Stormblood – Jeremy Szal

Altered Carbon + The Expanse + Starship Troopers = Stormblood

StormbloodJeremy Szal est un jeune écrivain (25 ans) australien, dont Stormblood est à la fois le premier roman et le tome inaugural d’un cycle appelé The Common. Il a d’ailleurs le défaut commun aux premiers pas de nombreux auteurs, qu’ils soient français, anglo-saxons ou autres, à savoir une trop grosse proximité avec les inspirateurs qui ont poussé ladite personne à se mettre à écrire elle aussi. À vrai dire, on est même sur un des pires cas de ce « syndrome » auquel j’ai eu affaire, tant sur de nombreux plans, ce bouquin est une copie carbone (c’est le cas de le dire…) du Carbone modifié de Richard Morgan : même personnage d’ex-supersoldat originaire d’une planète mêlant populations slaves et japonaises, même mélange de roman d’enquête noir et de SF, même brutalité des combats, etc. Sauf qu’ici, cette influence est mélangée avec une emphase sur la vie dans un astéroïde et sur une biotechnologie d’origine extraterrestre qui a un très fort parfum de The Expanse (les livres ou la série), et qu’un côté très militaire où on nous parle souvent d’armures de combat évoluées évoque le Starship troopers de Robert Heinlein (et non pas l’étron cinématographique qu’en a tiré Verhoeven). Sans compter d’autres influences sur lesquelles je vais garder le silence pour ne pas spoiler. Sur le plan de l’originalité, donc, on repassera.

Si les problèmes de ce roman se limitaient à un souci d’originalité, mais que le reste était convaincant, j’aurais pu être bien plus enthousiaste que je ne l’ai été. Mais il y en a d’autres, à commencer par une intrigue à la structure répétitive, des personnages au comportement parfois assez étonnant, une géopolitique floue et un côté technologique à la dichotomie carrément étrange. En fin de compte, les points qui m’ont le plus convaincu sont une partie du Worldbuilding (tout ce qui concerne Compass), le côté militaire (les flashbacks pendant la guerre des Reapers), tout ce qui concerne l’armement (très bien fait) et la description des combats (notamment le très long affrontement final). J’ai donné à Stormblood la note de 3 étoiles sur Goodreads parce que 2 me paraissait un brin exagéré, mais honnêtement, on est plus sur du 2.25 / 2.5 qu’autre chose. Malgré ce jugement quelque peu sévère, j’ai été assez convaincu pour donner sa chance au tome 2 quand il sortira, sans en faire une priorité et en espérant que Jeremy Szal aura amélioré certains pans de son écriture d’ici là. On espère aussi que l’illustration de couverture dudit tome 2 sera à la fois plus esthétique et surtout aura un rapport avec l’histoire, parce que là, c’est loin d’être évident. Mais bon, les goûts et les couleurs, hein…

Univers, technologie

L’action se passe en 2431, deux ans après la fin de la Guerre des Reapers (voir plus loin). L’Humanité, ou du moins une de ses factions appelée Harmony, est le cœur d’une coalition de races extraterrestres (qui sont nombreuses dans cet univers) appelée le Common, qui s’est formée lors du premier contact entre une espèce alien et les humains (un peu comme pour la Fédération dans l’univers de Star Trek, même si les ressemblances entre les deux œuvres s’arrêtent là). Il est mentionné qu’Harmony est une puissance d’ampleur galactique, et qu’un certain type de vaisseaux est conçu pour « traverser les galaxies », ce qui tendrait donc à indiquer qu’il s’agit d’un contexte s’étendant sur plusieurs d’entre elles, mais sur ce point comme sur d’autres, ce roman est d’un flou très agaçant (j’y reviendrai). Il est aussi mentionné qu’il existe d’autres puissances extraterrestres, qu’elles soient formées d’une seule race / nation ou de la coalition de plusieurs d’entre elles, et qui sont soit rivales, soit carrément hostiles à Harmony et / ou le Common.

