Zothique – Clark Ashton Smith

Un style incomparable, un des joyaux de la Sword & Sorcery et, par extension, de la Fantasy dans son ensemble

zothiqueClark Ashton Smith (1893-1961) était un écrivain et poète (et pas nécessairement dans cet ordre, d’ailleurs) américain, un des piliers du légendaire Weird Tales avec Robert E. Howard et H.P. Lovecraft, grand admirateur de son oeuvre qui a essayé sans relâche de la faire connaître, de 1922 à sa mort, en 1937. Avec le premier, Smith partage un mépris pour la civilisation et la modernité, ainsi qu’une fascination pour la « barbarie », tandis qu’il est en accord avec le second sur le fait que l’homme n’a aucune place ou importance spéciale dans l’ordre cosmique, qu’il est insignifiant à l’échelle de l’univers. Smith est connu pour son écriture particulièrement riche et raffinée, qui, pourtant, était taillée pour la Fantasy « populaire » publiée par les pulps comme Weird Tales et qui, donc, n’est pas pédante ou convolutée, mais au contraire puissamment évocatrice et musicale.

Mnemos s’est lancé dans la tâche colossale et hautement nécessaire de proposer une édition et une traduction dignes de ce nom de l’auteur en France, un projet qui a été impulsé par une campagne de financement participatif à succès. Le volume de cette Intégrale que je vous présente aujourd’hui, Zothique, montre une des facettes de l’univers de Smith, et d’autres tomes, déjà disponibles pour les contributeurs ou qui le seront au commun des mortels à partir de 2018, en présenteront d’autres, comme la France fantasmée d’Averoigne par exemple.  Continuer à lire « Zothique – Clark Ashton Smith »

Secret Show – Clive Barker

Un excellent départ, une fin poussive

secret_showClive Barker est un écrivain britannique, un des plus grands auteurs de Fantastique contemporain et d’Horreur, dont il a participé au renouveau via l’émergence du Splatterpunk (en résumé : on prend l’esprit nihiliste du cyberpunk, l’aspect plus réaliste et nuancé de la Dark Fantasy, et on injecte tout ça dans ce que nous appelons le Fantastique et dans l’Horreur -rappelons que chez les anglo-saxons, le concept de Fantastique n’existe pas, il est purement français-). C’est aussi un réalisateur / scénariste / producteur de films, un peintre (il a réalisé les illustrations de certains de ses livres) un scénariste de comics et de jeux vidéo, et enfin un metteur en scène de théâtre. Bref, c’est un artiste. Ses romans sont si impressionnants que Stephen King en personne s’est déclaré époustouflé par leur qualité.

Voilà un moment que je voulais découvrir l’oeuvre de cet auteur, et je tiens à remercier Pyjam pour m’avoir conseillé ce roman en particulier, suite à ma critique de La bibliothèque de Mount Char (qui, au passage, sort en septembre en français chez Denoël / Lunes d’encre). Secret show est le premier volume, publié (en VO) en 1989, d’une trilogie, dont l’ultime roman n’est toujours pas paru au moment où je rédige ces lignes.
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Mage du Chaos – Stephen Aryan

Survival horror

chaosmageMage du Chaos est le troisième et dernier livre de la trilogie « L’Âge des ténèbres », après Mage de Guerre et Mage de sang. Si vous avez apprécié le cycle et l’auteur, réjouissez-vous, car Stephen Aryan a signé pour une seconde trilogie (Age of Dread), se déroulant dans le même monde et se passant quelques années après. Le premier tome paraîtra (en VO) en Octobre.

