L’Apophis Box est une série d’articles… n’ayant pas de concept. Enfin presque. Bâtie sur le modèle des « box » cadeau, vous y trouverez à chaque fois trois contenus / sujets en rapport avec la SFFF, qui peuvent être identiques ou différents entre eux, et qui peuvent être identiques ou différents de ceux abordés dans la box du mois précédent. Pas de règle, pas de contraintes, mais l’envie de créer du plaisir, voire un peu d’excitation, à l’idée de découvrir le contenu de la nouvelle Box. Celle-ci est dévoilée au mitan du mois. Le but étant aussi de me permettre de publier des contenus trop brefs pour faire l’objet d’un des types d’articles habituellement proposés sur ce blog ou dérogeant à sa ligne éditoriale standard, et bien sûr de pouvoir réagir à une actualité, à un débat, sans être contraint par un concept rigide.
Vous pouvez retrouver les Apophis Box précédentes via ce tag.
Un site de référence : Les portes du multivers
Quiconque, dans la communauté SFFF, a fréquenté un minimum Babelio connaît forcément Alfaric, expert incontournable et charismatique en matière de littératures de l’imaginaire, mangas, comics, et j’en passe. Mais combien parmi vous savent qu’il fait aussi partie de l’équipe d’un site multi-rédacteurs explorant ces mêmes domaines (plus des films, séries, etc), appelé Les portes du multivers ? Pas beaucoup, j’en gagerais ! Extrêmement soigné et aux fonctionnalités très modernes, ce site est fort agréable à parcourir, mais la forme n’est pourtant pas ce qui fait son attrait principal, qui est bel est bien son contenu.
D’entrée, l’édito prévient : « Pas d’objectivité ici, ni sniper, ni mouton, nous souhaitons simplement offrir une opinion différente du bon goût communément admis. » Cela ne surprendra pas celles et ceux (et ils sont très nombreux) qui connaissent et apprécient Alfaric (qui reste à la fois le principal rédacteur du site et sa figure de proue), mais voilà de quoi choquer les lectrices et lecteurs, parmi vous, plus habitué(e)s au ton plus, hum, « consensuel », dirons-nous gentiment, de certains pans de la blogosphère. Il y a deux types de chroniques que je n’apprécie guère : celles qui donnent un simple ressenti sans analyse et autre mise en perspective (ce qui n’a qu’un intérêt limité puisque si vous ne partagez pas les goûts de la personne, vous ne saurez pas si le bouquin est susceptible de vous plaire ou pas), et, à l’inverse, celles qui prétendent rester intégralement « objectives » (ce qui est grotesque, puisque nous sommes TOUS affligés de biais cognitifs et autres angles morts mentaux) et analytiques, ne donnant jamais un avis personnel et subjectif (un roman n’a rien à voir avec un essai, ce que l’on ressent à sa lecture en est une composante essentielle, qui doit donc être exprimée dans une chronique digne de ce nom). On ne pourra certainement pas accuser Alfaric (ou les autres rédacteurs du site) de l’un ou l’autre de ces défauts : quiconque a déjà lu une de ses magistrales critiques sait à quel point c’est un érudit de la SFFF et surtout à quel point il n’hésite jamais à dire ce qu’il a à dire, quitte à déplaire à certains, mêlant donc analyse pointue ET ressenti très clairement exprimé. Quand j’ai débuté ce blog, Alfaric était le modèle vers lequel je voulais tendre, aussi bien sur le plan des connaissances (en matière taxonomique, notamment : si j’ai affuté mon savoir dans ce domaine, c’est en partie grâce à lui) que sur celui d’une ligne éditoriale franche et honnête, tendance brut de décoffrage. Même si, depuis, j’ai trouvé ma propre voie en terme de ton ou de ligne éditoriale, je respecte et admire toujours le bonhomme.
Une chronique d’Alfaric sur Babelio est dans le (très) haut du panier de ce qui se fait en SFFF en France. Transposez-la sur un site aussi soigné que Les portes du Multivers (et dépourvu des modérateurs de Babelio) et vous atteignez l’Olympe ! Je ne saurais donc trop vous conseiller d’aller y faire un tour, c’est par ici !