Malgré tout, c’est bel et bien à d’autres humains, la nation Harvest, qu’Harmony s’est frottée lors de la récente guerre. Alors vous pouvez me croire, Jeremy Szal en fait des tonnes pour bien vous faire comprendre qu’Harvest et son armée sont des monstres, qui massacrent des civils, tirent sur des vaisseaux d’évacuation, utilisent des bombes sales / radiologiques, torturent pour le plaisir, utilisent des enfants pour s’entraîner au tir, mutilent, et j’en passe (à part le fait qu’ils semblent ne pas apprécier de manger des chatons, ils sont vraiment incurablement maléfiques : l’auteur -qui doit avoir une fibre écologique puissante- se sent même obligé de préciser que « OH MON DIEU ILS SONT SI MÉCHANTS QU’ILS BRÛLENT DES FORÊTS » -les américains ont réellement visé la végétation au Viêt Nam, au passage-), pour qu’il n’y ait aucun doute dans votre esprit sur le fait qu’il fallait les vaincre par n’importe quel moyen, y compris le plus extrême. En gros, les soldats de Harvest tels qu’ils sont décrits reproduisent les schémas (hélas bien réels) de l’Armée Impériale Japonaise en Chine (les concours morbides dont les victimes sont des civils innocents), des Soviétiques en Afghanistan (l’empoisonnement des puits) et des Tatmadaw de Birmanie contre les Karen (le fait d’envoyer à la pointe du fusil les civils traverser des champs de mines, par exemple -puis de lâcher des chiens sur les éventuels survivants…-). Notez que s’il y a un incontestable manichéisme dans la description d’Harvest, celle d’Harmony est nettement plus nuancée : l’auteur précise notamment que l’armée est allée faire son petit marché en enrôlant de force des enfants pour tester une biotechnologie alien qu’on savait dangereuse sur eux. Bref, Harmony représente les « gentils », mais pas trop quand même, hein, et le héros s’en méfie (et pas qu’un peu).

Et justement, puisqu’on parle de moyens extrêmes, Harmony a employé la Stormtech, comprenez une biotechnologie d’origine extraterrestre injectant l’ADN d’une espèce disparue sans laisser de traces (on ne connaît même pas leur apparence), les Shenoi, dans le corps humain, ce qui crée de jolis effets de lumière qui rappelleront des choses à ceux qui ont vu la série The Expanse. Mais l’intérêt n’est évidemment pas esthétique, résidant plutôt dans des capacités physiques surhumaines (force, endurance, vitesse, réflexes, diminution extrême du besoin de dormir, faculté de guérison rapide, voire de régénération, etc) et des effets psychologiques utiles pour un (super-)soldat. Car la Stormtech est avide des neurotransmetteurs et hormones libérés en période de stress et de danger, ce qui fait que lorsque vous en êtes pourvu, non seulement vous n’avez pas peur d’aller au combat, mais bien mieux que cela, vous recherchez toute occasion de vous battre. Seul « petit » inconvénient : en mode « berserker », vous pouvez être plus ou moins incapable de vous arrêter, ce qui fait que vous pouvez massacrer les autres Reapers (les supersoldats dotés de Stormtech) sans même vous en rendre compte (rappelez-vous de ce passage du cycle d’Elric où le Loup Blanc s’enquiert du sort d’un compagnon d’armes, pour se voir tristement répondre que dans sa transe guerrière, il l’a lui-même occis à l’aide de sa buveuse d’âmes…).

Mais d’autres que les militaires ont vu le potentiel de la Stormtech : en effet, c’est la drogue ultime, du fait des sensations de plaisir extrêmes qu’elle peut provoquer. Un peu comme l’effet d’une séance de sport ou de concours de grincement de lit (si vous voyez ce que je veux dire) mais multiplié par mille. La Stormtech n’est en fait pas vraiment la drogue, c’est le corps lui-même qui le devient : on devient accro à sa propre biochimie. Bref, c’est le psychotrope ultime. Le thème de l’addiction et des stupéfiants (en plus de celui de la bio-ingénierie et du Transhumanisme, évidemment) est d’ailleurs constamment présent dans le roman, notamment lorsqu’on sait que les anciens Reapers sont traités dans des cliniques de désintoxication non pas pour retirer la Stormtech de leur corps (ce qui est impossible, vu que la liaison se fait au niveau cellulaire et moléculaire, et est irréversible), mais pour la tenir en laisse, pour pouvoir fonctionner en tant que civil dans la société. Au passage, cette mise sous contrôle diminue l’acuité des facultés données par la Stormtech, dont celles de guérison et de tolérance à la douleur.