Sur son blog, l’auteur explique qu’il ne veut pas écrire deux fois la même chose. De fait, le tome 2 du cycle était très différent du premier en terme d’ambiance, tout en conservant certains des personnages de ce dernier livre et en se déroulant dans le même monde et dans la continuité des événements précédents. Pour ce tome 3, Stephen Aryan voulait proposer encore autre chose, et rendre hommage à ces maîtres du thriller et de l’horreur qui l’ont influencé, Dean Koontz et Stephen King. Si l’aspect horreur est bien présent, et effectivement dans la lignée de ce dernier auteur, en fait le roman navigue entre le thriller (mais mou), cette nouvelle Fantasy post-apocalyptique émergente, le Survival Horror (sous-genre des… jeux vidéo) et même quelque chose lourdement inspiré par… de la SF !  Continuer à lire « Mage du Chaos – Stephen Aryan »

Arachnae – Charlotte Bousquet

Maladroit, m’as-tu-lu, malsain, mercantile

arachnaeCharlotte Bousquet est philosophe de formation, mais son activité principale est liée aux littératures de l’imaginaire : romans, nouvelles, dossiers thématiques pour des revues, directrice de collection, elle sait tout faire, et exerce aussi bien dans le registre de la jeunesse que dans celui destiné aux adultes, et tout autant en Fantastique qu’en Fantasy ou encore en Dystopie.

Arachnae, sorti en 2009, est le premier tome d’une trilogie de Dark Fantasy, l’Archipel des Numinées (ou plutôt, c’est la première partie d’un cycle plus grand, dont les fans de l’auteur attendent toujours la suite, si j’ai bien tout saisi). La simple association de « dark fantasy » et d' »auteur français » a de quoi intriguer, tant ce sous-genre est beaucoup plus facilement associé aux auteurs anglo-saxons, de Glen Cook à G.R.R Martin en passant par Joe Abercrombie, qu’aux écrivains hexagonaux. Ce livre de Charlotte Bousquet aurait pu prouver le contraire, si elle ne s’était pas systématiquement plantée dans le placement des curseurs : univers en carton-pâte, personnages sans âme et trop nombreux, rythme trop échevelé, niveau de langage souvent mal adapté, et surtout une énorme complaisance à décrire de façon beaucoup trop détaillée les scènes pédophiles les plus insoutenables qui soient. Donc non, la Dark Fantasy (en tout cas la bonne), ce n’est pas ça. Continuer à lire « Arachnae – Charlotte Bousquet »

Descendance – Graham Masterton

Un anti-Twilight sympathique mais un peu plat par moments et surtout prévisible

descendance_mastertonGraham Masterton est un auteur écossais de Fantastique et surtout d’Horreur, genre dont il est considéré comme un des plus grands maîtres, à l’égal d’un Stephen King ou d’un Dean Koontz (il écrit aussi des romans historiques, policiers et des thrillers). Il a comme particularité de souvent introduire une généreuse dose de sexe dans ses livres. Sans doute le fait qu’il ait été, dans sa jeunesse (il a, au moment où je rédige ces lignes, 70 ans), rédacteur en chef de magazines érotiques (dont la version anglaise du légendaire Penthouse), et qu’il ait rédigé une trentaine de manuels d’instruction sexuelle (vendus à… trois millions d’exemplaires !) n’est-il pas étranger à cette habitude.

Mr Masterton est un auteur très prolifique, aussi bien en terme de romans que de nouvelles. En plus des histoires issues de sa propre imagination, il est également connu pour ses réinterprétations de grands classiques du Fantastique et / ou de l’Horreur, comme Le portrait du mal, qui est une variante de celui de Dorian Gray, ou Apparition, qui reprend le Brown Jenkin de la formidable nouvelle La maison de la sorcière de Lovecraft.

Le livre que je vous présente aujourd’hui est une variante de l’uchronie de fantasy (voir plus loin) et / ou de la Fantasy Historique, où, lors de la Seconde Guerre Mondiale, les vampires roumains  (les strigoï) servent « d’arme biologique » aux Nazis afin de décimer la Résistance européenne. James Falcon junior, un anthropologue spécialiste de ces créatures et capitaine dans le Contre-espionnage US, va les traquer, mais le sort de leur chef, Duca, va rester incertain (peut-être tué dans une explosion, peut-être pas). En 1957, James est de nouveau sur la trace des vampires, à Londres cette fois, la ville étant sous le choc d’une vague de meurtres commis par ces créatures. Inutile donc de dire que l’aspect Horreur est bel et bien présent… Continuer à lire « Descendance – Graham Masterton »

