Un prix Hugo de pacotille dont la lecture a tout du calvaire
Le 3 mars 2021, sortira (si Covid le veut) Un souvenir nommé empire, première partie d’un diptyque signé « Arkady Martine », en réalité AnnaLinden Weller (un jour, il faudra m’expliquer quel est, en 2021, l’intérêt de ce genre de manœuvre, mais passons…). Couronné par le prestigieux prix Hugo (édition 2020), auréolé des louanges d’Ann Leckie (d’ailleurs inspiratrice de l’autrice), comparé à l’œuvre de cette dernière, de John Le Carré et même à celle de Iain M. Banks, et objet d’une hype considérable générée par ses éditeurs, aussi bien anglo-saxons que français (le camarade Eliroff a distribué massivement des épreuves non corrigées de l’ouvrage, accompagnées de plusieurs autres livres et goodies, à toute la blogosphère -sauf votre serviteur, évidemment-), sur le papier ce roman a tout du chef-d’œuvre incontournable. Sauf que pour l’avoir lu à sa sortie anglo-saxonne, le tableau que moi je vais vous en brosser est nettement moins flatteur. Un point est tout à fait juste, par contre : cela ressemble effectivement à du Ann Leckie, dans sa capacité à remplacer sans problème n’importe quel somnifère et à concourir dans la catégorie du prix Hugo le plus immérité de l’histoire de cette récompense (alors que de 2015 à 2019 inclus, la barre avait été bien redressée à ce niveau).
Bref, les goûts et les couleurs mis à part, je vous déconseille vraiment d’investir de l’argent dans une lecture qui a, pour moi, relevé du calvaire et d’une faiblesse littéraire manifeste. Après, vous êtes grand(e)s, et vous ferez ce que vous voulez, je ne prétends certainement pas que mon avis soit à suivre comme les tables de la Loi et universel, chacun sa sensibilité et ses attentes ou sa tolérance à l’incompétence rédactionnelle et éditoriale. Celles et ceux d’entre vous qui veulent en savoir plus pourront se référer à ma critique de la VO (qui est d’ailleurs une des plus drôles, dans son genre, jamais parues sur ce blog : les anciens de l’Apophisme vous le confirmeront, je ne suis jamais plus inspiré que quand j’ai détesté une lecture).
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Comme quoi, même les prix les plus prestigieux peuvent parfois faire preuve d’errance dans leurs choix…
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C’est un avis largement partagé dans le fandom et l’édition pour un certain nombre de Hugo / Locus / Nebula attribués ces dernières années. Concernant le Hugo, on a eu une bonne période récemment (Liu Cixin / 3x N.K. Jemisin / Mary Robinette Kowal), mais avec celui-là, on repart dans les délires de l’époque Redshirts / La justice de l’Ancillaire. Espérons que le Hugo 2021 récompense à nouveau un livre de SFFF digne de ce nom.
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Au moins c’est clair !
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Après, Blackwolf l’avait aussi lu en VO et il avait été nettement plus positif. De toute façon, vu la quantité de SP distribués, ce ne sont pas les avis sur ce bouquin qui vont manquer dans les semaines à venir. Chacun pourra se faire son idée.
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Aïe… Me voilà prévenue !
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Oui, le nœud du problème est peut-être là. Si les attentes sont moins grandes, le plaisir pris à la lecture sera peut-être plus élevé, même si j’ai des doutes sur la question.
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Moi qui avais craqué pour la couverture, je suis bien refroidi, même si ta chronique à la mode Martine m’a aussi beaucoup amusée 🤣
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C’était le but 😉
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Et bien, je vais économiser quelques pièces. Quand mon Apophis a un avis aussi tranché, je le suis les yeux fermés. 😉
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Merci pour ta confiance !
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Ah ouais xD
Bon bah ça c’est fait. Merci pour l’avertissement, je passe mon chemin 😅
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Hé bien, ça tire à boulets rouges. J’ai pas souvenir d’avoir vu un dépeçage aussi net ici. C’est bien dommage, l’idée de dialogues internes identitaires traître avec soi même me brossent dans le sens du poil et la base de l’intrigue donne envie; mais la critique descend tout de suite ses chances du livre de se faire entammer à la place d’un autre dans la montagne qui me sert de backlog.
Ça m’a donné envie d’aller renifler ce que je n’ai pas encore lu chez Le Carré, par contre; et je notte le tître de Tom Clancy dans la liste. Merci!
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Oh il y a eu pire comme dépeçages, ici ou dans les colonnes de Bifrost.
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Je viens de lire la critique de la VO et j’avoue avoir bien rigoler. Alors au vue de cette même critique cela sera sans moi car si c’est approuvé par Leckie en ce qui me concerne c’est à FUIR. Et pourtant moi aussi je me suis taper les 3, l’idée y était mais alors l’écriture…. Et puis elle m’as dégoûté du thé.
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Oui, en lisant la VO j’ai essayé de partir sans préjugés, mais j’avoue qu’après autant d’expériences de lecture malheureuses avec Leckie ou ses émules, tout ce qui est estampillé « ressemble à / est approuvé par Ann Leckie » me fait aussi fuir, désormais 😀
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Ping : Un souvenir nommé Empire de Arkady Martine – Au pays des cave trolls
Eh ben j’ai eu le courage de lire le second tome, Une désolation nommée paix, en me disant que ça allait peut être enfin décoller. Bilan mitigé de ce point de vue… Et aux emprunts à Banks et Leckie, on peut ajouter une entité extraterrestre que reconnaîtront les lecteurs de Dans les profondeurs du temps d’A. Tchaikovsky (sorti en VO deux ans avant Martine se désole en paix)
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Eh bien respect, parce que vu à quel point le tome 1 était poussif et insipide, du courage, il a effectivement dû t’en falloir 🙂
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Un des personnages principaux (Huit Antidote) et un personnage secondaire (Essaim) ne sont pas si mal, mais, dans l’ensemble, les motivations des personnages et de leurs actions sont soit incompréhensibles, soit mal amenées, soit insuffisamment développées. Réduit au format d’une novella, chacun de ces deux volumes aurait été très bon, et les lecteurs auraient sans doute demandé à l’auteur de revenir dans l’univers qu’elle a créé. Là, au bout de deux tomes et plus de 1 100 pages, on n’est pas beaucoup plus avancé qu’après la page 80 du premier volume… Je n’ai pas vu de mention d’un tome 3 (on croise les doigts…) alors que rien n’est réglé de manière satisfaisante à la fin du tome 2…
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Ping : Teixcalaan : Un souvenir nommé Empire d’Arkady Martine – Les Blablas de Tachan