Valiant dust – Richard Baker

Une SF (romantico-)militaire à la géopolitique développée et au héros officier, gentleman, prince et socialite !

valiant_dustRichard Baker est un ancien officier de l’US Navy qui, outre l’écriture de treize romans, est aussi et surtout un acteur de premier plan dans le monde du jeu de rôle, ayant (entre autres) participé, que ce soit pour TSR ou Wizards of the Coast, à l’élaboration d’un très grand nombre de livres liés à D&D (de la seconde à la quatrième édition), principalement dans les gammes Forgotten Realms, Birthright et Dark Sun.

Valiant dust est le premier tome d’un cycle de SF militaire appelé Breaker of empires. Si, de prime abord, on peut être tenté d’établir des parallèles avec David Weber, nous verrons que les choses sont plus compliquées et subtiles qu’un banal clonage d’une des références du genre. Mais si sa géopolitique élaborée et ses thématiques sont le gros point fort du livre, il est par contre un poil bancal (sans être mauvais) sur un pur plan militaire. Et nul doute que la forte dose de romance, la condition sociale du héros et sa propension à passer beaucoup de temps dans des événements mondains pourront poser problème à certains lecteurs de SF militaire. 

Univers, influences, ressemblances *

* The same asylum as before, Steven Wilson, 2017.

L’ouvrage s’ouvre sur une citation du poème Recessional (qui lui donne aussi son titre), par Rudyard Kipling, dont l’influence est ici très nettement présente, du héros qui est un Sikh de l’espace aux thématiques (colonialisme, impérialisme, Jingoïsme). Au passage, vous remarquerez que ledit poème exprime un sentiment de tristesse à l’idée que l’Empire Britannique périra, comme tous les autres avant lui, et que le cycle s’appelle Breaker of empires

L’action se déroule au XXXIIe siècle : l’Humanité s’est répandue dans la galaxie (notez, au passage, qu’aucune mention n’est faite d’extraterrestres : on se bat entre humains, de façon encore plus nette que chez David Weber), à la fois à la faveur de progrès technologiques (mise au point d’une propulsion par distorsion à la Star Trek, par compression de l’espace) et en raison de la prise de pouvoir d’un Califat sur Terre. Aujourd’hui, la sphère humaine regroupe à la fois de grandes puissances multi-planétaires (dont ce fameux Califat) réunies en une Coalition et des nations mono-systèmes (et le plus souvent mono-ethniques / culturelles / religieuses, en raison de la composition des équipages des vaisseaux colonisateurs et des difficultés de déplacement entre systèmes éloignés à l’époque -lointaine- de leur colonisation), beaucoup plus pauvres et en retard sur le plan technologique. Deux de ces nations mineures auront une grande importance dans le récit, Kashmir (Sikh, monde d’origine du héros) et Gadira (musulman, lieu de l’action). Ces planètes sont la proie de l’impérialisme économique et politique des grandes puissances, dans un miroir de ce qui s’est déroulé, en très gros, dans notre propre histoire entre 1870 et 1939, je dirais, avec une forte emphase autour de la période 1898-1914. L’incident qui est au cœur de l’histoire n’est pas sans rappeler (un peu), notamment, celui de Fachoda, en 1898 : différents empires, avides de s’étendre, en viennent aux mains ou quasiment lorsqu’un vide se présente dans une région convoitée. L’empire de Dremark est clairement modelé sur l’Allemagne (il est même précisé qu’il s’est lancé dans l’aventure coloniale plus tard que les autres, ce qui fait que ses « voies naturelles d’expansion » sont déjà occupées et qu’il a donc une politique d’acquisition de territoires agressive), Aquila sur l’Angleterre, et Montréal, si c’est moins net, est, je pense, calqué sur la France. Il est fait mention d’autres grandes puissances de la Coalition (Cygnus, par exemple), mais l’auteur en révèle trop peu à leur sujet pour pouvoir identifier leurs contreparties dans l’Histoire réelle.

