Autrefois les ténèbres – R. Scott Bakker

Everest littéraire

autrefois_les_ténèbresR(ichard) Scott Bakker est un auteur canadien de Fantasy, qui avait initialement envisagé de publier une trilogie appelée The second apocalypse. Cependant, il avait tellement de personnages, de thèmes et d’événements à développer qu’il a décidé de faire de chacun des trois tomes son propre sous-cycle. Le premier a donc donné une trilogie traduite en français sous le nom Le prince du néant, dont Autrefois les ténèbres, dont je vais vous parler aujourd’hui, est le premier tome. Le second roman du projet initial devait lui aussi être transformé en trilogie, mais son troisième tome était si gros qu’il a été coupé en deux volumes, ce qui fait donc un total de quatre livres. Ce second sous-cycle (The Aspect-Emperor) n’a, lui, pas été traduit en français du tout (apparemment, si les deux premiers tomes sont bons, ce n’est pas du tout le cas des deux autres). Le troisième et dernier sous-cycle reste à écrire au moment où je rédige ces lignes.

Dans chaque genre des littératures de l’imaginaire, il y a des œuvres hors-normes, du fait de leur richesse (thématique ou celle de leur univers), de leur complexité, de leur degré d’exigence ; la SF a (par exemple) ses Anatèm, ses Diaspora, ses Trop semblable à l’éclair ; la Fantasy, elle, a son Livre des martyrs, ses Instrumentalités de la nuit et… le (sous-)cycle dont je vais vous parler aujourd’hui. Car clairement, au niveau univers, personnages, sous-intrigues et degré d’exigence, la trilogie de R. Scott Bakker joue dans la même division qu’Erikson et Cook. Autrefois les ténèbres va donc se mériter, nécessiter une lecture attentive et sur le laps de temps le plus court possible, mais vous pouvez me croire, grande sera la récompense, tant on tient là un roman véritablement exceptionnel sur de nombreux plans, à commencer par des protagonistes extrêmement soignés et une écriture de toute beauté.

Univers

L’action se passe dans un monde imaginaire, sur le continent d’Eärwa. Deux millénaires avant le début de l’action, lors de la Première Apocalypse, une entité appelée le Non-Dieu a failli détruire la race humaine, mais a pu être stoppée, au prix cependant de la destruction quasi-totale des royaumes du Nord, livrés aux Srancs (une race non-humaine) ou à la ruine. Les nations du Sud, connues sous le nom des Trois Mers, sont divisées en une multitude de royaumes, dont les plus puissants sont l’Empire Nansur (un vestige d’un autre Empire plus ancien et plus vaste) et la Haute-Ainon, entre États civilisés et des barbares comme les Scylvendis, entre croyants Inrithis et païens, entre profanes et sorciers (qui se nomment les Rares parce qu’ils sont… eh bien rares). Sachant que les Inrithis ont déjà lancé deux Guerres Saintes contre les Scolasticats, les différentes factions de sorciers.

Trois Scolasticats se singularisent des autres : les Flèches Écarlates ont la plus grande puissance économique et militaire, et dirigent, de fait, la Haute-Ainon, le roi-régent (drôle de titre, au passage…) n’étant qu’une marionnette et une figure de proue ; les Cishaurims sont les mages des Fanims, les païens qui tiennent la cité sainte de Shimeh, très loin au sud, et ont un pouvoir redoutable, celui d’avoir une sorcellerie invisible pour les autres Rares (remarquez toutefois qu’ils ne sont pas un Scolasticat au sens strict, puisqu’ils ne vivent ni à l’écart du peuple ni de la Foi des Fanims) ; enfin, le Mandat a la double particularité d’être le seul à maîtriser la Gnose, la sorcellerie perdue et toute-puissante du Nord, et de chercher sans relâche des preuves de l’activité de la Consulte, la cabale qui oeuvre pour le retour du Non-Dieu, préparant ainsi une Seconde Apocalypse. Le problème étant que la dernière preuve formelle d’activité de ladite Consulte date de… trois siècles, ce qui fait donc que le Mandat, s’il est respecté pour sa redoutable magie, est en revanche raillé pour son obsession stérile. Mais l’est-elle vraiment ? Il y a un point qui m’a fasciné dans le Mandat, le fait que les souvenirs de leur fondateur vivent littéralement en eux et qu’ils puissent les revivre dans leurs rêves, s’assurant ainsi que l’importance de leur mission (faire en sorte qu’il n’y ait pas de Seconde Apocalypse) ne diminuera en aucun cas avec le temps (mais au prix d’une déconnexion de plus en plus grande des individus entre passé / présent et rêve / réalité).

