Le dernier vœu – Andrzej Sapkowski

Sympathique à défaut d’être inoubliable

witcher_1_V2Aussi étonnant que cela puisse paraître, étant donné l’aura des livres du cycle Sorceleur (The Witcher dans la version anglaise) et des jeux vidéos qui en ont été tirés (j’en profite pour préciser que contrairement à une croyance répandue, les bouquins ne sont pas des novélisations des jeux mais les précèdent), je n’avais jamais, jusqu’ici, lu une seule ligne de cette saga. C’est encore plus singulier quand on sait que je suis très curieux vis-à-vis de toute SFFF qui ne provient ni de la Francophonie, ni du monde anglo-saxon (et il y a du bon dans le lot : Liu Cixin, Javier Negrete, etc), et que je suis de la même origine (polonaise, par mon père) qu’Andrzej Sapkowki, le créateur de cet univers, ce qui fait que j’aurais dû y jeter au moins un coup d’œil. Mais alors que la série télévisée arrive (le 20 décembre) et qu’on sait déjà qu’elle est renouvelée pour une deuxième saison, il était plus que temps de réparer cette lacune.

Notez que je me suis fié à la numérotation adoptée par Bragelonne, basée sur la chronologie interne de l’univers et pas sur l’ordre de parution polonais. J’ai donc commencé ma découverte du cycle par Le dernier vœu, un fix-up de six nouvelles reliées par des intermèdes servant de fil rouge, et pas par le premier roman publié, Le sang des elfes.

Je ressors de cette lecture assez étonné par la réputation de ce cycle, qui, sur la base de la lecture de ce premier tome, doit plus tenir à la qualité des jeux que des livres. Le dernier vœu n’est pas mauvais, hein, mais entre un bouquin passable et un chef-d’oeuvre, il y a un gouffre. Et pourtant, on peut, je pense, difficilement me qualifier d’élitiste en matière de Fantasy, étant plutôt bon public. Par contre, c’est sans doute moins stéréotypé qu’on a pu le dire, et ça reste un moment de lecture agréable, à défaut d’être inoubliable. Même s’il faut se garder des jugements hâtifs : si j’étais, par exemple, resté sur mon impression de Premier sang de Joe Abercrombie, j’aurais sans aucun doute eu une appréciation du cycle dont il fait partie très différente de celle obtenue en lisant les deux autres tomes.

Pour l’anecdote, tous les groupes ou artistes utilisés pour l’illustration musicale de cette critique sont polonais eux aussi. Vous noterez d’ailleurs que le titre Forgotten Land du groupe Riverside a été utilisé pour la présentation officielle du jeu vidéo The Witcher 2.

Univers, système de magie *

* Forgotten land, Riverside, 2011 (je me repasse en boucle le passage qui commence à 5’05 depuis huit ans  😀  ).

L’univers est (trompeusement) facile à résumer : c’est un monde secondaire (imaginaire) clairement inspiré par l’Europe médiévale. Comme un bon million d’autres livres de Fantasy, me direz-vous. Eh bien en fait pas tant que ça, car il a un fort parfum de Pologne / pays slaves / Saint-Empire romain germanique (les chevaliers de la Rose blanche sont à mon avis clairement inspirés par l’Ordre Teutonique), qui lui donne déjà une petite singularité (certains titres de noblesse sont par exemple Burgrave ou Voïvode, les prénoms sont également à consonance slave, etc). De plus, le bestiaire et la place de la superstition (le folklore, au sens premier du terme), et plus généralement la description de la vie quotidienne des gens, a un parfum d’authenticité plus grand que dans ce que j’aime à appeler le médiéval-fantastique « Hollywoodien » qui constitue les gros bataillons du genre. Même si l’auteur décrit clairement que les choses sont en train de changer, on voit bien, par exemple, que jusqu’à une date récente, les villes et villages humains n’étaient que des îlots de civilisation au milieu d’un océan de nature sauvage, de races humanoïdes, de monstres surnaturels.