Un peu de ton sang – Theodore Sturgeon

Un recueil de deux textes d’Horreur (et de Fantastique pour l’un d’eux) caractérisés… par leur grande humanité !

sturgeon_sangTheodore Sturgeon (1918-1985) est un écrivain de SF, de Fantastique et d’Horreur caractérisé par ses thèmes humanistes, un univers avec une atmosphère très personnelle (à tel point que, s’il a influencé d’autres auteurs éminents, comme Ray Bradbury, Harlan Ellison ou Samuel Delany, on ne peut pas parler d’écrivains « faisant du Sturgeon »), souvent poétique, et la façon très cathartique dont il a utilisé des événements survenus dans sa vie au sein de ses textes, imbriquant la première dans les seconds. Il a également officié sur quelques épisodes de Star Trek, et est l’inventeur du célèbre Pon Farr, du salut vulcain, de la phrase « longue vie et prospérité », ainsi que (selon certaines sources)… de la Directive Première ! Malgré une grande reconnaissance de ses qualités d’écrivain par la critique, malgré sa productivité (200 textes, surtout des nouvelles, mais aussi des romans marquants, comme Les plus qu’humains et Cristal qui songe), malgré le fait qu’il ait été, dans les années 50, l’auteur le plus représenté dans les anthologies, il a peu été récompensé par des prix littéraires et demeure beaucoup moins connu du grand public, en 2016, que certains de ses contemporains.

Le livre que je vous présente aujourd’hui comprend en fait deux textes : la novella Un peu de ton sang (146 pages) et la nouvelle Je répare tout (46 pages). Les deux relèvent de l’Horreur, « physique » et qui tâche pour le premier, plus subtile et psychologique pour le second. Le premier peut aussi relever, selon un certain angle de vue, du Fantastique, même si je ne suis pas tout à fait d’accord, mais fait par contre incontestablement partie d’un thématique majeure de ce dernier, que je vais taire pour ne pas spoiler mais qui n’est pas spécialement difficile à deviner vu le nom du recueil (et si vous êtes vraiment curieux / curieuse, jetez un coup d’œil au tag de l’article…). Les deux partagent aussi une thématique commune (en plus de protagonistes sortis du même moule typiquement Sturgeonien) : les secrets liés à la sexualité (ou à une forme affective, psychologique de sexualité, en tout cas) des protagonistes et les horribles situations qu’ils génèrent. Un aspect sexuel, transgressif, qu’on retrouve d’ailleurs dans le sous-genre du Fantastique dans lequel on classe souvent Un peu de ton sang.

Nous allons maintenant examiner chacun des deux textes.  Continuer à lire « Un peu de ton sang – Theodore Sturgeon »

The library at Mount Char – Scott Hawkins

Un roman de Fantastique Lovecraftien / Strossien vraiment, mais alors vraiment pas comme les autres, qui met les bibliothécaires au pouvoir

mount_char(depuis la parution de cette critique, ce livre a été traduit sous le nom de La bibliothèque de Mount Char).

Scott Hawkins est un écrivain américain de 45 ans, qui vit dans la banlieue d’Atlanta. The library at Mount Char est son premier roman (mais un autre est déjà en cours d’écriture). Dans la vie de tous les jours, il est programmeur informatique.

Ce livre raconte l’histoire d’une bande d’enfants américains qui, dans leur enfance, ont été enlevés par un mystérieux personnage, appelé Père, qui les a conduits dans sa bibliothèque (ou plutôt la Bibliothèque) pour les élever selon les anciennes traditions et leur apprendre son savoir. Et lorsqu’on sait que le savoir en question permet de faire revenir les morts à la vie, voir le futur et les réalités parallèles ou encore d’obscurcir le soleil, on comprend que Père est peut-être Dieu… ou du moins un dieu. Et puis un jour, il disparaît, et aucun pouvoir n’est capable de le retrouver. Est-il mort, juste caché ? Ses « enfants » (désormais trentenaires) ne le savent pas. Mais en tout cas, il y a une opportunité à saisir, et ils vont commencer à s’opposer pour le contrôle de la bibliothèque… et donc du pouvoir suprême sur toute la Création, jusqu’à la Réalité même. Sauf que leurs pouvoirs, strictement compartimentés et spécialisés par Père lors de leur éducation, ne sont pas égaux. Carolyn, qui a reçu celui de comprendre et parler toutes les langues, part avec un fort désavantage par rapport à certains de ses camarades. Mais c’est sans compter son ingéniosité…