Vous vous demandez probablement comment ce roman se positionne par rapport à d’autres cycles de SF militaire, ou par rapport à la littérature navale qui a inspiré cette dernière (Hornblower, etc). Disons que sur un pur plan technologique, on est très proche de ce que propose H. Paul Honsinger dans sa trilogie De haut bord, avec de « petits » vaisseaux dotés de quelques canons magnétiques et torpilles nucléaires plutôt que les monstres de plusieurs millions de tonnes et de milliers de missiles de David Weber. Cependant, si forte analogie navale il y a, elle est ici plus avec des croiseurs de la Première Guerre mondiale qu’avec les sous-marins de Honsinger ou les navires à voiles du début du XIXe de Weber. Cependant, le cycle de Richard Baker concentre nombre de points positifs trouvés chez Honsinger, mais sans les défauts qui ont pu agacer certains lecteurs : dans Valiant Dust, non seulement les femmes prennent part au combat, mais elles y ont un rôle de tout premier plan ! Par contre, les extraterrestres très présents chez Honsinger sont ici complètement absents, même si la division de l’espace humain en nations concurrentes est ici aussi présente.

J’évacue toute comparaison avec La flotte perdue, puisqu’elle me semble sans objet, mais je vais dire un mot de celles avec Weber et C.S Forester : je l’ai vue passer, y compris sous la plume de commentateurs solides comme Liz Bourke, qui la qualifie de totale évidence. Je ne suis pas d’accord, mais alors pas du tout : pour moi, l’inspiration est clairement située du côté de la période s’étendant entre 1870 (voire 1905 et la bataille de Tsushima) et 1914, soit des décennies, voire plus d’un siècle, après la période couverte par les aventures d’Hornblower. De plus, l’ambiance n’est pas du tout (navale) Napoléonienne, ici nul cadet de douze ans. Enfin, concernant un prétendu calque de David Weber, je trouve qu’il s’agit là d’une analyse à bien courte vue : certes, il est tentant de dire qu’Aquila est Manticore, que Dremark est un analogue plus agressif des Andermiens et que Montréal représente un équivalent bien plus sympathique de Havre, mais c’est complètement évacuer l’aspect colonialiste et impérialiste qui ne fait qu’une apparition très tardive dans le meta-cycle d’Honor Harrington, et encore, plus dans le cycle dérivé Saganami que dans le principal. Et je ne parle pas de l’influence de Kipling, fortement présente chez Baker et que je peine à voir chez Weber, qui, lui, tire quasi-complètement sa substance de Forester.

Par contre, si Kashmir peut être assimilée à Grayson, y compris dans la rapide montée en puissance de sa technologie et dans sa volonté d’apprendre, sur le plan militaire, de la grande puissance avec laquelle elle est associée, l’inspiration tire plus (outre l’Inde, évidemment) vers le Japon post-visite de Perry que vers une civilisation protestante et occidentale.

Bref, ce qu’il faut retenir de l’univers est que, dans une ambiance très Première guerre mondiale / ère des empires coloniaux des XIXe / XXe siècle, plusieurs grandes puissances impérialistes humaines passent des luttes d’influence à la lutte tout court pour le contrôle de « colonies » (pas dans le sens classique donné à ce terme en SF, mais plutôt celui appliqué à des pays comme l’Inde ou ceux d’Afrique : des nations sous le contrôle d’une autre) mono-systèmes. Les thématiques de l’impérialisme, du colonialisme et d’une politique étrangère agressive (et économique rapace) sont au cœur du récit.

Personnages et intrigue *

* To the bone, Steven Wilson, 2017.