Ajoutons, pour être complet sur le worldbuilding, que cet univers comprend des elfes et des Nains, qui se conforment en partie seulement aux stéréotypes Tolkieniens, mais pour lesquels l’auteur propose parfois des twists intéressants (certains d’entre eux sont tenanciers de taverne, par exemple, et la grossièreté des fossoyeurs Nains est légendaire).

Le magicbuilding est plutôt basique : les magiciens emploient une sorcellerie basée sur les quatre éléments, en partie liée à l’invocation de… Djinns, ce qui donne une inspiration moyen-orientale à la chose qui tranche de façon assez bizarre avec le gros de l’atmosphère slave du livre. Et tranche aussi avec les Signes (des runes ou mots de pouvoir) employés par le héros, qui évoquent plus le folklore nordique. Notez qu’il y a un point très intéressant à propos des magiciennes : il est clairement expliqué, à un moment, qu’obtenir un grand pouvoir magique ne peut se faire qu’en sacrifiant une autre capacité, à savoir la faculté… de concevoir un enfant. C’est un concept que je n’ai croisé que deux fois en Fantasy, si ma mémoire est bonne, la dernière fois dans Range of ghosts (dont il faut que je lise la suite un jour, feignasse que je suis).

La façon dont les sorceleurs (voir plus loin) sont créés est également intéressante : pour leur donner leurs facultés hors-normes, on emploie des herbes (l’auteur est d’ailleurs visiblement féru de botanique, surtout de l’utilisation des plantes pour, selon le folklore, repousser telle ou telle menace, comme les loups-garous ou les maladies), des virus, des hormones, des potions magiques et même des « manipulations génétiques » surnaturelles, mais là aussi, on fait d’eux à la fois plus et moins que des hommes, ce qui mènera à une certaine quête d’humanité de la part du protagoniste.

Les dieux et déesses existent, et leurs prêtres et prêtresses ont des pouvoirs en conséquence. Notez que pour le protagoniste, tout pouvoir vient de la Nature, et ces prétendues divinités ne sont que des figures imaginées par les gens, sans existence réelle.

Notez que les nouvelles se contredisent parfois sur un point précis, mais qui n’a rien d’anecdotique : la première mentionne que les sorceleurs sont d’apparition récente (moins d’une génération), tandis qu’une autre parle de leur apparition… il y a trois siècles ! De même, la première nouvelle précise que Geralt est immunisé contre l’hypnose, alors que dans la dernière, il se fait tout de même un peu hypnotiser sur les bords par Yennefer…

Structure, Intrigue(s), personnages *

* Before, Riverside, 2005.

Comme je l’expliquais en introduction, Le dernier vœu n’est pas un roman (il y en a dans le cycle, mais ce livre n’en est pas un) mais un fix-up de nouvelles liées entre elles par un fil rouge en plusieurs parties appelé La voix de la raison. La première nouvelle, Le sorceleur, se passe dans le présent de cet univers : le héros, Geralt de Riv, est un… sorceleur (étonnant, non ?), c’est-à-dire un homme transformé par le processus décrit plus haut pour pouvoir, moyennant finance, débarrasser le monde des innombrables monstres qui le hantent : vampires, loups-garous, chimères, goules, etc. Bref, le bestiaire médiéval (slave, en particulier) mélangé à celui des jeux de rôle, le tout assaisonné de quelques bestioles visiblement imaginées par l’auteur lui-même. Le traitement a eu pour conséquence, certes, de blanchir les cheveux de Geralt, mais aussi et surtout de lui donner une vision nocturne, une force, une rapidité, une endurance, une résistance et une faculté de régénération des blessures très supérieures à celles des humains. En plus de ses capacités innées, Geralt a aussi tout un arsenal, de sorts (ou plutôt de Signes), de potions, et surtout deux épées, une en argent, qu’il utilise contre les monstres, une en fer, qu’il emploie contre les hommes. Car tout monstre n’est pas une aberration de la Nature : cela peut aussi être une personne victime d’une malédiction. En plus d’être « dératiseur », le type est donc aussi exorciste. J’imagine que la suite du cycle doit, à un moment ou un autre, revenir sur les origines de Geralt et le processus qui l’a transformé en Sorceleur, et je pense que cela doit être tout à fait passionnant.

