Sur la route d’Aldébaran – Adrian Tchaikovsky

Sur la route de brique jaune

Le 18 novembre 2021 marquera la sortie, dans la collection Une heure-lumière des éditions du Bélial’, d’une novella d’Adrian Tchaikovsky, Sur la route d’Aldébaran. Si l’auteur a déjà été plusieurs fois traduit en France (par Denoël) dans la forme longue (cf Dans la toile du tempsDans les profondeurs du temps et Chiens de guerre), c’est en revanche la première fois qu’il bénéficie d’une publication en français dans la forme courte et par la maison d’édition mammésienne.

Si vous suivez ce blog depuis quelques années, vous savez que la production de l’auteur est à la fois pléthorique et d’une qualité de plus en plus variable : l’excellent (Dans la toile / Dans les profondeurs du temps), pour ne pas dire indispensable, y côtoie, hélas de plus en plus souvent, des textes au mieux passables, au pire complètement dispensables (j’ai abandonné le roman Shards of Earth au bout de quelques dizaines de pages et ne cherche même plus à lire systématiquement, comme je le faisais à une époque, les 3-5 sorties annuelles de Tchaikovsky). Sur la route d’Aldébaran, s’il n’atteint pas le niveau stratosphérique du cycle Dans la toile du temps, reste cependant un court roman de très grande qualité, parfaitement recommandable et tout à fait digne de traduction.

Une tendance de fond, ces dernières années, des livres de Tchaikovsky est de remettre au goût du jour d’anciens sous-genres, thématiques ou tropes de la SF (c’est particulièrement visible dans Cage of souls), sans parler de nombreux hommages ou références à des œuvres science-fictives emblématiques. Avec Sur la route d’Aldébaran, il réussit l’incroyable mélange du Magicien d’Oz, du mythe grec du Labyrinthe, de Cube 2 : Hypercube, de La grande porte de Frederik Pohl, de L’homme dans le Labyrinthe de Robert Silverberg, de la SF à Big Dumb Objects et du thème du « Piège cosmique », et peut-être surtout des chemins Silfens de Peter Hamilton. Très référencé, le livre cite ou évoque Frank Zappa, le Capitaine Kirk, Alien2001, Lovecraft, Blade runner et Star Wars. Même s’il joue sur le registre de l’Horreur, qu’elle soit cosmique ou gore, il n’est pourtant pas dépourvu d’humour, même s’il est parfois bien noir. On aurait pu craindre qu’une novella si pleine de références et d’hommages à des livres / films / séries antérieurs soit trop peu originale pour convaincre : il n’en est rien. Tchaikovsky a déjà prouvé qu’il pouvait écrire des textes qui devaient beaucoup à des auteurs antérieurs et qui, pourtant, sublimaient ces influences, allaient plus loin que ces inspirateurs. C’est aussi le cas ici. Le rythme des révélations est très bien dosé, il y a des pièges qui vous conduisent à penser telle chose alors que, si vous avez effectivement raison, c’est votre chronologie des événements qui est mauvaise, et certains twists finaux ne se voient pas forcément venir (même s’il y a des indices pour les gens très attentifs). C’est aussi un texte très immersif car nous plaçant vraiment dans la tête du narrateur, en plus (le récit à la première personne du singulier aidant aussi bien sur ce plan là).

Bref, si vous aimez la Science-Fiction à l’ancienne (ou qui en a le parfum, du moins) et l’Horreur en science-fiction, je vous conseille très vivement la lecture de cette novella de SF horrifique. Je l’ai, pour ma part, lue à sa sortie en anglais, il y a deux ans et demi, et celles et ceux d’entre vous qui voudront en savoir plus à son sujet pourront se référer à ma critique complète de la VO.

Au passage, si la thématique « Vers une autre étoile, en marchant » vous fascine, j’en ai récemment parlé dans un mini-guide intégré dans cet article.

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7 réflexions sur “Sur la route d’Aldébaran – Adrian Tchaikovsky

  1. J’aime beaucoup ce que j’ai lu de cet auteur (Dans la toile du temps, Chiens de guerre), grâce à toi d’ailleurs. Dans les profondeurs du temps est sur ma pal. Donc cette novella me tente assez. Par contre le côté chemin sylven refroidit un peu mes ardeurs. C’est l’un des rares passages dans ce cycle de Hamilton où je me suis ennuyé et que j’ai trouvé interminable.

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