The gone world – Tom Sweterlitsch

Le roman définitif sur le voyage temporel et les univers parallèles ? 

gone_worldTom Sweterlitsch est un écrivain américain qui a débuté sa carrière en 2014. Il est peut-être surtout connu pour être le co-auteur des scénarios de trois courts-métrages (RakkaFirebase et Zygote) avec Neill « District 9 » Blomkamp. C’est d’ailleurs ce dernier qui va réaliser l’adaptation cinématographique du roman qui nous occupe aujourd’hui, The gone world. Celui-ci mélange voyage dans le temps, univers « parallèles » (voir plus loin) (vaguement) uchroniques, post-apocalyptique, le tout lié par l’enquête menée par un agent spécial du désormais célèbre Naval Criminal Investigative Service. Time Opera et NCIS, il n’en fallait pas plus pour me convaincre ! Je pensais tomber sur un thriller temporel dans le genre du Déjà vu de Tony Scott, avec éventuellement un peu de Leroy Jethro Gibbs dedans, mais j’ai en fait eu affaire à quelque chose de beaucoup plus ambitieux, d’une qualité littéraire impressionnante et d’une envergure science-fictive bluffante. Il y a certes quelques vagues zones d’ombre (je vais en reparler), mais certainement pas de quoi impacter négativement l’impression d’ensemble. 

Univers *

* Just an illusion, Imagination, 1982.

L’action commence en 1997 (après un prologue en l’an 2199). Depuis une grosse vingtaine d’années, le Naval Space Command (NSC) a développé l’opération Deep Waters, qui consiste à envoyer du personnel de la Navy et des Marines dans le Deep Space (espace lointain, au-delà de la Lune)… et dans le Deep Time (je vais revenir sur ce terme). Donc dans des voyages vers le futur. Ou plutôt les futurs possibles, des univers non pas parallèles mais potentiels appelés IFTs (Inadmissible Future Trajectories). Le roman diverge donc d’autres univers de SF où différentes versions de l’Histoire co-existent dans des dimensions parallèles : ici, un seul univers est réel, comme je vais vous l’expliquer.

En synthétisant, la théorie est la suivante : seul le passé et le présent sont réels, parce qu’ils ont été observés (au sens donné à cette notion dans la mécanique quantique). Tout le reste n’est que potentialité. Au temps t, il n’y a qu’un seul univers, réel car observé, surnommé Terra firma. Au temps t+ 1 durée de Planck (la plus petite subdivision temporelle existante, soit 5.39 × 10 −44 s), par contre, un multivers de futurs possibles existe. A chaque battement de l’horloge de Planck, ils se réduisent, sous l’action de la gravité quantique, à un seul, celui observé par les habitants de la Terra firma, avant que le cycle ne recommence.

Notez que ce livre relève (entre beaucoup d’autres genres ou sous-genres) de l’Histoire secrète : pour le reste du monde, le NSC, s’il existe officiellement, n’est qu’une partie du programme « Guerre des étoiles » de Reagan et est une subdivision militaire relativement banale. Les voyages vers la galaxie d’Andromède (comme celui accompli jadis par l’héroïne) ou vers 650 ans dans le futur sont de la SF ou les affabulations d’illuminés. Les bases utilisées par l’organisation sont soit là où personne ne peut les trouver (sur la face cachée de la Lune), soit sont supposées faire autre chose que leur activité réelle (de la recherche océanographique, par exemple).

Le truc est que grâce à des générateurs de Brandt-Lomarco, on peut disparaître au temps t, se projeter « en dehors » du temps de la Terra Firma, voyager dans un pseudo-temps au sein d’un trou de ver, visiter un IFT, avant de revenir (après un nouveau voyage de plusieurs mois en pseudo-temps) vers la Terra Firma, où, du point de vue des gens dans la tour de contrôle, votre avion spatio-temporel (appelé Cormorant) vient tout juste de disparaître puis de réapparaître en un clin d’œil. L’intérêt de visiter les IFT est multiple, par exemple ramener de meilleurs designs technologiques ou aller chercher vingt ans après le déclenchement d’une affaire criminelle, lorsque celle-ci a (normalement) été résolue, un dossier complet qui vous tombe tout cuit dans le bec et vous permet de sauver ce qui peut l’être et d’appréhender les coupables. Il y a même une histoire de pré-crimes comme dans le film Minority Report.

