Polity Agent – Neal Asher

Le début de la fin mais aussi la fin du début

Polity Agent est le quatrième des cinq tomes du cycle Agent Cormac (après GridlinkedThe Line of Polity et Brass Man), qui fait lui-même partie de l’énorme saga Polity qui, au moment où je tape ces lignes, compte quatre sous-cycles (dont la pentalogie Agent Cormac et trois trilogies) plus six romans isolés mais s’inscrivant dans le même univers, pour un total de 21 livres. Et ce n’est pas fini : un autre standalone, War Bodies, sortira le 6 juillet, et l’auteur a annoncé travailler actuellement sur le premier tome d’une nouvelle trilogie, mettant à nouveau en scène Cormac. Et je ne compte même pas là-dedans certaines nouvelles ou recueils se déroulant également dans ce contexte ! Bref, Neal Asher a peu à peu bâti un univers aussi détaillé qu’impressionnant et ambitieux, et je prends, à chaque bouquin, un plaisir devenu chez moi rarissime, à la hauteur de certaines de mes meilleures lectures en quarante ans de SFFF. Histoire de vous situer la chose, j’ai lu les 578 pages de Polity Agent en… deux jours, un rythme exceptionnellement rapide chez moi, surtout pour de la VO. Et alors que je rédige cet article, je suis déjà en train de lire la suite. Les SP et les lectures pour Bifrost attendront, il faut parfois savoir prendre une pause salutaire !

Ce livre constitue à la fois le début de la fin de la pentalogie à laquelle il appartient, dans le sens où il met en place les antagonistes, protagonistes et évènements finaux, mais aussi, dans le cadre plus large du meta-cycle Polity pris dans son ensemble, il donne le sentiment d’être la fin du début, le point où le style d’Asher est sur le point de prendre l’efficacité redoutable qui est la sienne aujourd’hui, et où la plupart des personnages intervenant dans les cycles ultérieurs (surtout Rise of the Jain) sont désormais introduits (je suis entré dans cette saga en 2018, avec la sortie de The Soldier : j’ai ensuite repris les choses depuis le début, en suivant la chronologie interne de l’univers et pas l’ordre de publication -sauf pour les nouvelles sorties post-2018).

Comme très souvent avec cet auteur, je sors extrêmement satisfait de ma lecture : tout ce que je veux voir en SF est présent (sense of wonder, côté Hard SF, etc.), Asher n’oublie ni le mot science (je vais en reparler), ni le mot fiction (il ne s’agit pas que d’une allégorie du monde réel et présent cachée sous de vagues oripeaux SF) dans sa prose, et ça, mine de rien, c’est de plus en plus rare en SFF.

Résumé de l’univers et des épisodes précédents

Si vous débarquez et que vous ne connaissez pas l’univers Polity, un petit résumé : l’action de ce roman se passe en 2443. Depuis près de quatre siècles, l’Humanité est dirigée par les IA, tout particulièrement par la plus puissante d’entre elles, Earth Central. Elles ne sont pas malveillantes, mais appliquent d’une façon radicale le principe « le plus grand bien, pour le plus grand nombre ». Ce qui veut dire (et on va en avoir de nombreuses démonstrations dans ce tome et dans le suivant) que s’il faut sacrifier quelques milliers de personnes pour en sauver des millions, ou des millions pour en épargner des milliards, elles n’hésitent pas une seconde. L’être humain normal n’existe quasiment plus, puisque notre espèce a été améliorée via la génétique, la cybernétique ou la nanotechnologie, parfois les trois à la fois.

Dans son coin de la galaxie, la Polity (le nom de cette nation humains – IA) a été en guerre avec les Prador, des extraterrestres arthropodes (des crabes géants, quoi  😀  ) très agressifs, mais l’aspect alien de ce cycle est surtout marqué par les espèces mortes / disparues qui occupaient jadis ce même secteur de la Voie Lactée. Dans ce tome 4 et dans une bonne partie du reste de la saga, deux ont une importance capitale : les Atheter (je ne vais rien dire de plus à leur sujet pour vous laisser certaines surprises lors de votre lecture) et les Jain. Ces derniers, encore plus hyper-agressifs que les Prador, ont disparu il y a cinq millions d’années, mais ont laissé des « nodes », des globules de picotechnologie (oui, oui !) s’attaquant à tout ce qui est intelligent et doté d’une technologie avancée. Au début, leur étude permet de catalyser des avancées scientifiques et techniques incroyables, augmentant la puissance de l’espèce concernée dans d’énormes proportions : mais tôt ou tard, la tech Jain s’étend comme un virus, subvertissant, transformant ou détruisant tout, êtres comme machines, jusqu’à ne laisser que des ruines et plus de nodosités Jain. Plusieurs races sont déjà tombées dans le piège et ont été éradiquées.

