The court of broken knives – Anna Smith Spark

Un road trip alternant atmosphère mélancolique et psychédélique, les influences d’Ursula Le Guin et de G.R.R. Martin, complots politiques et tueries en mode berserker

court_broken_knivesBon, bon, bon. Que se passe-t’il lorsqu’une auteure anglaise dont le pseudo sur Twitter est queenofgrimdark, qui a été publiée dans deux numéros de Grimdark magazine, et dont certains des auteurs préférés sont R. Scott Bakker, Daniel Polansky et Steven Erikson décide d’écrire un roman ? Eh bien elle écrit du Grimdark. Étonnant, non ? Certains d’entre vous vont alors me répondre : mais c’est quoi cette bête là ? C’est simple : le Grimdark (ou grim & gritty) est à la Dark Fantasy « normale » ce que cette dernière est au tout venant de la Fantasy. Bref plus noire, plus violente, plus explicite, plus lugubre, et ainsi de suite. Ajoutez à cela des complots politiques dans deux royaumes différents que ne renierait pas G.R.R. Martin, et vous penserez avoir cerné le sujet et l’atmosphère de ce livre.

Et vous feriez une belle erreur ! En effet, toujours dans la liste de ses auteurs préférés, Anna Smith Spark (une personne fascinante, dont la biographie fait cohabiter extrême érudition, écriture de poésie et une activité de… mannequin fétichiste. Si, si) cite Ursula Le Guin, et vous vous apercevrez rapidement, si vous lisez The court of broken knives (sachant que court est à comprendre dans le sens de square, place, pas dans celui de Cour royale -qui s’écrit bel et bien Court avec un « t » en anglais-), que l’influence de cette dernière est criante, surtout si vous avez lu Les tombeaux d’Atuan. Dès lors, vous allez probablement vous demander comment faire cohabiter l’ambiance mélancolique de Le Guin avec celle, sauvage, de la Grimdark Fantasy. La réponse est : avec un naturel désarmant !

Univers

Ce roman (le premier d’un cycle, Empires of dust) est centré sur les intrigues de cour de deux royaumes, l’Empire Sekemleth (qui, malgré son nom au parfum égyptien et son environnement désertique, est de structure politique chinoise et de religion presque aztèque, sans que cela n’influe sur l’ambiance, juste la « technique ») d’un côté, et les Iles Blanches de l’autre. Ces dernières sont l’ultime refuge de la dynastie fondée, mille ans plus tôt, par Amrath, le conquérant du monde, un être abominable issu du commerce de sa sorcière de mère avec les Puissances du Crépuscule (des machins ni vivants, ni morts, qui lui ont mis trois polichinelles dans le tiroir : un démon-ombre mort-né, un dragon, et donc le père Amrath), dans une ambiance très Dunwich, si vous voyez ce que je veux dire. D’ailleurs, il y a un passage très intéressant à propos d’un port appelé Skerneheh : « The men […] bred with the things living in the cold waters, seemed half fish themselves ».

Je ne vais pas en dire beaucoup plus sur cet archipel (pour éviter les spoilers), et vais plutôt me concentrer sur Sekemleth, également surnommé l’Empire jaune : jadis puissant, il n’est plus aujourd’hui que l’ombre décrépite et décadente de lui-même. Replié sur sa capitale, Sorlost à la muraille de bronze invincible, que même Amrath, il y a un millénaire, ne put franchir, il confère à ses grands nobles les titres de seigneur de telle ou telle contrée lointaine, qui n’est plus sous le contrôle effectif Sekemleth depuis longtemps. Le pouvoir est partagé entre l’Empereur et sa cour d’un côté, et la noblesse de l’autre. La première faction a le contrôle de la bureaucratie, tandis que les grandes familles ont les terres et la richesse. Et au milieu, Tam, le Nithque (pensez au serpent-femme, le second personnage de la nation chez les Aztèques) fait le lien entre eux.

