Ancestral night – Elizabeth Bear

Sense of banality

ancestral_nightAncestral night est le premier roman d’un nouveau diptyque de science-fiction, White space, signé Elizabeth Bear. J’ai déjà eu l’occasion de découvrir la Fantasy de l’auteure, ainsi que le volet Lovecraftien de son oeuvre, et dans les deux cas j’ai vraiment apprécié la balade. C’est donc en toute confiance que j’ai abordé ce livre, et, de fait, le début était relativement prometteur. Sauf que voilà, la baudruche se dégonfle très rapidement, et, entre autres défauts, ce bouquin réussit l’exploit assez extraordinaire de balancer au lecteur tout un tas d’éléments qui devraient, en temps normal, générer un énorme sense of wonder et qui, ici, ne provoquent qu’un ennui profond et persistant. Car, en gros, Bear a systématiquement fait les mauvais choix, de l’univers à la narration en passant par les personnages, le rythme, l’intrigue, l’antagoniste, et j’en passe.

Alors que (surtout si vous lisez en anglais) les romans de New Space Opera ne sont pas particulièrement rares en ce moment, on vous conseillera de vous tourner vers autre chose pour avoir votre dose hebdomadaire de sense of wonder. J’annonce d’ailleurs tout de suite que je ne lirai pas la suite, vu à quel point je me suis ennuyé à la lecture de cette première partie. 

Univers et influences

Ce n’est pas compliqué, vous prenez la Culture de Iain Banks (regardez les noms des vaisseaux…), vous mélangez avec l’univers d’Élévation de David Brin (pour la séparation des différentes espèces essentiellement en fonction du gaz respiratoire utilisé, ou la mention de différents langages galactiques), vous ajoutez une grosse pincée de Suprématie de Laurent McAllister, vous modifiez un peu le mode de déplacement supraluminique (et vous faites de la possession de ce dernier un préalable à l’inclusion dans la communauté galactique, comme dans Star Trek), vous assaisonnez généreusement avec de la guimauve feel good à la Becky Chambers, vous ajoutez des chats et du café pour faire plaisir aux amateurs de ces créatures et de ce breuvage, et le tour est joué. Ah, si, vous mettez aussi le trou noir supermassif au centre de la Voie Lactée, des BDO (Big Dumb Objects -sauf que vous les appelez des big smart objects-), un essaim de Dyson, de la matière noire, des informations encodées dans la structure même du cosmos et des vaisseaux énoooormes, parce que c’est trop stylé. Enfin, du moins, ça le serait si Bear avait épousé Hannu Rajaniemi et pas Scott Lynch. Car s’il y a une vague ressemblance avec la nouvelle The server and the dragon du premier, le finlandais se débrouille pour caser plus de sense of wonder en 25 pages que l’auteure américaine en 500 !

Je précise que beaucoup de points relatifs à l’univers soit restent flous une fois le livre fini, soit se dévoilent très tardivement dans l’intrigue. Je ne suis pas du genre à crier au scandale si la signification d’un terme propre au contexte d’un roman met du temps à être compréhensible, mais bon, là, il faut attendre les deux tiers du bouquin pour avoir une idée un minimum précise de certains des fondamentaux de celui-ci. Vous me pardonnerez donc si ma description se révèle parfois floue, vu que c’est surtout l’auteure qui l’est. Si vous voyez un point d’interrogation dans ce qui suit, vous saurez donc ce que cela signifie… Au passage, j’ai vu passer un article disant que ce diptyque se situait dans le même univers (mais beaucoup plus loin dans la chronologie) qu’une autre trilogie de l’autrice, mais dans le même temps, celle-ci déclare sur Goodreads que ledit diptyque est parfaitement lisible de façon indépendante, ce qui fait donc que ce roman devrait pouvoir se comprendre sans autre lecture / sans connaissance préalable.

Nous avons donc la Culture pardon le Synarche des mondes, dirigé (?) ou supervisé (?) par des IA, qui comprend toutes les espèces extraterrestres de l’espace connu dans une communauté pacifique, une utopie multi-espèces à la Banks. Car son avance technologique, sa puissance commerciale et son rayonnement culturel sont tels que même les aliens les plus récalcitrants finissent par le rejoindre. Et bien entendu, sa puissance militaire est telle que vouloir l’affronter est une folie aussi brève que futile. Les citoyens peuvent être appelés par le Synarche à servir la communauté (c’est un peu comme être convoqué pour être juré dans une cour de justice), et les IA doivent lui rembourser leur « dette de naissance » afin de bénéficier de certains droits (dont celui de se reproduire -comprenez copier- et le copyright sur leur propre code).