Notez que pour les habitants des IFT qui font partie du NSC, par contre, l’arrivée d’un voyageur venu de la Terra Firma est une épouvantable nouvelle : en effet, elle signifie que dès qu’il va mourir ou quitter leur monde avec son Cormorant (le vaisseau spatio-temporel, vous suivez, oui ?), cet univers va… disparaître. Il n’est qu’une potentialité, et eux que des fantômes, quelque part. Dès que le voyageur va retourner dans son présent et que l’horloge de Planck va avancer, l’IFT potentielle va s’évanouir pour laisser la place au monde réel, observé. En gros, l’univers est comme une table de roulette cosmique : lorsque vous lancez la bille, il y a une infinité de cases potentielles dans laquelle elle peut finir par s’arrêter, formant autant d’IFT ; mais dès que la bille stoppe, c’est comme si toutes les autres cases disparaissaient et n’avaient même jamais existé. Certains membres du NSC des IFT se résignent stoïquement à leur sort (surtout ceux qui ont vécu des tragédies familiales ou personnelles, qui voient là une occasion de donner aux originaux de la Terra firma -dont ils ne sont après tout que des doubles appelés échos- une vie meilleure), mais certains autres, en revanche, bouclent le voyageur temporel dans une prison secrète de la CIA, et font tout pour le garder en vie et en bonne santé, retardant la disparition inéluctable de leur univers d’autant d’années ou de décennies, pendant que le gros de la population humaine vit dans l’ignorance du fait qu’elle n’est qu’un « rêve », une bande de spectres, une illusion.

Au début, les voyages temporels étaient aussi ambitieux que les spatiaux (qui impliquaient d’aller se balader dans d’autres galaxies, hein, pas sur Alpha du Centaure), impliquant des bonds de plusieurs siècles, et ce malgré les risques encourus : une flotte de douze vaisseaux, nommés d’après les signes du Zodiaque, n’a vu que trois d’entre eux revenir, dont le Taurus, porteur d’une terrifiante nouvelle. Dans des centaines d’années, un Trou Blanc (l’inverse d’un noir : un point infiniment dense d’où on ne peut que sortir, pas entrer) est apparu au-dessus de la Terre, en même temps que des QTN (quantum-tunneling nanoparticles), des saloperies qui pénètrent au cœur même de vos cellules et vous font faire n’importe quoi, en plus de créer des phénomènes très bizarres. Le monde se transforme alors en cauchemar surréaliste, où tous les arbres sont brûlés, où la glace et la neige sont partout, où il y a des gens crucifiés à l’envers et flottant en l’air à tous les coins de forêt, disséqués de l’intérieur, d’autres qui courent nus sans fin, jusqu’à la mort, d’autres encore qui se noient volontairement dans l’océan, tandis que certains autres regardent vers le ciel, la bouche pleine d’une substance argentée ressemblant à du mercure. Et après ce point temporel… rien. C’est la fin de l’Histoire (avec un grand « H ») humaine. De toutes les histoires humaines en fait : au-delà de ce point, il n’y a pas d’IFT. Ce qui serait déjà assez grave si cet événement, appelé très logiquement Terminus, ne reculait pas sans arrêt : de l’an 2666, il se rapproche de plus en plus vite de 1997. Un des enjeux de l’intrigue sera donc d’expliquer à quoi il est dû et comment l’arrêter.