Dans cette première nouvelle, Le sorceleur, Geralt est blessé, et les séquences du fil rouge vont montrer sa convalescence, au cours de laquelle il va se remémorer ou raconter à d’autres certaines de ses aventures les plus marquantes. Si j’ai bien saisi, en plus de raconter une histoire complète, la plupart des nouvelles (et une partie du fil rouge) a aussi pour but de présenter un personnage qui aura plus tard une importance dans le reste de la saga, comme Yennefer, Jaskier et Nenneke. La dernière nouvelle, celle qui donne son titre à ce recueil, est la plus clairement connectée au reste du cycle, cependant.

Les nouvelles, outre le fait de présenter le héros, ses compagnons d’armes, l’univers, montrent aussi des récurrences : la quête d’humanité de Geralt, les changements de paradigme (le monde des hommes prend peu-à-peu la place de celui des Elfes et des monstres), les intrigues de cour (plusieurs nouvelles montrent des magouilles en lien avec des princesses), et peut-être surtout l’exploitation de contes (voir plus loin). Leur intérêt est très variable : Le dernier vœu est clairement la meilleure, Une question de prix sans doute la moins bonne, et Le bout du monde est un texte très trompeur (initialement, j’ai trouvé que c’était un peu n’importe quoi, jusqu’à l’apparition des elfes où la nouvelle prend une tout autre dimension).

Les personnages, vivants, crédibles, hauts en couleurs (et certains des antagonistes le sont encore plus, au premier rang desquels on trouve sans doute Renfri, la version locale -et Dark Fantasy !- de « Blanche Neige », ou encore le Diabolo), sympathiques (j’aime bien la façon dont Geralt parle à sa jument !) et surtout fort charismatiques, sont, à mon sens, le vrai point fort de ce livre et de son univers en général. Le sorceleur a tout de même une sacré classe, et Yennefer n’est pas loin derrière. Et encore, j’imagine que dans la suite du cycle, les antagonistes ou autres protagonistes d’envergure ne doivent pas manquer. J’ai beaucoup aimé le personnage de Geralt, cynique mais non dépourvu d’humour, endurci mais sympathique, mais à qui, pourtant, vous n’avez pas intérêt à marcher sur les pieds. J’ai aimé sa quête d’humanité, sa relation avec Yennefer, et j’ai vraiment hâte de voir comment tout cela a été retranscrit dans la série télévisée. Je craignais des personnages très sombres, mais finalement, même s’ils ont leur part d’ombre, ils restent loin des pires crapules de Dark Fantasy ou de Fantasy Criminelle.

Style *

* Left out, Riverside, 2009 (aaahhhh, ce passage qui commence à 3’37 !).

Le style est très… bizarre. Quand j’ai commencé le bouquin, je l’ai trouvé poussif, aussi bien sur le plan des tournures que d’un déballage d’infos d’une effrayante lourdeur. Et puis en avançant, j’ai trouvé d’autres passages beaucoup mieux tournés et franchement agréables. Mais en tout état de cause, un point m’a particulièrement dérangé : les dialogues. Ceux-ci sont présentés d’une façon emphatique, quasiment théâtrale, qui manque terriblement de naturel. Et ceux qui me suivent savent que c’est quelque chose avec lequel j’ai beaucoup, beaucoup de mal. Bref, cela a été le gros point noir pour moi sur le plan de l’écriture. Toutefois, précisons que globalement, la lecture reste fluide et loin d’être désagréable, et que les combats sont assez magistralement décrits, tout comme les sentiments amoureux de certains personnages le sont avec une grande délicatesse. 