Les humains sont une race mineure faisant partie du Synarche (la Terre semble avoir été évacuée -?-suite à un événement appelé Eschaton -singularité ?-, sur lequel vous ne saurez rien du tout). Ils disposent tous d’implants cérébraux leur permettant de bénéficier d’une exomémoire (comme dirait Charles Stross), d’un traducteur universel, de l’accès à un réseau de communication, de la possibilité de partager leurs données sensorielles, etc. Les transformations ou optimisations génétiques / biotechnologiques sont également courantes : les gens vivant dans l’espace, comme l’héroïne, remplacent par exemple leurs pieds par une seconde paire de mains.

Le Synarche manipule (de façon tout à fait connue, ouverte) la chimie cérébrale de ses citoyens via ces implants nommés fox (on ne saura pas pourquoi…) afin d’éliminer les psychopathes et surtout de libérer les humains, par exemple, de la tyrannie des hormones et des atavismes issus de millions d’années d’évolution à l’aveugle. La philosophie est de donner aux gens la possibilité d’être eux-mêmes, et de ne plus être prisonniers des émotions issues des parties les plus anciennes de leur cerveau. Certains ne voient pas cette pratique de façon positive, et fuient donc l’espace du Synarche, qui les considère comme des pirates vivant dans des ports-francs.

Le déplacement supra-luminique existe, grâce à la célèbre propulsion Alcubierre, ici affublée d’un « White » supplémentaire (en référence au physicien Harold White, qui a perfectionné le modèle du mexicain ces dernières années). Lorsqu’on vous parle de « White space » dans la VO, il faut donc comprendre « espace de Monsieur White » et non pas « espace blanc ».

Intrigue

Nous suivons Haimey, une humaine, Connla, un de ses congénères, et Singer, l’IA qui dirige / est leur vaisseau (comme chez Banks), un remorqueur spécialisé dans les opérations de récupération d’épaves. Il est d’ailleurs amusant de constater que ces derniers temps, le vaisseau de sauvetage est très à la mode dans la SF anglo-saxonne, puisque l’un d’eux est également au centre de The wrong stars de Tim Pratt, par exemple. Le trio est sur la trace d’un vaisseau perdu dans l’espace de White, dont on leur a vendu les coordonnées. Sur place, ils trouvent le cadavre d’un Ativahika, sorte d’hippocampe de l’espace géant et capable de déplacement supraluminique présumé intelligent-conscient. Lorsque le vaisseau est découvert, il se révèle être énorme, en grande partie creux, issu d’une race inconnue, doté d’une technologie extrêmement avancée (dont la gravité artificielle, inconnue du Synarche) et vide. Tout comme le livre qui en parle, d’ailleurs… Difficile de vous résumer le reste sans spoiler, mais disons que notre trio va parcourir l’espace d’abord vers le centre de la galaxie, avant d’aller faire un tour dans l’espace intergalactique.

Mon souci avec ce roman

Enfin, mon souci… Je devrais plutôt parler de mes soucis, au pluriel. Si le début est relativement prometteur et prenant (bien qu’il y ait un info dump assez massif -qui réussit d’ailleurs à être flou sur bien des points- qui est assez lourd à encaisser), tout part, de mon point de vue, très vite en vrille (pour ne pas employer un mot plus, hum, velu), et ce sur de multiples plans :

Point le plus précoce et le plus visible : ce que j’appellerais des fluctuations de ton. Si, par exemple, lors de la scène de l’abordage initial, on ressent bien le côté « je pénètre dans un type de vaisseau totalement inconnu et je ne sais pas du tout à quoi m’attendre », cette atmosphère prenante est très vite torpillée par le côté buddy movie et feel good que l’auteure veut mettre en exergue. Il y a une culture du dialogue humoristique du tac au tac qui, si elle passe bien (pour ceux qui aiment…) dans de la soft-SF à faible ambition comme celle de Becky Chambers (à laquelle on pense assez souvent en lisant Ancestral night), est en revanche complètement hors-de-propos dans de la science-fiction à fort sense of wonder comme celle que Bear a l’ambition de proposer ici. On se retrouve donc avec un texte qui mélange de façon assez brouillonne des passages qui se veulent haletants / dramatiques / impressionnants en terme de sense of wonder avec de l’humour, du léger, du feel good, etc. Ça passera sans doute chez certains, mais chez moi ça n’a pas fonctionné du tout. Parce que des fois, hein, c’est limite young adult, et que pour réussir ce genre d’alliage entre légèreté et émerveillement, il faut s’appeler Iain M. Banks, rien de moins. Ce n’est pas encore aujourd’hui qu’un de ses épigones égalera le Maître ! Sur le fond, on pourra aussi se faire la réflexion que pour un roman plus orienté aventure / divertissement que réflexion, tout cela est beaucoup trop réfléchi et introspectif, et que c’est ce sentiment que le livre est le cul entre deux chaises qui participe au malaise du lecteur. A force de tout vouloir faire, on finit par ne rien faire correctement. Ajoutons que la narration à la première personne (et l’adresse au lecteur) et l’introspection omniprésente vont introduire une distance, paradoxalement, avec certains lecteurs, qui vont avoir envie de secouer la protagoniste et de lui dire « mais bordel, on s’en fout de ta vie et de tes p*****s de chats, fais avancer l’intrigue ! ». Je vais d’ailleurs renvoyer Elizabeth Bear à la déclaration de ladite héroïne : « I knew i sounded about thirteen, and i honestly didn’t care ». Eh bien moi si !

