Dans la spirale uchronique : Pharsale, 48 av. J.-C.

Je l’ai précisé à plusieurs reprises, l’Uchronie est mon deuxième genre préféré en SFFF, après la SF mais devant la Fantasy. La façon dont les choses auraient pu, voire, dans certains cas, se passer me fascine totalement (j’invite les anglophones parmi vous à lire les deux essais What If ?, qui vous démontreront que l’existence d’USA indépendants de la couronne Anglaise relève d’une série de « miracles » météorologiques totalement improbables, ce qui fait qu’en toute logique, l’Amérique du Nord aurait dû rester anglaise, en tout cas plus longtemps qu’elle ne l’a été). C’est pour cela que j’ai introduit dans une de mes séries d’articles, l’Apophis Box, un contenu appelé Graine d’Irréalité, qui est essentiellement l’amorce de l’idée d’une uchronie (bien que dans certains cas, elle puisse aussi être explorée dans une Fantasy à monde secondaire ou un univers simulé / virtuel / artificiel de SF, par exemple).

Comme son nom le suggère, ce contenu n’avait toutefois pas vocation à être développé au-delà de quelques paragraphes : je présente un événement qui aurait pu avoir de tout autres conséquences, une civilisation oubliée qui aurait pu croitre et s’étendre bien plus ou bien plus longtemps qu’elle ne l’a fait dans l’Histoire réelle, et ainsi de suite, mais je n’ai pas pour objectif d’en examiner longuement les caractéristiques ou les conséquences possibles. C’est une façon de dire qu’en Uchronie, ce sont les mêmes événements / civilisations qui sont exploités dans la très grande majorité des livres ou recueils relevant de ce genre littéraire, et qu’il y a autre chose que la survie du Reich, de la Confédération ou de l’Empire Romain jusqu’à nos jours, que des effets plus mortels de l’épidémie de Peste du quatorzième siècle ou de résultats différents de l’aventure Napoléonienne à exploiter. Charge, ensuite, à vous lecteurs, de dénicher des uchronies plus originales, ou bien aux auteur(e)s qui fréquentent ce blog de développer les pistes que je vous donne pour en faire des romans. 

Ceci étant posé, Graine d’Irréalité me pose deux contraintes : premièrement, il faut faire original (donc si j’ai envie de parler d’uchronies romaines, par exemple, ça ne cadre pas avec le concept), et deuxièmement, il faut faire court (parce que c’est le point fondamental du concept et que de toute façon, il y a deux autres types de contenus dans une Apophis Box, et que si elle devient trop grosse, elle va devenir illisible pour les aponautes). Et vu que que 1/ j’ai envie en ce moment de parler d’uchronies romaines (spécifiquement centrées sur l’Afrique, le Moyen-Orient et la péninsule Ibérique) et que 2/ il faudra développer plus longuement que les deux paragraphes (ou quasiment) de Graine d’Irréalité, il me fallait créer un nouveau concept d’article, séparé de l’Apophis Box, pour parler d’une façon satisfaisante de mes idées ou réflexions.

Ce nouveau concept s’appelle Dans la spirale uchronique : chaque article y développera une idée de version alternative de l’Histoire, en examinant le point de divergence et ses conséquences possibles à court, moyen et long terme. Je vais essayer de présenter quelque chose qui a un minimum vital de réalisme, sachant que je ne suis pas Historien, que je n’ai pas fait non plus de longues recherches pour étayer mon propos et que celui-ci n’a aucune autre vocation qu’un scénario de roman SFFF (donc pas Historique) / un contexte de Jeu de rôle. Si vous avez lu vos classiques en Uchronie, vous savez de toute façon que dans l’écrasante majorité des cas, les auteurs ne s’embarrassent ni de recherches / précisions pointues, ni, souvent, de détails concernant le point de divergence, voire de réalisme. Certaines fois, vous ne savez même rien à son propos (moment / événements produisant la divergence historique), juste ses conséquences (qui sont ce qui intéresse avant tout les écrivains concernés). Il faut aller vers des ouvrages comme les suppléments au Jeu de rôle GURPS Alternate Earths 1 & 2, des forums / chaines Youtube spécialisés ou des ouvrages d’Histoire (surtout militaire, mais pas seulement) comme ceux publiés sous la direction de Robert Cowley cités plus haut, et réunissant la crème de la crème des Historiens militaires, pour voir quelque chose de plus travaillé et / ou réaliste. Tel n’est pas vraiment ou totalement le propos ici.

