Apophis Box – Mai / Juin 2021

apophis_box_1L’Apophis Box est une série d’articles… n’ayant pas de concept. Enfin presque. Bâtie sur le modèle des « box » cadeau, vous y trouverez à chaque fois trois contenus / sujets en rapport avec la SFFF, qui peuvent être identiques ou différents entre eux, et qui peuvent être identiques ou différents de ceux abordés dans la box du mois précédent. Pas de règle, pas de contraintes, mais l’envie de créer du plaisir, voire un peu d’excitation, à l’idée de découvrir le contenu de la nouvelle Box. Celle-ci est dévoilée au mitan du mois. Le but étant aussi de me permettre de publier des contenus trop brefs pour faire l’objet d’un des types d’articles habituellement proposés sur ce blog ou dérogeant à sa ligne éditoriale standard, et bien sûr de pouvoir réagir à une actualité, à un débat, sans être contraint par un concept rigide.

Vous pouvez retrouver les Apophis Box précédentes via ce tag.

Une blogueuse : Lutin

Le principe de la rubrique « Une blogueuse / un blogueur » de l’Apophis Box est de vous parler d’un(e) de mes collègues de la blogosphère dont j’estime que, par rapport à la qualité de son travail, sa singularité ou tout autre facteur, il ou elle n’est pas assez connu(e) ou reconnu(e). Il se trouve qu’une blogueuse particulièrement chère à mon cœur (parce qu’elle est un des plus anciens et sans conteste le plus fidèle soutien de l’Apophisme, et parce que j’ai beaucoup de respect et d’amitié pour elle) ne correspond que trop bien à cette définition : Lutin, du blog Albédo. Certes, le Lutin a été moins présent, depuis un an et demi, environ, parmi nous, pour raisons professionnelles, familiales ou autres. Néanmoins, si son blog est très apprécié par les autres blogueurs (à tel point que le Lutin a eu la confiance de certains d’entre eux pour reprendre des challenges de lecture -notamment estivaux- connus), il est, à mon avis, sous-fréquenté par rapport à la qualité de ce qu’il propose, et injustement ignoré (notamment en matière de SP…) par certains éditeurs.

Car outre la qualité du fond des critiques que Lutin propose, elles sont aussi caractérisées par un style enjoué et virtuose, ce qui donne une expérience de lecture assez unique, à mon sens, dans la blogosphère. De plus, on trouve sur Albédo une grande variété de chroniques, de romans, bien sûr, aussi bien en VF qu’en VO (ce qui n’est finalement pas si courant : rares sont ceux d’entre nous qui lisent dans la langue de Molière ET dans la langue de Shakespeare), aussi bien nouveaux qu’anciens (y compris des romans Star Trek qu’elle est quasiment la seule à chroniquer actuellement, à ma connaissance, même s’il n’est pas du domaine de l’impossible que je me lance là-dedans un jour moi aussi, vu mon intérêt considérable pour cet univers) mais aussi de jeux (de suppléments de jeu de rôle, notamment), d’essais en lien avec la SFFF, et j’en passe. Sans compter des nouvelles régulières de ses chères abeilles (car le Lutin est apicultrice).

Bref, si vous ne connaissez pas ce blog, je vous encourage vivement à aller y faire un petit tour, faute de quoi je serai obligé de faire appel à mon homonyme l’astéroïde Apophis histoire d’éradiquer toute vie sur cette misérable planète, remplaçant ainsi l’Humanité par le Petit Peuple, dont les Lutins sont des membres éminents. Vous ferez ainsi la connaissance d’une des blogueuses, peut-être même de LA blogueuse la plus sympathique, gentille et humaine du milieu.