Une espèce originaire du Petit Nuage de Magellan (galaxie satellite de la nôtre), les Makers (créateurs), a envoyé une sonde organique, surnommée Dragon, pour répandre ces nœuds Jain dans l’espace de la Polity. Mais l’engin / l’être s’est rebellé contre sa programmation et a agi autant qu’il le pouvait, dans les strictes limites imposées par celle-ci, pour saboter sa mission. Un Maker est alors arrivé pour le contraindre à la mener à bien. Les IA de la Polity l’ont capturé et ont lancé une expédition pour l’escorter chez lui, ce qui prendra plus de huit siècles de temps de voyage.

Il n’était d’ailleurs pas le seul à tenter de disséminer le « virus » Jain : un savant, Skellor, avait, mystérieusement, mis la main sur un nodule, et, à l’aide de sa technologie, en avait profité pour semer une énorme dévastation, avant d’être stoppé par les IA et par un de leurs agents d’élite, Cormac, dont le corps et l’esprit ont été lourdement endommagés dans l’affaire.

Base de l’intrigue, personnages

La station Celedon se trouve à la frontière de la Polity, et n’est plus que très partiellement habitée. Un beau jour, son Runcible (portail permettant de franchir instantanément des années-lumière, à la manière des Distrans de Dan Simmons ou des Portes des étoiles de Stargate) reçoit une demande de connexion très inhabituelle, dans le sens où elle provient de 150 000 années-lumière de distance et surtout… de 830 ans dans le futur ! C’est l’expédition chargée de ramener le Maker chez lui qui, arrivée dans le Petit Nuage de Magellan, a constaté que la civilisation de ce dernier n’existe plus, anéantie par la technologie Jain. L’IA de Celedon a tout juste le temps de faire passer les survivants de la MISSION (colonel !), talonnés par des bestioles abominables, des attaques informatiques et de la nanotech Jain, avant de fermer le Runcible et, par précaution, d’éjecter toute la section de la station qui l’abrite dans l’étoile centrale du système.

Il se trouve justement que quelqu’un d’autre est en train de distribuer des nodules Jain à divers individus dans la Polity : à un leader Séparatiste (rebelles anti-IA) habitant dans une énorme arcologie (une ville-monde abritant des milliards de personnes), mais aussi à la responsable du projet de Sphère de Dyson de la Polity, Orlandine (qui aura un rôle central dans la magistrale trilogie Rise of the Jain), une Haiman (fusion entre un humain et une IA). Cormac (soigné par Jérusalem, la deuxième IA la plus puissante après Earth Central) et son équipe (Thorn, Scar, Jack, Arach et quelques autres) d’un côté, Horace Blegg, l’agent mythique (réputé -sans qu’on soit certain de la véracité de ces allégations- immortel et capable de se déplacer sans machinerie dans l’U-espace), de l’autre, vont enquêter sur la provenance du nodule de Skellor et tenter de stopper l’infestation Jain de l’arcologie (ce qui mènera à une première bataille extrêmement spectaculaire et à la démonstration du côté « On ne sauve pas des milliards de gens sans avoir à en sacrifier quelques millions » des IA).

Dans le même temps, un vaisseau rebelle de la Polity, le King of Hearts (déjà aperçu dans les épisodes précédents), en fuite, va faire une étrange découverte loin des frontières de cette dernière, retrouvant la trace du leader d’une faction IA séparatiste (qui se fichait des humains mais voulait tendre vers la fusion des IA : on sent l’inspiration venue des Cantos d’Hypérion, en plus de celle de Iain M. Banks), un ancien puissant cuirassé appelé Trafalgar. Il porte un autre nom, désormais, qui sera bien connu, lui aussi, dans la suite de la saga !

