L’ombre de la liberté – David Weber

La FLS en PLS ! *

saganami_3* La Flotte de la Ligue Solarienne en Position Latérale de Sécurité (position dans laquelle un secouriste vous place si vous êtes inconscient mais que vous respirez).

L’ombre de la liberté est le troisième tome du cycle Saganami, dérivé du cycle principal d’Honor Harrington. Notez que le quatrième, L’ombre de la victoire, sortira le 21 juin. Ce tome 3 est très atypique, car c’est le seul roman de l’Honorverse post-Pavillon de l’exil que l’Atalante a été en capacité de publier en un volume unique (de 542 pages), soit en gros la moitié de la plupart des livres récents de Weber. On aurait donc pu croire à un livre beaucoup plus nerveux que les autres, ce qui se révèle dans les faits majoritairement (mais pas totalement, cependant) exact. Il faut aussi signaler qu’à ce stade du meta-cycle, l’entrelacement entre les trois cycles (principal / Saganami / La couronne des esclaves) est de plus en plus étroit, ce qui fait, par exemple, que la bataille contre la force Solarienne qu’on nous faisait miroiter à la fin du tome 2 n’a pas lieu ici, mais a eu lieu dans le cycle principal. De plus, sont évoqués à plusieurs reprises des événements montrés dans les tome 2 et 3 de La couronne des esclaves. Il paraît donc de plus en plus malaisé de suivre pleinement toute la meta-intrigue en ne lisant que certains des trois cycles et pas les autres, même si ce n’est pas totalement impossible (Weber a trop d’habileté et d’intelligence pour cela). Surtout quand, comme moi, vous êtes sorti de l’ordre de lecture recommandé et vous auto-spoilez sur les événements des tomes 12-13 du cycle principal, qui se passent à la même époque que L’ombre de la liberté.
Continuer à lire « L’ombre de la liberté – David Weber »

L’œil d’Apophis – Numéro 10

Eye_of_ApophisDixième numéro de la série d’articles l’œil d’Apophis (car rien n’échappe à…) ! Je vous en rappelle le principe : il s’agit d’une courte présentation (pas une critique complète) de romans qui, pour une raison ou une autre, sont passés « sous le radar » des amateurs de SFFF, qui sont sortis il y a longtemps et ont été oubliés, qui n’ont pas été régulièrement réédités, ont été sous-estimés, mal promus par leur éditeur, ont été noyés dans une grosse vague de nouveautés, font partie de sous-genres mal-aimés et pas du tout dans l’air du temps, sont connus des lecteurs éclairés mais pas du « grand public », et j’en passe. Chaque numéro vous présente trois romans ou cycles : aujourd’hui, il s’agit de Le grand Vaisseau de Robert Reed, de Chroniques des années noires de Kim Stanley Robinson et de Phénix de Bernard Simonay.

Au passage, sachez que vous pouvez retrouver les anciens numéros de l’œil via ce tag ou bien cette page. Je vous rappelle aussi que les romans présentés ici ne sont pas automatiquement des chefs-d’oeuvre ou ceux recommandés par le site à n’importe quel amateur de SFFF (si c’est ce que vous cherchez, voyez plutôt le tag (Roman) Culte d’Apophis). Continuer à lire « L’œil d’Apophis – Numéro 10 »

Les jardins de la Lune – édition Leha – Steven Erikson

Une lecture incontournable ! 

mbotf_1_LehaLe 18 Mai, sortira en français (pour la troisième fois…), sous la bannière des éditions Leha cette fois, Les jardins de la lune, le premier tome du cycle phare de Steven Erikson (rebaptisé pour l’occasion Le livre des martyrs), une des œuvres majeures de la Fantasy sortie ces vingt dernières années, et très probablement de toute l’histoire du genre. Je ne saurais donc trop vous conseiller de vous y intéresser, et vous propose de (re)découvrir la critique que j’avais écrite il y a quelques années d’une des traductions antérieures (parue à l’époque chez Calmann-Lévy). Si cette recension reste valable sur le fond, je vous ferais cependant remarquer qu’elle ne peut pas se prononcer sur la qualité de la nouvelle traduction (signée Emmanuel Chastellière) qui est présentée par Leha comme très supérieure à celle des deux éditions françaises antérieures, offrant une expérience de lecture largement améliorée. Je ne vous proposerai de critique de la version Leha qu’à partir du tome 3, donc l’année prochaine (si le programme de l’éditeur est mené à bien, chaque tome paraîtra six mois après le précédent).