Notez que l’auteur a bâti quelque chose de très solide sur le plan d’un multiverse-building mêlant physique « réelle » (au moins sur le plan mathématique ou théorique) et science-fiction, invoquant Trous blancs, noirs, Closed timelike curves (Sweterlitsch explique que ces phénomènes rares constituent un des seuls moyens de voyager vers le passé et pas vers les futurs possibles), réduction du paquet d’onde, mousse quantique, espaces d’Everett (celui de la théorie des mondes multiples), et j’en passe. C’est certes ambitieux, il y a des tas de choses qui flatteront l’amateur de Hard SF sans pour autant laisser le lecteur lambda sur le bord de la route (même si ce livre va être assez exigeant -sans être difficile pour autant- pour ce type de profil). Personnellement, j’ai été bluffé par ce worldbuilding : c’est ambitieux, ça redéfinit totalement le multivers classique de futurs uchroniques existant en parallèle du monde « réel », mais en même temps, c’est toujours compréhensible à condition de faire un effort minimum et de ne pas refermer le bouquin en soupirant dès que ça se corse un peu. Bref, comme beaucoup de romans d’envergure, ça va se mériter.

Mais…

Si, globalement, le Worldbuilding est très solide, il n’en reste pas moins que plusieurs points m’ont gêné : d’abord, l’auteur n’explique pas comment les américains sont entrés en possession de (ont développé ?) la technologie spatio-temporelle dans les seventies. Il mentionne bien le fait que certains designs sont venus du futur, mais sans en dire plus. Ensuite, il y a certains points liés au Terminus qui ne sont jamais expliqués, par exemple le fait que la température de la planète baisse après l’apparition à la fois d’une source lumineuse supplémentaire (le trou blanc) et de nanoparticules (dont l’activité devrait dégager de la chaleur), ou, pire encore, celui que certaines lois physiques (la gravité notamment) semblent ne plus être respectées pour les corps infectés par les QTN.

Bref, ces questions laissées sans réponse, si elles n’ont pas impacté mon appréciation (très positive) de ce livre, restent tout de même ennuyeuses. 

Ressemblances

Outre les convergences déjà évoquées, on peut aussi mentionner Isolation de Greg Egan (roman également centré sur la réduction du paquet d’onde et sur la sélection parmi une infinité de futurs possibles), Éon de Greg Bear (dont les espaces denses ressemblent au Thin space de Sweterlitsch) et La fin de l’éternité d’Isaac Asimov (pour le voyage via les Cormorants qui se place en-dehors du temps tel qu’expérimenté dans la Terra firma). On peut aussi citer Dark Matter de Blake Crouch (d’ailleurs mentionné sur la première de couverture) ou Extinction Game de Gary M. Gibson, qui mélangent également univers alternatifs et côté thriller très nerveux et prenant. Il y a enfin une similitude avec L’âge de diamant de Neal Stephenson dans l’omniprésence d’une nanotechnologie flottant dans l’air ambiant dans certains futurs possibles.

Intrigue *

Générique NCIS (j’étais obligé  😀 ).

L’intrigue est à la fois très complexe et pas réellement difficile à suivre (à condition de faire un petit effort, hein !), ce qui constitue pour moi un réel tour de force. L’auteur en disperse des petits bouts dans le temps et différents IFT, larguant souvent un petit point apparemment sans importance immédiate qui ne prendra en fait son sens que bien plus tard dans le livre. C’est comme un puzzle géant, où tout fait sens à la fin d’une façon limpide, sans perdre le lecteur médusé devant tant de maîtrise. Quand je vois que certains auteurs arrivent à se perdre avec des intrigues à deux balles, point de vue unique et temporalité classique, je suis d’autant plus admiratif quand un type comme Sweterlitsch arrive à garder son bateau à flot pendant des centaines de pages en dispersant les éléments de son intrigue partout.