Le hasard joue un grand rôle dans les processus de sélection des plus grands personnages de l’Empire : l’Empereur est en réalité la réincarnation de l’Empereur éternel, et il est « reconnu » parmi les gens du commun par la Grande Prêtresse. L’incarnation actuelle est un fils de poissonnier, falot et indolent. Notez que la dignitaire religieuse est-elle même issue en partie d’un procédé aléatoire et de l’idée qu’il s’agit toujours de la même Grande Prêtresse qui se réincarne : lorsqu’elles atteignent cinq ans, les petites filles adoptées / abandonnées par le / au Temple tirent une pierre au hasard, et leur destin dépend de sa couleur. Si elle est blanche ou noire, elles sont mises à mort de différentes manières selon la teinte ; si elle est jaune, elles deviennent prêtresses, et si par extraordinaire (c’est très rare) elles tirent l’unique pierre rouge, elles deviendront, dix ans plus tard, la nouvelle Grande Prêtresse, après avoir tué la femme qui les a précédé.

Notez que cette religion est très sanguinaire : le dieu Tanis exige des sacrifices très fréquents (d’enfants, souvent) pour que les vivants naissent et que les morts décèdent. Il est même déclaré explicitement « If they stop killing, the sun will cease to rise », ce qui, là encore, est d’essence aztèque. Les prêtresses sont confinées au temple, où elles vivent entre femmes, plus quelques esclaves et un représentant de l’Empereur (et même lors de leur décès, leur dépouille est enterrée à l’intérieur des limites de l’édifice). La Grande Prêtresse est, au passage, le second personnage ayant le plus de pouvoir (effectif) de l’Empire, après le souverain.

Au passage, notez une curiosité : cet univers en est à l’âge du bronze, toutes les armes et armures sont forgées dans cet alliage.

Intrigue et personnages

Sorlost est certes le « cœur momifié d’un empire de poussière et de villages désertiques, à-demi oublié de la moitié du monde » (pour citer l’auteure), elle n’en attire pas moins les convoitises, que ce soit en raison de sa richesse (née du commerce : si la ville s’appelle « Sorlost la dorée », c’est parce qu’elle est la capitale de l’Empire le plus prospère que le monde ait connu) ou des vengeances que veut exercer tel ou tel royaume jadis conquis. La Longue Paix entre l’Empire et les Immish dure certes depuis vingt ans, mais elle est sur le point de prendre fin : l’ennemi mobilise massivement, et il paye un des Hauts Seigneurs Sekemleth, March, afin qu’il prenne la place de Tamlath Rhyl, le Nithque. Mais Tam conspire avec certains des membres les plus en vue de la noblesse, Orhan Emmereth ainsi que l’amant de ce dernier, Darath Vorley (je signale au passage que comme dans un nombre significatif de livres de SFFF récents, une grande partie des protagonistes ou antagonistes est homo- ou bi-sexuel), pour assassiner l’Empereur et mettre fin à la décadence de Sekemleth.

Cette cabale va faire appel à la Libre Compagnie de l’épée, une bande de mercenaires, qui vont envoyer un groupe de quarante hommes traverser le désert. Arrivés à destination, ils ont pour ordre de se séparer en groupes de cinq, de s’équiper discrètement, de ne pas attirer l’attention sur eux ou sur les autres groupes, puis de rejoindre le palais (dont les portes leur auront été ouvertes par des complices) avant de massacrer tout le monde. Ainsi, les conspirateurs pourront placer leurs propres hommes à la place des bureaucrates assassinés, et, en faisant également tuer la Grande Prêtresse et en la remplaçant par une enfant de cinq ans, ils pourront faire désigner un pantin comme Empereur, ayant alors, de fait, le pouvoir effectif.

Un de ces groupes de cinq comprend le chef d’escouade Tobias, un vétéran endurci, ainsi que Rate, Alxine, Emit et surtout Marith, la plus récente recrue. Marith, le pas bon à grand-chose, qui, pourtant, dans le désert, a tué un (petit) dragon, sauvant toute la Compagnie. Marith a l’éclatante beauté, presque féminine, aux manières cultivées et délicates, mais aussi parfois étranges.

