Blood Tally – Brian McClellan

Une fin jouissive

blood_tallyBlood Tally est la deuxième novella d’Urban Fantasy écrite par Brian McClellan qui s’inscrit dans le cycle Valkyrie Collections. Contrairement aux autres livres de l’auteur, publiés dans le circuit traditionnel, les romans courts de cette série sont, eux, auto-édités et financés par crowdfunding (les personnes ayant participé à ce dernier étant d’ailleurs remerciées dans la dernière vingtaine de pages de l’ouvrage).

Petit rappel des fondamentaux pour celles et ceux qui n’auraient pas lu ma critique du tome précédent, Uncanny Collateral : il s’agit de notre bonne vieille Terre, de nos jours, mais où le surnaturel existe. Le protagoniste, Alek, bosse pour (ou plutôt : est littéralement esclave de) la société Valkyrie Collections, qui, dans la région de Cleveland (Ohio), collecte tous les « impayés » en rapport avec l’occulte : âmes promises mais non données, grimoires magiques empruntés mais pas rendus à la bibliothèque, etc. Notre héros est 1/8e troll (ce qui lui donne quelques capacités bien sympathiques) et porte au doigt un anneau, mon précieux, contenant une djinn, Maggie, qui lui confère d’autres pouvoirs tout aussi utiles dans son métier (même si, comme le diraient mes jeunes cousines, dans leur prose qui fleure bon le langage SMS / Twitter, « D FOI C UN PEU ABUSAY LAWL »). Dans la novella précédente, il bossait pour le compte de la Mort et des Seigneurs de l’Enfer (dont une certaine Lucy-fer-). Tandis qu’ici, il va avoir affaire à un autre pan de l’aristocratie des Autres (les créatures surnaturelles non-humaines), à savoir les Seigneurs Vampires.

J’ai à nouveau passé un excellent moment avec ce (pas si) petit bouquin, moins ambitieux ou novateur que les autres œuvres de l’auteur mais qui fait partie d’un univers vraiment extrêmement sympathique. On sent que McClellan prend beaucoup de plaisir à écrire ces novellae, et son enthousiasme est communicatif. Je l’aurais placé un poil en-dessous d’Uncanny Collateral sans le combat final que j’ai a-do-ré. Une très bonne lecture, donc (bien meilleure que la plupart de mes lectures Bifrost du mois, à l’exception de La piste des cendres), et j’ai vraiment hâte de lire le troisième tome, surtout vu la fin et le fait qu’Alek y gagne de nouveaux compagnons d’armes.

Intrigue *

* Mother and child divided, Porcupine Tree (Steven Wilson est Dieu et Gavin Harrison est son prophète -vous remarquerez au passage que cela fonctionne dans les deux sens-).

L’action se passe un peu moins de deux mois après les événements du livre précédent. Alek est mis sur une nouvelle affaire qui, dés le début, le met très mal à l’aise : il doit, pour le compte du vampire Boris Novak, retrouver un de ses thralls (serviteur, disons) qui s’est enfui. Dans cet univers, en effet, vous pouvez signer un contrat avec un suceur de sang (remarquez, dans le nôtre aussi, sauf qu’il ne s’appelle pas un vampire mais un patron), qui stipule qu’en échange de vingt ans de servitude, il fera de vous un vampire, vous conférant donc l’immortalité. Sauf que le jeune Michael est parti, et que ça fiche le très antipathique Boris en pétard. Et si Alek n’aime pas cette mission, c’est que lui-même est quelque part l’équivalent, pour sa patronne Ada, d’un esclave (sauf que lui n’a pas choisi de servir, contrairement aux thralls).

Et son malaise ne va faire que grandir quand Ada va lui révéler qu’un autre client veut qu’il joue double jeu avec Boris pour le compte d’un des seigneurs Vampires, Lord Ruthven. Trahir un client pour le compte d’un autre, c’est du jamais-vu chez Valkyrie, et là aussi, ça crée de gros problèmes de conscience à Alek.

Va alors s’ensuivre une enquête rocambolesque, mêlant vampires (dont un certain Vladdie ^^), thralls, un dhampir (être mi-humain, mi-vampire), le chanteur Sting, une sorcière sexy et un chat ailé et parlant (et gourmet adepte de thon albacore) qui est bien plus que ce qu’il semble être de prime abord. Jusqu’à un final qui a laissé pantois votre serviteur, et lui a fait décerner le label « egyptian gods approved » à ce court roman !