Comme c’est la tradition en Uchronie, chaque article sera nommé en fonction du point de divergence, lieu et date. Aujourd’hui, il s’agit de Pharsale, 48 av. J.-C. Comme tout nouveau concept d’article sur le Culte d’Apophis, ce premier numéro est hautement expérimental, sur le fond et la forme. N’hésitez pas à vous exprimer en commentaires sur ce sujet (trop long, etc.), ne serait-ce que pour dire si l’idée vous plait ou pas. Si elle vous séduit, les prochains numéros se concentreront notamment sur un Empire romain du Sud et de l’Est dominé par Marc Antoine, sur un Empire de l’Ouest et du Sud sous la férule de Sertorius, ou sur une renaissance de l’Empire Occidental grâce à sa reprise de l’Afrique du Nord aux Vandales au cinquième siècle. Avant de passer à d’autres domaines spatio-temporels que l’Empire Romain.

Point de divergence : la bataille de Pharsale, 48 av. J.-C.

Dans notre version de l’Histoire, la bataille de Pharsale (au centre de la Grèce) est le point culminant de la guerre civile opposant deux factions romaines, les Populares (proches du peuple et réformateurs) menés par Jules César et les Optimates (nobles conservateurs) conduits par Pompée. Ce dernier dispose de 11 Légions (110 Cohortes), mais ses troupes sont inexpérimentées et ses auxiliaires recrutés au Levant se révéleront peu fiables. En face, César aligne l’équivalent de 8 Légions (80 Cohortes), des vétérans pour l’essentiel. Pompée, pensant la cavalerie de son adversaire plus faible, conçoit un plan pour la détruire, avant de s’attaquer aux archers, peltastes et autres frondeurs, puis de frapper l’infanterie par derrière. Malheureusement pour lui, César comprend, à la vue de son dispositif, ce qu’il a l’intention de faire, et repositionne ses propres troupes en conséquence, ce qui échappe à l’état-major des Optimates.

Je vous la fais courte : Pompée se prend une colossale dérouillée, se fait abandonner par Scipion et Caton, partis lever une nouvelle armée en Afrique (ils seront vaincus deux ans plus tard lors de la bataille de Thapsus), tente lui-même d’en rebâtir une en Orient, trouve porte close partout, et décide de se rendre en Égypte, où il pense recevoir un accueil plus favorable. Les égyptiens sont bien embarrassés : s’ils aident Pompée, ils risquent le courroux de César, et s’ils ne le font pas, qui sait ce qui peut se passer si le vieux général arrive à se refaire… Ils décident donc d’une solution radicale : ils le font décapiter dès qu’il pose le pied sur le rivage, éliminant toute vengeance potentielle des Optimates (trop occupés à défendre leur peau) et pensant recevoir l’approbation de Jules César. Mais ce dernier avait beau être un adversaire résolu de Pompée, c’était un des plus grands personnages de la Rome de cette époque (il a étendu la République dans des proportions importantes et s’est révélé être un chef militaire de premier plan). Son meurtre ne reste donc pas impuni : les conseillers qui l’ont recommandé sont à leur tour tués, et Rome resserre son emprise sur l’Égypte. La guerre civile prend fin trois ans plus tard lors de la très féroce bataille de Munda, quand César détruit le gros des troupes des Optimates. Le traître Titus Labienus y périra, et un des fils de Pompée, Gnæus Pompeius, sera capturé et exécuté peu après.

Voilà pour notre version de l’Histoire. Imaginons maintenant que la bataille de Pharsale tourne de façon différente : c’est « facile », il suffit que la manœuvre de cavalerie planifiée par Pompée réussisse, cette fois. Le moyen le plus simple est que les Populares ne réalisent pas ce qu’il prépare en observant le placement de ses troupes. Comme il est peu réaliste qu’un général expérimenté comme César ne se rende compte de rien, il faut que ce soit quelqu’un d’autre qui soit aux commandes, très probablement Marc Antoine. Et il se trouve que l’Histoire nous offre un moyen facile de retirer César de l’équation : il est vraisemblable qu’il ait été épileptique lors des dernières années de son existence, et une crise se déclarant juste avant que les deux armées viennent prendre position sur le champ de bataille nous offre notre point de divergence.

Dans cette uchronie, les Populares ne sauvent une partie de leurs troupes (par exemple la Legio X Equestris) et leur État-major (il est important que César et Marc Antoine survivent pour la suite des événements) que grâce à l’expérience de leurs hommes, qui opèrent une retraite en relatif bon ordre, ne permettant pas à Pompée d’anéantir ou de capturer le gros de l’armée, et lui infligeant de sévères pertes au passage. Disons qu’il s’agit plus d’une victoire à la Pyrrhus pour les Optimates qu’autre chose. César rentre à Rome, où il resserre le nœud coulant sur le Sénat et les soutiens de l’autre faction. Il transfère des troupes de partout où il le peut (il n’y a pas encore de Pannonie pour servir de vivier 😀 ), crée de nouvelles légions quand il le peut. Il expédie en urgence Marc Antoine en Égypte, car la perte du grenier à blé de Rome serait un coup fatal.

