Quand Avatar et Aliens rencontrent Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad, on obtient un excellent roman au carrefour de la SF de divertissement et de la SF « intelligente »
Jamie Sawyer est un écrivain britannique qui, dans la vie de tous les jours, est avocat. L’artefact est le premier tome d’une trilogie de SF militaire nommée Lazare en guerre, qui comprend également une novella (Redemption). Un nouveau livre (Pariah) se passant dans le même univers est annoncé (en VO) pour septembre, apparemment le premier d’un nouveau cycle appelé The Eternity war.
Nous suivons, dans le futur, une branche récente de l’armée qui fait « piloter » par téléprésence à ses soldats des corps artificiels, optimisés pour le combat. Oui, oui, un peu comme dans Avatar. Sauf que cette fois, il ne s’agit pas du tout d’une fable écologiste, que la plupart des protagonistes sont tout à fait heureux d’être dans l’armée (on peut même dire qu’ils y sont accros, comme à une drogue, ce qui est d’ailleurs une des thématiques du livre), et que le ton, très noir, n’est pas du tout le même. Ce n’est pas seulement, comme on aurait aussi pu le penser, une allégorie des pilotes de drones, et de la déshumanisation (si j’ose dire) de la guerre, vue, dès lors, comme un jeu vidéo, où les gens tués ne sont que des abstractions sous forme de pixels. Non, ce qui est vraiment au centre de ce roman, c’est la mort, la « résurrection », la chute depuis l’état de grâce (guerrière), et surtout la psychologie (très développée) des personnages. Et comme je le disais, c’est très noir. Il y a du Apocalypse Now / Au cœur des ténèbres, là-dedans. Et pas qu’un peu. Continuer à lire « L’artefact – Jamie Sawyer »
Après avoir lu
Bon, bon, je me suis fait taguer par un
Marko Kloos est un écrivain allemand vivant désormais aux USA. Il est l’auteur d’un cycle de SF militaire, Frontlines, qui compte actuellement quatre tomes (le cinquième sort fin février). Terms of Enlistment est le premier d’entre eux. Très influencé par plusieurs grands classiques du genre, qu’ils soient écrits (Starship Troopers) ou non (il a visiblement été très marqué par plusieurs films, qu’ils soient de SF… ou non -je vais vous en reparler en détails-), il a également pu s’appuyer sur sa propre expérience dans l’armée. Si son livre n’est pas original, il est en revanche très prenant et réussi. Pour tout dire, c’est un des meilleurs livres de SF militaire que j’ai eu l’occasion de lire depuis longtemps (les David Weber mis à part, bien entendu). En même temps, ce roman est issu d’un texte écrit dans le cadre d’une des sessions du Viable Paradise, un atelier d’écriture se passant sur l’île de Martha’s Vineyard, qui était, cette année là, animé par (entre autres) John Scalzi et Elizabeth Bear, excusez du peu ! Bref, avec de telles bonnes fées se penchant sur son berceau, l’enfant Terms of Enlistment ne pouvait être que bien portant.
Mage du Chaos est le troisième et dernier livre de la trilogie « L’Âge des ténèbres », après
Len Deighton est un écrivain britannique considéré, avec Ian Fleming et John Le Carré, comme un des trois plus grands auteurs de romans d’espionnage de son époque. C’est aussi un historien militaire qui, comme nombre de ses collègues (cf
Elle est les ténèbres est le huitième tome du meta-cycle de la Compagnie Noire, et le second des Livres de la Pierre scintillante. Alors que le tome 7 avait, de façon assez surprenante, évacué la poursuite de la Fille de la Nuit et la bataille finale contre les Maîtres d’Ombres au profit de flash-backs à l’époque du siège de Dejagore, ce roman se consacre en revanche entièrement à la vengeance tant attendue de nos héros contre leurs ennemis jurés. Et en amples détails, qui plus est : Elle est les ténèbres est, à ce stade du cycle, le plus gros des romans qui le composent. C’est pourquoi les deux éditeurs français (l’Atalante et J’ai lu) l’ont coupé en deux tomes. Personnellement, je l’ai lu en édition intégrale, semi-poche, et je vous propose donc la critique de ces deux parties (de l’intégralité du roman original) en même temps.
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Blake Crouch est un écrivain américain exerçant dans les registres de la Science-fiction, de l’horreur et du thriller. Il est plus particulièrement connu pour être l’auteur de la trilogie ayant servi de base à la série télévisée Wayward Pines. Le protagoniste de Dark Matter (rien à voir avec la série ou le comic du même nom), Jason, alors qu’il fait des courses, est kidnappé par un homme masqué, qui lui pose tout un tas de questions personnelles, lui vole ses vêtements, puis lui injecte des drogues. Lorsque Jason se réveille, quelques heures plus tard, il n’est plus dans une usine désaffectée, mais dans un laboratoire, où on l’accueille comme le messie, disant que cela fait 14 mois qu’il a disparu en réalisant une expérience scientifique révolutionnaire. Tout le monde le connaît, mais lui ne connaît personne. Il s’enfuit, retourne chez lui, découvre une maison à la décoration complètement différente, vide de sa femme et de son fils. Après quelques recherches, il s’avère que Daniela ne s’est jamais mariée avec lui, et donc que leur fils Charlie n’est jamais né. A partir de là, personnage et lecteur vont se poser tout un tas de questions : est-il fou ? Est-ce une expérience, un mauvais trip, un jeu de télé-réalité à la Truman Show ? Ou la vérité est-elle bien plus extraordinaire que cela ?