Analyse et ressenti

Première constatation : c’est très vigoureusement rythmé, et loin de la plupart des auteurs de SFFF, Asher ne cède pas au délayage et au remplissage ; quasiment tout ce qui est décrit à une utilité dans la construction de l’univers, des personnages et de l’intrigue. Ajoutez à cela un style fluide et efficace, et vous comprenez aisément que même en VO, on puisse achever les 578 pages de ce livre en deux jours. Les aperçus historiques / biographiques / techniques qui ouvrent chaque (gros) chapitre étant toujours aussi passionnants.

Deuxième constat : on en apprend beaucoup plus sur le passé de cet univers, que ce soit sur la nature et l’histoire de Blegg (enfin !), via un système de flashbacks intégré au sein des chapitres (et ne prenant donc pas place dans des chapitres entiers qui leur seraient entièrement consacrés), celle des Atheter, sur ce qui s’est déroulé entre notre époque et la Guerre Tranquille qui a vu la prise de pouvoir quasiment sans violence des IA (apparemment, le Système Solaire a été dominé par les Corporations comme dans un contexte Cyberpunk, avant qu’elles ne se fassent la guerre et que les IA n’y mettent un terme), sur Dragon, etc. Pour ceux qui, comme moi, ont commencé par des romans de Polity plus récents avant de reprendre tout du début, on en apprend bien plus sur des noms croisés dans des bouquins ultérieurs, à commencer par Orlandine et un autre personnage que je ne nommerai pas.

Sans surprise avec Neal Asher, l’aspect militaire et technologique est impressionnant (le dernier quart du roman est spectaculaire !), la bataille spatiale finale étant courte (par rapport à un David Weber, du moins) mais extrêmement intense. Mais c’est surtout sur le plan scientifique qu’on est épaté : Asher est un lecteur particulièrement avide de publications relevant de diverses sciences de pointe, et dès qu’il peut placer une découverte avancée ou un quelconque point relevant des sciences « dures » dans sa prose, il le fait. Vous ne serez donc pas surpris outre mesure d’apprendre que la photochloration du Méthane (OUI, OUI) a un rôle capital dans l’intrigue ! Que les allergiques à la chimie (ou à la Hard SF) se rassurent, ce n’est en rien difficile à saisir, puisque l’auteur vulgarise habilement la chose afin de la rendre compréhensible à tous.

Comme toujours, Asher ne propose pas que de l’action, puisque via les Jain, il nous met en garde contre les dangers d’une aliénation à une technologie débridée, contre les expérimentations inconsidérées de savants avides de savoir ou de pouvoir, sans compter une réflexion sur le transhumanisme, en posant la question suivante : pour survivre lorsqu’elle se répandra dans l’univers, l’Humanité doit-elle cesser d’être humaine ? Doit-elle se modifier, devenir posthumaine, devenir non-humaine ? Question qu’il reprendra d’ailleurs, en la transposant dans le cadre d’une guerre sans merci, dans le récent Weaponized.

Enfin, on voit une nette évolution de Cormac et de quelques autres personnages déjà connus (ladite évolution se manifestant d’ailleurs parfois par… leur mort : Asher n’épargne pas plus ses personnages qu’un G.R.R. Martin !), ainsi que l’introduction de pas mal d’autres (Arach, Orlandine, etc.), tous plus sympathiques et / ou intéressants les uns que les autres. Mais clairement, il faut appréhender ce tome 4 comme la mise en place des événements du 5, et l’introduction, comme on l’a vu, de protagonistes, antagonistes ou antihéros qui seront mentionnés ou revus dans une bonne partie des romans ultérieurs, certains standalones mis à part.

Niveau d’anglais : aucune difficulté.

Probabilité de traduction : zéro, hélas.

Une obole pour le Culte, siouplaît…

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28 réflexions au sujet de « Polity Agent – Neal Asher »

      1. Tu pourrais élaborer sur cette impossibilité ? Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Je te crois sur parole, je suis juste curieux du pourquoi du truc…

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        1. Certains de ses romans ont déjà été traduits, et les ventes ont été décevantes. Dans un cas, la traduction était mauvaise, dans les autres, l’explication est moins nette, parce que quand tu poses la question à ceux qui les ont lus, la réponse est souvent « j’ai beaucoup aimé ». Romans de SF trop costauds pour le gros du lectorat d’aujourd’hui ou publicité pas assez vigoureuse autour, la question reste ouverte. Ceci étant posé, quand un cycle / auteur s’est planté une fois, les libraires sont très frileux à l’idée de le référencer, et si les libraires ne suivent pas et que l’auteur a déjà généré un déficit, les éditeurs ne prennent pas le risque, dans leur grande majorité. Alors que quand on prépare bien la sortie niveau communication, si le bouquin / cycle est assez bon, ça marche : il n’y a qu’à voir ce qu’à fait Leha avec Erikson et McClellan, alors qu’il y avait eu DEUX tentatives précédentes sur le Livre des Martyrs du premier de ces auteurs, et DEUX plantages chez des maisons beaucoup plus solides que Leha. Donc quand on veut, on peut.

