pas à votre serviteur, en tout cas), certes, une partie de ces livres est toujours disponible d’occasion, certes, pour quelques-uns d’entre eux, le public (ou le libraire…) ne suivra peut-être pas, et certes, mes goûts (ou ceux des blogueuses et blogueurs sur la même longueur d’onde que moi) ne sont clairement pas ceux de nombre de maisons françaises, et si la qualité de certains cycles n’est mise en cause par personne, leur coût de traduction serait apparemment « prohibitif dans l’état actuel du lectorat SFFF ».

Certes. D’un autre côté, quand on voit ce que publient certaines des personnes nous sortant ce genre d’excuses, on est en droit de se dire que ça va, merci, il y a bien assez de Young Adult / de Fantasy initiatique / de Big Commercial Fantasy / de dystopies – post-apo / de SFFF militante / de SF « éblouichiante » (copyright Ours Inculte) pour que DE TEMPS EN TEMPS, on insère AUSSI dans le programme de parution un truc choisi pour ses qualités littéraires (oui, je sais, quelle drôle d’idée, hein) et pas parce qu’il coche les bonnes cases, qu’elles soient marketing ou autres. Lire la suite

Panthéon Apophien – épisode 8

34

cropped-apophis-ra_symbolSur ce blog, certains romans sont distingués par un tag prestigieux (si, si) : (roman) culte d’Apophis, qui représente une combinaison de coup de cœur hautement subjectif et surtout de ce que je pense être, objectivement, le meilleur de ce que les littératures de l’imaginaire ont à offrir. À la base, le tag a été attribué aux livres lus après la fondation du Culte, le 5 janvier 2016. Mais au fil des années, certains aponautes m’ont posé la question : et donc, quels sont les (romans) cultes d’Apophis lus avant cette date ? Eh bien la série dont fait partie le présent article, Panthéon Apophien, a précisément pour but de vous parler des cultes avant le Culte, entre 1985 et fin 2015. Chaque article vous présentera trois romans ou cycles, retraçant également en parallèle de façon plus ou moins chronologique (c’est loin, tout ça…) ce qu’a été mon parcours personnel de lecteur de SFFF et mon état d’esprit de l’époque.

Vous pouvez retrouver tous les autres articles de cette série sous ce tag ou sur cette page. Les romans cultes d’Apophis, pré- ou post-2016, sont listés sous cet autre tag. Lire la suite

Abrégé de Cavorologie – Laurent Genefort

20

Making of et worldbuilding de compétition !

L’information est apparemment passée assez inaperçue, mais Albin Michel Imaginaire (AMI) a sorti hier un texte, format novella (mais voyez plus loin tout de même), sous forme numérique et qui, surtout, est gratuit (vous pouvez le télécharger sur cette page). Sur la couverture, vous constaterez qu’un certain Hippolyte Corégone, professeur au Collège de France, est supposé en être l’auteur. Il ne s’agit en réalité à la fois que d’un personnage et d’un pseudonyme de Laurent Genefort. Et cet Abrégé de Cavorologie a été, comme il l’avoue lui-même dans la postface (joliment dénommée « Note de l’auteur derrière l’Auteur »), conçu pour donner une base à son uchronie. Celle-ci étant examinée dans le roman Les temps ultramodernes, à paraître chez AMI le 5 janvier 2022. L’Abrégé est donc, comme c’est souvent le cas avec ce département éditorial, une mise en bouche gratuite pour un livre à paraître quelques semaines plus tard. Sauf que d’habitude, en pareil cas, l’éditeur propose une ou deux nouvelles, pas un ouvrage de 112 pages !