Nous en reparlerons dans la partie Intrigue, mais le squelette de cet univers est bâti sur la géopolitique et l’Histoire de la Première Croisade, bien que les termes « croisade » et « croisé » ne soient jamais écrits. On parle plutôt de « Guerre Sainte », et même à une occasion de Jihad (on remarquera aussi une mention furtive mais très significative des tapis de prière des Inrithis). Ainsi, s’il est tentant de voir dans les Inrithis une allégorie des chrétiens, et si de nombreux éléments du livre viennent à l’appui de cette analyse, les choses sont sans doute plus complexes, puisque des éléments musulmans viennent se greffer par-dessus ; de même, Shimeh (évidente allégorie de Jérusalem) est tenue par un peuple dont le dirigeant est un Padirajah, visible fusion entre un Padishah (titre monarchique perse) et un Rajah (titre de noblesse désignant le souverain dans le sous-continent Indien). Au passage, vous remarquerez que les croisades sont un élément important aussi bien chez Glen Cook que chez Steven Erikson.

Attention toutefois, le surnaturel est beaucoup plus présent que dans Les Instrumentalités de la nuit, et de façon plus générale, et même s’il y a des parallèles à faire avec notre propre monde, celui bâti par R. Scott Bakker possède aussi sa propre richesse intrinsèque, dont d’innombrables peuples, cultures, nations, factions, religions, groupes de sorciers, et j’en passe, ainsi qu’une riche Histoire, s’étendant sur des millénaires. J’en profite d’ailleurs pour vous parler de l’important paratexte, comprenant des cartes, un schéma, un glossaire et surtout un Dramatis Personæ, qui est loin d’être du luxe vu le nombre élevé de personnages (je précise toutefois que ces derniers sont suffisamment marquants pour vous permettre de suivre sans y avoir recours, un peu comme dans Le seigneur des anneaux, par exemple).

J’ai adoré la richesse et la complexité de cet univers : s’il y a bien quelque chose que je déteste en Fantasy, ce sont les univers basiques pour lesquels l’autrice ou l’auteur ne s’est vraiment pas foulé, se contentant de reprendre un vague archétype Historique ou littéraire sans plus de travail. Ici, c’est tout le contraire, et je dois dire que j’apprécie vraiment énormément les contextes fictifs dotés d’une multitude de factions, cultures, Fois (voire schismes à l’intérieur d’une même religion : à cet égard, l’univers du mythique Jeu de rôle Hârn est tout aussi fascinant) et autres guildes. Et là, j’en ai carrément eu pour mon argent. Et encore, quand on connaît l’histoire éditoriale de l’ensemble du cycle The second apocalypse, on comprend qu’avec ce seul tome 1 de la première trilogie, l’auteur, et nous par extension, n’avons fait qu’égratigner la surface, et qu’il nous reste des strates et des strates et des strates de cet univers fabuleux à découvrir.