Graine d’Irréalité : la conquête spatiale… en Fantasy !
Si (contrairement à certains…) vous suivez les tendances récentes en Fantasy, vous savez que ces dernières années, le genre s’est de plus en plus éloigné de son cadre médiéval de prédilection pour explorer d’autres inspirations, d’autres périodes temporelles. Attention, on vous parle bien là d’une Fantasy à monde secondaire, pas d’Urban Fantasy se déroulant sur Terre à notre époque et encore moins d’une Science-Fantasy hybride ou d’uchronies. Nous nous retrouvons donc avec d’un côté des romans de Fantasy (parmi ceux que je connais, du moins) inspirés par divers points du XXe siècle, jusqu’aux années 70 (Titan Shade de Dan Stout), et, de l’autre, des bouquins de Fantasy, à monde secondaire ou pas, où l’homme explore les étoiles grâce à la magie, au pouvoir de dieux captifs servant de carburant ou tout autre élément non pas scientifique, rationnel, mais surnaturel. On peut par exemple citer le supplément au jeu de rôle Donjons & Dragons (à AD&D2, plus précisément) Spelljammer, et ce d’autant plus volontiers qu’il a une trentaine d’années et prouve donc que 1/ ce n’est pas une tendance récente et que 2/ cela aurait d’évidence dû être développé depuis mais ne l’a pas été, tout ça pour faire 27568 bouquins de Fantasy médiévale tout juste bons à allumer un barbecue (c’est de saison, me direz-vous). Dans tous les cas (dont j’ai connaissance, une fois encore), dans ces univers de Space Fantasy, le procédé magique permettant de voyager dans l’espace est ancien (parfois des siècles) et établi, ou bien les romans sont passables, va-t-on dire gentiment. Il y a donc un chaînon manquant entre d’un côté, la Fantasy à monde secondaire-mais-années-70, et de l’autre celle où les mages propulsent des voiliers sur des fleuves éthériques.
Mais… et la conquête de la lune de ce monde imaginaire, les premières colonies, l’exploration des exoplanètes, dans tout ça ? Le von Braun local, qui met au point les plaques de lévitation et le propulseur à souffle de dragon avec l’aide de Mordenkainen Industries, où est-il ? L’elfe, qui, le premier, pose le pied sur la surface de Séléné et dit « C’est un petit pas pour l’elfe, un grand pas pour l’ensemble des races humanoïdes ? ». N’y aurait-il pas là un FORMIDABLE potentiel pour au minimum un roman, sinon un sous-genre entier de la Fantasy ? Des livres qui décriraient pourquoi on quitte l’atmosphère, comment, les tribulations des technomages, l’angoisse de la première astronaute Orque, la colonie minière Naine sur Arès, la Première Rencontre avec les élémentaux d’air… pardon d’hydrogène de la géante gazeuse Zeus ? C’est cool, hein ? Alors à vos claviers, amies autrices, amis auteurs !
Distorsion de la ligne éditoriale : DUST
La ligne éditoriale du Culte d’Apophis est qu’on ne parle sur ce blog que de littérature (BD y compris, depuis peu) SFFF. Celle de l’Apophis Box est que justement, cette série d’articles me permet d’évoquer des sujets qui dérogent à la ligne éditoriale du Culte. Et donc, je vais vous parler de DUST, chaîne Youtube rassemblant des courts-métrages de SF, conçus / réalisés / joués par des équipes différentes. Bien sûr, vous vous doutez que la qualité, que ce soit celle des scénarios, de la réalisation, du son, du jeu d’acteur ou des effets spéciaux varie largement, mais quand c’est bon, ça peut l’être carrément. Sans compter le fait que ça balaye des styles de SF très différents, pour ne pas dire radicalement opposés, ce qui fait qu’il y en a pour tous les goûts. Je vais prendre deux exemples, mais j’aurais facilement pu en prendre trois fois plus sans que la qualité soit significativement inférieure. À vous, si la chaîne vous plait, de poursuivre votre propre exploration plus avant.