Un peu de copinage – Bifrost 103

Le 8 juillet, paraîtra le 103e numéro de Bifrost, dont le dossier est consacré à Sylvie Denis, insistant particulièrement sur son apport à la SF en tant qu’éditrice et passerelle permettant de faire franchir à la Science-Fiction anglo-saxonne l’Atlantique et surtout la Manche (elle a découvert ou popularisé en France des auteurs comme Greg Egan, Iain Banks, Ian McDonald, Eric Brown, etc), mais parlant aussi, évidemment, de ses activités de traductrice et d’autrice. Votre serviteur (et néanmoins dieu) signe, dans ledit dossier, l’analyse (très mitigée) de son roman Haute-école, ainsi que deux recensions dans le cahier critique, celles des excellents Célestopol 1922 d’Emmanuel Chastellière et Demain et le jour d’après de Tom Sweterlitsch (chroniques que vous retrouverez sur ce blog dès juillet 2022). Cahier critique d’ailleurs très riche de nouveautés de grande envergure, comme (liste non-exhaustive) Les tambours du dieu noir, Les maîtres enlumineurs ou un avis sur les derniers Une heure-lumière en date.

Pas moins de cinq nouvelles accompagnent cette 103e livraison : la première et la plus longue (24 pages) est logiquement l’œuvre de Sylvie Denis, s’intitule Contaminations, navigue entre SF d’anticipation, Climate Fiction et Biopunk, a une atmosphère plaisante et est de fort bonne qualité (j’avoue avoir été bien plus convaincu par la SF de l’autrice que par sa Fantasy). La seconde, 57 raisons qui expliquent les suicides de la carrière d’ardoise, est cette fois signée Sam J. Miller, et, si elle est très classique sur le fond, elle est revanche à la fois inhabituelle et assez bluffante sur la forme, puisque celle-ci est constituée de 57 paragraphes (les 57 raisons du titre du texte) commençant tous par « Parce que ». Surprenant et franchement réussi ! Je n’en dirai en revanche pas autant du texte suivant, signé Olivier Caruso, Chacal, au style qui ne m’a, personnellement, guère charmé, à la fin abrupte et surtout au propos qui n’impressionnera que celui qui n’aura pas lu (l’autrement plus convaincant) Summerland d’Hannu Rajaniemi (dont la rumeur dans la rue dit que les droits ont été achetés, sans préciser par qui et pourquoi il n’est pas déjà sorti depuis longtemps). Suit une nouvelle de Peter Watts, Test d’écho, un auteur toujours aussi bluffant et qui, lui, assure une fin tout simplement vertigineuse à son texte, sans conteste le joyau de ce numéro. On finit par Le palais du désert, court conte (4 rectos et demi) signé par le trop rare Thomas Day (alias Gilles Dumay, pour les deux du fond qui roupillent), qui, sans être mauvais ou désagréable, ne mène (de mon point de vue) pas à grand-chose.

Après une trilogie (100 – 101 – 102) exceptionnelle, ce Bifrost 103 revient vers des domaines moins olympiens mais n’en reste pas moins très recommandable (tout copinage mis à part). On soulignera sa superbe couverture, dans des associations de couleurs (jaune-vert et rouge) qui, pourtant, ne me séduisent pas d’habitude.

Un crève-cœur – Star Eater, par Kerstin Hall

Il y a deux ans, je vous ai fait découvrir The border keeper, novella de très grande qualité écrite par une autrice sud-africaine, Kerstin Hall, une jeune femme d’une grande gentillesse qui, parce que nous avons un peu sympathisé et que j’ai eu des mots favorables envers son premier livre, a eu l’amabilité de me citer dans les remerciements du second, cette fois un roman pleine taille, Star Eater. Il m’est donc extrêmement pénible de devoir avouer que j’ai trouvé que ce dernier n’était malheureusement pas à la hauteur du potentiel entrevu chez l’autrice à la lecture de The border keeper (ce qui ne m’empêchera pas de lire la suite de ce dernier, qui sort en fin d’année. Je juge un texte donné, pas l’ensemble de l’œuvre d’un écrivain. On connaît d’autres grands auteurs qui ont publié, au milieu de chefs-d’œuvre, des romans beaucoup plus faibles ou dispensables, les goûts et les couleurs mis à part).