          Le truc, c’est que l’écrasante majorité des éditeurs ne voudra pas, vu que pour être parfaitement clair, Asher ne coche pas du tout les cases idéologiques privilégiées par l’édition française. Certaines maisons sont assez intelligentes pour publier un écrivain sur ses qualités littéraires et rien d’autre, mais elles sont de moins en moins nombreuses (on peut citer le Bélial’).

          Enfin, on sait que même sans parler d’échecs précédents ou d’un auteur ne cochant pas les « bonnes » cases, au moins un directeur de collection s’est exprimé sur la chose, à savoir Gilles Dumay, à qui une personne fréquentant ce blog a directement posé la question : il lui a répondu qu’Asher écrivait « comme une patate » (je cite). On sait donc que ça ne se fera pas chez AMI. J’avais bon espoir que ça se fasse un jour chez le Bélial’, vu que c’est la femme d’Olivier Girard qui a « découvert » l’auteur en France, mais si ça avait dû se faire, ce serait déjà le cas, ou au moins j’aurais eu des échos dans ce sens.

          Tout ça mis bout à bout, tu comprends donc qu’une traduction d’une partie de Polity serait très étonnante, pour ne pas dire une quasi-impossibilité. Et ce d’autant plus que vu le coût des traductions et le pari que constitue un cycle, les éditeurs privilégient 1/ les livres écrits par des / en français, et 2/ les oneshots. Alors certes, il y a des romans s’inscrivant dans l’univers Polity et lisibles séparément du reste, mais reste le souci de la trad’. Et vu que ce sont des pavés de 500 pages ou plus, souvent…

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          1. Ce qu’on aime nous, ici, c’est le service après-vente. Une question et Apophis y répond en quelques minutes.

            C’est fou.

            Oui je me doutais d’une réponse dans ce genre. Mais du coup, moi étant d’un naturel chiant à tendance contrariant, un auteur qui ne coche pas toutes les cases idéologiques appréciées par l’édition française, ça me tente 😉 Avec des pincettes of course, mais mon esprit perfecto cloué se sent comme attiré !

            Blague à part je ne sais pas si Asher écrit comme une patate, mais je le découvrirai sous peu. Toutefois – et là je taquine, parce que j’ai lu tes notes sur Erikson et je sais ce que tu en penses – mais Erikson il écrit un peu comme un tubercule aussi non ? Je ne parle pas de narration, ni de créativité, simplement de style. La toute première page du prologue du Malazan book of the fallen, c’est ni de l’orfèvrerie ni de la gastronomie fine, faut se la farcir la description de la girouette 😉 Après peut-être que le reste de la série est nickel chrome, je ne sais pas, j’ai fait une pause dans le prologue. Mais après avoir lu tes éloges sur cette série je reprendrai peut-être.

            Il faudrait en fait une maison d’édition de la dernière chance, « Les 12 salopiauds LTD » (comme ça on évite le trademark et compagnie). Elle ferait de restes, des repas succulents (c’est un slogan ça non ?) Tu as déjà pensé à monter une maison d’édition Apophis ? (j’avoue la question me taraude depuis quelques temps)

            Bon en tout cas, merci pour m’avoir donné envie de lire Polity, qui malheureusement se classe après la 68e place de ma liste de lecture estampillée URGENT…

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            1. Il y a Exoglyphes, qui s’est justement donné pour mission de publier certaines des causes perdues de la SFFF. Et en un sens, il y a aussi Leha, qui a repris pas mal de projets abandonnés par d’autres (dont Erikson et McClellan).

              Pour répondre à ta question, je trouve l’écriture d’Erikson bonne, surtout dans les tournures et la puissance dramatique, alors que côté Asher, les points forts sont différents (sense of wonder, rythme, fluidité, etc.).