Nous suivons essentiellement Sikander Singh North, 28 ans, lieutenant dans la Flotte d’Aquila, officier des systèmes d’armes nouvellement affecté sur le croiseur léger de classe Ilium C.S.S Hector. Sa particularité est qu’il est en fait un des princes (mais pas l’héritier) de la dynastie de néo-Sikhs qui règne sur le système de Kashmir. Redécouvert et « colonisé » (un peu comme l’Inde dans notre propre Histoire ; pour éviter les confusions, pensez éventuellement plus à un État client qu’à une colonie) par Aquila il y a environ un siècle, sa politique volontariste fait qu’il n’est aujourd’hui plus qu’à une génération en arrière, sur le plan technologique, de ce dont disposent les grandes puissances de la Coalition. Ses ressortissants, et les membres de la famille royale en particulier, sont fortement encouragés à rejoindre la Flotte, les universités, les corporations et autres centres de recherche d’Aquila, afin de se mettre à niveau le plus vite possible et, ainsi, diminuer l’influence de la puissance impériale sur sa colonie. De plus, pour « Sikay », des considérations de sécurité nécessitant de l’éloigner de son monde natal après un sanglant attentat, sont aussi entrées en jeu. Son père lui a donc payé l’entrée à la prestigieuse Académie Navale d’Aquila, puis une commission d’officier. Il est suivi dans ses aventures par son fidèle valet / garde du corps, Darvesh Reza (très sympathique), un robuste sergent des Dragons de Kashmir. Oui, c’est ça, comme Honor Harrington (mais lui n’a pas de chat télépathe à six papattes).

Cette nouvelle affectation va se révéler rapidement désagréable : à part la Capitaine Elise Markham, les autres officiers supérieurs sont volontiers moqueurs avec le « sauvage » venu de son obscure planète reculée (et qui a une religion dans cette ère d’athéisme, rendez-vous compte !), Sikander se traîne un dossier pas forcément flatteur (il ne prend son métier au sérieux que depuis peu, finalement), et dès le premier exercice de tir, une des torpilles à distorsion a un comportement complètement abracadabrant. Bref, c’est la loose.

Le bâtiment va être envoyé dans le système de Gadira, autre trou perdu, celui-ci musulman (mais plus modéré que les puissants systèmes du Califat -qui, au passage, sont issus d’une Réforme martienne de l’interprétation du Coran bien plus light que l’interprétation radicale de l’Islam par certains extrémistes que nous connaissons actuellement-) et pas Sikh, et sous la « tutelle » de Montréal et pas d’Aquila. Là aussi, le Sultanat local veut rattraper son retard technologique, industriel et économique, même si sa tâche est compliquée par une rébellion Caïdiste opposée aux influences technologiques et surtout culturelles étrangères (ils ne veulent garder de contact qu’avec les puissances islamiques comme le Califat). Nous faisons alors la connaissance de l’autre protagoniste (son point de vue, ainsi que celui d’un autre personnage mineur, sera aussi adopté dans certains chapitres), la belle amira (princesse) Ranya Al-Nasir, 24 ans, fille du précédent Sultan et nièce de l’actuel. Loin d’être une fleur délicate, celle-ci est au contraire un des plus grands experts militaires de sa planète, malgré la lourdeur des traditions qui lui interdisent tout rôle de commandement ou de combat actifs.

L’Hector est envoyé vers Gadira alors que la rébellion monte en puissance, que les Beys (potentats locaux) s’agitent contre le pouvoir central, qu’un mystérieux bienfaiteur fournit les uns et les autres en armement moderne (coucou David Weber, cette fois-ci…), que le pouvoir du Sultan et de son allié Montréalais s’effrite, et que Dremark est prêt à combler la vacance du pouvoir, y compris par la force. Le croiseur Aquilien est là pour préserver les intérêts du Commonwealth et protéger ses investissements économiques et ses citoyens présents sur la planète.

Si Ranya est plutôt intéressante (ni badass, ni fleur délicate, mais très volontaire), Sikander m’a laissé un peu dubitatif. Au cours d’une bonne partie du livre (même si ça s’arrange nettement passé un certain point critique), on passe plus de temps à décrire sa vie de socialite qu’autre chose (surtout des choses militaires, hein) : on a ainsi droit à Martine, pardon, Sikander, au bal, à la plage, dans le lit de… Mais j’en dis trop. En plus, bon, le type issu d’une planète « arriérée », d’une autre ethnie, culture et religion qui se prend en pleine poire les quolibets de ses abrutis d’officiers supérieurs persuadés de la supériorité naturelle de l’homme blanc et de son empire, c’est certes intéressant sur le papier, mais c’est aussi fait avec de gros sabots. On prend le personnage en sympathie (et c’est le but), et ça tranche certes agréablement avec les personnages volontiers instantanément superstars adulées courants en SF militaire, mais bon, moi, à la base, suivre les aventures du Prince la loose, ça me parle moyen. Parce qu’en plus, il y a une discordance : le type a un rang égal à celui d’un vice-roi du Commonwealth, mais n’importe quel pingouin, même officier supérieur (voire même une de ses subordonnées !), lui crache dessus dans l’indifférence générale ? Certes, il demande à ne bénéficier d’aucun traitement de faveur, certes, discipline et hiérarchie militaire, mais tout de même…