Ce livre bénéficie (surtout pour un premier roman) d’une grosse réputation, notamment sur Goodreads (4.05 étoiles / 5 sur 10792 notes) et Amazon US (4.5 étoiles / 5 sur 403 commentaires). Est-elle justifiée ? En bonne partie, oui, même si l’ouvrage est critiquable sur certains points.  Continuer à lire « The library at Mount Char – Scott Hawkins »

Les furies de Boras – Anders Fager

Quelques très bons textes, mais trop peu d’originalité et une narration trop peu immersive pour crier au chef-d’oeuvre

borasBien qu’il soit âgé de 52 ans au moment où je rédige ces lignes, et qu’il ait un copieux passé d’écriture (de jeux de rôle, notamment), le suédois Anders Fager n’a publié son premier livre, un recueil de nouvelles dont le nom original signifie Cultes suédois, qu’en 2009. Les furies de Boras est une sélection de 13 d’entre elles, provenant de ce premier recueil et des deux suivants.

Ces nouvelles se déroulent majoritairement (il y a quelques détours spatio-temporels) dans un monde commun, une Suède contemporaine dans laquelle les mythes Lovecraftiens sont toujours d’actualité. Malgré tout, il y a une différence majeure (en plus d’un style et d’une structure narrative complètement différents) entre l’américain et le suédois : l’omniprésence du sexe chez ce dernier, une thématique qui n’est présente qu’en filigrane chez le Maître. Autres temps, autres cultures, autres mœurs. Continuer à lire « Les furies de Boras – Anders Fager »

Anno Dracula – Kim Newman

Un roman sur le thème du vampire qui… vampirise d’innombrables autres œuvres et le temps du lecteur

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Avant-propos : la littérature vampirique et moi, ou :  bienvenue dans The No-Twilight Zone

Propos liminaire : je ne dénigre en aucun cas les goûts des fans de Twilight ou de Bit-Lit, ni les goûts des lecteurs de tel ou tel âge,  j’estime que tout ressenti (le mien ou le leur) est légitime car personnel. J’exprime simplement mon sentiment, mon opinion, je ne la présente pas comme une vérité absolue. N’hésitez pas à passer cet avant-propos pour aller directement vers la critique du livre, mais il me paraît cependant important pour expliquer dans quel état d’esprit je l’ai abordé.

Je suis ce que l’on pourrait appeler un traditionaliste, voire un ultra-conservateur en matière de littérature Vampirique. Pour moi, un ou une vampire est un Prince de la Nuit, un symbole de terreur, de séduction, de classe et de mort, pas un personnage transparent tant il est inintéressant, se baladant impunément en plein soleil, ne saignant que les animaux parce qu’il est « vampiro-végan » et faisant du détournement de mineure un peu paumée.

Vous l’aurez compris, la simple mention de Twilight me fait entrer dans un certain état d’inconfort. Pour moi, lorsqu’on veut écrire une histoire de vampire, on fait du vampire, c’est-à-dire 1/ qu’on essaye de respecter au-minimum les caractéristiques fondamentales de cette créature (ou bien qu’on a une solide explication pour expliquer l’absence ou la perversion de cette caractéristique) et 2/ qu’on tente de respecter l’esprit des romans fondateurs. Appeler son personnage un vampire alors qu’il ne correspond pas à une (voire deux, si on prend en compte le fait de s’en prendre ou pas aux humains) des caractéristiques déterminantes de la créature, ce n’est pas faire de la littérature vampirique, c’est essayer de donner à son héros un semblant de super-pouvoir dans un roman à but essentiellement sentimental taillé pour l’adolescente ou la « young-adult » (une désignation qui me paraît plus un concept marketing qu’une réalité, et à laquelle je n’adhère pas : pour moi, il y a la littérature jeunesse et la littérature adulte, des lecteurs ados et des lecteurs adultes, point).