Notez en revanche, pour les âmes sensibles parmi vous, que le langage utilisé ou le discours peuvent également, parfois, être assez crus : citons par exemple les vachères qui « avaient du purin sur les cuisses, alors que les écuyers les prenaient comme ils le voulaient, dans tous les sens ».

Après, on peut se demander d’où le souci vient exactement : manière d’écrire typiquement polonaise qui ne correspond pas aux schémas acquis après des décennies, pour ma part, de lectures SFFF émanant de francophones ou d’anglophones, style propre à l’auteur et qui n’a rien à voir avec son héritage culturel ou sa langue d’origine, style propre à la traductrice (je n’ai pu m’empêcher de remarquer l’usage du terme dextre, par exemple… Et vous savez combien je déteste ce langage ampoulé de l’école française d’écriture et de traduction, dans le sillage de Jean Sola, qui a littéralement vandalisé Le trône de fer), la question reste posée. Mais le résultat est là, et il est clairement perfectible. Je ne sais pas ce que donnent les livres suivants (et, pour être honnête, je ne les lirai que si la série attise suffisamment ma curiosité pour cela), mais j’espère que cela devient plus digeste par la suite, même si ce n’est pas totalement dépourvu de pouvoir évocateur, de scènes haletantes ou de belles scènes décrivant l’amour de personnages l’un pour l’autre, loin de là. Bref, le potentiel est présent, reste à savoir s’il finit par s’exprimer plus tard dans le cycle… ou pas. Vous devez être un certain nombre à en avoir lu plus que moi, donc n’hésitez pas à vous exprimer sur le sujet dans les commentaires  😉

Genre, ressemblances *

* Summerland, Lunatic Soul, 2008.

Bien qu’il y ait du Grim, du Dark et donc du Grimdark (mais je m’empresse de préciser que l’humour -sarcastique- est aussi significativement présent dans le texte, c’est à retenir : j’ai notamment beaucoup aimé la manière qu’à Geralt d’ouvrir les portes à l’aide d’une bourse), pour ma part, je classifierais ce livre dans son ensemble bien plus volontiers en Sword & Sorcery qu’en Dark Fantasy (même si certaines nouvelles sont nettement plus proches de ce sous-genre que d’autres), parce que tout antihéros qu’est Geralt (« Je ne suis pas un homme bon. Je suis Sorceleur »), il combat tout de même un peu sur les bords pour le camp du bien, sans trop d’ambiguïté morale. Mais ce n’est pas le point à retenir sur le plan taxonomique : on remarquera que plusieurs des nouvelles reprennent très clairement certains contes, ce qui place donc ce recueil au sein de la Mythic Fantasy, ou plutôt de son (sous-)sous-genre, la Fairytale Fantasy. Vous trouverez ainsi des allégories de Blanche Neige ou de La Belle et la Bête au cœur de certains des textes, une mention en trois lignes qui évoque Cendrillon, et celle d’une sorte de Belle / vierge / déesse des champs qui pourrait aussi bien évoquer Déméter ou Cérès qu’un quelconque folklore champêtre ou autre figure mythologique celtique. C’est un aspect d’autant plus intéressant que ce n’est pas vraiment un genre à la mode en Fantasy, même s’il lui a pourtant donné certains de ses textes les plus marquants.

Niveau ressemblances, si le Sorceleur peut paraître, à toute première vue, original, il n’est en fait qu’un aventurier de jeu de rôle (dont le job, est, à la base, de tuer des monstres, après tout) mâtiné de John Constantine pour l’aspect exorcisme, créé comme un super-héros à coups de super-sérum (on notera avec beaucoup d’intérêt que les sorceleurs sont ostracisés par certains car ce sont des « mutants »), et présentant, clou du spectacle, de troublantes ressemblances avec un certain Elric (cheveux blancs, surnom de « Loup Blanc », sidekicks qui ne sont que des versions déguisées de ceux d’Elric -Jaskier = Tristelune-, etc).

Mon avis *

* On the run, Satellite, 2003 (le solo le plus planant de tous les temps à 5’30 !)