Dans le genre lourd, il y a aussi l’aspect « officier et gentleman » : lorsqu’un de ses collègues est désagréable avec sa cavalière à un bal local, Sikander veut lui casser la gueule, et lui pète effectivement un bras à l’occasion d’un entraînement d’arts martiaux « amical ». Euh, comment dire : la fille est normalement capable de s’exprimer toute seule, non ? Quel besoin de faire intervenir le noble chevalier blanc (qui est d’ailleurs plus intéressé par la gaudriole qu’autre chose, mais bon…) ? De plus, chaque fois qu’on lui fait une remarque de travers (il est vrai de très mauvais goût), Sikay doit exercer un gros effort pour ne pas envoyer paître ou tabasser l’impudent, discipline militaire et fait qu’il ne soit pas en odeur de sainteté auprès de l’officier en second (un exceptionnel connard, d’ailleurs) obligent. Cet aspect m’a agacé, même si, heureusement, le traitement des femmes par l’auteur est, par ailleurs, plutôt bon. Par contre, j’ai trouvé que les flashbacks qui voient Sikander revivre un événement traumatique de son passé étaient très bien utilisés, c’est à signaler.

Mais surtout, ce qui m’a agacé là-dedans, c’est la place prise par la romance Sikander – Ranya (oui, c’est un petit spoiler, mais en même temps, c’est tellement gros que ça se voit arriver dès la première apparition de la jeune femme, littéralement). Certes, c’est plutôt en lien avec les romans d’aventure qui ont inspiré le Space Opera qui a lui-même donné naissance au Space Op’ militaire dont est issue une partie de la SF militaire (dont ce roman), où le romantisme, la séduction, les grandes histoires d’amour se conjuguaient volontiers à l’exotisme du cadre ambiant, mais bon, c’est de la SF mi-li-tai-re, bordel : sauf que dans certains chapitres, on ne le croirait jamais… Surtout que les premiers coups de feu tardent à venir (38 % du bouquin). Mais je vais bientôt y revenir.

Au final, le protagoniste principal me laisse un sentiment relativement mitigé, même si, d’un autre côté, on peut apprécier un profil de prince looser atypique qui tranche avec ce que propose la SF militaire d’habitude.

Thématiques

Les thématiques sont, à mon avis, le gros point fort de l’histoire : impérialisme (y compris économique) et colonialisme, bien sûr, arrogance et « supériorité de l’homme blanc » (ici, l’humain issu des grandes puissances de la Coalition) sur les cultures des colonies, discriminations (Sikander l’est parce qu’il est issu d’une colonie, d’une culture et d’une religion différentes, qu’il est riche, nouveau, et j’en passe), attaques préventives, politique étrangère agressive dès qu’un rival risque de gagner un avantage, place de la religion dans la société, statut de la femme dans les sociétés islamiques, expression des idées politiques via le terrorisme et la rébellion, etc. Autre très gros point fort : la complexe géopolitique mise en jeu, que ce soit au niveau macroscopique (les différentes nations spatiales) ou microscopique (les différentes factions qui se disputent le pouvoir sur Gadira).

Au passage, alors que la SF militaire américaine est assez nettement anti-islamique depuis quelques années, Valiant Dust est, au contraire, plutôt militant dans sa façon de prôner l’ouverture et la tolérance envers les cultures ou religions autres.

SF militaire ? Auteur ancien de l’US Navy ? On se le demande ! *

* Shoot high, aim low, Yes, 1987.