Car oui, la littérature et les séries TV de ces 15-20 dernières années ont eu une forte propension à faire du bellâtre devant lequel l’héroïne, forcément adolescente, tombe en pâmoison un être à la fois mystérieux (une variante extrême du brun ténébreux) et doté de capacités hors-normes, une sorte de super-quarterback quoi. De Roswell à Buffy, du vampire à l’extraterrestre, les exemples ne manquent pas. Pour revenir à Twilight, les deux acteurs principaux des adaptations ciné, des géants… en matière d’inexpressivité, pâlots et insipides, au charisme proche de celui d’une amibe ne m’ont certainement pas aidé à changer d’avis.

Je ne reproche pas à Twilight d’avoir cherché l’originalité en matière de vampire, plutôt de dénaturer la créature et le genre. Peter Watts par exemple a créé des vampires très originaux dans Vision Aveugle / Echopraxie. La différence entre Watts et Stephenie Meyer, c’est la richesse des livres de l’un sur tous les plans (personnages, intrigue, écriture, solidité de l’univers) et la pauvreté, en comparaison, des livres de l’autre (ou en comparaison des livres de Rice, Brite, etc).

Désolé pour ce long plaidoyer, mais il me paraissait important et honnête d’expliquer quel état d’esprit était le mien avant de commencer ce roman : bien qu’Anno Dracula date de 1992, depuis Twilight et la Bit-Lit, je suis extrêmement méfiant (et c’est un euphémisme) devant tout roman estampillé « vampire », surtout lorsqu’il est précédé d’une réputation aussi unanimement positive (les avis consensuels éveillent ma méfiance). Ce roman allait-il être à la hauteur de celui de Bram Stoker et de ceux de Anne Rice ? Voici la réponse. Continuer à lire « Anno Dracula – Kim Newman »

Faërie – Raymond E. Feist

Un livre puissant mais extrêmement noir au carrefour du fantastique onirique Lovecraftien, de l’horreur et de l’occulte

Faerie

Ce roman est la seule incursion de Feist, auteur majeur de la Fantasy moderne, dans le domaine du fantastique, et croyez-moi, c’est bien dommage. Il est très, très doué dans l’exercice, et j’aurais franchement souhaité qu’il écrive plus de livres dans ce genre plutôt qu’un 48ème ouvrage dans le monde de Pug.

Avant de parler du roman, il faut quand-même faire un point sur son genre, sur ce à quoi il ressemble et surtout sur ce à quoi… il ne ressemble pas et à qui il n’est PAS destiné. Avant tout, il faut bien préciser qu’à mon sens, même s’il contient quelques éléments fantasy, il ne relève pas de ce genre, alors que je l’ai déjà vu affublé de l’étiquette de dark fantasy. Clairement, il ne suffit pas d’avoir des éléments fantasy et des éléments dark pour en faire de la dark fantasy. Ou alors, cela fait référence à l’ancienne conception (pré-Glen Cook) de la Dark Fantasy, à savoir une SFFF d’ambiance sombre et horrifique qui correspond plus, dans la grille de lecture française, au Fantastique (qui, rappelons-le, n’existe pas dans la taxonomie anglo-saxonne des littératures de l’imaginaire). Non, en fait il relève beaucoup plus clairement du registre Lovecraftien, particulièrement des textes les plus oniriques du maître (je pense particulièrement à A la recherche de Kadath, à La musique d’Erich Zahn et à L’étrange maison haute dans la brume) mais pas seulement : en effet, certains passages m’ont fortement rappelé La maison de la sorcière, et la Chose Noire de Faërie peut faire penser à Brown Jenkin du texte de Lovecraft. Continuer à lire « Faërie – Raymond E. Feist »