De son côté, Pompée, encore à la tête d’une force respectable, peut tenter de débarquer en Italie ou de prendre l’Égypte, mais sur les conseils de Scipion et Caton, qui, dans cette uchronie, n’ont pas eu de motif pour l’abandonner à son sort, il décide de renforcer lui aussi ses troupes en se rendant dans la province d’Afrique, où il dispose, en plus, d’alliés locaux, comme les Numides de Juba. Plutôt que de chercher une bataille décisive, il va tenter de saper la puissance des Populares petit à petit.

Africa Pompeiana

À partir de cette base nord-africaine, Pompée va coloniser ou conquérir les territoires et les peuples locaux, poussant toujours plus loin en direction de l’Égypte, s’emparant de la Lybie actuelle dans le but de disposer de lignes de ravitaillement courtes et fiables et de bases arrière. Bien sûr, il devra faire face à des tentatives d’assassinat, aux résistances des royaumes locaux, à des alliés pas toujours fiables et à une éventuelle attaque préventive de Marc Antoine. Sans parler d’un possible débarquement massif (quand on voit ce que les deux Empires romains ont pu réunir -plus de 1000 navires, 50 000 hommes- au même endroit en… 468, lors de la bataille du cap Bon -dont nous reparlerons un jour- on se dit qu’une République Romaine à son apogée aurait pu lancer une invasion encore plus vigoureuse) des forces de Populares.

Pour éviter cette dernière situation, et donc une uchronie qui ferait revenir le fleuve de l’Histoire dans son lit assez rapidement, on peut imaginer divers scénarios : d’abord, Pompée peut lancer des forces dans des opérations de diversion et de harcèlement. La Sicile, autre grenier à blé, est un candidat, mais l’Espagne est bien plus probable, notamment en termes logistiques. Ensuite, César peut mourir, assassiné par les Optimates, voire par le Sénat, de mort naturelle (une crise d’épilepsie plus sévère que les autres, par exemple), ou bien, son prestige affaibli par sa défaite à Pharsale, peut se retirer de la vie publique. Dans tous les cas, on sait comment cela finit : une nouvelle guerre civile, cette fois entre Octave et Marc Antoine. Enfin, un quelconque désastre peut frapper la République, par exemple une guerre servile, cette fois, ou une invasion barbare, soit qui se produirait plus tôt que dans notre version de l’Histoire (par exemple parce que les esclaves / Barbares sentent la louve romaine blessée), soit qui serait inédite dans cette version uchronique. L’important est qu’une bataille décisive n’ait PAS lieu, pas avant des années en tout cas, et pas menée par César. Pompée peut aussi être évacué du jeu, mort de vieillesse, assassiné, tué au combat lors d’une bataille, etc.

Dans tous les cas, au fil des années, voire des décennies, les Optimates bâtissent un véritable empire romain « bis », « africain », « du sud » ou « méridional » (comme il y aura plus tard partition entre ceux d’Orient et d’Occident) en Afrique du Nord. D’une façon ou d’une autre, Marc Antoine est neutralisé et l’Égypte conquise : il peut se faire violence et décider qu’il hait plus Octave que la faction des anciens ennemis de César, nouant avec eux une alliance qui sera honorée ou trahie, peu importe, devenant soit un lieutenant / vassal du chef des Pompéens en échange d’une certaine autonomie et du grain égyptien, ou étant assassiné et le pays étant conquis. Quoi qu’il en soit, en contrôlant le grenier à blé de la Méditerranée, plus la riche Afrique du Nord (certains Historiens pensent que c’est sa perte aux mains des Vandales qui a été un facteur décisif de la chute de l’Empire d’Occident), les Optimates disposent d’un énorme levier pour voir plus grand. Conquérir l’Espagne, la Judée, le Levant, pousser vers la Crimée (et donc un deuxième grenier à blé en Ukraine) ou, hypothèse hautement vraisemblable vu le problème constant qu’ils ont posé à Rome au cours de son histoire, aller anéantir l’Empire Parthe. Imaginez une minute un empire romain « bis » s’étendant des colonnes d’Hercule (le détroit de Gibraltar) au golfe persique…

Colonisations, émigrations, reconquêtes

La conquête n’est pas la seule option pour que les Optimates renforcent leur domaine africain. Ils peuvent lancer des missions d’exploration, publiques ou privées (comme dans la série de BD L’Expédition), puis fonder des colonies, aussi bien dans l’Afrique subsaharienne qu’au sud de l’Égypte, là où se trouvent ou se seraient trouvés dans notre version de l’Histoire l’Aksoum et / ou le Pays de Pount. Ils peuvent pousser au sud-est de la Judée vers l’Arabie, ce qui, comme nous le verrons, pourrait avoir d’énormes répercussions historiques et religieuses. Ils peuvent s’étendre vers la Crimée et l’Ukraine. Et si cet « empire romain méridional » perdure suffisamment, et surtout s’il garde le contrôle de la péninsule ibérique, il pourrait même un jour s’étendre… dans les Amériques.

