Ursula Le Guin (revue façon Dark Fantasy) + Patrick « Master and Commander » O’Brian = R.J. Barker !
Le 28 août 2025 paraîtra chez Leha un roman appelé Les Vaisseaux d’os, premier tome de la Trilogie de l’enfant des marées, par l’auteur britannique R.J. Barker, écrivain dont une autre trilogie, Le Royaume blessé, avait été auparavant publiée par Bragelonne. J’ai, pour ma part, lu l’ouvrage à sa sortie anglaise, en 2019, vu qu’il cochait beaucoup de cases propres à m’intéresser : imaginez une Fantasy navale inspirée à la fois par Ursula Le Guin et Patrick O’Brian (si vous avez vu le magistral film Master & Commander avec Russel Crowe, l’histoire est tirée des romans d’O’Brian), mais vue sous un prisme Dark Fantasy et surtout où les navires ne sont pas faits en bois mais en os de dragons des mers. Alléchant, non ?
Si, du point de vue du worldbuilding, le livre de Barker est une spectaculaire réussite, en revanche si je prends en compte l’ensemble de ses composantes, il m’a manqué un petit quelque chose pour passer d’une bonne, voire très bonne impression globale à un des romans « cultes » qui ont donné son nom à ce blog. Néanmoins, si vous êtes comme moi, et regrettez que la Fantasy militaire maritime ne soit pas plus / mieux développée, et / ou que vous souhaitez voir un traitement Dark Fantasy de l’œuvre phare (en Fantasy, du moins) d’Ursula Le Guin, voilà une lecture hautement recommandable ! Ma critique détaillée de la VO est à votre disposition pour vous permettre de vous faire votre propre idée de l’ouvrage.
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On le sait, certains éditeurs sont capables de sortir la VF d’un roman en anglais avec un faible écart (quelques mois) par rapport à sa publication anglo-saxonne. C’est le cas de Bragelonne qui, le 5 mai 2021, nous proposera La fille aux éclats d’os, premier tome du cycle L’empire d’écume, et surtout traduction de The bone shard daughter d’Andrea Stewart, paru dans la langue de Shakespeare en… septembre 2020. On peut dire que ça n’a donc pas traîné, même si on a déjà vu des écarts plus faibles encore, que ce soit chez Bragelonne ou d’autres éditeurs, comme AMI par exemple.
The bone shard daughter est le nouveau roman d’Andrea Stewart, autrice sino-américaine vivant en Californie. C’est aussi le tome inaugural d’un cycle appelé The drowning empire. Il s’inscrit dans toutes les tendances de la Fantasy récente, à savoir proposer un cadre se démarquant de la pseudo-Europe médiévale qui a longtemps été cardinale dans le genre, un système de magie original et élaboré mais aussi un recyclage de tropes et d’influences… SF, tout en relevant pourtant incontestablement de la Fantasy (et de la Fantasy seule, hein, pas de Science-Fantasy ou je ne sais quoi).
R.J. Barker est un auteur britannique, dont les deux premiers tomes de la trilogie Le royaume blessé ont été traduits en France par Bragelonne au moment où je rédige ces lignes (il faudra d’ailleurs que je me décide à lire le premier, mais ceci est un autre problème). The bone ships est son tout nouveau roman, et débute un cycle différent, appelé The Tide Child (du nom du navire qui est au centre de l’intrigue). Il s’inscrit dans une récente tendance, consistant, depuis la mort d’Ursula Le Guin, à proposer des univers de Fantasy inspirés par ou ressemblant à tel ou tel point de la saga Terremer, mais généralement avec une atmosphère très différente de celle des livres de l’autrice. J’aurai d’ailleurs l’occasion, en début d’année prochaine, de vous présenter un autre roman relevant de cette tendance émergente. Mais nous en reparlerons en temps et en heure. Pour l’occasion, j’ai créé un tag,
Treizième numéro de la série d’articles l’œil d’Apophis (car rien n’échappe à…) ! Je vous en rappelle le principe : il s’agit d’une courte présentation (pas une critique complète) de romans qui, pour une raison ou une autre, sont passés « sous le radar » des amateurs de SFFF, qui sont sortis il y a longtemps et ont été oubliés, qui n’ont pas été régulièrement réédités, ont été sous-estimés, ont été noyés dans une grosse vague de nouveautés, font partie de sous-genres mal-aimés et pas du tout dans l’air du temps, sont connus des lecteurs éclairés mais pas du « grand public », pour lesquels on se dit « il faudra absolument que je le lise… un jour » alors qu’on ne le fait jamais, et j’en passe. Chaque numéro vous présente trois romans ou cycles : aujourd’hui, il s’agit de Black Man de Richard Morgan, L’essence de l’art de Iain M. Banks et du cycle Terremer d’Ursula Le Guin.
Le nom du vent est le premier roman de l’auteur américain Patrick Rothfuss, ainsi que le tome inaugural d’une trilogie, Chronique du tueur de roi (et pour une fois, on est certain qu’elle ne se transformera pas en « trilogie en cinq volumes », pour des raisons que je vais vous expliquer plus loin). Il s’agit en fait du début de l’autobiographie de Kvothe, un aventurier, magicien et musicien légendaire devenu aubergiste (si, si). Il fait son récit à un scribe surnommé Chroniqueur, sur trois jours, chacune de ces journées correspondant à un des romans de la trilogie (vous comprenez donc pourquoi il est impossible d’étendre le nombre de volumes, comme c’est devenu l’énervante habitude ces derniers temps. Par contre, nous avons déjà eu droit à un spin-off, La musique du silence). Les tomes 1 et 2 sont d’ores et déjà parus (et traduits), tandis que le troisième se fait désirer.