Je le disais, les premières actions vraiment militaires tardent à venir. Sans trahir un gros secret, il y a un seul combat entre vaisseaux (dans les quinze derniers %), ce qui, conjugué à un relatif manque de scènes d’action (et à une petite tendance de l’auteur au « tell » au détriment du « show ») et à une surabondance de scènes « sociales », fait qu’on reste, pendant une partie du livre, sur sa faim (même si ça s’arrange ensuite, je vous rassure). Même si je me suis fait la réflexion que, paradoxalement, il y avait plus d’action dans ce roman que dans le tome 1… d’Honor Harrington, alors que l’impression est sensiblement différente (il faut dire qu’Honor n’est pas dans les galas de charité, les journées passées avec son copain, et que la bataille finale est carrément épique, alors qu’elle est juste sympa ici).

Mais le souci, sur le plan martial, ne s’arrête pas là : si le volet spatial est plutôt réussi, il m’a paru paradoxal qu’il y ait nettement plus d’action au sol que dans l’espace, alors que nous ne sommes à priori pas dans de la SF militaire terrestre. Encore plus paradoxal est le fait qu’il n’y ait pas un seul marine à bord d’un croiseur léger, et qu’il incombe donc à des officiers de la Flotte d’aller faire le coup de feu en surface (même si, pour le coup, c’est plutôt raccord avec du Hornblower : cependant, même les bouquins de Honsinger, qui sont du Forester spatial bien plus hardcore que ceux de Weber, placent un contingent de marines à bord des vaisseaux, comme il y en a dans n’importe quel navire de guerre moderne) ! Et les bizarreries ne s’arrêtent pas là, ce qui est d’autant plus étonnant de la part d’un auteur ayant une expérience militaire significative :

– Les marins d’Aquila ont des micro-drones de reconnaissance, mais pas un seul n’est armé et ils sont « trop précieux pour être utilisés en mode kamikaze ». Bizarre, surtout lorsqu’on a lu The last good man, qui se passe onze siècles avant et montre une technologie robotique à des milliers d’années-lumière de celle-ci !

– Pris sous le feu d’un sniper, Sikander et ses hommes utilisent des grenades… fumigènes. Sachant que même aujourd’hui, les capteurs disponibles rendent l’écran de fumée assez inutile (et je ne parle pas de ce qui sera disponible dans un aussi lointain futur : Lidar, Sonar, etc, pour les casques des troupes d’infanterie ou sur les rails Picatinny des armes individuelles), voilà qui a de quoi laisser assez dubitatif !

– Et dubitatif, je l’étais plus encore lorsque l’aéronef du Sultan a été pris sous le feu de missiles sol-air et que sa seule défense a été d’opérer des manœuvres d’évasion. Sachant qu’Air Force One dispose de lanceurs de leurres thermiques ou radar, on peut, là aussi, se poser la question de savoir pourquoi, un millénaire plus tard, les avions des VIP n’en ont plus !

– Le fait que Montréal n’ait aucun vaisseau dans ce système, pourtant sous sa tutelle, est tout de même très bizarre, surtout alors qu’une rébellion monte en puissance. Le fait que des semaines se passent après l’arrivée des astronefs d’Aquila et de Dremark sans qu’un croiseur de Montréal soit déployé l’est encore plus.

Pour terminer sur ce chapitre, arrivé à la fin du livre, je me demande à quoi la sous-intrigue du mystère de la torpille disparue a servi : à pas grand chose, en fait !

Alors je ne veux pas laisser non plus une impression de grand n’importe quoi, l’aspect militaire est tout de même assez solide sur l’ensemble du bouquin, mais bon voilà, par rapport aux grandes références de la SF militaire, ça manque parfois un peu de cohérence.

La fin est prévisible mais pas désagréable, mais par contre, je me demande vraiment qui on va retrouver dans le tome 2, que ce soit au niveau des personnages ou des vaisseaux.