Ressenti et analyse *

* Cat scratch fever, Ted Nugent, 1977.

Précision préliminaire, vu que l’auteur fait référence à des événements ou personnages du tome 1, il est préférable de l’avoir lu avant, même s’il n’est pas totalement impossible de lire Blood Tally de façon indépendante (McClellan fait un très efficace résumé des fondamentaux de son univers dès le début du texte).

On continue à découvrir les particularités de cet univers, ici essentiellement tout ce qui tourne autour des vampires (et un peu autour des sorcières et des dieux « morts »), leur organisation sociale, leurs forces et faiblesses, etc. À ce sujet, la ressemblance avec The craft sequence de Max Gladstone s’accentue, sur le plan spécifique de l’importance des contrats dans l’acquisition d’un pouvoir arcane. Sur un plan plus personnel, cette novella me permet de relancer mon cycle de lectures vampiriques recommandables (c’est-à-dire tout ce qui n’est ni cette bouse fumante de Twilight, ni les vrais classiques ultra-connus signés Stoker, Poppy Z. Brite, Anne Rice, etc), dont les plus anciens adeptes de l’Apophisme se souviennent sans doute (les nouveaux convertis à ce Culte pourront retrouver les ouvrages concernés sous ce tag). Pour clore ce sujet, on découvre qu’OtherOps n’est pas la seule organisation dans son genre, mais qu’elle a des organisations « sœurs » sur toute la planète. Un peu comme chez Charles Stross ou Caitlin R. Kiernan (-pub subliminale- dont vous pourrez bientôt découvrir l’excellent Les agents de Dreamland dans la collection Une heure-lumière -pub subliminale-).

Notez que vu que parmi les puissances majeures au sein des Autres, l’auteur en cite trois (dont une avec une très probable faute d’orthographe : Lao au lieu de Loa), dont deux qui ont fait l’objet des deux premières novellae, on peut sans grand risque parier que le troisième court roman de ce cycle tournera autour du Vaudou et des Loa. Même si une ambiance égyptienne n’est pas tout à fait à exclure (et ce serait carrément génial !

Notez également qu’on en apprend aussi plus sur les origines d’Alek ainsi que sur la nature exacte de sa relation avec Ada (et sur le physique de cette dernière, qui, finalement, sur ce plan là au moins, ne me rappelle plus Hetty Lange dans NCIS : LA), confirmant que ce mystère formera un probable fil rouge dans les futures novellae.

Sinon, rien à dire, c’est toujours fort agréablement écrit, bien rythmé, plein d’humour, mais en parallèle il y a aussi quatre combats qui ne sont pas dégueulasses du tout (surtout le dernier). Les nouveaux personnages sont très sympathiques, et certaines nouvelles relations augurent de tomes 3+ encore plus intéressants que les deux premiers. On pourra pinailler en disant que tout ce qui se déroule dans ce tome est extrêmement prévisible, mais ce n’est pas parce que vous arpentez des chemins connus que la balade n’en est pas agréable pour autant. Et puis surtout, je vais encore y revenir, mais il y a ce combat final, et sa conclusion qui est absolument joui-ssi-ve. Surtout pour les adorateurs des dieux égyptiens  😉 Bref, en un mot comme en cent, vivement le prochain !

Niveau d’anglais : aucune difficulté.

Probabilité de traduction : peu probable, même si les novellae sont en train de devenir à la mode dans l’édition française comme elles le sont chez les anglo-saxons (merci UHL, merci Olivier Girard !).

Pour aller plus loin *

* Desert Rose, Sting, 1999.

Si vous souhaitez avoir un deuxième avis sur ce court roman, je vous conseille la lecture des critiques suivantes : celle de Lianne,

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4 réflexions sur “Blood Tally – Brian McClellan

  1. ta critique du tome 1 me faisait déjà saliver. Désormais, en adoratrice d’un Dieu égyptien, je sais que je peux pas y couper.
    Parfois, même si l’intrigue est prévisible, si le reste est plus que satisfaisant, je ne demande pas mieux que de passer un bon moment.

    Aimé par 1 personne

  2. Ping : Valkyrie Collections, book 2: Blood Tally de Brian McClellan – De livres en livres

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