Un roman qui porte (hélas…) bien son nom !
Le 16 mars 2022 sortira dans la collection Nouveaux millénaires, chez J’ai Lu, le roman (assez court, à peine 256 pages) Loin de la lumière des cieux, signé Tade Thompson, l’auteur, entre autres, des excellentes novellas du cycle Molly Southbourne (clic et clic), publié, lui, par le Bélial’. Ayant beaucoup apprécié ces dernières, c’est évidemment avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai lu Far from the light of heaven, la version originale de cette nouvelle sortie, quand elle est parue en novembre dernier. Tade Thompson qui fait de la SF spatiale, il y avait de quoi être séduit, pas vrai ? Inutile, donc, de dire que je suis tombé de très, très haut. L’auteur a voulu se lancer dans de la science-fiction classique en envoyant balader ses codes, et a voulu la mêler à un mystère en chambre close sans en maîtriser du tout les fondamentaux. Pire que ça, il a cru faire original alors que ce qu’il pensait être une déclinaison inédite et extrême de ce dernier domaine avait été faite en encore plus radical et en bien mieux avant lui, par Fritz Leiber, notamment. Et cerise sur le gâteau, si j’ose dire, à ce ratage sur les fondamentaux s’est ajouté un message idéologique plus que balourd. Bref, on est ici très loin de la qualité, de l’intelligence et de la subtilité manifestées par Thompson dans ses autres livres. Si vous souhaitez en savoir plus, ma critique complète de la VO est à votre disposition.
D’habitude, ce type de rappel de sortie en français est fait pour vous informer qu’un excellent bouquin que j’ai lu en VO est sur le point de paraître dans la langue de Molière, et donc de vous dire que vous ne perdrez ni votre temps, ni votre argent en en faisant l’acquisition. Vu le respect que j’avais jusqu’ici pour l’œuvre de Mr Thompson, il m’est donc pénible de dire que cette fois ci, nous sommes sur le cas inverse : il s’agit d’un achat clairement dispensable, et vous risquez bien plus d’être cruellement déçu(e) qu’autre chose. Après, les goûts et les couleurs… Mais bon, le camarade Feydrautha étant sur la même longueur d’onde que votre serviteur, je pense qu’on peut dire qu’il s’agit plus de défauts structurels que d’une simple question d’affinité personnelle. Mais pour nuancer, terminer sur une note d’espoir, et éviter la PLS à monsieur Eliroff, directeur de collection de Nouveaux Millénaires, souvenons-nous des mots éternels de Gilles Dumay : « Quand Feydrautha et Apophis détestent, on peut être sûrs que le grand public va adorer ! ».
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Du grand Dumay ! :))
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Comme toujours 😉
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Argh, cela ne donne vraiment pas envie : moi qui l’attendais avec une certaine impatience, je suis refroidi.
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Disons que même si tu décides de le lire, au moins tu n’auras pas d’attentes disproportionnées. Tu pourras même, pourquoi pas, être agréablement surpris.
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Tu as raison : restons mesuré. Je vais donc sans doute tenter ma chance.
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Toujours bon à rappeler 😉
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« Quand Feydrautha et Apophis détestent, on peut être sûrs que le grand public va adorer ! ».
Quand je regarde tes chroniques des livres que j’ai lu, je me sens bien plus proche de toi que des chroniqueurs sur Youtube ou Instagram dont les coups de coeur se transforment en naufrage/traversée du désert chez moi. Comme c’est le cas en ce moment avec une vieille saga de fantasy que j’ai failli abandonner au tome 1 et dont je me demande tous les soirs pourquoi je continue à la lire (Sinon l’espoir fou et irréaliste que les défauts vont se corriger au fil des tomes et l’auto persuasion visant à me dire que c’est pas si mauvais que ça…)
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Merci ! (à bien y réfléchir, il me semble plutôt que Gilles avait dit ça dans l’autre sens -quand ils adorent, le grand public déteste-, mais bon, ça marche dans les deux sens 😀 ).
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Les critiques négatives ont aussi plus que leur utilité. Lorsque c’est argumenté, pas de honte à dire que c’est mauvais. Dans une vie, on est limité par le nombre d’ouvrages lus donc ne perdons pas notre temps avec des choses que l’on n’aime pas. Et un petit clin d’oeil à Cynthia qui se bat avec son cycle de Fantasy (lequel d’ailleurs ?) . Pour ma part, si je n’accroche pas au premier tiers à minima, je passe au suivant.
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Dans le cas précis de ce roman, à vrai dire j’ai espéré un twist ou que le niveau décolle (ou plutôt soit en phase avec ce que fait l’auteur d’habitude), parce que j’avais du mal à croire que Thompson, jusqu’ici si brillant, puisse sortir quelque chose d’aussi ressassé, poussif, maladroit et insipide. Franchement, si l’auteur de Far from the light of heaven avait été un parfait inconnu, je ne l’aurais probablement jamais fini.
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J’ai découvert un auteur que je ne connaissais pas. Quand je regarde noosfere, je vois une trilogie sur Rosewater mais pas de critique sur ce site ni sur le tien d’ailleurs 🙂 On va aller creuser cela sur le web.
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Non, j’avoue que Rosewater ne me tentait guère.
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Là au moins, c’est clair 😉 J’ai lu quelques avis sur Babelio, je passe mon tour pour Rosewater…
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Le grand public existe – t – il encore en imaginaire ? Ça fait un petit moment que j’ai un doute. Il y a eu gentrification du lectorat. Et pour moi c’est un gros problème ( encore plus en tant qu’éditeur).
L’impression qu’à force de courir après le public de la blanche, on a totalement perdu de vue le public populaire.
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Nous sommes bien d’accord, mais dans ce cas précis, cette formule évoquait plus l’ensemble des lecteurs plus ou moins réguliers de SF que le « grand public » pris dans sa totalité. Même si j’avoue que la formulation (la mienne y compris) peut éventuellement prêter à confusion.
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Je tenterai si l’occasion se présente mais ce n’est clairement plus une priorité depuis vos deux avis et surtout pas un achat en vue.
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Merci pour ta confiance 🙂
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