Intrigue et personnages, genres

Nous suivons plusieurs personnages principaux et d’autres pas si secondaires que cela (mais consciencieusement ignorés par la quatrième de couverture, surtout les féminins…), dont les destins vont se retrouver liés les uns aux autres et qui sont tous entraînés dans la Guerre Sainte lancée par le nouveau Shriah (l’équivalent du Pape) : il y a d’abord Kellhus, mystérieux moine venu du Nord dont je ne dirai rien pour ne pas divulgâcher mais qui quelque part, a les facultés d’observation d’une Bene Gesserit (et sa Voix, avec un grand « V ») et les facultés de raisonnement d’un Mentat croisé avec un Psychostatisticien de la Fondation (si, si !) ; il y a ensuite Drusas Achamian, sorcier et espion du Mandat, qui va avoir bien des soucis avec ses anciens disciples ; il y a aussi Cnaiür, barbare des steppes qui est beaucoup plus qu’un simple ersatz de Khal Drogo ou du Conan de cette scène ; ceux-là sont cités sur la quatrième, ce qui n’est pas le cas d’Esmenet, catin vieillissante dont Achamian est amoureux, de Proyas, noble qui va faire dérailler les plans de l’empereur Nansur ou encore de Conphas, le neveu de ce dernier et chef militaire de génie (et qui a un gros quelque chose de l’Aetius de l’Histoire réelle). La narration adopte le point de vue de tous ces personnages, plus ceux de quelques autres (Xérius, Serwë, etc).

Je vais rester discret sur l’intrigue, mais sachez qu’elle est modelée sur la Première Croisade, le Nansurium correspondant à Byzance, la Guerre Sainte Vulgaire à la Croisade Populaire (et ses exactions… en terre chrétienne), le tout croisé avec une intrigue BEAUCOUP plus surnaturelle centrée autour du retour d’un ancien ennemi et de ses serviteurs mais aussi d’un descendant de celui qui l’a jadis vaincu. Classique, certes, en Fantasy, mais ici très, très bien fait. Sachez aussi qu’en plus d’être une incontestable Dark Fantasy (et l’auteur n’y va vraiment pas avec le dos de la cuillère, parfois, dans une veine fortement réminiscente d’Erikson), ce cycle est peut-être surtout une Fantasy politique d’élite, ce qui est logique vu le nombre élevé de factions impliquées dans le Guerre Sainte. Il est d’ailleurs fascinant de voir la façon dont chacune ou dont chaque protagoniste veut détourner ladite « croisade » de son but premier pour remplir ses propres objectifs : reconquérir des territoires perdus, accomplir une vengeance personnelle ou bien qui concerne un Scolasticat tout entier, etc. Sachez enfin que l’auteur brasse de nombreux thèmes introspectifs et philosophiques, ce qui fait que si la forme est passionnante et épique, le fond ne l’est certainement pas moins, surtout pour tout ce qui tourne autour de Kellhus, le maître du Logos.

Un des immenses points forts de ce roman, en plus de son univers, de son intrigue, de sa géopolitique fouillée et du style de l’auteur, est le soin qui a été apporté aux personnages, qui sont remarquablement vivants, hautement attachants, pour certains totalement fascinants, et invariablement profonds et complexes, y compris ceux comme Esmenet ou Cnaiür, qui, sous une plume moins affûtée, auraient pu sombrer dans des stéréotypes sans âme. Je pense sincèrement qu’on a ici affaire à certains des personnages les plus marquants croisés en Fantasy, et j’ai positivement hâte de voir la suite de leur odyssée dans le tome suivant !

Style, degré d’exigence de la lecture

Je vais tout d’abord attirer votre attention sur le style absolument phénoménal de l’auteur : c’est extrêmement bien écrit, et remarquablement traduit, qui plus est. Avec une économie admirable de vocabulaire de m’as-tu-lu, aussi bien chez l’auteur que chez son traducteur, Bakker cisèle des phrases tellement évocatrices et délectables que j’ai fait quelque chose qui ne m’arrive quasiment jamais : j’ai relu une deuxième fois certaines phrases juste après les avoir achevées. Non pas parce que je ne les avais pas comprises, mais pour admirer leur musique, la façon parfaite dont l’auteur avait agencé des mots simples et compréhensibles par tous pour créer une impression puissante dans l’esprit de son lecteur. Autant dire que les adeptes de l’esbroufe stylistique qui pullulent dans l’école d’écriture française (mais pas que) auraient beaucoup à apprendre d’un tel maître dans l’art d’agencer les mots, sans parler de celui de créer des mondes et des personnages fabuleux !