Sans (trop) spoiler, le dernier protagoniste majeur de l’intrigue (dans tous les sens du terme…) est Thalia, la Grande Prêtresse qui va finalement échapper à la fois à la mort et au Temple pour entamer un road-trip halluciné avec les survivants du groupe de Marith. Beaucoup de choses chez ce personnage rappellent Arha / Tenar chez Ursula Le Guin : la pesanteur des rituels, le côté sanglant et ténébreux de la religion (alors qu’elle est en partie basée sur la lumière), le confinement dans le temple, la notion de réincarnation de la Grande Prêtresse (notion qui est d’ailleurs absolument centrale dans le roman), l’ambiance générale, le côté « une fois sortie de l’espace où j’ai vécu confinée toute ma vie, je découvre tout avec émerveillement ». Sauf que Marith n’est pas Ged, on dirait plutôt une sorte d’Arren passé du côté (très) obscur. Et que Thalia est un étonnant mélange d’innocence et de personne que sa fonction a obligé à effectuer des actes abominables, du sacrifice régulier d’enfants aux horribles mutilations infligées à une jeune prêtresse étourdie. Notez enfin que le côté dragons (et Maître des dragons) est là aussi réminiscent de Terremer.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le putsch à Sorlost n’est pas complètement au cœur de l’histoire : c’est en fait Marith qui l’est. Et non, je n’en dirai pas plus. Je vais d’ailleurs bien me garder de vous résumer une très grosse partie de l’intrigue.

Ambiance

L’ambiance est très particulière, car duale. Une partie significative du roman a l’atmosphère sombre, cruelle, lugubre, sanglante, qu’on attend forcément dans un livre de Grimdark Fantasy. On achève ses camarades blessés sans remord, on tue pour quelques pièces d’or, on sacrifie femmes, bébés et enfants sur l’autel de la politique ou de la religion, et j’en passe (par contre, auteure oblige, c’est remarquablement light en scènes de viol, c’est à signaler). Ce monde sent l’urine et les excréments, le sang et le stupre. La trahison est partout, y compris au sein de personnes qui elles-mêmes conspirent pour en renverser ou tuer une autre, y compris parmi des soi-disant frères d’armes. Les combats sont ultra-violents (ce qualificatif est parfois galvaudé, mais pas ici), et souvent vus selon un prisme de quasi-berserker ou presque psychédélique, un trip brutal et sanguinaire sous un LSD virtuel (au passage, je tiens à souligner l’importance de l’alcoolisme et de la drogue dans les événements, ce n’est pas si souvent qu’on croise des personnages junkies en Fantasy -dans La promesse du sang par exemple-).

Mais d’un autre côté, une partie tout aussi significative du livre possède une atmosphère mélancolique et onirique, parfois contemplative, sur un ton qui, là encore, rappelle Ursula Le Guin. Sur la fin, on est même à la limite du conte cruel dans la veine de Espoir-du-cerf d’Orson Scott Card (qui lui-même ressemblait, au passage, à une version Dark de Le Guin). Signalons aussi la présence significative de chansons et de poèmes, ce qui n’étonnera pas ceux qui ont jeté un coup d’œil à la bio d’Anna Smith Spark.

La grande question que vous vous posez est probablement de savoir si ces deux atmosphères violemment antithétiques arrivent à se marier : étonnamment, la réponse est oui. Contrairement à une Estelle Faye qui n’a pas su forger un alliage de qualité entre l’aspect Dark Fantasy et romance ou poésie de son univers, l’auteure anglaise, pourtant moins expérimentée, s’en est tirée avec un certain brio, même si tout n’est pas parfait dans son écriture, loin de là. Je dirais d’ailleurs que cette dualité fait que, par définition, chacun des deux aspects renforce l’autre : les scènes « dark » n’en paraissent que plus horribles après les moments de douceur, de calme, de grâce et de beauté qui les précèdent ou les suivent, et inversement. Ce roman, c’est comme passer sans arrêt d’un trip psychédélique à l’extase d’une drogue plus douce, tout en ne « redescendant » jamais.