Premier exemple, la SF du Sense of wonder, ma préférée, avec ce que j’appellerais les « garde-côtes » galactiques :
Deuxième exemple, une SF plus proche de nous, mais pas moins intéressante, qui dénonce (entre autres) les méfaits des réseaux sociaux dans une perspective proche de celle de Jean Baret :
Avec 3 nouveaux films ajoutés chaque semaine et une chaine ouverte en 2016, vous avez quelques heures de visionnage devant vous ! Et ça se passe par ici 😉
Je ne vous le cache pas, cette partie de l’article sert également un peu de test, pour évaluer si vous aimeriez voir la vidéo (films, séries, courts-métrages) SFFF également chroniquée sur le Culte. N’hésitez pas à vous exprimer dans les commentaires !
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Je connais bien Alfaric, à l’époque il sévissait sous le pseudo d’Albéric. On a correspondu un temps et c’est quelqu’un d’agréable.
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J’aime bien le terme « sévissait » ^^ Oui, c’est quelqu’un de très abordable.
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Un site de caractère ? Je prends ! Des romans à la Spelljammer ? Je prends ! Des vidéos ou films de SF ? Je prends !
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N’empêche que quand on y repense, les boites de contexte d’AD&D2 étaient assez incroyablement visionnaires et / ou pleines de Sense of wonder : Spelljammer et sa Fantasy spatiale, Dark Sun et sa Fantasy écologiste, Planescape et ses portails donnant sur des Plans plus extraordinaires ou terrifiants les uns que les autres, et j’en passe. Notamment Birthright qui permettait de jouer un Roi dès le niveau 1 !
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Ah, malheureux, ne me lance pas sur le sujet alors que je lorgne depuis quelques semaines sur plusieurs sites pour racheter les bouquins d’AD&D et que je relis Dragonlance !!
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Totalement !
Je me suis d’ailleurs plongé, il y a quelques mois, sur les pdf de Dark Sun et Spelljammer pour mon plus grand plaisir. Quant à Planescape, pareil, sauf que je faisais ça fréquemment depuis quelques années, contrairement aux deux autres.
C’est le bonheur d’internet, les vieux jdr sont dispos en pdf et de façon légale et officielle (mais en anglais) 🙂
Je suis d’accord sur les possibilités d’un sous-genre spelljammerien. Tu poses les bases en plus, avec tes exemples de conquête spatiale :p
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J’en ai plein, des idées 😉 Un jour, je vous parlerai de mon hybride d’Apocalypse Now et d’Avatar, mais avec des elfes, des Nains, de l’Orichalque, des UH-1, des M60 et de la sorcellerie 😀
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Des romans Spelljammer, il y en a eu : « the Cloakmaster cycle », en six tomes. Mais c’est pas de la grande littérature et ils sont inégaux : https://blogs.bl0rg.net/imaginos/2019/11/27/kro-en-resume-the-cloakmaster-cycle/
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C’est le souci, que ce soit pour l’émergence du spatial en Fantasy à univers imaginaire ou pour un contexte où il est déjà bien installé : les bouquins sont au mieux très peu nombreux, au pire inexistants, ils sont d’une qualité au mieux passable, et tellement méconnus que personne ne les lit ou presque (sans parler d’éventuels problèmes de disponibilité en version papier). C’est pour ça que je pense qu’il y a un gros potentiel à exploiter par un auteur un minimum connu et doué. Je verrais bien un Brian McClellan se prêter à l’exercice, par exemple.
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J’en profite pour dire que de la fantasy spatiale j’en ai publiée chez Pulp Factory :
La quête des avatars d’Arnaud Cuidet, un roman où des dieux se battent dans l’espace dans la grande tradition des comics de Jack Kirby.
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Oui, je pensais à des choses plus récentes et plus abouties. Dans le genre, les romans D&D ont rarement été bons, que ce soit Drizzt, Dragonlance, Elminster, peu sortent du lot de ce que j’en ai lu.
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il y surtout « la pentalogie du clerc » de Salvatore, beaucoup mieux que ce qu’il a écrit par ailleurs ; et aussi la série « le chant et l’épée » de Elaine Cunningham.