La politique de ce blog n’a jamais été de ménager les auteurs (même ceux avec qui j’ai sympathisé) et certainement pas de cacher aux aponautes les faiblesses que je trouve à un roman. Néanmoins, pour être tout à fait sincère, je suis absolument incapable d’écrire la critique qui devrait pourtant l’être sur Star Eater, par pure empathie et respect pour Kerstin Hall. J’ai donc pris le parti de simplement vous dire que je ne vous recommande pas ce roman (mais plutôt, si vous lisez l’anglais, The border keeper), qu’en tout cas il n’est pas du niveau de ladite novella, mais que cela ne m’empêchera pas de relire l’autrice. Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire la chronique de l’ami FeydRautha, dont je partage en très grande partie l’analyse et les conclusions.

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25 réflexions sur “Apophis Box – Mai / Juin 2021

  1. OUIIII une box, ça faisait longtemps ! (bon tout est relatif, je sais)

    Je partage totalement ton opinion sur l’amie Lutin que je prends toujours beaucoup de plaisir à lire et qui est d’une gentillesse sans commune mesure ! (en plus, elle fait du bon miel, autre grande qualité pour la gourmande que je suis.)
    Quant au Bifrost, j’ai hâte de le voir arriver dans ma boîte aux lettres !
    Et j’ai lu la chronique d’Orion sur le texte dont tu parles, Star Eater, ça ne donne pas vraiment envie alors que les bases posées étaient très prometteuses… Je trouve ça très droit de ta part de conserver ton absolue impartialité divine et ce malgré les sympathies que tu peux avoir envers l’auteurice concerné/e. C’est quelque chose que j’admire beaucoup chez toi.

    En bref, c’est toujours un plaisir de te lire !

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  2. Oui mon lutin! Il faut la connaitre et la faire connaitre 🙂
    C’est une personne exceptionnelle à plus d’un titre, une apicultrice hors pair, une maitre de jeu fantastique et quelqu’un avec qui j’adore papoter 🙂
    Vivement le Bifrost, le sommaire a l’air alléchant.

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  3. Bonjour Apophis,
    Lutin a effectivement un blog très sympa et j’y puise depuis quelques temps des idées de lecture. Le Bifrost 103 sera mon second Bifrost en tant qu’abonné et je me réjouis d’avance de sa lecture. Merci pour cette box, un excellent concept !

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  4. Bon quand je reviens en France je m’abonne a Bifrost. Tu sais vendre du rêve alors que je ne suis pas du tout SF
    Et je vais mettre lutin dans mes navigation régulière (je ne connaissais pas mais pour ma défense j’étais en train de bavasser avec les 2 du fonds qui ne savaient pas qui étaient Thomas Day)
    Tu m’as vraiment fait rire dans la box en mettant plein de blaguounette que j’ai adoré! 😉

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  5. J’aime bien le concept de la box.
    Ca fait longtemps que je me dis qu’il faut que je me mette à la lecture de Bifrost… j’ai honte de ne pas encore l’avoir fait.
    Pour revenir sur une discussion que nous avions eu sur un autre article, Leha a annoncé récemment qu’elle allait éditer en France John Gwynne. En voilà une bonne nouvelle !

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  6. Ah, sacré Lutin, lectrice, blogueuse, maîtresse de jeu, prêtresse de Bahamut et d’Apophis (?!) et fournisseuse officielle de miel de l’Imaginaire 😉
    Sinon, comme toi, pas fan a priori des couleurs choisies pour cet couv’ de Bifrost mais le résultat est plaisant. A voir le contenu…

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  7. Que dire Mon cher Amipophis! Je suis très émue de tes mots. Mon amitié t’est acquise depuis bien longtemps, car un courant fantastique passe entre nosu et je partage tant tes vues sur la littérature SFFF entre autre.
    Merci!
    Normalement, je me suis organisée pour être bien plus disponible dès ce mois de juillet.

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  8. Je ne vais pas être originale, mais Lutin est à l’origine d’un de mes blogs favoris. Ses articles sont bien construits, ses avis tranchés et certains articles hyper intéressants (notamment celui sur la SF et la religion). Bravo à elle !
    Intéressant ce Bifrost sur Sylvie Denis, je ne la connais que par le biais d’un roman de fantasy (Haute-école) pour l’instant, ça peut donc être l’occasion de découvrir davantage son travail.

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