Tout compte fait, je n’ai vraiment pas passé un mauvais moment avec ce livre, mais au risque de devoir prendre la fuite, poursuivi par la vindicte de l’estimé Stéphane Marsan, ou bien par celle des hordes déchaînées des fans du Sorceleur, eh bien en toute honnêteté, pour moi on est, sur ce premier tome du moins, loin du chef-d’oeuvre. Je ne doute pas que la saga prenne une autre envergure par la suite, mais si Le dernier vœu est sans conteste une lecture sympathique, elle ne restera pas pour autant dans mes annales. Sans exclure de lire la suite, je n’en ferai pourtant pas une priorité, sauf si je me passionne pour la série télévisée, auquel cas je lirai le tome 2 avant la seconde saison.

Pour aller plus loin *

* The curtain falls, Riverside, 2004.

Si vous souhaitez avoir un deuxième avis sur ce roman, je vous conseille la lecture des critiques suivantes : celle de L’ours inculte, celle d’Ombre Bones, de Blackwolf, de Xapur, d’évasion imaginaire, de Symphonie,

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40 réflexions sur “Le dernier vœu – Andrzej Sapkowski

  1. Merci pour le lien 🙂
    Comme toi j’ai mis du temps à découvrir cette saga (intimidée par son aura) et je n’ai pas eu l’occasion de jouer aux jeux parce que je préfère d’autres types de gameplay. J’ai profité d’un cadeau pour lire le premier tome et je suis restée assez sceptique sur ce que j’ai lu. Certaines nouvelles étaient très plaisantes, d’autres beaucoup moins (hélas la plupart, à mon goût) et paraissaient trop artificielles. Sur cette seule base, j’ai du mal à comprendre l’engouement autour de cette saga (bien que son univers soit plaisant) mais je reste très curieuse de découvrir la série. Sait on jamais !

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  2. J’ai justement terminé La Dame du lac (dernier tome de la série, chronologiquement parlant. Le tome le plus récent, La Saison des orages, a été publié plus récemment, mais l’histoire se déroule avant celle de la Dame) il y a quelques jours. Comme toi, je suis un peu ambivalent au sujet de cette série. La lecture fut globalement plutôt plaisante avec une ambiance sombre bien rendue, des personnages nuancés, une manière très juste de décrire les relations amoureuses parfois compliquées et, à l’occasion, un petit côté érudit. Au niveau des points négatifs, je pointerais les dialogues, qui m’ont dérouté à quelques occasions. Je me suis aussi plusieurs fois demandé si cette manière de les présenter était une particularité slave (je ne suis pas non plus familier avec cette culture), le style propre de l’auteur ou autre. Je n’ai pas non plus aimé que l’auteur fasse des références à notre monde comme pour les jours de la semaine ou certaines fêtes, ce qui me sortait de l’histoire. J’ai aussi trouvé que c’était une série généralement bordélique. Beaucoup de personnages et de lieux cités à propos desquels on a finalement peu d’informations alors que certains reviennent régulièrement au fil des tomes. Mais mon plus grand regret est qu’à partir du deuxième tome, les activités de sorceleur de Geralt passent au second plan et on suit une histoire au final plus classique, alors que ce qui m’avait vraiment accroché dans les nouvelles était ce concept de chasseur de monstres rémunéré qui n’est pas un héros et n’est pas forcément apprécié par tous.
    Donc une bonne série découverte grâce au premier jeu, mais pas un chef-d’œuvre, non.

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  3. Merci pour le lien
    J’ai effectivement le même ressenti mitigé sur ce premier tome et j’ai pas continué. Je suis pas fan du format nouvelles aussi. Je sais pas si la réputation de la série vient en fait seulement des jeux (surcotés aussi quand même un peu) ou si y a un vrai changement quand on passe au vrai format roman, mais j’ai pas encore eu le courage. Ou le temps.

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        • ça dépend, on parle de quoi, de SFF ou en général ? Parce que tous genres de séries confondus, il y a quand-même du lourd en productions originales Netflix, de House of cards à Mindhunter.