Un mot sur la technologie : sa description est très paradoxale. Autant certaines choses (l’astéroïde sur lequel l’intrigue se déroule, les armes -on admirera ces flingues capables d’auto-imprimer leurs cartouches-, les armures, les pièges et défenses, le nightware -une IA conçue pour torturer-) sont excellemment décrites (souvent à la limite de la Hard SF, même si on n’atteint pas, dans ce registre, les sommets proposés par Neal Asher), autant toutes les autres sont d’un flou extrêmement agaçant. Citons les différentes variantes de vaisseaux (Chainships, Lungships, Slipships, etc) dont vous ne saurez rien de ce qui les caractérise ou les différencie, du système de déplacement plus rapide que la lumière (warpspace) qui doit littéralement faire l’objet de quatre phrases dans le bouquin (alors que c’est le cœur du worldbuilding d’un contexte multi-planétaire, encore plus quand il est, comme nous l’avons vu, multi-galactique), les trois mots sur la matière noire utilisée comme source d’énergie, ou d’autres choses encore. On a donc une énorme dichotomie entre des choses décrites de façon précise et pertinente, et d’autres en mode « ça ne m’intéresse pas » ou « on verra ça dans le tome 2, hein ».

Et comme nous l’avons vu, ce flou s’étend à la géopolitique (tout le long, on prend logiquement Harmony pour une nation, alors qu’à la toute fin, Szal la décrit comme une agence gouvernementale), ou même à la guerre : il est dit à un moment qu’Harvest a attaqué parce qu’elle voulait la Stormtech, alors que tout le reste du livre, on comprend que la Stormtech a été créée justement parce que c’était le seul moyen de vaincre Harvest : euh lol ? Bref, beaucoup de maladresses sur ces plans là : c’est un premier roman et ça se voit, même si d’habitude, les publications inaugurales en format long des anglo-saxons sont bien plus travaillées et convaincantes que cela. Surtout que, bon, c’est tout de même publié chez Gollancz, pas auto-édité, hein…

Narration, intrigue, personnages, ressemblances *

* Clean, Depeche Mode, 1990.

Vakov Fukasawa est un ancien Reaper (super-soldat) d’Harmony originaire de New Vladivostok, un monde slavo-nippon situé à la bordure de l’espace de cette nation et… Comment, ça vous rappelle Takeshi Kovacs qui aurait été infecté par la Protomolécule de The Expanse ? Eh ben oui, c’est tout le concept de base. En ajoutant aussi une bonne rasade de Starship Troopers (mais juste sur le plan technologique, car Stormblood n’a rien de la profondeur en terme de réflexion sociétale ou politique de cette référence de la SF militaire), Iron Man ou autre oeuvre mettant une forte emphase sur les armures de combat high-tech. Vous imaginez donc bien que l’ambiance tend vers le noir, le polar, l’enquête. Et effectivement…

Vakov, donc, est contrebandier et voleur d’informations technologiques, en coopération avec son ami (ce n’est rien de dire qu’on est très proche de la bromance, sur ce coup là), le hacker de génie Grim (un personnage vaguement Peter Hamiltonien dans son agaçante faculté de se jouer, une main attachée dans le dos, de tout système de sécurité adverse). Alors qu’il est dans une mauvaise passe après s’être attaqué à un caïd de la pègre de l’astéroïde Compass, un nœud commercial et de transit essentiel dans le Common (et une ressemblance supplémentaire avec l’emphase de The Expanse sur les astéroïdes colonisés à la société multi-culturelle -sauf qu’ici, certaines desdites cultures sont extraterrestres-), il est sauvé de la vindicte dudit boss de la pègre par l’intervention in extremis des troupes d’élite d’Harmony. Qui ont un boulot à lui proposer : quelqu’un empoisonne la Stormtech utilisée comme drogue ET les stocks de médicaments permettant aux vétérans de la garder sous contrôle, ce qui mène soit à la mort des anciens compagnons d’armes de Vakov, soit, pire, à des explosions de violence repeignant salement les murs, couleur carmin. Et notre (ancien) super-soldat est d’autant plus concerné qu’une vidéo de surveillance montre que son propre frère cadet, Artyom, avec qui il n’a plus eu de contact depuis des années, semble mêlé à l’affaire… Je précise d’ailleurs que la thématique des relations père-fils (y compris via une figure paternelle de substitution -encore un trope omniprésent en SF militaire-) et entre membres d’une même fratrie est profondément inscrite dans le récit.

