Une très belle nouvelle signée Kij Johnson
C’est désormais une tradition, pour la troisième année consécutive le Belial’ renouvelle, en ce mois de septembre, son opération consistant à offrir un hors-série de la collection Une heure-lumière (UHL) pour l’achat de deux livres en faisant partie au format papier (le but étant de soutenir les libraires -qui en ont encore plus besoin que d’habitude cette année, vu le manque à gagner entraîné par le confinement-). Et comme d’habitude, l’ouvrage se compose d’un mot d’Olivier Girard, d’une interview (ici celle -très intéressante- des traductrices et traducteurs de la collection), d’une nouvelle (cette fois signée Kij Johnson, l’autrice des très bons Un pont sur la brume, La quête onirique de Vellitt Boe et Magie des renards) et du catalogue d’UHL, plus un petit aperçu des choses à venir (à commencer par une nouvelle traduction de La Chose de John W. Campbell). La couverture (superbe) étant signée par Aurélien Police, tandis que le dessin (très réussi) qui ouvre la nouvelle est, lui, l’oeuvre de Nicolas Fructus.
Retour à N’dau *
* A horse with no name, America, 1972.
Cette (longue) nouvelle signée Kij Johnson date de 2000. Les fondamentaux de son univers sont très similaires à ceux de La marche du Levant récemment sorti chez AMI, à une importante nuance près : l’action se déroule sur une planète extrasolaire, Ping, et pas sur Terre (dont la végétation, qui cohabite avec celle d’origine indigène, est mentionnée à plusieurs reprises). Mais sinon, c’est la même chose : la rotation de ce monde est si lente qu’il faut se déplacer pour éviter d’être gelé par la glace ou grillé par la chaleur mortelle, et les humains y sont revenus à un stade technologique primitif (couteaux et arcs). Notez toutefois que l’inspiration tire plus vers la Mongolie, voire les Amérindiens, qu’autre chose, que les clans sont plus petits, et qu’il n’y a ni ville (même pas mobile, comme l’Odessa de Leafar Izen) ni nation (juste des foires temporaires et un point de rendez-vous fixe).
L’histoire est narrée par Katia, dresseuse de chiens et soigneuse de chevaux de la famille Winden, alors que celle-ci reçoit la visite d’un autre groupe de nomades, des gens au physique, aux vêtements, aux concepts (empereur, cité) et à la langue étranges, qui vont faire basculer le destin de la jeune femme et de son clan.
Notez que l’ambiance de cette nouvelle est beaucoup plus rude, cruelle, que celle des trois autres textes de Johnson que j’ai eu l’occasion de lire, même si dans les derniers paragraphes, on retrouve la thématique du changement et la morale de toute beauté qui nous ramène tout droit à Un pont sur la brume. Je dois d’ailleurs dire que ce sont lesdits ultimes paragraphes qui m’ont vraiment fait adhérer à ce texte, que je trouvais jusque là bien fait mais somme toute relativement mineur. On appréciera aussi le nombre et l’intérêt des thématiques abordées, comme la catharsis, la reconstruction, le fait d’aller de l’avant quand tout s’écroule (de la vie d’une personne au mode de vie d’une civilisation), l’adaptation, l’amnésie salvatrice, le pardon ou encore la rédemption.
En conclusion, je dirais que si ce texte est moins flamboyant que ceux des hors-série des deux années précédentes, il ne leur est, pour autant, absolument pas inférieur, et mérite que vous fassiez le nécessaire pour vous procurer la cuvée 2020. Et d’ailleurs, si vous ne savez pas quels UHL choisir…
Une heure-lumière sur Le culte d’Apophis
Vous trouverez ci-dessous un récapitulatif de tous les Une heure-lumière chroniqués sur ce blog (ou, pour deux d’entre eux, critiqués par votre serviteur dans Bifrost, mais pas encore sortis d’embargo sur le Culte) :
Un pont sur la brume – Kij Johnson
L’homme qui mit fin à l’histoire – Ken Liu
24 vues du Mont Fuji, par Hokusai – Roger Zelazny
Le sultan des nuages – Geoffrey A. Landis
La ballade de Black Tom – Victor Lavalle
Retour sur Titan – Stephen Baxter
Les attracteurs de Rose Street – Lucius Shepard
Les meurtres de Molly Southbourne – Tade Thompson
Le fini des mers – Gardner Dozois
L’enfance attribuée – David Marusek
La survie de Molly Southbourne – Tade Thompson
Les agents de Dreamland – Caitlin R. Kiernan
Vigilance – Robert Jackson Bennett
Pour aller plus loin
Si vous souhaitez avoir un deuxième avis sur cet ouvrage, je vous conseille la lecture des critiques suivantes : celle de Célindanaé sur Au pays des Cave Trolls, celle de C’est pour ma culture, de Lutin, de Vert, d’Aelinel, d’Ombre Bones, du Nocher des livres,
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« une heure lumière » est vraiment une belle collection, pas une seule déception dans ceux que j’ai acheté. En plus le Bélial me les envoie directement au fin fond de ma forêt Laurentienne je vais ce pas me commander deux autres volumes.
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Oui, la qualité du livre moyen de la collection est en effet très élevée.
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J’ai hâte de recevoir mon colis vu ce que tu dis de cette nouvelle ! Colis avec plusieurs titres que tu as pu recommander, d’ailleurs 🙂
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Argh, et si du coup tu n’aimes pas…
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Je change de culte. #lamenace
Blague à part vu la qualité des uhl je doute d’être déçue 🙂
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Je suis d’accord il y a beaucoup de qualité dans cette collection et des découvertes exceptionnelles comme le Ken Liu ou le Robert Jackson Bennett. Après selon le ressenti des uns ou des autres il y a des titres qui feront moins mouche !
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« A Horse with no name » ! Mon père me l’a mise quasiment tous les jours de mon enfance, et je ne m’étais jamais demandé son nom !
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Voilà un homme qui a bon goût en matière de musique 😉
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Je l’ai reçu la semaine dernière. Je devrais le lire en octobre. Tout comme toi, c’est une tradition aussi d’attendre début septembre pour passer commande au Belial. Du coup, j’ai pris Le fini des mers que tu recommandais.
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J’espère que tu vas aimer Le fini des mers, parce que pour moi, c’est LE titre le plus sous-évalué parmi les UHL.
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Je te dirai cela le mois prochain
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Ping : « UHL HS 2020 » : Une vraie vie de chien – C'est pour ma culture
Ping : Hors-série Une heure lumière 2020 – Au pays des cave trolls
j’attends mon colis pour le découvrir
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Je fais une prière à moi-même pour qu’il arrive aujourd’hui 😀
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LOL! 🙂
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