Tout commence en 1997 : l’agent spécial Shannon Moss du NCIS (au passage, la défunte femme de Gibbs se prénommait Shannon, enfin, je dis ça, hein, je dis rien…) reçoit un appel au milieu de la nuit de la part du FBI : on la demande sur une scène de crime, où un père de famille aurait massacré deux de ses enfants et sa femme avant de s’enfuir. Seule la fille aînée, Marian, 17 ans, serait vivante, mais est portée disparue (il fallait appeler Jack Malone…). Pourquoi contacter Moss ? Mais parce que comme le suspect, un SEAL appelé Patrick Mursult, Shannon est du NCS, un voyageur spatio-temporel. Sauf que lui était présumé mort, disparu avec le Libra (Balance), un des neuf vaisseaux du programme Zodiac qui n’est jamais revenu à la base. Dès lors, toute l’enquête consistera à trouver comment Mursult est encore vivant, où est Marian, et, accessoirement, à sauver la Terre d’un Terminus qui se rapproche de plus en plus de 1997. Notez que les soucis psychiatriques sont extrêmement fréquents parmi le personnel de la NSC : lorsque vous êtes baigné par la lumière de soleils étrangers brillant dans d’autres galaxies ou que vous franchissez les siècles, vous êtes confrontés à l’insignifiance (ma foi très Lovecraftienne) de l’humain et de sa civilisation face à l’immensité spatio-temporelle du cosmos, et tout le monde ne peut pas le supporter.

Vu que l’enquête piétine, on joue la carte des IFT : Shannon s’embarque pour un voyage de six mois (aller-retour) dans un trou de ver avant de passer une partie de 2015 et de 2016 dans un futur potentiel, où elle espère que ce cas aura déjà été résolu. Au passage, j’en profite pour signaler que les IFT ne sont que des uchronies relativement mineures de la Terra firma : il y a certes certaines variations (Gore qui devient président, tel attentat qui frappe telle agence fédérale plutôt que telle autre, tel pays -le Pakistan- qui est envahi plutôt que tel autre -l’Irak- suite au 11 septembre, et ainsi de suite), mais les gros événements se déroulent plus ou moins toujours de la même façon, seuls les acteurs de la pièce changent (un peu comme dans Le grand jeu du temps de Fritz Leiber).

Le truc avec les voyages dans les IFT est qu’ils se déroulent dans le Deep time : au début, je croyais qu’il s’agissait juste d’un analogue temporel du bien connu terme Deep space, mais en fait c’est bien plus que ça. Alors que, du point de vue du NSC de la Terra firma, un Cormorant disparaît et réapparaît instantanément, du point de vue de son pilote des mois, des années, voire des décennies peuvent s’être écoulées. Il y a les mois de voyage dans le trou de ver, déjà (3 mois pour se déplacer de 19 ans en avant), plus le temps passé sur place. Moss, par exemple, qui en est à son huitième trip dans les futurs possibles, a 27 ans selon le point de vue de la Terra firma mais est presque aussi vieille que sa mère de 45 ans du point de vue de son âge biologique. A l’inverse, lors de ses bonds de vingt ans dans un futur possible, elle apparaît miraculeusement jeune à ceux qui l’ont connue en 1997, comme si elle n’avait pas vieilli d’un jour… ce qui est presque exactement ce qui s’est passé ! (au voyage dans le Cormorant près).

Mais revenons à l’intrigue : celle-ci va être découpée en différentes parties, certaines se déroulant dans la Terra firma de 1997, d’autres dans plusieurs IFT possibles en 2015-2016. Chaque voyage permet de faire avancer l’enquête, avant que celle-ci ne piétine à une étape ultérieure en 1997 et qu’un voyage vers une autre IFT soit nécessaire. Un nouveau futur possible où les cartes ont été rebattues pour tenir compte des changements dans le seul monde réel, celui de 1997, une IFT n+1 où les malheureux de l’IFT n ont ici une vie épanouie et où ceux qui étaient bien portants dans la précédente itération sont par contre brisés. Petit à petit, tous les fils d’intrigue (le passé de Moss -plusieurs scènes de crime sont des maisons où elle a vécu ou liées à son histoire personnelle-, la disparition des Mursult père et fille, le Terminus) vont se rejoindre jusqu’à un final qui, s’il est prévisible (j’avais presque tout deviné correctement), est pourtant très, mais alors très loin d’être dépourvu d’impact et se révèle franchement réussi.