Ce livre vous intéresse, vous êtes client d’Amazon et souhaitez soutenir le blog ? Passez par un des liens suivants pour votre achat, cela ne vous coûte strictement rien de plus mais permet d’aider à financer l’infrastructure du blog (nom de domaine, thèmes payants et fonctionnalités, espace de stockage, etc) !

Acheter en version papier (édition Leha / 2018)

Acheter en version Kindle (édition Leha / 2018)

 

Black Helicopters – Caitlin R. Kiernan

95 % de bouillie incompréhensible, suivis par 5% de pur génie

black_helicopters_kiernanBlack Helicopters est une novella écrite par Caitlin R. Kiernan, et se passant dans le même univers que Agents of Dreamland (dont le personnage principal, le Signalman, fait une apparition dans le chapitre 16). Malgré le fait qu’elle soit sortie hier, ce n’est pas une totale nouveauté, mais une version allongée (de cinq chapitres) et remaniée d’un texte sorti en 2015. Ce dernier avait en effet été limité en nombre de signes, et cette réédition a été pour l’auteure l’occasion d’ajouter à la fois des scènes envisagées à l’époque et « coupées au montage » faute de place mais aussi de faire le lien avec son travail récent en plaçant cette histoire dans le même contexte qu’Agents of Dreamland. Alors je vais anticiper un peu, mais clairement, ce qui a été ajouté ne sert pas à grand-chose (les chapitres 6 et 13, par exemple, relèvent de la catastrophe industrielle), et ce qui a été « remanié » ne l’a clairement pas assez été. Le très gros problème de cette nouvelle mouture, en effet, et très probablement de l’ancienne, est qu’elle est en très grande majorité incompréhensible, et ce sur de multiples plans. Seul l’avant-dernier chapitre donne une explication (et encore, il faudra vous accrocher pour comprendre, l’ami FeydRautha, qui l’a aussi lu, vous confirmera qu’on finit facilement en PLS sous son bureau, avec 98 points de SAN en moins), qui, et c’est un comble, pose finalement presque autant de questions qu’il n’en résout.

Je dois dire que la surprise a été à la fois rude, mauvaise et complètement inattendue : c’est le quatrième texte de Kiernan que je lis et critique en quelques semaines, et jusqu’ici, mon avis à leur sujet se baladait entre « excellent » et « tout ce qu’il y a d’honnête ». Bref, je ne m’attendais guère à lire ce qui pourrait être un sérieux prétendant au trophée de Razzie Apophien 2018, s’il existait (encore).  Continuer à lire « Black Helicopters – Caitlin R. Kiernan »

Le revenant – Jamie Sawyer

Un final trépidant

lazare_3Le revenant (signalons d’ailleurs que son titre est -doublement- mieux choisi que celui de la VO, Origins, pour des raisons que vous comprendrez mieux en le lisant) est le troisième et dernier roman du cycle Lazare en guerre, par Jamie Sawyer. Toutefois, il ne marque pas la fin de l’exploration de cet univers par l’auteur, puisque ce dernier a lancé un second cycle, The eternity war (qui compte déjà un livre, le second étant attendu dans six mois), qui se déroule dans le même contexte et reprend un personnage que nous connaissons déjà. Espérons d’ailleurs que l’Atalante en assurera la traduction.

Si j’avais trouvé que le premier tome était un mélange bluffant de SF « intelligente » et de divertissement / action, j’avais en revanche été un peu déçu par son successeur, qui était « juste » un bouquin de SF militaire et n’offrait pas une réflexion aussi poussée sur des thématiques profondes. Qu’en est-il du tome 3, donc ? Eh bien il poursuit dans la veine martiale / horrifique, mais pousse le potar jusqu’à onze, pour nous offrir un final trépidant, où le rythme et la tension ne faiblissent quasiment jamais, et qui tient le lecteur en haleine jusqu’au bout. Dans l’ensemble, le cycle Lazare en guerre s’impose donc comme un des meilleurs représentants de la SF militaire sortie ces dernières années, sans atteindre toutefois les hauteurs cyclopéennes d’un David Weber ou d’un Jack Campbell.  Continuer à lire « Le revenant – Jamie Sawyer »