              La maison d’édition, c’est un pari financier énorme et une quantité de travail et de stress monstrueuse. Vu l’état de mes finances et surtout de ma santé, même si j’en avais envie, ce serait hors de question. Je préfère collaborer avec des patrons de maisons ou des directeurs de collection que j’apprécie, lire des manuscrits pour eux ou leur glisser un « Dis-donc, j’ai lu ça en VO, tu devrais y jeter un coup d’oeil… ».

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              1. Tiens je ne connaissais pas Exoglyphes, ça a l’air sympa ! J’avais eu à peu près la même réflexion, avec ce côté participatif aussi, mais là encore, manque de temps, d’argent, de babysitter et avouons le, de goût du risque 😉

                Je me disais, d’ailleurs, peut-être que ça intéresserait certains lecteurs un article détaillé sur l’édition française (actuelle, passée, les deux ??) et ses engrenages, l’envers du décor quoi. En tout cas moi je me jetterais dessus 😉

                Comme d’hab Apophis, encore merci pour tes réponses et tes réactions super détaillées !

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                1. Je pense carrément qu’il y aurait un livre à écrire sur l’histoire de l’édition SFFF française. Ce que je peux dire, en tout cas, c’est qu’en presque 40 ans de lectures relevant des genres de l’Imaginaire, pour ma part, le paysage éditorial a énormément changé.

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                  1. Et en plus tu tease 😉 Il y avait eu une belle série dans la Méthode Scientifique sur l’histoire de la FS française avec pas mal d’info sur l’édition, N. Martin avait très bien mené sa barque avec l’inénarrable Guy Costes mais aussi Philippe Curval, entre autres.

                    Je te demanderai bien de nous en dire plus sur ces changements, mais je ne penses pas que ce soit ici le meilleur endroit. Peut-être un jour… 🙂

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  1. Bon, je vais monter un commando pour enlever la famille d’un éditeur jusqu’à ce qu’il accepte de traduire le cycle, qui vient avec moi ?
    C’est vraiment chiant car l’aspect militaire / transhumaniste / légèrement bourrin correspond exactement à mes goûts.
    Sinon je me trompe où les illustrations d’affiche sur ton blogs deviennent de plus en plus sexy ? 😛 A quand Monica Bellucci dans Astérix ? XD

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    1. Alors ce n’est pas vraiment une volonté délibérée, c’est plus que les modèles d’iA que j’utilise sont, à l’écrasante majorité, avant tout calibrés pour faire du sexy, de l’anime ou de l’anime sexy, et que quand tu tentes de leur imposer autre chose, ils ont souvent tendance à revenir « à la maison ». Le truc étant aussi que les deux modèles (checkpoints) que j’utilise sont très bons en général, franchement bons pour bien d’autres types de prêtresses (j’ai sorti des merveilles en matière de prêtresses grecques et romaines, notamment), MAIS pour une raison obscure, ils ont du mal avec les prêtresses égyptiennes (à mon grand désespoir). Donc en gros, je prends ce qui est de la meilleure qualité, tant pis si c’est un peu sexy (et pour être clair, ça l’est un poil trop à mon propre goût). Mais vu que je teste sans arrêt de nouveaux modèles, je finirai bien par obtenir exactement ce que je veux. Si tu es attentif, tu verras que l’image change souvent, en fait.

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      1. Une chronique de plus de cet auteur et une fois de plus, bien triste qu’aucun éditeur n’est le courage de publier cet écrivain.
        Comme souvent après une chronique sur ce site d’un livre lu en VO, j’essaie de le lire moi aussi. Force est de constater que mon niveau en Anglais inférieur à celui d’un « débutant ».

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        1. Je te rassure , quand j’ai commencé à lire des romans en VO, moi aussi je galérais. Mais c’est comme en tout, c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Le mieux est de commencer par des textes courts (nouvelles, novellas) et faciles, et de monter en gamme très progressivement.

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  2. C’est passionnant ces échanges sur les traductions que nous ne lirons jamais (même si sur mon téléphone après la cinquième reponse je ne vois plus quune colonne monolettre). J’ai appris plein de choses. Ça me désespère parce que L’Ecorcheur l’avait mis une grosse claque. J’ai même commencé à chercher si Asher avait eu plus de succès en italien ou en espagnol, mais je n’ai pas trouvé. C’est bizarre, parce que lire en anglais je fais ça toute la journée au boulot, mais j’ai un frein psychologique, et je ne sais même pas pourquoi… sinon, on parle de quelle mise pour un éditeur qui voudrait se lancer dans la traduction d’une partie de l’œuvre de Asher? Plusieurs centaines de milliers d’euros par bouquin? Je demande, car on ne sait jamais quand on peut toucher le gros lot, mais surtout pour me faire une idée du risque éditorial. Ça me permettra d’arrêter de maudire cette belle profession à chaque fois que je constate qu’elle tarde à se plier à mes injonctions de lecteur impatient.