Si je devais comparer avec Erikson, je dirais que le début nous projette dans le même tourbillon de références à des lieux / peuples / événements Historiques / magies dont il faut accepter, en tant que lecteur, que nous n’aurons sans doute les armes nécessaires pour mieux l’appréhender que bien plus tard dans le récit, voire dans le cycle (c’est à dire dans un autre roman que celui que nous en sommes en train de lire), même si à mon humble avis, on entre dans le cycle de Bakker plus vite et « facilement » (même si le terme est à prendre avec des pincettes) que dans celui d’Erikson. Sachez aussi que le prologue m’a aussi paru beaucoup plus lourd et indigeste que le reste du livre, et qu’il ne doit donc absolument pas vous décourager de poursuivre votre lecture  😉

En tout cas, comme pour tout livre de SFFF exigeant, je vous conseille vraiment de lire Autrefois les ténèbres dans le laps de temps le plus court possible (une semaine maximum, dans l’idéal), car si vous commencez à lire 20 pages par ci et 15 par là sur des semaines, voire des mois, vous allez avoir beaucoup de mal à resituer événements ou personnages. En en faisant une lecture « ramassée », vous vous faciliterez beaucoup la vie.

Quelques petits bémols tout de même

Autrefois les ténèbres est clairement un roman exceptionnel, mais il n’est pourtant pas dépourvu de défauts, qui, s’ils sont mineurs par rapport à ses immenses qualités, existent tout de même bel et bien : je ne reviens pas sur le prologue, plus lourd que le reste, mais je parlerai de quelques dialogues emphatiques (surtout concernant Cnaiür, dont on voit mal comment il peut s’exprimer avec le langage ampoulé des nobles Nansurs ou des princes Inrithis en général), même si on n’atteint certainement pas le degré de lourdeur qu’on retrouve dans des romans comme Le chant mortel du soleil ou, bien pire (si, si), l’absolument imbuvable Sandremonde. On notera aussi que parfois (et j’insiste beaucoup sur cette nuance), la transmission d’informations au lecteur est un peu maladroite (nous avons droit à un infâme « Comme tu le sais… ») Mais le point qui m’a le plus fait grincer des dents est la disparité entre un worldbuilding d’élite et un magicbuilding quasiment aux abonnés absents, alors que la sorcellerie a un rôle aussi central que la religion ou la politique dans l’intrigue. J’espère vraiment que les autres tomes vous nous en dévoiler beaucoup plus à ce niveau, faute de quoi ce n’est pas encore cette fois que Steven Erikson va perdre, sur le Culte d’Apophis, sa couronne d’auteur du cycle de Fantasy le plus extraordinaire de tous les temps.

Il y a toutefois, sur le plan du Magicbuilding, quelques points remarquables : d’abord le fait qu’on nous fasse saisir, bien plus que dans d’autres œuvres de Fantasy, le gouffre qui existe entre un profane et un Rare (un sorcier), capable de l’anéantir d’un simple geste négligent : comment établir une relation normale avec un pareil homme ? Bakker crée cependant aussi des chorae, des reliques du Nord antique qui non seulement immunisent leur porteur contre toute sorcellerie, mais plus encore, qui permettent de réduire en cendres tout mage d’un simple contact, ce qui rééquilibrerait la balance si elles n’étaient aussi rares (mais empêchent tout de même les Scolasticats de régner sur les Trois Mers). Dès lors, d’étranges alliances doivent se nouer, la religion s’alliant avec certains Scolasticats pour lutter contre d’autres guildes de sorciers !