Personnages, écriture, atmosphère

L’écriture de l’auteur est vraiment d’une impressionnante solidité : j’ai déjà parlé du worldbuilding, de la qualité de l’intrigue, mais il me faut aussi évoquer un style solide et un roman très rythmé, exploitant très bien les codes du thriller. C’est vraiment très prenant, j’ai lu ça à une vitesse folle (malgré de très faibles disponibilités pour lire ces derniers jours et une fièvre due à je ne sais pas quoi), sans saturer et avec plaisir.

L’atmosphère de certaines parties de ce livre est vraiment très particulière : entre des scènes horrifiques mais relativement rationnelles (suicides, expérimentations d’armes chimiques) à d’autres qui sont complètement psychédéliques (tout le prologue ou les scènes à proximité du Thin space ou du Libra), voire qui frôlent un occultisme Viking, on oscille en fait entre une SF d’enquête mâtinée de Time Opera relativement classique et quelque chose de beaucoup plus particulier, baroque, presque une Zone X écrite par un hybride de VanderMeer et de Dick sous LSD. Attention toutefois, pas sûr que tout le monde adhère au côté glauque et parfois explicite de la chose, ou, pour certains, au trip un peu bizarre ou occulte par moment.

Les personnages, et tout particulièrement Shannon, sont une merveille, patiemment construits, crédibles, vivants. Alors que la jeune femme veut sauver les innocents, donner à l’Humanité un autre futur qu’un inévitable Terminus, d’autres, au contraire, refusent de se sacrifier pour qu’avec eux, les causes de l’événement disparaissent, assurant un futur au reste du monde. On appréciera aussi le fait que les personnages secondaires changent parfois radicalement d’un IFT à l’autre, réservant des surprises parfois importantes, et que Shannon, bien qu’ayant perdu une jambe, ne soit pas aigrie pour autant, alors qu’il aurait été aisé pour un écrivaillon de verser dans le pathos.

Avant de conclure, il est toutefois temps d’évoquer LE personnage dont certains d’entre vous veulent savoir, depuis des dizaines de lignes, s’il apparaît… ou pas : Gibbs. La réponse est oui… d’une certaine façon ! Au passage, j’ai cru que c’était lui l’instructeur de Shannon dans le prologue, avant de m’apercevoir qu’il s’agissait plutôt d’O’Connor.

En conclusion

The gone world est un impressionnant roman mélangeant voyage vers le futur (et les univers possibles) avec une enquête menée par un agent du NCIS (prénommé Shannon ^^) visant à retrouver un soldat faisant jadis partie du programme spatio-temporel (mais présumé mort) ayant sans doute massacré sa famille avant de disparaître, seule sa fille aînée restant introuvable. En parallèle, le Terminus, la fin de tous les futurs possibles, menace la Terre, et se rapproche de plus en plus du présent, c’est-à-dire de l’année 1997. Ce sera à Shannon Moss de régler toutes ces sous-intrigues, qui se retrouveront liées à elle d’une façon très habile, qui se dévoilera petit à petit au cours du récit.

J’ai été bluffé par la maîtrise de l’auteur, que ce soit en matière de worldbuilding (à la fois original, prodigieusement riche mais restant à la portée de tous à condition d’y mettre un peu du sien), d’intrigue (complexe et très habile mais jamais difficile à comprendre), de style, de rythme, d’atmosphère, de personnages (l’héroïne est un bijou en terme de personnalité et de background), bref de pratiquement tout. Il y a bien 2-3 points mineurs qui m’ont un peu dérangé, mais franchement rien de majeur. Au final, voilà un livre d’une rare qualité, extrêmement prenant (qui se dévore avidement plus qu’il ne se savoure à petites gorgées décontractées) et qui établit sans conteste un nouveau standard en matière de voyage temporel et d’univers parallèles, un domaine où on aurait pu croire que tout avait été dit. Eh bien non !