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    1. D’accord avec Apophis, Polity Agent fait environ 152 000 mots, moi pour ce volume là mon tarif serait entre 10 000€ et 30 000€ et je ne suis pas dans la traduction littéraire. Donc ramené à une entente bien menée entre un éditeur et un fidèle traducteur (qui n’utilise ni IA, ni logiciel de dégrossissage), on doit être dans la tranche haute de cette estimation je pense, peut être un peu au dessus. Je dis ça, mais peut-être que les traducteurs littéraires sont très mal payés. J’ai fait des petites missions littéraires sans envergure il y a quelques temps et là les taros étaient délirants, on me proposait régulièrement 100-300€ pour traduire 60 000-100 000 mots…. Autant dire que je n’avais pas la réputation du professionnel sympa 😉
      Faut aussi garder à l’esprit (Apophis corrige-moi si je trompes) qu’en France dans nos thématiques SFF un gros tirage, c’est quoi ? 50 000-80 000 exemplaires. A 22€ (je crois, je ne vis plus en France) l’édition princeps ça fait un budget qui semble important, mais au final il y a tellement d’intervenants et de frais annexes (mais indispensables) que les moyens véritables sont pas colossaux. (Encore une fois Apophis, tu connait tout ça mieux que moi, n’hésites pas à sortir le fouet si tu vois un erreur)

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      1. ça dépend de quelle SFF on parle. En dehors de gens comme Stephen King ou Bernard Werber, le tirage moyen se chiffre plutôt en milliers d’exemplaires (au mieux) et quand les ventes dépassent les mille exemplaires, l’éditeur sabre le champagne. Et au-dessus de 10 000, il construit un temple pour remercier les dieux.

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  3. ‌Bonjour, pourquoi dans tout ce foisonnement de lecture anglaise ou américaine , ne pas distinguer aussi l’initiative de lédition Le belial qui vient de publier (enfin) après 46 ans d’attente après le précédent tome une intégralité des GALAXIALES de Michel DEMUTH, auteur phare, majeur, grand traducteur mais gâcheur de son propre talent. dix ans après sont décès un collectif de talents français et un éditeur porteur de la flamme ont su relayer ce que des lettres de lecteurs -dont je fus- n’avait pas réussi à obtenir de Michel, malgré son plaisir à recevoir des lettres d’encouragement. L’aura de votre blog serait fort utile pour que cette initiative soit un succès de vente.

    Cordialement

       

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    1. Bonjour, vous allez commencer par m’expliquer le rapport de votre post à l’article que vous commentez, ça m’intéresse beaucoup. Ensuite, je lis ce qui me paraît intéressant, peu m’importe la nationalité ou autre caractéristique de celui qui écrit le livre en question. Troisièmement, si le « foisonnement de littérature anglaise ou américaine » sur ce blog ne vous convient pas, je vous invite cordialement à aller voir chez la concurrence si ce qui y est proposé vous correspond mieux, je ne vais pas me forcer à lire une SF française qui, dans sa grande majorité, m’ennuie profondément juste pour faire plaisir à Trucmuche, qui va passer une fois tous les deux ans sur le blog. Enfin, je ne suis ni une agence de pub pour Demuth, ni pour le Bélial, malgré toutes les illusions que certains peuvent entretenir à ce sujet.

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      1. ‌ Tout d’abord je ne voyais pas de possibilité sur le site de faire un commentaire sur un sujet auquel je tenais. Je vois que je pollue les avis sur Neal Asher ce qui n’est pas approprié Je maintiens mon avis sur le talent de Michel Demuth et sur l’heureuse initiative de Le Bélial bien sur ce blog n’est pas une agence de publicité mais j’estime que manquer les Galaxiales serait un manque dans cette encyclopédie de la SF. Ily a du talent dans chaque domaine, beaucoup plus souvent dans le domaine anglo-saxon mais pas seulement et l’oeuvre de Demuth est une belle exception..  

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