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          • J’ai personnellement pas adhéré a ces séries (l’une trop cynique pour moi, l’autre trop glauque).
            Mais même les séries que j’ai aimé (stranger things, Jessica Jones)partent en vrille des la saison 2. J’ai aucune série originale Netflix que je qualifierai de chef d’oeuvre. Je suis toujours Master of none et chefs table avec plaisir.

            Globalement je vois Netflix comme une machine a faire du buzz, ils chopent des licences a potentiel fandom, ou débauchent des créateurs pour leur faire faire « pareil mais chez nous ».
            Y’a des exceptions, mais c’est l’impression globale que j’en ai.

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  4. Pareil que toi, je n’ai pas trop adhéré, d’ailleurs je n’ai pas dépassé le premier tome.
    Je ne connais les jeux que par leur réputation, mais pas pris le temps d’y jouer.
    Et je serai devant Netflix pour voir la série. Au moins le début 😂

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    • Oui, même chose de mon côté, je vais regarder le premier épisode, et on avisera ensuite. Je suis bien plus impatient de visionner la nouvelle saison de The Expanse (sans parler de celles de The Boys, Star Trek – Discovery, Star Trek – Picard, le seigneur des anneaux, etc) que The witcher, pour être honnête.

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  5. Clairement les jeux ont la réputation de chef d’œuvres et ce n’est pas usurpé. Rare de voir une telle maturité dans un scénario, même dans les quêtes secondaires qui évitent le piège FedEx. Par contre je connaissais la plutôt mauvaise réputation des lives auprès des fans de Fantasy habituels et ils ne m’ont jamais intéressé. Quant à la série ça sent bien le nanard, et j’espère Me montrer

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  6. J’ai lu toute la série, après avoir joué aux jeux vidéos. Pour moi, les premières nouvelles ont un niveau inférieur à la suite. Après on sent que l’auteur maitrise de mieux en mieux son sujet. J’ai bien aimé le coté Europe de l’est de ces villes comme Novigrad. En tous les cas, je n’ai pas été déçu. Ce qui m’a le plus marqué, c’est qu’en fait les pires monstres dans cette histoire sont souvent les êtres humains.

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  7. J’ai lu quasiment tout le cycle, à l’exception du dernier volet. J’y vais à petite dose, la lecture compulsive d’une saga ayant tendance à me faire focaliser sur les défauts, du moins sur les éléments auxquels j’accroche moins. En picorant, les défauts restent mais ça passe mieux. Bref. Sans être particulièrement original, l’univers développé dans les romans est assez immersif. La touche « slave » s’avère la plupart du temps superficielle, on louche plutôt du côté du Vieux Monde, background bien connu des joueurs de Warhammer. L’intérêt réside dans l’ambiance fin du monde qui couvre tout le cycle, qui met en scène un conflit de grande ampleur et toutes ses conséquences sur les sociétés concernées (mouvements de troupes générant exactions à grande échelle, exode des civils, économie de guerre, etc.). L’ensemble n’est pas trop manichéen, chaque faction ayant semble-t-il des motifs valables d’agir. Le système de magie est fidèle à ce que tu décris, Apophis, c’est-à-dire qu’il ne s’appuie pas sur un principe fort mais sur un syncrétisme qu’on a le droit de trouver un peu flou… Tout juste sait-on que les plus puissants praticiens sont issus de croisements et manipulations génétiques, il y a un petit côté SF pas désagréable là-dedans. L’auteur creuse beaucoup la question de la responsabilité des gens de pouvoir, y compris des magiciens donc, qui jouent un rôle moteur dans une intrigue par ailleurs très balisée, à base de prophétie et d’élu(e), dont les ressorts ne surprendront pas les lecteurs expérimentés. Plus surprenante en revanche est la construction des romans, qui s’enrichit de livre en livre, les diverses lignes narratives se répondant le plus souvent de manière très fluides, malgré la complexité induite par l’usage de figures de style genre analepses (voire analepse d’analepse…). Les personnages restent un gros point fort, Geralt bien sûr (touchant dans sa volonté non pas de sauver le monde mais la filleule qu’il considère comme son enfant), mais pas que… De larges pans de l’intrigue se déroulent d’ailleurs sans lui. Le réseau des seconds couteaux est bien réussi, de vraies gueules avec de la personnalité. Ce qui nous amènent aux dialogues. C’est globalement très bavard, mais n’oublions pas que les protagonistes principaux sont souvent des lettrés, issus d’une élite intellectuelle et/ou sociale ou ayant subi une éducation poussée, ce qui peut expliquer leur désir d’en découdre autant par les mots que par les actes. C’est une constante de l’intrigue d’ailleurs, de s’appuyer sur des lignes de dialogues pour avancer. Pour autant l’auteur est capable de varier ses approches : il n’est pas question, par exemple, de faire parler le pécore moyen avec le même registre. A bien y observer, les dialogues en révèlent souvent plus que les gestes sur leurs auteurs : si les personnages ont de la gueule, c’est aussi grâce à ça. Certes c’est parfois un peu longuet, pas toujours bien dosé, mais ça donne aussi lieu à d’excellentes tirades, « tarantinesques » si j’ose dire. Peut-être pas un chef-d’oeuvre au final, mais un ensemble avec suffisamment d’atouts pour qu’on s’en souvienne !