Bref, tout compte fait, Autrefois les ténèbres est une immense réussite, un livre de Fantasy certes exigeant mais sans aucun doute un des sommets de ce que ce genre littéraire a à proposer. Si vous arrivez à vous en procurer un exemplaire (car « évidemment » -l’édition française…-, il n’est plus réédité depuis longtemps !) ou, pourquoi pas, si vous lisez l’anglais, n’hésitez surtout pas, vous ne perdrez ni votre temps, ni votre argent avec cet excellent roman.

Pour aller plus loin

Si vous souhaitez avoir un deuxième avis sur ce livre, je vous conseille la lecture des critiques suivantes : celle de Boudicca sur le Bibliocosme, celle de Bifrost, d’Elbakin,

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34 réflexions sur “Autrefois les ténèbres – R. Scott Bakker

  1. Pas frustré du tout!
    « Excellent bouquin, mais difficile à trouver et cycle pas entièrement traduit »
    Non, non, pas frustré du tout!!!

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    • Depuis le temps que je martèle que la seule façon de se libérer des contraintes de prix, de disponibilité et de volonté (ou pas) de traduire une oeuvre donnée imposées par l’édition française est de lire en VO, vous allez finir par me croire 😀
      Pour ma part, j’ai les tomes 1-3 en français (dont le tome 3 surpayé d’occasion), et j’ai la ferme intention de continuer en VO au moins jusqu’au tome 5. Après, on verra.

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  2. Ah ce que je vois, tu l’as bien apprécié jusqu’à même le mettre roman culte. Pour ma part, je trouve le second supérieur au premier surtout en terme d’action. Le troisième est le plus philosophique des trois, il n’offre pas une réel conclusion mais ce n’est que mon avis. Une autre question, tu vas mettre une critique de La maison des chaines et Les marées de minuit sur le blog ou pas? Autre question, (ouais j’adore les questions) Brandon Sanderson et principalement Les archives de Roshar, tu les as lu ou pas?

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    • Normal que le troisième n’offre pas de réelle conclusion, après tout ce n’est que la fin du premier tome d’une trilogie qui a été découpé en trois volumes pour former une sous-trilogie, si j’ose dire.

      La critique des tomes 4+ du livre des Martyrs n’arrivera pas sur le blog cette année, non. J’ai beaucoup trop de pain sur la planche du côté de mes lectures pour Bifrost pour me lancer dans des livres de 1000-1200 pages actuellement. Ou alors ça signifierait que le blog ne serait plus alimenté qu’à raison d’environ trois critiques et deux articles par mois, ce qui est hors de question. En plus, vu qu’il y a énormément de nouveautés en VO intéressantes qui vont débarquer à partir de juillet puis sans discontinuer jusqu’à au moins Janvier 2021 (décalage de sorties dû au Covid oblige, alors que d’habitude, janvier est le mois le plus calme de l’année en terme de nouveautés), ce cycle n’est clairement pas ma priorité. Donc à part la sortie d’embargo de la critique des Souvenirs de la glace que j’avais écrite pour Bifrost en 2019, il n’y aura plus aucune critique du Livre des martyrs avant au moins 2022, minimum. A ce moment là, je me débrouillerai pour synchroniser les lectures des tomes 4+ avec des mois de sorties d’embargo de critiques Bifrost, histoire d’assurer un flux minimum d’articles sur le Culte.

      Pas lu les Archives de Roshar, mais il y aura clairement une mise en avant de Sanderson sur le blog à un moment ou à un autre. C’est un maître du magicbuilding et comme tu le sais sans doute, c’est un aspect que j’apprécie particulièrement.

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      • Réponse comme toujours très précise d’Apo ;). D’ailleurs c’est pour quand la sortie d’embargo des souvenirs de la glace ?

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        • C’est à partir du 13 août (en fait, c’est la date de sortie du Bifrost n+4, n étant le numéro dans lequel est parue la critique concernée). En général, je ne les sors pas d’un coup d’embargo, mais je les étale sur les semaines qui suivent. Là par exemple, alors que celles du numéro 94 sont théoriquement sorties d’embargo il y a plus de deux semaines, je n’en ai pas publié une seule pour le moment. Ce sera pour fin juin (le tome 1 de Salvation de Peter F. Hamilton) / la première quinzaine de juillet (Le sanctuaire ailé de Marie Brennan et mon focus sur les tomes 2-5 de ce cycle). A vue de nez, je dirais que je ne sortirai celle des Souvenirs de la glace d’embargo que vers le 27 août, environ.