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Merci pour tout ce que tu nous fais découvrir ! 😃
C’est avec grand plaisir et intérêt que j’aimerais lire tes appréciations sur les films et séries vidéo !
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Merci !
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En fantasy dans l’espace j’ai repéré ça. Je ne sais pas ce que ça vaut.
https://www.goodreads.com/series/229498-the-drifting-lands
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D’après les commentaires, ça ne brille pas par son originalité (en dehors du cadre), étant apparemment lourdement influencé (entre autres) par Star Wars. Et même le cadre ressemble un peu à ça (qui n’était vraiment pas terrible, c’est le moins qu’on puisse dire) :
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Sacré alfaric, j’aime beaucoup ses avis (et ses coups de gueule XD).
Si c’est un pilier de Babelio (site que je ne fréquente plus très assidûment), c’est vrai qu’il est moins présent ailleurs. J’avais même oublié de référencer son site dans mes flux, tu me permets de réparer ça. Merci.
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De rien 😉
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La conquête spatiale en fantasy, c’est brillant 😱 quelle bonne idée ! J’espère que quelqu’un s’y mettra. J’adore vraiment cette partie de l’apophis box.
Et je trouve ça intéressant d’évoquer aussi des films, des chaînes YouTube, ça permet de découvrir de nouvelles choses donc je suis pour à 100%.
Bref merci pour cette nouvelle box 🙂
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Merci et merci 🙂
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Sur Dust je conseille Pulsar de Aurora Wheatley même si je n’ai pas compris la fin.
Je crois qu’ils y ont mis Shaman de Marko Kalantari, un réalisateur autrichien intéressant. Là c’est un film post apo avec du chamanisme et c’est complètement fou.
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Pas compris la fin de Pulsar non plus 😉
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Une box pas comme les autres, c’est légal quand on est abonné ? Ah… on ne paye rien visiblement !
Merci pour la (re)découverte du site, oublié dans un dossier favori et pour la chaîne youtube ! Plutôt rare de découvrir de nouvelles choses en SF côté vidéo.
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Il vrai que si un bon auteur s’engageait dans l’exploration spatiale sur un mode fantasy, de manière mature et « réaliste », on pourrait être conquis. Et une saga ne serait pas de trop.
Pour ma part, et celle de mes condisciples, nous n’avons jamais trop accroché à Spelljammer, et sommes restés plutôt conservateurs au niveau RPG fantasy.
Sans doute un peu plus complexe, et trop riche à masteriser pour nous, du moins à l’époque, l’infini de l’espace…
On était plus sur le RPG Space opera, quand on s’y aventurait.
Et après moult parties de divers thèmes et autres styles de jeux, nous sommes restés dans la fantasy.
Et d’ailleurs, nous sommes toujours joueurs, utilisant pour cela une version maison basée sur la V3.5 de D&D, et, pour tout dire, une session est même prévue demain soir !
Et merci pour cette Apo box très sympa
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Merci, et bonne session de jeu, alors !
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Pareil, Alfaric, gros modèle d’inspiration pour moi ! Par contre, je n’arrive pas à recevoir les notifs de son blog, et je n’ai jamais réussi à trouver les articles des autres membres d’Aux Portes du Multivers…
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Au pire, pour son blog, tu peux passer par le flux RSS, ses réseaux sociaux (le site possède son compte Twitter), etc.
Si, si, il y en a, je sais qu’il y a au moins un autre rédacteur, même si l’écrasante majorité des articles est effectivement signée Alfaric.
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Ping : Apophis Box – Décembre 2021 | Le culte d'Apophis
Je reviens commenter cet article par rapport à la space fantasy « de la conquête spatiale » : je suis en train d’écouter l’album-concept « Olias of Sunhillow » de Jon Anderson, qui proposait déjà un vaisseau-arche de Noé dans un univers de fantasy en 1976. Il s’agit sans doute d’un précurseur très en avance sur son temps.
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Hélas, les précurseurs très en avance sur leur temps ont rarement le succès et le retentissement qu’ils méritent. Regarde Inexistence de David Zindell, par exemple… Excellents goûts musicaux, au passage !
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