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    • Merci pour cet aperçu global très intéressant ! Concernant la parenté avec Warhammer, je soulignais justement dans ma critique les éléments évoquant le Saint Empire Romain Germanique, qu’on retrouve aussi en partie dans WFB. Concernant l’eugénisme visant à créer des magiciens plus puissants, cela me rappelle le cycle de la Terre fracturée de N.K. Jemisin. Et pour ce qui est de l’analepse d’analepse, c’est amusant mais je viens justement de sortir la critique du 4e tome de Vlad Taltos, par Steven Brust, qui utilise justement le même procédé (il y a même, à vrai dire, de l’analepse d’analepse en parallèle d’une prolepse dans l’analepse, ouf !).

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  8. Ce qui est drôle, c’est que je n’ai pas du tout connu le Sorceleur ou les jeux vidéos mais par la musique qui est excellente! (J’adore l’Epic music). Par contre, pour le fix up, tu n’es pas le premier à ressortit mitigé de cette lecture.

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  9. J’ai lu ça il y a déjà qques années et j’en étais aussi ressortie mitigée (décidément !). Je regarderais certainement la série, histoire de voir ce que ça donne. Il existe déjà un très beau nanar qui est une série polonaise ( à un moment, on pouvait la trouver sur YT avec des sous-titres anglais – et visiblement, elle y est toujours ! ). Je me demande si Netflix a fait mieux …^^

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  10. Han, quand je vois que la plupart d’entre vous n’ont pas adhéré ou qui estiment que c’est pas super original ou que sais-je, je suis désespéré -_- » Lol, je ris mais je suis grand amateur de l’univers the Witcher. Connaître les livres et jouer aux jeux vidéos donne une dimension différente à chaque expérience, les liens se font et ça change pas mal la vision que l’on a des différents protagonistes. La série reprendra déjà trois chapitres de ce tome 1. Pour le style d’écriture, je crois qu’il y a beaucoup de mauvaise traduction en cause (ou pas adaptée) et qui, j’avoue, n’aide pas à la lecture. Le jeu de cartes Gwent permet d’avoir un visuel de très nombreux personnages que l’on rencontre dans les livres et pas forcément dans les jeux comme Cotcodette par exemple. Puis la mentalité slave est différente de nos conceptions occidentales et se ressent dans la façon d’écrire et de présenter les choses dans le récit. Perso je trouve l’univers de The Witcher d’une grande richesse avec un Background extrêmement développé mais pour en saisir toutes les subtilités il faut se plonger dans l’ensemble de l’oeuvre sinon le tome 1 n’est qu’un en-cas dont on ne comprend pas l’utilité. Avec l’arrivée de la série je vais faire la critique du tome 1 prochainement.