Second souci : c’est extrêmement bavard. C’est le genre de bouquin où entre le moindre geste, la moindre parole prononcée, la plus petite scène, il y a des pages, des pages ET des pages d’introspection, de blabla sans réel intérêt, de délayage. C’est déjà pénible dans les scènes d’exposition, mais ça devient quasi-insupportable au beau milieu des scènes d’action. Ok, ce n’est pas un thriller ou de la SF militaire, mais fallait-il vraiment torpiller quasiment toute scène un minimum haletante, du moins potentiellement ? Et je ne parle pas des digressions socio-politiques, qui tombent littéralement comme un cheveu sur la soupe, notamment quand les personnages sont poursuivis par leurs ennemis : c’est vraiment à se demander ce que ce genre de discours vient faire là ! Bref, on aurait pu sans problème réduire de moitié ce livre, sans en perdre l’essentiel. J’ajoute que le remplacement de certains termes (year par ans, day par dia, today par todia, standard hour par stanhour etc) fait certes très créole de l’espace à la The expanse, mais était-ce vraiment nécessaire dans un bouquin à la narration aussi pénible ?

Problème connexe : le rythme, une intrigue floue, et le fait que finalement, il ne se passe pas grand-chose. On pourrait résumer tout le bouquin en 4-5 étapes seulement : abordage initial (plutôt intéressant), voyage et séjour sur une station spatiale (sans grand intérêt), voyage vers le trou noir central de la Voie Lactée (relativement intéressant une fois sur place), voyage vers une destination inconnue (long, long, mais LONG), longue fin sur place (du déjà vu et très prévisible, notamment sur les Deus ex machina). Point. Quand je vous disais que ça tirait à la ligne… La partie sur la station spatiale, par exemple, est très peu utile, mais elle s’étire sur des pages et des pages. Et donc, ça manque souvent de rythme, et c’est une des raisons pour laquelle le lecteur a tendance à rapidement perdre tout intérêt pour ce qui se passe. J’ajoute que les transitions entre les différentes étapes de l’intrigue sont parfois assez floues : ok, j’avoue que j’ai vite lu en diagonale, mais à deux reprises, j’ai été un peu perdu parce que je n’avais pas bien saisi comment on en était arrivé à tel retournement de situation. L’intrigue est assez intéressante au début, puis traverse un grand trou d’air jusqu’à 40 % environ, où l’intérêt croit (un peu) à nouveau, et ça ne devient (vaguement) motivant qu’après 60-65 %, en gros (même si toujours pétri de défauts divers).

Quatrième défaut : un mélange entre prévisibilité, problèmes de logique et plausibilité assez moyenne. D’une part, à partir d’un certain point, tout devient effroyablement prévisible, on sait que si machin et machin sont censés être morts, en fait ils ne le sont pas et vont refaire leur apparition, on devine aisément que machine va mettre des bâtons dans les roues de l’héroïne, etc. Il n’y a ni suspense, ni moments « je ne l’avais pas vue venir, celle-là ! ». D’autre part, le trio de héros a un comportement un poil abracadabrant. Arrivés sur une station spatiale pour réparer et réapprovisionner leur vaisseau, ils aperçoivent à quai le vaisseau pirate qui leur a causé tant d’ennuis, mais ne font rien pour se planquer, pour leur mettre les autorités sur le dos, pour repartir fissa et discretos, etc. Enfin, la plausibilité de certains points est plus que douteuse : je n’ai pas creusé la question, vu que je me suis rapidement désintéressé de ce bouquin, mais mon sens d’araignée me crie que la moitié des trucs que permet le moteur Alcubierre-White de l’auteure ne correspond pas à des choses qu’un « vrai » propulseur Alcubierre devrait pouvoir faire (du genre laisser une « cicatrice de trou de ver »). Le plus gros souci niveau cohérence scientifique vient toutefois d’un implant biotechnologique d’origine extraterrestre dont l’héroïne se retrouve dotée : il lui permet de percevoir la structure de l’espace-temps / de la matière / gravité noire (ok, pourquoi pas), mais aussi de générer / contrôler assez de gravité pour ralentir un énorme vaisseau et de replier l’espace : euh lol ? Et le machin est supposé tirer l’énergie de son corps ? Encore une manifestation du fameux « ta gueule, c’est quantique ! », ici dans une version « avancée » : « ta gueule, c’est de l’énergie noire ! ».

