Être et paraître
J’ai reçu ce roman dans le cadre d’un Service de presse fourni par l’éditeur. Merci à Gilles Dumay pour cet envoi.
Salomé Han est, comme nous l’apprend son interview sur le site d’Albin Michel Imaginaire (AMI), une autrice française vivant depuis une décennie en Corée du sud. Et donc, très logiquement, elle a choisi d’inscrire son premier roman, Le Sabre de neige, tome inaugural d’une trilogie (mais on nous précise qu’il peut se lire de façon isolée), dans un Japon fantasmé, et… « Eh, une minute, dans un Japon fantasmé ? Mais pourquoi pas en Corée, nom d’Apophis ?! », vous dites-vous probablement. Ayant, comme nombre d’entre nous, grandi exposée aux mangas et aux anime, elle a fait le choix d’écrire d’abord sur le pays du soleil levant plutôt que sur celui du matin calme, mais assure qu’elle a plusieurs projets, dans différents sous-genres de la SFF, prenant pour cadre ce dernier. On lui souhaite sincèrement de pouvoir les concrétiser.
Ne faisons pas durer le suspense : nous avons affaire à un premier roman assez hautement critiquable, à une Fantasy pour gros débutants (voir plus loin), dangereusement proche d’un New Adult, et, surtout, à une incontestable Romantasy, malgré le fait que l’idée qu’on accole cette étiquette à son livre paraisse visiblement risible à l’autrice. Mais après tout, AMI n’a pas forcément vocation à ne s’adresser qu’à des vétérans de la SFF, et la Romantasy a le vent en poupe, donc pourquoi ne pas surfer sur la vague ? J’entends toutefois presque Gilles Dumay nous dire : « Ah non, non, ce n’est pas de la Romantasy, c’est une Dark Romance Yaoi avec un pervers narcissique dans un Japon réenchanté, ça n’a rien à voir ! ». Continuer à lire « Le Sabre de neige – Salomé Han »

L’homme qui voulait tuer l’empereur (qui résulte de l’expansion d’une novella antérieure) est présenté comme le second tome de La voie du sabre, mais s’il partage le même univers (trente-trois ans après) que le
La voie du sabre est une version allongée d’une novella antérieure. Comme il le fera avec Chaka, Thomas Day s’approprie un cadre et un personnage historique et le ré-enchante, ajoutant des éléments magiques, s’éloignant des faits avérés pour donner à ce personnage une stature légendaire. Mais contrairement au Trône d’ébène, La voie du sabre est une vraie Fantasy ne proposant qu’une seule grille de lecture, surnaturelle.
Le jeu de la trame est un cycle de quatre romans publiés entre 1986 et 1988 par la mythique collection Fleuve Noir Anticipation, et écrit à quatre mains par Sylviane Corgiat et Bruno Lecigne. Publié alors que la Fantasy française, aujourd’hui riche de nombreux auteurs et balayant un vaste éventail de sous-genres, n’en était qu’à ses balbutiements, il a acquis une aura assez mythique, et ce d’autant plus que pour son époque, il était très hautement exotique : songez en effet qu’alors que même la Fantasy anglo-saxonne ne jure quasiment que par les mondes d’inspiration européenne et essentiellement (même si Glen Cook a commencé à changer les choses) par la lutte très manichéenne entre le Bien (auquel appartient forcément le protagoniste) et le Mal, nos deux écrivains français proposent, eux, un monde japonisant et un personnage principal qui est une des pires ordures jamais croisées dans le genre ! Et ce sans compter un puissant aspect érotique, une rareté chez les anglo-saxons…
Le Fimbulwinter, dans la mythologie nordique, est le terrible hiver qui précède le Ragnarök, la fin du monde. Il dure trois ans, sans que la chaleur d’un été ne vienne réchauffer l’humanité. Durant cette funeste période, la guerre sera également omniprésente, et, selon l’expression consacrée, le frère y tuera le frère.