À l’ancienne
Jack Campbell est le pseudonyme de John G. Hemry, écrivain américain publiant principalement de la SF militaire mais aussi de plus en plus de Fantasy. C’est d’ailleurs un auteur prolifique, tout à fait capable de sortir deux romans par an sur une période prolongée. Il est principalement connu pour son cycle La flotte perdue, dont Indomptable est le premier tome et qui a engendré trois sous-cycles annexes. La saga, inspirée, du propre aveu de l’auteur, par l’Anabase de Xénophon (qui décrit la retraite de mercenaires grecs très profondément enfoncés en territoire perse), montre le lent et périlleux retour d’une armada qui a tenté une frappe de décapitation sur la planète-mère ennemie, qui est tombée dans un piège, et qui tente de rentrer dans son espace d’origine. Vous remarquerez, au passage, que cette saga n’est pas la seule, en SFFF militaire, à être inspirée par l’Anabase, puisque David Weber et John Ringo, par exemple, l’ont également prise pour modèle.
La flotte perdue, c’est l’autre cycle majeur de la SF militaire sortie durant le dernier quart de siècle, avec bien entendu la saga d’Honor Harrington écrite par David Weber. Toutefois, à titre personnel, je ne mettrais pas les deux sur le même plan, les aventures de la Salamandre étant, à mon avis, (nettement) supérieures à celles de Black Jack Geary, pour des raisons que je vais maintenant vous exposer. Continuer à lire « Indomptable – Jack Campbell »
The freeze-frame revolution est un roman court signé Peter Watts, centré autour de Sunday Ahzmundin, un personnage qui apparaissait déjà dans les trois textes consacrés à l’Eriophora dans
Le Labyrinthe des gardiens est le quatrième volume des Mémoires de lady Trent, par Marie Brennan. Comme tous ses prédécesseurs, il bénéficie d’une présentation exceptionnelle, avec une couverture et des illustrations intérieures superbes, ainsi, comme le tome 3, que d’une encre de couleur (ici marron, en harmonie avec son cadre désertique et les teintes de la première de couverture). Et comme tous ses prédécesseurs, il reproduit le même schéma récurrent, à savoir un voyage dans un pays exotique où Isabelle fera scandale à cause de son comportement, et où à la fin, elle tombera sur un énoooooorme secret. Si ce schéma hautement répétitif m’avait déjà lassé lors du tome précédent, sur celui-ci un autre facteur s’est ajouté à ma frustration : le fait qu’entre-temps, j’ai découvert la Cour d’onyx, l’autre cycle majeur de l’auteure. Que je trouve bien meilleur, et avec lequel j’ai eu donc tendance à faire des comparaisons pas toujours favorables à lady Trent. Si on ajoute à cela le fait que, en toute honnêteté, je n’étais pas vraiment dans une disposition d’esprit optimale pour lire de la Fantasy of manners (je suis plus calibré mentalement, ces derniers temps, pour de la Hard SF / SF militaire à grand spectacle ou de la Fantasy hautement novatrice), eh bien cette lecture a plus tenu du « je veux absolument me tenir à jour sur ce cycle » que d’autre chose.
Jason Sanford est un auteur américain assez prolifique en matière de nouvelles de SF, qu’il publie via différents magazines, dont Interzone. Sublimation angels est en revanche une novella (roman court), et la postface nous apprend qu’il ne s’agit que de la première devant décrire ce qui se place sur la planète Eur. La précision est d’importance, puisque comme l’auteur l’explique, le fait qu’il ne s’agisse pas tout à fait d’une histoire isolée peut expliquer le sentiment de trous dans l’intrigue ou le worldbuilding que certains peuvent ressentir (*lève la main*). Au passage, Goodreads n’indique pas d’autre novella appartenant au même cycle, donc il est possible que le projet de l’auteur ne se soit finalement pas concrétisé. Le texte semble pourtant avoir été apprécié, puisqu’il a été finaliste pour le Nebula 2009 dans sa catégorie.