Il est également possible que des romains de l’empire d’Occident, celui sous la férule de Rome à proprement parler, émigrent vers l’Africa Pompeiana : vu son conservatisme, qui pourrait, par extension, s’étendre au domaine religieux, et / ou par esprit de contradiction avec Rome, la nation des Optimates pourrait rejeter le Christianisme et rester farouchement païenne ; dès lors, certaines populations ne souhaitant pas embrasser le monothéisme pourrait décider d’y émigrer, tout comme des hérésies ou doctrines chrétiennes divergentes (l’Arianisme, par exemple) si on leur garantit qu’elles bénéficieront de la liberté de pratiquer leur religion tant qu’elles ne font pas de prosélytisme. Encore faut-il, toutefois, que le Christianisme existe (voir plus loin).

Une seconde cause, évidente, d’émigration pourrait être de fuir les invasions barbares, se produisant par exemple en Gaule ou en Italie. Alimentée par un commerce transsaharien advenu avec des siècles d’avance, brassant or, esclaves et sel, par le blé d’Égypte, d’Ukraine (on rappellera que l’Empire Historique contrôlait la Crimée) ou de Mésopotamie, la myrrhe et l’encens de Pount, les échanges avec la lointaine Chine, cimentée par un conservatisme gardant intact son esprit militaire et le mos majorum, l’Africa Pompeiana se révélerait sans aucun doute un trop gros morceau à avaler pour les Vandales ou autres barbares, et serait de toute façon en bonne partie hors d’atteinte de ceux qui n’ont pas de capacités navales.

On peut même parfaitement imaginer qu’elle soit la graine à partir de laquelle les anciennes provinces d’Europe seraient reconquises après la chute de Rome : se servant de l’Espagne comme une base d’opérations, ou montant des invasions navales, les romains d’Afrique pourraient faire passer un sale quart d’heure aux Francs et autres Wisigoths, parvenant petit à petit à reconquérir l’ancien Empire romain d’Occident, jusqu’à, des siècles plus tard, réinstaller un héritier, même seulement spirituel, de Pompée au pouvoir à Rome. Une sorte de Reconquista des siècles avant, avec des adversaires et une ampleur différents.

Conséquences religieuses

Nous l’avons vu, il est envisageable que l’Africa Pompeiana reste païenne, comme il est envisageable qu’elle devienne chrétienne ou qu’elle tolère cette foi à la condition qu’elle reste une religion, certes monothéiste, parmi d’autres, polythéistes. Après tout, les romains ont une longue tradition d’inclusion des dieux d’origine étrangère dans leur société, voire dans leur panthéon. Mais tout ceci suppose que la religion chrétienne existe, tout simplement : en admettant que la Judée soit sous le contrôle non pas de Rome mais des Optimates lors de la période où vit le Christ, qui sait quelles conséquences pourraient avoir le contrôle de cette province par une faction aussi conservatrice ? Dans Roma Aeterna, Robert Silverberg imagine justement une uchronie romaine où les trois grandes religions monothéistes sont évacuées (ou quasiment) de l’Histoire. Le même raisonnement que je viens d’appliquer au Christianisme vaut aussi pour l’Islam : il pourrait être mort-né. Ou, à mon avis bien plus intéressant, chassé par le paganisme romain d’Arabie, d’Afrique, et du Levant, incapable de faire face à la puissance militaire romaine le cimeterre à la main, il pourrait s’exporter… vers l’Est. Atteignant peut-être le Japon, ou la Chine et l’Inde, mais plus tôt ou avec bien plus de vigueur. Les conséquences d’une conversion de toute l’Asie à cette religion seraient énormes, on s’en doute.

Un autre scénario possible, et très intéressant, est que l’Africa Pompeiana se convertisse à l’Islam, tout comme dans notre Histoire, Rome a fait du Christianisme, à terme, la religion d’État. C’est un scénario qui, outre le fait qu’il existe donc un précédent, est d’autant plus attractif que le Prophète n’a pas vécu si longtemps après la chute de Rome, et que donc, une rome (avec un petit « r ») africaine sans Rome (avec un grand « R ») pourrait être attirée par une foi nouvelle et dont la vigueur n’est pas à prouver (sans compter que près de sept siècles après sa fondation, cette nation a peut-être développé ses propres populares, ses propres réformateurs). Il est même possible que la reconquête de l’Europa Barbarorum dont je parlais plus tôt soit impulsée par des motifs religieux et pas géopolitiques, militaires, financiers ou autres. Il faut avouer qu’un scénario ou des romains musulmans effectuent une libération des anciens territoires de l’Empire d’Occident et font de Rome un des hauts-lieux de l’Islam a de quoi enflammer l’imagination de tout apprenti auteur d’uchronies normalement constitué !

