Sur un sujet de cauchemar (mais hélas bien réel), Ken Liu nous offre une merveille d’intelligence et de justesse
Si vous êtes un passionné de SF, il est plus que probable que vous ayez au minimum entendu parler de (sinon déjà lu) Ken Liu. Tout juste quadragénaire, venu à l’âge de 11 ans en Amérique depuis sa Chine natale, cet homme bourré de talent (il a travaillé comme programmeur informatique, avocat spécialisé en droit fiscal, avant de combiner ces deux domaines en devenant médiateur dans des litiges en lien avec la technologie, tout ça en maintenant son activité parallèle d’écrivain et de traducteur de livres chinois) est le boy wonder de la SFFF des années 2010 : il est titulaire du prix Locus 2016 (catégorie : premier roman) pour The Grace of Kings, d’un Hugo pour une de ses nouvelles (Mono no aware), sa traduction (chinois vers anglais) du Problème à trois corps de Liu Cixin est le premier roman traduit à avoir gagné le Hugo, et surtout, il est la seule personne a avoir rédigé un texte (de quelque longueur que ce soit : nouvelle, novella, roman) qui a gagné à la fois le Hugo, le Nebula et le World Fantasy Award, excusez du peu !
La novella dont je vais vous parler a également été nominée pour le Hugo. C’est une histoire de voyage dans le temps mettant en jeu l’Unité 731 de l’Armée Impériale Japonaise. Tout le monde n’étant pas féru d’histoire militaire, je vais commencer par vous parler (longuement) de cette organisation, spécialisée dans la guerre biologique durant la Seconde Guerre Mondiale. Continuer à lire « L’homme qui mit fin à l’histoire – Ken Liu »
Saison de gloire est une réédition du roman La jeune fille et les clones de David Brin, dont le nouveau titre est beaucoup plus conforme à celui de la VO (Glory Season). Paru en 1993 (1997 pour la VF), ce livre, s’il n’est pas le plus connu de son auteur (il est largement éclipsé, en terme de notoriété, par le cycle de l’élévation), est en revanche un des plus réussis. Il parvient, en effet, à réaliser une alliance très rare : celle de l’aventure et du sense of wonder propre à la SF de divertissement avec la profondeur des thématiques et de leur exploitation propre à la SF (pour reprendre l’expression de Vandana Singh) « signifiante ». C’est aussi un planet opera, un roman initiatique et une histoire de Science-fiction à dominante biologique d’une très grande qualité (il fait d’ailleurs partie de mon « cycle » de lectures SF orientées biologie). Pourtant, il reste affligé de certains défauts, dont certains assez agaçants, qui font que personnellement, je ne le classifierais pas dans mes romans « cultes ». C’est « juste » un excellent roman, pas un chef-d’oeuvre.
Vandana Singh est une auteure indienne, née à Delhi mais vivant (et enseignant -elle a un doctorat en physique théorique, sa spécialité étant celle des particules-) à Boston, USA. Elle écrit des textes relevant des littératures de l’imaginaire en général, SF, Fantasy ou Fantastique, principalement en anglais mais aussi parfois en Hindi. Elle a publié des textes à destination des enfants (deux romans parus à ce jour), ainsi que des essais (l’un d’eux se trouve dans ce recueil), des nouvelles (une vingtaine, dont dix sont présentes dans Infinités) et un roman court SF, Distances.