Je vous ai déjà un peu parlé de Neal Asher dans
Srinivasan Breed Divya a un background d’ingénieur, avec vingt ans de carrière derrière elle. Runtime est sa première novella de SF, finaliste dans cette catégorie de textes pour le prix Nebula 2016. L’auteure a aussi écrit de nombreuses nouvelles, pour des magazines ou des sites comme Tor.com. Elle est, enfin, la co-éditrice du podcast hebdomadaire Escape pod (considéré comme un des meilleurs, sinon LE meilleur podcast de SF du monde) avec Mur « Six Wakes » Lafferty.
Etant donné que j’ai de la demande pour des critiques de Greg Bear, j’ai décidé de vous proposer quelque chose qui sortait des sentiers battus concernant cet auteur (un peu laissé sur le bord de la route par l’édition française ces dernières années, malgré une production assez prolifique -mais à forte orientation militaire, ceci expliquant sans doute cela-) en vous parlant de Hardfought, une de ses novellas, qui a obtenu le prix Nebula dans cette catégorie de textes en 1984. Il s’agit d’un roman court à la fois très ambitieux, très exigeant et prodigieusement intéressant, montrant le combat interminable et absurde dans lequel sont englués les humains et une race extrêmement ancienne. Car aussi ahurissant que cela puisse paraître, les deux civilisations sont en guerre depuis trente ou quarante mille ans, mais n’ont jamais tenté de communiquer entre elles. Un postulat qui rappelle évidemment La guerre éternelle de Joe Haldeman, sauf qu’ici nous sommes sur quelque chose d’encore plus pointu, dystopique et intelligent. Et clairement, ce texte est tellement hardcore qu’il ne se destinera certainement pas à tous les publics. Sans compter une densité, pour une novella, proprement exceptionnelle : j’ai pris autant de notes pour préparer cette critique que je le fais d’habitude pour un roman trois ou quatre fois plus grand !
Strata est une novella de science-fiction co-écrite par Bradley Beaulieu et Stephen Gaskell (ce dernier apportant probablement son expertise en matière de SF, un domaine dans lequel Beaulieu n’exerce pas). Ce texte Postcyberpunk se déroule au milieu du XXIIe siècle, une période où toutes les ressources énergétiques de la Terre sont épuisées depuis longtemps (chose amusante, ni l’époque, ni cette précision ne sont dévoilées où que ce soit dans ce roman court, à part sur la quatrième de couverture). Pour régler ce problème, on a bâti neuf énormes plates-formes, qui puisent de la puissance à la surface du soleil (et, autant le dire tout de suite, l’amateur de Hard SF qui espérerait une explication un minimum élaborée va carrément rester sur sa faim…) et la transmettent par rayonnement à la planète-mère. L’action se passe sur l’une d’elles, Exx-Pac, où la révolte contre la stratification sociale (d’où le titre, Strata, au passage) et les conditions / contrats de travail gronde depuis longtemps et où une course est sur le point, littéralement, de mettre le feu non pas aux poudres, mais au Soleil !
Dans ce huitième épisode de la série des A-Files (des articles de fond consacrés aux grandes thématiques et éléments emblématiques de la SFFF), nous allons parler des environnements exotiques (planètes… ou autres) qui jouent un rôle très important dans certains sous-genres de la Science-Fiction. Par exotique, il faut comprendre soit relativement semblable à la biosphère terrienne mais doté en plus de particularités qui le rendent intéressant ou dangereux, soit au contraire radicalement différent de tout ce que nous connaissons. L’exploitation de ce genre d’environnement, qui peut servir aussi bien de simple décor que de cœur de l’intrigue ou de l’univers du roman, étant très courante en Science-Fiction (particulièrement en Space Opera, Planet Opera et Hard SF : si vous ne connaissez pas ces termes ou leur signification, voyez
Deeds of men est une longue nouvelle qui se situe entre les tomes 1 et 2 du cycle La cour d’Onyx, par Marie Brennan (c’est ce qu’on appelle, sur Goodreads, un « tome 1.5 »). Elle se déroule trente-cinq ans après la fin de