Conséquences géopolitiques

Il existe donc différents scénarios possibles, sur le plan géopolitique : l’Africa Pompeiana peut servir de base à la libération de Rome du joug des Populares lors de la Guerre Civile, puis redevenir une province ou un ensemble de provinces comme les autres ; elle peut disparaître, rasée comme Carthage par une contre-attaque de César, de Marc Antoine, voire trahie et absorbée par les royaumes locaux ; elle peut disparaître, plus tard, sous les coups des Vandales, par exemple. Ou bien (et c’est le cas le plus intéressant, à mon sens), elle peut coexister avec plusieurs autres empires romains, réels (ceux d’Orient et d’Occident) ou uchroniques : imaginez que Marc Antoine triomphe à Actium, par exemple avec un soutien militaire ou financier des Optimates, et arrache à Octave l’indépendance de l’Égypte : il y aurait, à terme, quatre nations romaines différentes (Antoine pourrait s’étendre, dans ce scénario, en Judée, chez les Parthes, en Syrie, ou vers le sud, vers Aksoum et Pount). On imagine dès lors l’incroyable complexité de la géopolitique entre eux, entre alliances, mésalliances, trahisons, voire aides inattendues. Les deux empires du sud et celui d’Orient pourraient se coaliser pour mettre un terme aux invasions barbares. L’Empire Antonin pourrait s’attaquer à l’Empire d’Orient, voire à l’Africa Pompeiana. Dans un grand mouvement tournant, cette dernière pourrait conquérir l’Empire Antonin, celui d’Orient, puis celui d’Occident. Des puissances étrangères (les Parthes, par exemple) pourraient tenter de jouer les uns contre les autres. L’un d’eux pourrait armer et financer une rébellion locale (ou une enclave barbare) sur le territoire d’un des autres. Plusieurs pourraient tenter de coloniser ou de conquérir un même territoire (la Bretagne, les Amériques, l’Empire Parthe, etc.) et se battre entre elles à cet endroit et nulle part ailleurs, ou coordonner leurs efforts juste le temps de supprimer les tribus ou royaumes locaux. Les possibilités sont infinies.

Projetons nous plus loin, à la manière de Silverberg : et si au moins deux de ces quatre empires, voire les quatre, atteignaient un niveau de technologie égal à celui des deux guerres mondiales, voire de l’ère nucléaire ? Imaginez des porte-avions antonins attaqués par des sous-marins des optimates dans le golfe persique, des combats de chars entre Antonins ou Optimates d’un côté et Byzantins de l’autre en Ukraine, le bombardement de l’Italie contrôlée par l’Empire Occidental par des superforteresses volantes parties de la Sicile sous contrôle des Optimates, voire même une guerre froide atomique entre quatre factions se regardant en chiens de faïence depuis… deux millénaires. Passionnant, non ?

Ah, une dernière chose : TREIZIÈME !

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35 réflexions sur “Dans la spirale uchronique : Pharsale, 48 av. J.-C.

  1. J’adore le concept et je me ferai une joie de suivre ses déclinaisons. Et non ce n’est pas trop long, ça permet d’éviter le « ta gueule c’est antique » et ses incohérences. Pour définitivement faire dérailler l’histoire quid des Mayas qui auraient considérablement développé leur connaissances maritimes pour, au grès des alizés, débarquer sur l’ouest de l’Europe/Maghreb ? Avec des chocs de cultures/religions, des possibilités d’alliances/ trahisons selon les intérêts de chacun et plein d’or pour financer les belligérants selon ce que ces derniers ont à leur offrir.

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    • Merci ! Les numéros suivants selon plus courts, probablement, rien que du fait de l’absence du long passage expliquant le concept en début d’article.
      Le scénario que tu décris a été exploré plusieurs fois, mais plutôt avec les Aztèques ou d’autres peuples précolombiens, par exemple avec le monde uchronique appelé « Ezcalli » dans GURPS Alternate Earths 1 ou par Orson Scott Card dans La rédemption de Christophe Colomb, (même si c’est plus SF que purement uchronique). Mais c’est vrai que prendre les Mayas à la place aurait plus de sens, en fait. Question de géographie, déjà, et d’effondrement de leur société les poussant éventuellement à chercher de nouvelles terres, plus hospitalières. Merci pour la suggestion, en tout cas, c’est clairement à creuser !

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      • Ou de leur faire rencontrer des explorateurs Vikings après l’an Mille, qui leur apporteraient le cheval, la métallurgie et la navigation de haute mer d’un coup, sans parler d’une immunisation aux maladies européennes endémiques (le point le plus important pour une colonisation transatlantique inversée).

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        • C’est l’idée de Binet. Mais son livre n’est pas convaincant pour une multitude de raisons. Trop peu nombreux, les Vikings s seraient noyés dans la masse des populations autochtones et auraient perdu leur culture bien avant d’atteindre la méso-amérique; c’est d’ailleurs ce qui s’est passé pour les établissements vikings dont on a retrouvé les traces au Labrador, cet échec n’étant pas dû au climat, beaucoup plus doux qu’actuellement Quant au traitement par Binet des évènements suivant l’arrivée des navigateurs espagnols en Amérique, il est grotesque

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          • C’est loin d’être le premier à développer une idée similaire : Ezcalli dans GURPS Alternate Earths (avec des Carthaginois et pas des Vikings, mais le schéma est le même), King of the wood de John Maddox Roberts, etc.