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          • Ok, je te remercie pour ta réponse éclairante. Si je comprends bien, ta critique des Souvenirs de la glace est paru dans le numéro 95 de bifrost alors ? Car j’ai ce numéro à la maison mais il ne me semble pas avoir vu ta critique dedans ( ou alors faut que je me mette à porter des lunettes)

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            • Vu que le nombre de livres critiqué dans Bifrost ET que le nombre de rédacteurs est de plus en plus grand, toutes les recensions ne se retrouvent pas dans la version papier du magazine. Donc Olivier Girard case ce qui correspond le plus à la ligne éditoriale et / ou ce qui est le plus recommandable aux lecteurs dans la version papier, et le reste (et ça peut représenter pas mal de critiques) va dans la version électronique du magazine et sur son blog. Et vu que Les souvenirs de la glace est de la Fantasy (et que Bifrost est nettement orienté SF) et que dans ma critique, j’émets des réserves sur la traduction, cette recension n’est pas apparue dans la version papier du numéro 95.

              Je précise aussi que dans une bonne moitié des cas (mais pas pour Les souvenirs de la glace), ce que je vais sortir d’embargo est une version « longue » de la recension parue dans Bifrost, où le nombre de signes alloué à chaque critique est limité, alors que ce n’est pas le cas sur le Culte. En pareil cas, la version Bifrost n’est qu’un résumé de la « vraie » critique qui sera publiée ici. Tu pourras d’ailleurs voir la différence au niveau des critiques de Peter Hamilton et Marie Brennan que je vais bientôt sortir d’embargo : la version Bifrost n’est qu’un résumé très condensé de la version Culte.

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              • Ah ok, je ne suis pas fou alors, la critique des Souvenirs de la glace n’est donc pas dans la version papier ( je ne dispose que de celle çi). Merci pour ta réponse qui montre un peu « l’envers du décor » ;). Je ne savais même pas que les Versions papier et électronique de Bifrost différaient !

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  3. Ah ! Je suis tellement contente que tu aies adoré ! 😀 J’ai lu les trois tomes il y a longtemps maintenant mais je pense que c’est l’un des cycles de fantasy qui m’a le plus marquée : je me rappelle avec beaucoup de détails de certaines scènes et surtout de personnages comme Esmenet ou Cnaiür. Contente de voir que nous partageons le même ressenti 🙂

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    • C’est grâce à toi que je l’ai lu, merci infiniment 😉 Oui, les scènes dépeintes, les personnages, la dramaturgie, tout est d’une facture tellement puissante que cela ne peut laisser qu’une empreinte indélébile dans l’esprit de la lectrice ou du lecteur. J’ai vraiment hâte de lire la suite ! C’est tellement dommage qu’un tel joyau ne soit plus disponible neuf et qu’il se raréfie d’occasion, ce serait à faire lire le plus largement possible 😦

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  4. Excellent souvenir pour ma part également.
    A noter que le monsieur à la traduction est Jacques Collin, une pointure. Egalement à l’oeuvre sur… Anatèm, mais pas que : il a travaillé notamment sur Christopher Priest, Tad Williams, ou (pour les amateurs de BD) Pat Mills (le papa de Slaine) et Alan Moore himself. Le traducteur de V pour Vendetta, c’est lui !

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  5. Tu verras, le truc cool avec les bouquins de Bakker c’est que chaque tome te fait un résumé des tomes précédents, le tout pour chaque « personnage » (je mets des guillemets volontairement :p ) principal ! Donc même si tu n’enchaine pas directement les autres tomes, tu ne seras pas perdu !

