Un agneau déguisé en loup
Godblind est à la fois le premier roman de la britannique Anna Stephens, ainsi que le tome inaugural d’une trilogie. C’est aussi la « grosse sortie » de l’année de Bragelonne, qui nous promet comme à chaque fois qu’il s’agit là d’une découverte extraordinaire, d’un futur classique, d’un écrivain appelé à devenir un des grands du genre, etc. Sauf qu’à part quelques exceptions notables, les livres en question se révèlent souvent sympas mais sans plus. Eh bien là, nous sommes encore un stade au-delà : voilà un ouvrage qui non seulement est plutôt bizarre sur le plan taxonomique (en gros, c’est de la High Fantasy mais avec un côté explicite, sanglant et violent très Grimdark, étiquette sous laquelle il est d’ailleurs présenté), mais qui en plus est du mille fois vu et cumule les défauts d’écriture (d’un style assez pauvre à une structure extrêmement hachée en passant par des personnages perfectibles).
Signalons qu’on va vous demander 28 euros (pour moins de 500 pages, plutôt aérées qui plus est) si vous souhaitez acquérir la version physique. Oui, moi aussi, quand je l’ai acheté, je n’ai pas compris pourquoi ce prix était aussi inhabituellement élevé. Mais il se trouve que la couverture, superbe, m’a convaincu, pour une fois, de délaisser la version électronique au profit de la physique. Faut bien se faire plaisir de temps en temps… Et donc, pourquoi un tel tarif ? Couverture rigide (mais l’illustration n’est pas imprimée sur la couverture elle-même mais plutôt sur une jaquette), impression sur la deuxième et la troisième de couv’, papier de meilleure qualité que celui utilisé d’habitude par Bragelonne sont quelques éléments de réponse. Mon avis sur la corrélation entre le prix demandé et la qualité proposée ? Relativement mitigé. C’est le prix d’un Mnemos, sauf que chez eux on a un signet intégré, l’impression directement sur la couverture (ce qui évite que la jaquette aille se balader ailleurs ou finisse par se déchirer -ça a déjà commencé pour la mienne-, sans compter qu’en 2017, une jaquette, ça fait grand genre et petits moyens), et en général du paratexte. Là, on a certes une carte, mais pas un Dramatis personæ, qui aurait pourtant vraiment été indispensable étant donné la dizaine de points de vue adoptés. Et puis, bon, celui qui n’a pas de liseuse et qui ne peut ou ne veut pas dépenser 28 euros pour un seul bouquin n’a hélas plus qu’à attendre une éventuelle version poche. Je pense qu’il aurait été plus pertinent de proposer cette version « de luxe » en tirage limité ou en POD, et en parallèle avec une autre, plus classique, à couverture souple, à 22-25 euros. Continuer à lire « Godblind – Anna Stephens »
The crimson campaign est le second tome de la Trilogie des Poudremages, dont seul le premier a été traduit en français (
The price of valour est le troisième roman du cycle The shadow campaigns, par Django Wexler, après
Ed McDonald est un auteur anglais, dont Blackwing est à la fois le premier roman et le tome d’ouverture d’un cycle appelé Raven’s Mark (les livres paraîtront à raison d’un par an). Comme nombre de sorties anglo-saxonnes récentes, il se place aux avant-postes des nouvelles formes émergentes de la Fantasy dont je vous parlais dans
Si vous suivez ce blog, vous savez que je fais partie de ces lecteurs de longue date / ces gros lecteurs qui ont depuis un moment laissé tomber la High Fantasy, ses prophéties et ses héros / héroïnes destiné(e)s à sauver le monde. Question de répétitivité de ce sous-genre, de manichéisme et de pauvreté des intrigues, de simplicité relative de la psychologie des personnages, surtout par rapport à la Dark Fantasy. Ne croyant plus à un renouvellement du genre, je me suis tourné vers des formes émergentes, plus novatrices et dynamiques, comme la Flintlock ou la Colonial Fantasy. Eh bien il faut croire que de l’autre côté de l’océan Atlantique, le Grand Esprit a entendu ma prière muette, et qu’il a missionné le dénommé David Mealing. En effet, celui-ci nous propose ce que l’on pourrait appeler une High Fantasy 2.0, ou, pour être vraiment très précis, une High Flintlock / Colonial Fantasy (oui, j’invente des sous-genres maintenant, je n’ai plus de limites, mouahaha !). Car pourquoi proposer un sauveur du monde lorsqu’on vous pouvez en proposer trois (et autant de formes de magie différentes !), pourquoi se restreindre à du médiéval-fantastique lorsque vous pouvez mélanger des tomahawks, de la sorcellerie et des canons, et enfin pourquoi modeler votre contexte et intrigue sur la Révolution française lorsque vous pouvez mélanger cette dernière avec son équivalent américain, dans un cadre qui rappelle la colonisation anglaise et française du continent et la Guerre de Sept Ans ?
L’œil brisé est le
Nicholas Eames est un auteur canadien, natif et résident de l’Ontario. Grand admirateur de Guy Gavriel Kay (mais qui ne l’est pas ?), il se déclare aussi influencé par Scott Lynch et Joe Abercrombie (un gars bien, quoi !). Kings of the wyld est son premier roman, et également le tome 1 d’un cycle appelé The Band (patience, vous allez tout comprendre), son successeur étant attendu en 2018. Ce livre aurait pu être un enième opus de Fantasy parmi tant d’autres, mais il se trouve que le gaillard a eu une idée simple mais j’ose le dire géniale : grand fan de Led Zeppelin et de Spinal Tap, il a mis sur pied son univers à partir de l’idée que les aventuriers / mercenaires étaient structurés sur le modèle des groupes de rock, et adulés de la même façon.
Brian Staveley est un auteur américain connu pour sa trilogie Chronicle of the unhewn throne, une Fantasy épique dans la veine grim & gritty, vigoureusement rythmée et riche en scènes d’envergure (si vous souhaitez la découvrir, les 7 premiers chapitres du tome 1 -en anglais- sont
L’eau dort est le neuvième et avant-dernier tome du cycle de la Compagnie Noire (il n’est estampillé tome 10-11 dans l’édition française qu’en raison de la coupure systématique en deux livres depuis le roman précédent). C’est aussi le troisième volume du sous-cycle des Livres de la Pierre scintillante. Comme à mon habitude, je vous en propose la critique complète en une seule fois.
Chris Evans est un historien militaire canadien vivant aujourd’hui à New York. Ancien cadre dans diverses maisons d’édition, il est désormais écrivain à plein temps. Avec Django Wexler (