En conclusion

Ce roman de SF militaire, le premier d’un cycle, a certes quelques (finalement vagues et superficielles) ressemblances avec du David Weber, mais il est, si on y regarde de plus près, beaucoup plus inspiré par les grands empires coloniaux des XIXe et XXe siècles que par l’épopée navale de l’époque Napoléonienne à la C.S Forester. D’ailleurs, la riche géopolitique et les thématiques coloniales / impérialistes sont sans doute son gros point fort. Pourtant, certains choix faits au niveau du personnage principal, le fort côté romantique et jet-set d’une partie du récit, ainsi que quelques petites incohérences sur le plan militaire, risquent de poser problème aux fans les plus hardcore de SF militaire. Même si globalement, Valiant Dust est un bon roman, certes loin d’Honor Harrington ou de La flotte perdue mais qui a des arguments à faire valoir avec les livres du niveau en-dessous de celui de ces références, comme le cycle De haut bord de H.Paul Honsinger (étant donné les similarités entre certains points de ces univers, mais la forte place laissée aux femmes chez Baker, Valiant Dust pourra sans doute plaire aux déçus du tome 1 d’Honsinger). Je lirai la suite, sans pour autant en faire une priorité absolue, je pense.

Niveau d’anglais : plutôt facile.

Probabilité de traduction : moyenne (chez L’Atalante, of course, SF militaire oblige, même s’il est arrivé à Bragelonne d’en publier un peu, et que l’aspect romantique de ce livre puisse éventuellement être attractif pour leur public).

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9 réflexions sur “Valiant dust – Richard Baker

  1. Je dois dire que j’avais repéré ce livre mais que je ne m’attendais pas à ce que ça soit une romance (ni la couverture ni le résumé ne le laissent à penser).
    Du coup pourquoi pas, je n’ai rien contre mais si je le prends je le caserais à un moment ou j’ai envie de romance et pas à un ou j’ai juste envie de SF pure et dure :p

    J’aime

    • C’est vrai qu’en matière de SF militaire, on ne s’attend légitimement pas à ce qu’une romance soit aussi présente dans l’histoire (sauf dans le tome 4 d’Honor Harrington, mais il est tellement prenant que peu importe, finalement). J’ai donc été assez surpris, moi aussi. Ça n’en fait pas un mauvais livre, juste quelque chose qui sera moins rentre-dedans que d’autres bouquins de SF militaire pure et dure.

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  2. J’avoue que je suis des plus partagée suite à cette critique. L’aspect thématique(impérialisme + contexte géopolitique), univers et les femmes au combat me plaisent et me parlent. En revanche, l’incohérence de l’attitude vis à vis du sultan, et la romance aurait tendance à me faire fuir.
    Bref, je crois que je vais attendre une hypothétique traduction et surtout ton éventuel avis sur le tome 2. Merci Apo, de jouer les éclaireurs! 😉

    Aimé par 2 personnes

  3. Sur tes conseils, je l’ai commencé en anglais… C’est assez accessible,et c’est agréable…Tes remarques positives et négatives sont tout à fait justifiées…
    Au passage, j’ai appris un nouveau mot : « socialite » , qui, effectivement, n’a pas de vrai équivalent en français… (« anglicisme, prononcer səʊʃəlaɪt ou comme vous voulez) : définition du dictionnaire Collins : « A socialite is a person who attends many fashionable upper-class social events and who is well known because of this » (traduction S.G.D.G. : un « socialite » est une personne qui participe à nombre d’événements mondains à la mode, et qui est connue en raison de cela). Personnalité mondaine ? Homme ou femme du monde ? Un(e) mondain(e) ? « ) (Définition tirée du dictionnaire raisonné du néo crétinisme)
    Moi qui vis au fond d’une grotte dans un département rural, me v’là bien avancé ! Je vais avoir du mal à le placer à la Foire au Gras de dimanche …

    Je viens aussi de finir le tome 3 de Haut Bord et c’est un peu décevant…

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    • Merci !

      N’ayant pas trouvé d’équivalent satisfaisant de Socialite en français, j’ai préféré utiliser le terme anglo-saxon tel quel.

      Concernant le tome 3 de « De haut bord », il me reste environ 25 pages à lire, critique à suivre en début de soirée.

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