Niveau d’anglais : moyen.

Probabilité de traduction : acheté par Albin Michel Imaginaire.

Pour aller plus loin

Si vous souhaitez avoir un deuxième avis sur ce livre, je vous conseille la lecture des critiques suivantes : celle de Gromovar (portant sur la VO), celle de Célindanaé, de Lutin, de Touchez mon blog, Monseigneur…, de Cuné, de FeydRautha, de Brize, du Maki, d’Anudar, de Xapur, du Chroniqueur, de Lorhkan, du Chien critique, de Valeriane sur Marque ta page, de Dionysos sur le Bibliocosme, de Blackwolf, de Pativore, de Baroona, d’Alias,

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33 réflexions sur “The gone world – Tom Sweterlitsch

  1. Je suis fascinée par cette théorie des univers potentiels (et des futurs potentiels). Trinh Xuan Thuan en parle dans son livre « Désir d’infini » et ça donne le tournis ! C’est vraiment très intéressant, notamment le fait que même s’il y a une infinité d’univers qui dérivent de chaque choix ; la matière étant limitée, on finira forcément par retomber sur un univers exactement semblable au nôtre (mais il faut parcourir un nombre incommensurable d’années lumières avant que le cas ne se présente !)

    Petite digression à part, je ne suis pas sûre que l’intrigue de ce roman me plaise mais je tenterai peut-être à l’occasion car le postulat de départ est sympa.

    Aimé par 1 personne

    • Je suis en plein trip temporel pour ma part, puisque j’ai achevé ce roman peu après avoir terminé l’essai « L’ordre du temps » de Carlo Rovelli (intéressant, mais paradoxalement un peu trop vulgarisé à mon goût). Je note le livre que tu mentionnes, je suis toujours à la recherche de bons livres de vulgarisation en cosmologie et astrophysique, et celui-ci m’a l’air très intéressant. Merci 😉

      Aimé par 2 personnes

      • J’ai fini de lire L’Ordre du temps. Je n’ai pas du tout aimé. Je l’ai trouvé d’un creux sidéral. Après, je ne suis peut être pas la personne la mieux placer pour juger de ce type de vulgarisation, surtout cela parle de temps en physique.

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        • Son problème, c’est qu’il est beaucoup trop vulgarisé, il n’entre pratiquement jamais dans les détails techniques (même ceux réservés à ceux qui ne sont pas physiciens, comme moi), ce qui est très frustrant. Reste quelques passages parfois très intéressants (par contre, les 3 derniers chapitres sont vraiment mauvais, entre philo et réflexions personnelles qui n’ont rien à faire dans un essai de physique). Je me plaignais, à l’époque, de « Voyager dans le temps » de Marc Lachièze-Rey, que j’avais trouvé assez abscons, mais finalement l’excès de vulgarisation n’est pas meilleur. Je dois dire que par rapport à « Par delà le visible », ce nouveau Rovelli m’a déçu.

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  2. Voilà qui me dit bien ! Mais pas sûre que ce soit pour moi en anglais, surtout s’il y a une part scientifique importante. Et puisqu’il va probablement être publié en vf, je vais faire ma petite flemmarde et attendre ^^

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  3. Je n’avais pas vu cette critique passer. Il est vrai que les voyages dans le temps ont tendances à m’attirer alors je suis curieux. J’espère que ce livre arrivera bientôt chez par nous.