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      • le tapir n’est jamais qu’une sorte de cochon sauvage, il n’aurait pu remplacer le bœuf ou le cheval comme animal de selle ou de trait D’ailleurs les Amérindiens utilisaient le chien comme animal de bât, ne connaissant pas la roue

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  2. Et si c’était le Bouddhisme et non le christianisme qui s’était répandu dans l’empire romain.
    C’est une idée que je trouve intéressante parce que ça changerait toute les civilisation.

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    • C’est en effet un scénario possible, via la Route de la Soie. On peut aussi imaginer qu’un des empires se convertisse à l’arianisme et l’autre au Christianisme nicéen, menant aux guerres de religion en Europe avec douze siècles d’avance.

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    • Il y aurait aussi une idée intéressant qui à ma connaissance n’a pas été traitée. La Chine a toujours, mis à part une éclipse du XVIII au XX représenté une puissance équivalente à l’Europe dans son ensemble. Elle n’a jamais voulu conquérir le monde, mais elle en aurait eu la possibilité à plusieurs reprises, notamment quant, au XIIème siècle, elle s’est dotée d’une flotte qui lui aurait permis de dominer le commerce mondial et de découvrir l’Amérique; mais ce développement fut arrêté net sur ordre de l’Empereur. Et si…

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  3. « il y a autre chose que la survie du Reich, de la Confédération ou de l’Empire Romain jusqu’à nos jours, que des effets plus mortels de l’épidémie de Peste du quatorzième siècle ou de résultats différents de l’aventure Napoléonienne à exploite »
    Je suis plus que d’accord sur ce point.
    C’est ce qui fait, que bien que l’uchronie soit clairement mon genre littéraire préféré, ce n’est pas forcément celui que je lis le plus.

    En tout cas les idées que tu explores ici sont intéressantes.

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  4. J’aime bien les uchronies et il y a plein d’idées funs mais je pense pas vraiment réaliste que tout se joue sur une bataille ou des événements précis. L’histoire c’est des grandes tendances, des faits sociaux, géographique, climatique,… qui font qu’à un moment une civilisation disparait par exemple et qu’une autre prenne le dessus. Les Hitler, Napoléon, la chute de Constantinople ou autres sont plus des résultats que l’origine de quelque chose.

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    • Eh bien écoute, comme je l’ai indiqué dans l’introduction de l’article, il se trouve que j’ai lu deux livres rassemblant des hypothèses uchroniques rédigées par certains des plus grands Historiens (spécialement militaires -John Keegan, Stephen Ambrose, Alistair Horne, Victor Davis Hanson, etc.- mais pas seulement), qui prouvent sans conteste qu’au moins dans certains cas, il suffit, littéralement, que le vent souffle dans une direction au lieu d’une autre pour changer le cours de l’Histoire. Même si je pense qu’en fait, on peut combiner les tendances de fond avec l’événement ponctuel : tu remarqueras d’ailleurs que dans les développements post-point de divergence, je prends soin de mettre l’emphase sur les facteurs économiques (commerce transsaharien, blé égyptien ou sicilien, etc.) pour tenter d’établir ce que peut devenir un hypothétique empire romain « bis » en Afrique du Nord.

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  5. Bravo et merci. Les uchronies sont mon thème préféré de SF, avec les univers parallèles qui s’en rapprochent. La votre est très ingénieuse et vous évitez les écueils auxquels se heurtent beaucoup de récits dans le domaine, pat exemple la réapparition dans le nouveau continuum de personnages et d’événements de notre propre histoire, par exemple après une divergence arrivée au XIXème siècle, deux guerres mondiales au vingtième siècle, avec clones d’Hitler, Churchill.On sent bien que vous appuyez sur de solides connaissances historiques.
    vous avez également raison d’éviter les ponts-aux ânes tels que la victoire du IIIème Reich.
    Une réflexion complémentaire: les Optimates auraient peut-être eu des problèmes de recrutement pour leur armée, ne pouvant plus recruter en Italie (majoritaire dans les légions au premier siècle a. JC ni dans les réservoirs humains de Gaule, de Germanie, puis d’Europe Centrale et Balkanique.
    Vous citez Roma Aeterna; ce livre ne m’a pas convaincu: trop d’importance donnée à la Judée du premier siècle
    En revanche connaissez-vous « De peur que les ténèbres » de Sprague de Camp? Une uchronie très originale et bien documentée historiquement, le point de divergence étant la survie du royaumr ostrogothique d’Italie.
    Je vais suivre vos chroniques assidument

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    • Merci. Je connais cet ouvrage mais ne l’ai jamais lu. Mais vu que je suis très intéressé par les royaumes Goths (plus Wisigoths qu’Ostrogoths, toutefois), c’est clairement une lacune à réparer.