La narration se fait à la première personne du singulier. Certains chapitres sont des flashbacks consacrés soit à l’enfance (hardcore…) de Vakov, soit à la guerre et à ses expériences (traumatisantes) dans une unité Reaper. Ces dernières étant, avec les combats (surtout la très longue dernière bataille : on dirait un des faits d’armes de Kassad, sommairement décrit par Dan Simmons, mais cette fois détaillé à la fois longuement, avec précision, et un côté « dans ta face ! » jouissif) et la description (excellente) des particularités de l’astéroïde Compass les meilleurs moments du livre, et de loin. Parce que pour le reste, entre ce qui a été pompé ailleurs, les stéréotypes, les maladresses et la répétitivité, pas de quoi se relever la nuit et crier à la découverte SF de l’année. Jugez plutôt : en gros, l’intrigue suit le schéma suivant, qui se répète sans arrêt; Vakov / Grim font cavalier seul, se mettent dans la merde, se fait / font capturer comme des gros nazes par les méchants, il y a un peu de torture / moquerie, un facteur (qui ne relève pas vraiment du Deus ex machina, même si parfois nous n’en sommes pas loin) fait que Vakov parvient à s’échapper en en tuant quelques-uns, avant d’aller compter fleurette à la jolie capitaine d’Harmony, Katherine Kowalski, qui le supervise tant bien que mal (vous noterez par contre que même s’il s’en inspire, Szal n’est certainement pas Morgan sur le plan de la description des scènes de sexe, vu qu’elles sont totalement absentes), de se bourrer la gueule avec Grim, et de se réveiller pour dire à la capitaine « oui, oui, je ne ferai plus cavalier seul, c’est promis », avant de… répéter le cycle. Et je ne parle même pas des révélations qui sont prévisibles (je me demande vraiment qui sera surpris par celle qui intervient à 55%, franchement, tellement l’auteur y est allé avec de gros sabots avant ça), plates, du cent fois vu, etc.

Alors attention, hein, quand ça fonctionne (worldbuilding spécifique à Compass -de haute volée, pour le coup-, combats, quelques trouvailles technologiques, les flashbacks), ça fonctionne carrément, mais le style passe-partout (qui n’a rien du tranchant de celui de Morgan, et qui décrit les choses plus qu’il ne nous les fait vivre, sauf dans les combats et certains flashbacks), les maladresses (du genre cet antagoniste qui survit, à la fin, en dépit de toute logique -son vaisseau a tout de même été pulvérisé par un missile dans une gerbe de plasma sur laquelle l’auteur se plaît à insister-), certaines thématiques traitées sans réelle conviction (les actes terroristes -un autre axe central structurant l’intrigue, pourtant- contre le multiculturalisme et le vivre-ensemble humains-aliens, la stigmatisation, les crimes de haine, l’endoctrinement par une secte, etc) mais plus pour brosser les jurys des prix littéraires dans le sens du poil, la lourdeur de l’intrigue (les protagonistes sont vraiment d’une énorme bêtise pour se laisser à chaque fois manipuler ou capturer comme des busards par l’ennemi), les stéréotypes (l’ancien super-soldat « démilitarisé » qui retrouve ses anciennes capacités ne relève même plus du trope, mais carrément du cliché, tout comme les « armes vivantes » créées par bio-ingénierie), les emprunts à d’autres auteurs (en plus de ceux déjà cités, notez le fait très intéressant que le groupe auquel appartient les antagonistes s’appelle The house of suns -coucou Alastair Reynolds !- et qu’un vaisseau est appelé le Grey Area -hello Mr Banks !-), des personnages peu charismatiques (sans compter un Vakov très sentimental -voire naïf-, parfois un peu ouin-ouin, surtout pour un personnage de super-soldat inspiré par Kovacs), le flou sur certains points et l’absence de surprises pour qui a un bagage minimum en SF (y compris jeux vidéos, séries, etc) font que Stormblood n’est certainement pas le coup de poing que certains auteurs anglo-saxons se plaisent à vanter sur les réseaux sociaux ou dans les praises. Ce qui ne m’empêchera cependant pas de lire le tome 2 (sans en faire une priorité le moins du monde), parce que l’auteur ne peut que progresser et qu’il y a des points intéressants dans l’univers que je suis curieux de voir expliqués ou développés, comme ce qui concerne les Shenoi ou le combat de Vakov pour rester humain, tenir la Stormtech sous son contrôle. Mais bon, dans le sous-genre Transhumaniste ou militaire, vous avez mieux à lire, clairement (par contre, comme description de la vie dans un astéroïde, on est sur du haut niveau). Et puis tant qu’à lire du quasi-Kovacs, rendez-vous service, lisez la VF de Thin Air  😉

Niveau d’anglais : aucune difficulté.

Probabilité de traduction : franchement, il y a bien mieux à traduire, sans vouloir du tout faire injure à Mr Szal. Ou alors, ce sera à réévaluer quand le tome 2 sera sorti.