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    • Euh… oui. Alors vu à quel point j’ai trouvé le tome 1 passable, et compte tenu de l’énorme masse de bouquins dont je sais qu’ils ont significativement plus de chances de me plaire qui reste présente dans ma PAL / WL, je t’avouerais que je suis plus que dubitatif devant l’argument « ah oui, mais si on prend en compte l’aspect transmedia et qu’on se tape tout le cycle de romans, le tome 1 paraîtra bien plus significativement important ». Si tu le dis, c’est sans doute vrai, mais très honnêtement, ça attendra probablement que je n’aie rien d’autre à lire, ce qui n’est pas près d’arriver. Sauf gros coup de coeur pour la série. On verra ça demain, donc, mais les bandes-annonces ne me rassurent pas tellement sur sa capacité à m’envoûter, à vrai dire.

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  11. Ah, je suis une grande fan de The Witcher 3 pour ma part. C’est un merveilleux jeu, extrêmement bien construit et bâti, à tous niveaux, avec des personnages bien travaillés et à double face. Mais je n’ai lu que les 2 premiers tomes de la série papier. Je lirai la suite, je pense, mais comme j’ai un vrai amour pour le jeu vidéo, ça a influencé ma lecture du roman. Je ne sais pas comment je l’aurais perçu sans ça, d’autant que je suis loin d’être une habituée des univers fantasy, après tout – je suis fascinée à chaque article par tes réflexions Apophis, par ta façon de commenter la construction du récit, de l’univers et des personnages, par les références que trouves avec l’Histoire… C’est pour ça que je comprends que tu aies pu trouver la lecture plaisante mais sans plus. Personnellement, j’ai beaucoup aimé le côté réinterprétation des contes de fées, l’influence slave, le côté bestiaire travaillé. Les personnages sont aussi un côté fort de l’univers, Geralt en premier lieu, le sorceleur caustique et humain en même temps, et qui n’est cependant qu’un « paria » de la société, pas un roi, pas un chevalier, pas une figure de première place, mais quelqu’un d’extérieur qui à la fois se fait juger par la société et qui, ainsi, est aussi bien placé pour la juger et la voir. Yennefer est difficile à supporter, pour ma part, même si son personnage est assez bien expliqué. Je ne pense pas que ce soit un chef-d’œuvre absolu de la fantasy, même s’il a sa personnalité propre qui lui permet de se démarquer un peu. Peut-être que le jeu a tout de même beaucoup joué sur cet engouement. J’avais lu un bouquin parlant de cette façon de transformer les romans en jeu (ce n’est pas directement une adaptation, mais plutôt une sorte de réécriture d’un univers étant juxtaposé à celui des romans, tout en restant fidèle aux personnages et à l’esprit de la série papier) et je pense que les créateurs ont pu y insuffler plus de modernité, peut-être davantage de subtilité, etc…
    Pour la série, j’ai vu le premier épisode, j’ai trouvé ça plutôt dans l’esprit des romans et du jeu à la fois, mais à voir si ça tient ensuite la route…

    Aimé par 1 personne

    • Pour ma part, j’ai vu les trois premiers épisodes de la série. J’ai trouvé le premier mauvais, le second très mauvais et le troisième franchement bon. Il paraît d’ailleurs que plus on avance et plus ça s’améliore.

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      • Aouch, c’est pas très bon ça quand même, vu que c’était très attendu comme série. J’espère que ça ira mieux vers la fin comme tu le dis.
        (et j’ai oublié de le dire dans le premier commentaire : merci pour les découvertes musicales au passage !)

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        • D’un autre côté, la majorité des spectateurs a accroché dès le premier épisode, donc c’est sans doute moi qui suis difficile.

          (c’est toujours un plaisir de faire découvrir ces groupes de grande qualité mais méconnus du grand public 😉 )

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