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  6. J’ai quelques doutes sur les conséquences géopolitiques : ni César, ni Marc-Antoine n’aurait jamais rasé Rome comme Carthage. Carthage était une ville détestée des romains qui était toujours aussi florissante après 2 défaites contre la république romaine et qu’on a fini par détruire de peur de connaître un autre Hannibal Barca. Mais Rome était considérée comme étant le fondement de la civilisation, le centre de l’univers par tous les romains, optimates comme populares.
    Voilà encore une bonne idée : un guide de l’uchronie ! ça tombe bien, c’est aussi un genre qui m’intéresse, mais je n’y connait pas grand chose. Tu conseillerais quoi comme bons livres dans ce domaine ?
    (J’ai vu ton dernier message chez Aelinel, laisse pas tomber le blog !)

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    • Je ne me souviens pas d’avoir écrit que César ou Marc Antoine raseraient la ville de Rome dans cette variation uchronique, plutôt que le second, s’il faisait sécession en Égypte, pourrait tenter de conquérir l’Empire d’Occident. Ce qui n’est tout de même pas la même chose.

      Le guide de l’Uchronie existe déjà (chez ActuSF).

      Je conseille essentiellement les romans / recueils suivants : Roma Aeterna, Le nez de Cléopâtre et La Porte des mondes de Robert Silverberg, Chroniques des années noires de Kim Stanley Robinson, Fatherland de Robert Harris, SS-GB de Len Deighton, Le maître du Haut Château de Philip K. Dick, Voyage de Stephen Baxter et, si tu lis en anglais et que tu parviens à le dénicher, King of the wood de John Maddox Roberts.

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      • « l’Africa Pompeiana peut servir de base à la libération de Rome du joug des Populares lors de la Guerre Civile, puis redevenir une province ou un ensemble de provinces comme les autres ; elle peut disparaître, rasée comme Carthage par une contre-attaque de César, de Marc Antoine ».
        J’avais mal lu cette phrase, je croyais que tu parlais de Rome au lieu de l’Africa Pompeiana.

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  7. J’avais fait une compilation d’idées d’uchronies.
    -Léonidas perd aux Termopyles
    – Alexandre ne meurt pas de la fièvre à Babylone
    – Carthage gagne les guerres puniques
    – César perd la guerre des Gaules
    – César n’est pas assassiné
    – Pilate libère Jésus et crucifie Barabas
    – Claude n’est pas assassiné
    – Saul de Tarse ne se convertit pas au christianisme
    – Julien l’Apostat n’est pas assassiné
    – Atila gagne aux Champs Catalauniques
    – Clovis ne se convertit pas au christianisme
    – Les Vikings et les Chinois colonisent massivement l’Amérique
    – Les Vikings ne se convertissent pas au christianisme
    – Richard Cœur de Lion n’est pas abattu à Chalus
    – Byzantins et Arabes s’allient pour combattre les Turcs
    – Les croisés repoussent les armées mamelouks à Saint Jean d’Acre
    – La dynastie Song met au point une aile volante dérivée du cerf volant qui équipe ses armées
    – Les Mongols envahissent l’Europe
    – Les Cathares triomphent des armées de Simon de Montfort
    – Philippe le Bel ne condamne pas les Templiers
    – L’Empire Byzantin repousse les Turcs
    – La reconquista échoue en Espagne
    – L’église déclare l’esclavage hors la loi
    – L’invincible Armada débarque en Angleterre
    – Concini n’est pas assassiné
    – Louis XIV n’abolit pas l’édit de Nantes
    – Louis XVI ne congédie pas Necker
    – Napoléon militarise le fardier Cugnot

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    • – Léonidas qui « perd » aux Thermopyles, c’est étonnant qu’aucun roman majeur n’existe sur cette hypothèse, ou, plus généralement, sur la conquête Perse de l’Europe.
      – Concernant Alexandre, il y a le roman de Javier Negrete.
      – Tout ce qui concerne Carthage et César est clairement à creuser.
      – Les vikings (et les saxons) qui colonisent l’Amérique, ça a été fait (King of the wood). Pour les chinois, je compte le traiter, et de mémoire, un des deux What if ? publiés sous la direction de Cowley (le 2, il me semble) examine en détails l’hypothèse de la découverte de l’Amérique par Zheng He.
      – Les Mongols envahissent l’Europe, c’est d’autant plus pertinent que c’est comme ça que l’Histoire aurait dû tourner.
      – L’échec de la Reconquista est à creuser aussi (ou une victoire musulmane à Poitiers).
      – L’Invincible Armada débarque en Angleterre, il me semble bien que ça a été traité dans GURPS Alternate Earths 2 (Aeolus ?).