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8 réflexions sur “Stormblood – Jeremy Szal

  1. Pour le moment j’en suis seulement au stade de la nouvelle courte niveau lecture en V.O donc je vais passer mon tour, mais ça n’a pas l’air d’une très grosse perte. J’ai beau aimer toutes les influences du monsieur, le mix de l’ensemble ne vend pas forcément du rêve et il a l’air bien bourré des clichés que j’ai le plus de mal à supporter (le « hacker de génie qui pirate tout » en tête xD).

    Par contre, cet article me rassure, je commençais à croire que j’étais la seule à penser que Starship troopers version film était une immense daube :’)

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    • Oh non, tu n’es pas la seule. Pour moi c’est une des pires trahisons de toute l’histoire des adaptations de romans sous forme de films. Même si on passe outre le ton du long-métrage, son casting pathétique et le fait qu’il laisse complètement de côté toute la profondeur du livre d’Heinlein, on a tout de même une adaptation qui occulte complètement un des points-clefs du bouquin : les armures de combat. Un peu comme si le premier Iron Man n’avait JAMAIS montré Tony Stark en armure et avait même fait comme si celle-ci n’existait pas.

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  2. Bon je vais faire hurler tout le monde, mais tant pis : j’adore le film.
    Non pas que ce soit un chef-d’oeuvre, mais il me fait toujours autant rire. C’est du 10e degrés, au moins.
    Oui le casting est épouvantable (mention spéciale à Casper Van Dien, talonné de près par Denise Richards) et le jeu est à l’avenant. Les uniformes ne sont pas sans rappeler celui de la gestapo, au moins pour les officiers du renseignements. Le scénario est d’une niaiserie rare (assumée ?) : ça commence comme un mauvais soap pour finir en massacre à la tronçonneuse.
    Bref, une série Z avec des moyens. Réjouissant.
    Connaissant le réalisateur j’ai du mal à comprendre qu’on prenne le film au pieds de lettre, même si Verhoeven ne fait pas toujours dans la finesse.
    D’accord, je n’ai pas lu le livre. Si c’était le cas je crierai peut être à la haute trahison. En attendant, je manque rarement une rediff de ce film, ne serait-ce que pour me marrer un bon coup !

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    • Eh bien c’est simple, le livre de Heinlein est structuré selon deux axes : premièrement, une profonde réflexion de la place du soldat et du citoyen dans la société, évidemment complètement évacuée du film de Verhoeven ; deuxièmement, un axe militaire dont l’élément déterminant est une armure / exosquelette de combat qui est quelque part entre celle de l’ennemi d’Iron Man dans le premier film consacré à ce super-héros et celle de War Machine dans les suivants, et qui, comme tu le sais, est totalement absente du long-métrage du hollandais. Donc du coup, on a un film qui ne traite aucun des deux axes centraux du livre dont il est supposé être issu, et qui comme tu le soulignes, est une parodie traitée selon un mode quasi-soap opera et jouée par une bande de gravures de mode. Donc quand je parle d’énorme trahison du matériau de base, je n’exagère pas.

      Après, même moi, si je déconnecte la partie de mon cerveau qui sait que ce film s’appelle Starship Troopers, je suis capable de le regarder avec plaisir. Pour Clancy « Sergent Zim » Brown et sa leçon sur l’utilité d’un couteau, pour la gueule pas possible de Jake Busey et pour Denise Richards, qui était à cette époque d’une beauté tout à fait spectaculaire. C’est un peu comme la trilogie Star Wars originale : en tant que SF, je déteste, en tant que juste Star Wars, j’apprécie.

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      • Ah mais pareil, j’ai rien de particulier contre le film lui-même (même si j’avoue que perso, ce genre de délire m’amuse pendant 30 min mais pas pendant 2 heures ^^) j’en ai juste contre le fait qu’on le vende comme l’adaptation d’un livre avec lequel il n’a rien à voir ou presque. Je ne suis pas forcément très exigeante sur la fidélité d’une adaptation en général, à condition que l’esprit de l’œuvre d’origine se retrouve dans le film. Et là je pense ça aurait été difficile de s’éloigner plus de l’esprit du livre xD

        (La même pour Star Wars, c’est une très bonne fantasy avec des vaisseaux, mais en tant que SF ça pique. Ce qui est quand même triste quand tu penses que c’est souvent la représentation qu’ont de la SF les gens qui ne connaissent pas le genre :’)

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  3. Douche écossaise ! Tout ce qui plaît dans le sous titre, réfrigéré par la lecture de l’article.
    Hate de voir la critique de la fille automate, enfin un livre lu avant apophis :):)

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  4. Ping : The rush’s edge – Ginger Smith | Le culte d'Apophis

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