    Cnaiür, c’est le meilleur ❤

    Les livres sont très philosophiques ; parfois trop. Il se calme là-dessus dans la seconde trilogie/quadrilogie. C'est toujours là, mais en plus concis.

    Pour le magicbuilding, en principe tu en verras plus sur leur mécanisme dans les tomes suivants, si ma mémoire est bonne (j'ai du mal à me souvenir si dès le premier tome on a quelques démonstrations ou non des concepts meta autour).

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    • Le résumé des tomes précédents devrait vraiment être adopté par tous les auteurs. Et là, c’est encore plus bienvenu parce que vu la complexité de la chose, et le fait que ma lecture du tome 2 ne soit pas prévue pour tout de suite, j’aurais sans doute eu du mal à me remettre dedans sans ça.

      Bonne nouvelle pour le magicbuilding !

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  6. Haaaan, je n’ai absolument jamais entendu parler de ce cycle ! Pourtant ça a l’air d’être ma came à 100%. Le genre où on te balance directement dans l’action sans t’infliger de chapitres introductifs lourdingues c’est ce que je préfère. Je vais tout de suite le mettre tout en haut de ma liste de futurs achats ! Ce qui veut dire que je vais probablement me retrouver à lire ce cycle ET Erikson en même temps ahah. Ça risque d’être un peu tendax, mais on va faire avec 😛

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  11. Ping : Le chant des sorciers – R. Scott Bakker | Le culte d'Apophis

  12. Ping : The shadow of the gods – John Gwynne | Le culte d'Apophis

  13. Je viens de finir le 1er tome. Merci pour la découverte c’est en effet une grosse claque! J’ai eu la chance de mette la main sur la trilogie VF à un prix non abusif donc je vais pouvoir enchainer. Tous les arcs sont excellents mais celui consacré à l’empereur Ikurei avec les relations sur un fil entre son neveu, sa mère et son serviteur est proprement exceptionnel. Il rentre dans mon panthéon personnel des arcs (sic) aux côtés de l’arc Coltaine (T2) ou du siège d’Y’Ghatan (T6) du cycle malazéen. Merci pour cette belle découverte.

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    • Avec plaisir ! Je te rejoins sur l’arc Coltaine, qui est également une référence pour moi. Concernant R. Scott Bakker, je devrais attaquer la partie du cycle qui n’a jamais été traduite en fin d’année, si tout va bien.

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  14. Ping : L’œil d’Apophis – HS 5 – Toujours pas traduit, toujours pas réédité, que fait l’édition française ? | Le culte d'Apophis

  15. I dont know French but I read the whole review because I love these books. Chrome translated the text for me Everytime I see someone admiring these books I am delighted. The second series is even better in my opinion. A phenomenally dark and epic ride like a true tragedy or some kind of holy scriptures and revelations. No other epic is so bleak and grand at the same time

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  16. Bonjour Apohis cela fait un an environ que je suis ce blog. Je voulais vous remercier pour ce contenu de qualité qui m’a fait découvrir de nouveaux horizons en littératures de l’imaginaire (le livre des martyrs Malazéen, le prince du Néant et les œuvres de Guy gavriel kay notamment). J’ai également deux questions à vous poser : tout d’abord un article sur le sujet du magicbuilding est-il prévu ? Et ensuite j’ai envie de me lancer dans les Instrumentalités de la Nuit et je voulais savoir ce que vous en pensez et quel est le niveau d’attention requise?

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    • Bonjour,

      les Instrumentalités sont, pour moi, le troisième plus gros « Everest » littéraire en Fantasy avec les cycles d’Erikson et de Bakker. Le niveau d’attention requis est vraiment extrêmement élevé, surtout au début.

      Une série d’articles sur le Magicbuilding est en projet depuis des années, mais ce n’est qu’un parmi d’autres et pas le plus prioritaire (il est très probable que la série d’articles sur les megastructures / Big Dumb Objects arrive en premier, vu que j’ai accumulé pas mal de documentation sur le sujet).

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