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    • Il y a un scénario très intéressant auquel j’ai souvent pensé. En 1771, trois ministres de Louis XV (Maupeou, Terray, et le Duc d’Aiguillon) lancent un programme de réformes et de modernisation très ambitieux !qui va permettre une réelle transformation de la France. Elle comportait entre autres la quasi-suppression des Parlements,Cours de Justice composés de privilégiés, opposés à toute réforme et ayant le pouvoir de les bloquer.. Dès lors, il était impossible d’établir une fiscalité plus juste et d’imposer les ordres privilégiés. Ils avaient le soutien du Roi. Malheureusement celui-ci décède trois ans après, laissant le pouvoir au pire successeur possible, Louis XVI, nullement préparé à des fonctions auxquelles il n’aurait pas accéder sans les predeces de son père et de son frère, d’un caractère faible,et d’une intelligence très moyenne (certains historiens essaient aujourd’hui d’en donner une meilleure image pour des raisons idéologiques)
      Il rappelle les Parlements et se laisse convaincre d’entreprendre la calamiteuse guerre d’Amérique,’qui ruine les finances déjà mal en point
      Ne pouvant procéder à une vraie réforme fiscale en raison de l’opposition des Parlements (il aurait pu passer outre avec la procédure dite du Lit de Justice, mais il n’avait pas le caractère nécessaire et la situation des esprits en rendait l’utilisation périlleuse) il accepta le conseil de convoquer les États Généraux dans les pires conditions possibles.. Par la suite, on peut dire qu’il n’y a pas une erreur qu’il n’aie pas faite,’mais ce n’est plus le sujet.
      On imagine en effet que Louis XV a survécu une dizaine d’années, et que la politique de ses ministres a pu se poursuivre..Les Parlements sont supprimés et remplacés par des Cours d’Appel à compétences purement judiciaires composés de fonctionnaires nommés et rémunérées par la couronne et non d’officiers propriétaires de leur charge.
      La plupart des impôts, impopulaires et injustes, sont remplacés par un impôt sur le revenu universel payables par les ordres privilégiés. La plupart des autres privilèges de la noblesse sont remis en cause, par exemple l’exclusivité d’accès aux grades d’officiers dans l’armée. De même, l’accès des roturiers à la noblesse est facilité, comme c’est le cas en Angleterre. Ces réformes satisfont l’ensemble du Tiers État, et sont acceptées sans enthousiasme par le clergé.
      Mais la plus grande partie de la noblesse ne les accepte pas. C’est une nouvelle Fronde, avec la participation d’une partie de l’armée,qui se laisse entraîner par ses officiers. Mais les régiments étrangers, notamment les Suisses, restent fidèles au Roi. Celui-ci fait appel aux milices provinciales créés par Louis XIV en 1688 qui avaient joué un rôle non négligeable dans la victoire de Denain. Elles enregistrent de nombreux engagements volontaires.. Les Frondeurs sont écrasés à Valmy(…)
      Le Roi décide alors de procéder à des réformes plus profondes.
      Il déclare que « voyant qu’il ne pouvoit plus s’appuyer sur les gentilhommes qui lui avoient fait défautw et que le bon peuple avait été son meilleur soutien, il lui plaisait désormais de créer une chambre des bonnes villes et habitants des campagnes qu’il consulteroit sur telle et telle décision qu’il lui plairoit  »
      La démocratie et le parlementarisme sont en marche.
      Parallèlement, le Roi a refusé d’intervenir aux côtés des insurgés américains et bien au contraire a envoyé ceux des Frondeurs les moins coupables combattre sous le commandement du marquis de La Fayette aux côtés des forces anglaises, cette participation ayant été conditionnée à la restitution de nos possessions du Canada et des Indes.
      Les USA resteront dans les limbes de l’histoire.
      Le dix neuvième siècle s’annonce sous les meilleures auspices pour la nouvelle alliance franco-anglaise. Pour mieux sceller cet accord, l’Angleterre accorde la plénitude des droits aux catholiques y compris irlandais, et la France autorise à nouveau le culte protestant.

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  8. Très très intéressant et extrêmement érudit en plus….
    Les propositions d’uchronies antiques sont très pertinentes.
    Et le roman, j’en suis resté aux 4 premiers chapitres ?

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  9. Ping : Bilan mensuel de l’ombre #47 – juin 2022 | OmbreBones

  10. Ping : Apophis Box – Juillet 2022 | Le culte d'Apophis

  11. Ping : L’Expédition – Richard Marazano et Marcelo Frusin (3 tomes) – Constellations

  12. Comme pour la séparation des États-Unis du Royaume-uni, il a fallu aussi une série de circonstances hautement improbables pour qu’il y ait de la vie sur terre, et pourtant ça a eu lieu.
    Maintenant, que cette conjonction se retrouve ailleurs doit être difficile, et ailleurs à notre époque, difficilement envisageable. Mais…

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