Sachez, par ailleurs, qu’un second éditeur vous proposera bientôt un autre texte (une nouvelle, cette fois, appelée Cavorite) vous permettant de découvrir l’univers des Temps ultramodernes si vous aviez quelque hésitation à acquérir ce roman : en effet, Genefort figurera aussi à l’affiche du numéro 105 de Bifrost, à paraître fin janvier. Or, il se trouve qu’au moment où je rédige ces lignes, je me trouve dans une position très singulière : participant à la relecture des épreuves du magazine, j’ai déjà lu ladite nouvelle, et je viens d’achever L’Abrégé de Cavorologie ; je suis donc en mesure de vous dire que si la novella et la nouvelle sont très différentes dans leur ton et leur structure, elles se complètent en revanche très bien, et toutes deux donnent franchement envie de lire le roman. Lire la suite

Apophis Box – Décembre 2021

57

apophis_box_1L’Apophis Box est une série d’articles… n’ayant pas de concept. Enfin presque. Bâtie sur le modèle des « box » cadeau, vous y trouverez à chaque fois trois contenus / sujets en rapport avec la SFFF, qui peuvent être identiques ou différents entre eux, et qui peuvent être identiques ou différents de ceux abordés dans la box du mois précédent. Pas de règle, pas de contraintes, mais l’envie de créer du plaisir, voire un peu d’excitation, à l’idée de découvrir le contenu de la nouvelle Box. Celle-ci est dévoilée au mitan du mois. Le but étant aussi de me permettre de publier des contenus trop brefs pour faire l’objet d’un des types d’articles habituellement proposés sur ce blog ou dérogeant à sa ligne éditoriale standard, et bien sûr de pouvoir réagir à une actualité, à un débat, sans être contraint par un concept rigide.

Vous pouvez retrouver les Apophis Box précédentes via ce tag. Lire la suite

Anthologie Apophienne – épisode 17

8

Eye_of_ApophisL’anthologie Apophienne est une série d’articles sur le même format que L’œil d’Apophis (présentation de trois textes dans chaque numéro), mais ayant pour but de parler de tout ce qui relève de la forme courte et que je vous conseille de lire / qui m’a marqué / qui a une importance dans l’Histoire de la SFFF, plutôt que de vous faire découvrir des romans (forme longue) injustement oubliés. Si l’on suit la nomenclature anglo-saxonne, je traiterai aussi bien de nouvelles que de novellas (romans courts) ou de novelettes (nouvelles longues), qui sont entre les deux en terme de nombre de signes. Histoire de ne pas pénaliser ceux d’entre vous qui ne lisent pas en anglais, il n’y aura pas plus d’un texte en VO (non traduit) par numéro, sauf épisode thématique spécial. Et comme vous ne suivez pas tous le blog depuis la même durée, je ne m’interdis absolument pas de remettre d’anciennes critiques en avant, comme je le fais déjà dans L’œil d’Apophis.

Sachez que vous pouvez, par ailleurs, retrouver les anciens épisodes de cette série d’articles sur cette page ou via ce tag. Lire la suite

Prix Apophis 2021

47

Chaos_Inside_V2Cette année, comme lors des deux précédentes, je sépare, pour lui donner plus de visibilité, l’attribution de mes « Prix Apophis » (mon top lectures) du bilan statistique 2021, qui sera publié, lui, le premier janvier 2022. Et vu qu’il ne me reste qu’une poignée de lectures en décembre et qu’il me paraît peu probable qu’elles s’imposent, dans leur catégorie, comme un prix Apophis, autant publier cette liste de coups de cœur tout de suite, sans attendre la fin décembre. Vous saurez quoi mettre sur vos listes de Noël, comme ça !

Dans le palmarès qui suit, si une catégorie n’est pas présente alors qu’elle l’était l’année précédente, c’est que le prix correspondant n’a pas été attribué en 2021, faute de lectures marquantes le plus souvent, voire de lectures tout court dans le genre concerné. Notez que certains de ces romans ont été lus pour le compte du magazine Bifrost et que leurs critiques ne sont pas disponibles sur le Culte au moment où je rédige ces lignes : elles le seront un an après la sortie du numéro où elles figuraient. Lire la suite