Cinquième point bancal : une antagoniste vraiment trop badass. Zanya, une pirate qui poursuit Haimey et ses amis, est hyper-giga-mega-top badass. A elle seule, elle va mettre en échec toute une équipe de représentants des forces de l’ordre, l’IA du vaisseau ainsi que Connla et Haimey. Ok, l’auteure donne une explication (moyennement convaincante), mais le lecteur, lui, est frustré de voir qu’en dépit de toute logique, la Némésis du protagoniste arrive à toujours lui remettre la main dessus même si elle a des années-lumière d’avance, échappe à toute détection, et met une raclée à quiconque, même une main attachée dans le dos. C’est lassant, à la fin. Sujet connexe, signalons qu’à part Haimey et à la rigueur Cheeirilaq la mante religieuse géante extraterrestre, les autres personnages sont (beaucoup) trop flous pour convaincre.

Comme je l’ai déjà signalé, l’univers est globalement trop flou lui aussi et ce qui nous est dévoilé l’est bien trop tard. Il faut quasiment attendre le troisième tiers du livre pour comprendre les bases de la société du Synarche et celle de ce « clade » auquel appartenait jadis Haimey. Je ne suis pas du genre à pousser des cris d’orfraie si un terme propre à un univers met du temps à se dévoiler, mais bon, faut pas pousser mémé dans les orties non plus (cf l’exemple du terme « syster », employé quasiment dès le début et dont on ne comprendra la signification qu’au bout de 27% ! -de 500 pages, hein…-). Et encore, ces points là sont un minimum expliqués, ce qui ne sera pas le cas pour d’autres (fox, ayatana, etc), pour lesquels il faudra sûrement attendre le tome 2. Et encore, j’ai l’impression que certaines notions resteront dans l’ombre même à ce moment là !

Signalons aussi un gros problème d’originalité, et le fait que tout ce qui est traité là-dedans l’a été avant par d’autres écrivains, et en bien mieux. Exemple le plus flagrant : il y a un gros twist à propos du passé d’Haimey et de la façon dont les ajustements mentaux du Synarche ont influé là-dedans. C’est apparemment la « grande idée SF originale » dont l’auteure parle dans la postface. Sauf que… Laurent McAllister (pseudo commun à deux co-auteurs, un peu comme James S.A. Corey) a fait quasiment la même chose il y a des années, et en beaucoup, beaucoup mieux. Je ne pense pas qu’Elizabeth Bear a lu ce roman, mais si le lecteur, lui, l’a fait (et c’est le cas de plusieurs d’entre vous, amis lecteurs), son histoire prend un sérieux coup de fusil dans l’aile. De même, le personnage qui était impliqué dans un mouvement terroriste mais-ça-va-mieux-maintenant-merci, Peter Hamilton nous le fait depuis plusieurs décennies maintenant. Enfin, les machins de Dyson ont tellement été sur-utilisés qu’à moins d’avoir affaire à de grands débutants venus du Young Adult, je ne suis pas certain que ça impressionne beaucoup de monde en 2019. Surtout si c’est mal fait. Ce qui me conduit à…

Et donc le clou du spectacle, qui découle de tous les autres ou quasiment : le fait que malgré une utilisation massive d’éléments typiques de la SF basée sur l’émerveillement / le sense of wonder, le lecteur ne ressente justement pas ce dernier. Je veux bien qu’on me balance le trou noir central de notre galaxie, des extraterrestres avec une technologie ultra-avancée-magique-merci-Mr-Clarke venus de la nuit des temps, des Hippocampes intelligents de l’espaaaaace longs de dix kilomètres, un code secret gravé dans les structures en matière noire qui sous-tendent l’univers, un machin de Dyson, donc, une IA qui s’étend sur tout un système solaire, etc, mais encore faut-il faire ça correctement. Il est tout de même extraordinaire que des éléments qui devraient faire naître chez le lecteur un fabuleux sense of wonder aient en fait un effet exactement contraire, à savoir paraître banals, perdre tout impact. Il faut dire que le ton très feel good sur lequel tout cela est narré diminue terriblement l’impact de certaines visions ou révélations : comme chez Tim Pratt ou chez Becky Chambers dont je parlais plus haut, il y a un tel manque de gravitas (comme dirait le regretté Mr Banks) là-dedans que même le fabuleux devient banal ! Inutile de préciser que pour un lecteur comme moi, c’est complètement rédhibitoire.