    Merci de nous ouvrir l’appétit. 🙂

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  4. Ping : The quantum magician – Derek Künsken | Le culte d'Apophis

      • Je viens de terminer l’édition française. Je suis d’accord en tout point avec ta critique. Excellent roman SF.
        En revanche et comme tu le signale d’ailleurs dans un paragraphe, il y a un côté glauque (et même gore) dans le livre qui m’a gêné. Attention donc pour ceux qui sont sensibles à ce genre de chose.

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  5. Ping : Terminus – Tom Sweterlitsch | Le culte d'Apophis

  6. Ping : Terminus – Tom Sweterlitsch – Au pays des Cave Trolls

  7. Ping : Terminus – Tom Sweterlitsch – Albédo

  8. Ping : « Notre défaut fatal à tous est de croire en notre propre existence jusqu’à ce qu’on nous détrompe. » – Cunéipage

  9. Ping : Terminus – Tom Sweterlitsch – L'épaule d'Orion – blog de SF

  10. Ping : Terminus – Tom Sweterlitsch – Les Lectures de Xapur

  11. Ping : Terminus, de Tom Sweterlitsch – Les Chroniques du Chroniqueur

  12. Je suis en plein dedans (il me reste un peu moins de 100 pages)… et AAAh j’adore!
    Donc dans ta chronique, je me suis arrêtée avant « intrigues » pour éviter un possible spoil, mais par contre, super la description!
    Je suis entre le « féru de SF » et le lecteur lambda. En gros, j’aime bien la SFFF, mais moins attirée par la SF pure… et WAIS faut s’accrocher parfois. Mais ça vaut vraiment la peine 🙂

    Je repasse lire la suite quand j’ai fini 🙂

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  13. Terminus chez Albin Michel imaginaire la VF, effectivement très addictif, j’ai lu ça comme un polar, dévoré devrais je dire, le réel intercalé d’épisode futuriste sur fond d’enquête tout s’enchaîne merveilleusement, une belle réussite de l’auteur je plébiscite.

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  14. Ping : Interview de Gilles Dumay – Le premier anniversaire d’Albin Michel Imaginaire – Au pays des Cave Trolls

  15. Attention SPOIL : Mais quand même lorsqu’un auteur décide pour des soucis d’intrigue que la terre ferme finalement n’est plus à telle date mais à telle autre alors j’ai l’impression d’avoir été flouée si le postulat de base est révocable alors je peux sortir un peu des lapins de mon chapeau quand je veux non ? un peu comme un commandant qui prendrait à son bord un passager non autorisé pour une raison que j’ai déjà oubliée dans l’ouvrage (mais qui permet dans l’histoire d’avoir un personnage non listé ? qui apporte quoi ?) je sais que dans la vie les choses, gens comportements des uns et des autres ne suivent pas toujours ce que l’on attendrait comme logique c’est pour cela que l’on se doit d’accepter dans un récit par exemple : des agents d’un vaisseau disparus qui peuvent reprendre leur vie car personne ne s’en rend compte, un entourage qui nous voit vieillir de manière significative mais qui finalement s’y fait why not  » (machin c’est pris un coup de vieux) bon j’entends bien que de relever tous les détails à la con c’est le passe temps favori de celui qui veut jouer au plus malin ou qui que ça à foutre… ce qui n’est pas mon cas, je crois que je n’ai pas su passer outre certaines choses (que peut-être d’ailleurs je n’ai tout simplement pas comprises) Il arrive que je ferme les yeux sur pleins de détails à la con pour certaines œuvres et puis il y en a où j’en veux à l’auteur d’avoir, ce que je considère, baissé la garde ou d’avoir céder aux sirènes d’une facilité ou deux quand tout est si pensé (par exemple je lui en veux bien plus d’avoir considéré (c’est un choix narratif j’entends bien) même en 80 ou 97 que les êtres humains dans les réalités alternatives étaient des « dispensables » que de faire du meurtrier un fou fan de mythe viking à base d’ongles 😉 (désolée pour les fautes; si tu penses que ce commentaire n’a lieu d’être tu peux le supprimer)

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