En conclusion

Ce roman, premier d’un diptyque, montre le voyage, vers le centre de la galaxie puis vers l’espace intergalactique, d’un trio de récupérateurs d’épaves spatiales (deux humains et une IA) qui sont tombés sur deux vaisseaux qui leur apportent bien des ennuis. Dans un univers au carrefour de Banks, Brin et Laurent McAllister (Suprématie), mais en nettement moins solide, les IA du Synarche (comprenez : la Culture) veillent au bonheur et à la bonne intégration dans la société de tous en contrôlant la chimie cérébrale, voire les souvenirs, des gens. Et certains, pirates des ports-francs, ne l’acceptent pas. L’une d’elles va poursuivre l’héroïne, Haimey, sur la moitié d’une galaxie pour récupérer des artefacts issus d’une race très ancienne et avancée dont elle s’est emparée.

Le roman croule littéralement sous les problèmes, du moins pour un lecteur un minimum expérimenté comme moi : ton feel good qui s’accommode mal du sense of wonder, univers assez peu solide et qui met trop de temps à se dévoiler (quand il le fait…), gros souci de manque d’originalité, intrigue floue, prévisible et assez peu intéressante, livre hyper-bavard (l’introspection, ça va bien cinq minutes, mais au bout d’un moment, il faut bien qu’il se passe quelque chose !), antagoniste qui s’en sort toujours et met des bâtons dans les roues de l’héroïne en dépit de toute logique, et j’en passe. Bref, pour ma part je ne lirais pas la suite, et je ne conseille ce livre que du bout des lèvres uniquement à ceux qui sont à la recherche d’un bouquin feel good dans la lignée de Becky Chambers (en tout de même plus ambitieux), avec des chats qui sont bien mis en vedette en plus, pour les amateurs de ces nobles créatures.

Niveau d’anglais : plutôt facile.

Probabilité de traduction : franchement, j’espère que non, parce qu’il y a tellement de bons bouquins en anglais qui mériteraient d’être traduits et qui ne le sont pas que cela me ferait mal au cœur de voir celui-ci l’être, alors que, les goûts et les couleurs mis à part, il a tellement de défauts d’écriture.

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12 réflexions sur “Ancestral night – Elizabeth Bear

  1. Bien d’accord, c’était faible même si je n’ai pas eu le courage d’apophis pour continuer. Y’a Une grosse tendance en ce moment d’appropriation de la grosse SF qui tache par des écrivains sans la moindre culture scientifique.
    Je pense que c’est à la racine de tous ces maux constatés. Pourtant on peut écrire dans cet univers quand même mais en mettant le sense of wonder un peu à distance et sans rentrer dans les details, comme le fait becky chambers (oui moi j’ai adoré ce qu’elle a fait dans son premier roman).
    Ou encore plus softcore à la Matthew Hughes en ne s’intéressant qu’à la fonction des objets technos et basta !

    Aimé par 1 personne

    • J’ai été d’autant plus déçu que j’ai eu l’occasion de lire l’autrice dans deux autres registres des littératures de l’imaginaire (Lovecraftien et Fantasy), et que dans les deux cas, j’ai vraiment apprécié. Je pense que vous avez raison, et qu’il n’est clairement pas possible de faire « de l’épique » en SF comme on peut en faire en Fantasy sans un minimum vital de culture scientifique. Et ce d’autant plus que les écrivains du calibre de Vance ou de Zelazny, capables de passer sans souci d’un genre à l’autre, se font rares, de mon point de vue.

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  2. oh! mince! je l’avais pris en numérqiue. tu me casses mon anticiapation et même davantage,car je ne vais même pas prendre la peine de le lire. Du moins dans un avenir plus ou moins proche.

    Aimé par 1 personne

  3. zut J’aime assez BEAR mais là, après avoir lu plusieurs critiques dont la tienne, je passe mon tour Tant de livres encore à découvrir qui semblent valoir le détour !

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  4. Ping : Programme de lecture des sorties en VO – 2019 | Le culte d'Apophis

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