Qualités et défauts d’écriture

L’auteure a une jolie plume, elle a bien digéré toutes ses influences (que ce soit Le Guin ou les auteurs de Grimdark), mais est-ce que ça suffit à faire de son roman une réussite ? Pas complètement. Il y a des défauts agaçants, des tics comme le fait de dire souvent « et, et, et », c’est-à-dire de ne jamais rien dire en une fois, avec le mot juste (à la Gemmell : je rappelle que là est la vraie qualité d’un grand écrivain, celle de ne pas donner dans la poudre aux yeux à coups de phrases alambiquées et de vocabulaire abscons, mais au contraire dans la concision qui signe les meilleures œuvres : ces dernières sont parfaites lorsqu’il n’y a plus rien à y enlever et que pourtant elles gardent un magnétisme et un pouvoir évocateur colossal et intact) mais au contraire de répéter à tout bout de champ trois termes ou pire, trois synonymes, pour qualifier la même chose.

De même, le livre est beaucoup trop long : les phases contemplatives, c’est bien, mais lorsqu’on fait le compte de ce qui se passe vraiment, on s’aperçoit qu’en fait, ça ne représente pas grand-chose, mais que c’est étiré sur presque 500 pages. J’ai déjà qualifié certains romans de Fantasy d’extraordinairement denses, avec presque de la matière pour deux tomes en un seul (La promesse du sang, encore) mais là, on est clairement en sous-densité. Et c’est d’autant plus grave qu’il y a finalement beaucoup de répétitions : j’entends encore dans mon esprit l’incessant « Death, Death, Death ! » et les « Kill, Kill, Kill, Kill them all ! » proférés à tout bout de champ par deux des personnages.

Bon, ceci étant posé, pour un premier roman, outre le style, il y a aussi d’admirables qualités d’écriture dans d’autres domaines : la narration est à la fois complexe et maîtrisée, alternant les points de vue, l’écriture (majoritaire) à la troisième et à la première personne, le présent et les flash-backs, la prose et les poèmes, et j’en passe. J’ai même eu peine à croire, sur ce plan, qu’Anna Smith Park était aussi peu expérimentée. Le point d’orgue étant tout ce qui concerne la légende d’Amrath, le seigneur de guerre qui un millénaire plus tôt, a tué un homme a dix ans, conquis un empire à vingt, le monde à trente, et est mort dans la gloire, terrassant un terrible dragon, à quarante. Au lieu de nous balancer sa geste en une fois ou deux, de façon artificielle, l’auteure nous la fait savourer petit à petit, nous en donnant un aperçu via une chanson de ménestrel dans une taverne à un moment, puis par le récit d’un personnage à un autre, ou par des flash-backs à cette lointaine époque.

De même, la psychologie de certains personnages est complexe, Tobias, Marith et Orhan étant les plus réussis. Le fait d’ordonner ou de commettre certaines trahisons ou atrocités n’empêche pas les remords, loin de là… Notez que si certaines révélations ou trahisons se voient venir à des kilomètres, certains coups de théâtre sont joliment trouvés et surprennent le lecteur dans le bon sens.

Bref, l’écriture est contrastée, mais une fois certains défauts de jeunesse gommés, on risque d’avoir affaire à une auteure à suivre, sorte d’improbable croisement entre Le Guin et Martin.

En conclusion

Dans ce roman inhabituel, à la base vendu comme Grimdark (forme extrême de Dark Fantasy, style Trône de fer), conseillé par l’éditeur aux fans de Mark Lawrence et R. Scott Bakker, une cabale de Grands Nobles d’un empire jadis puissant mais désormais décrépit décide de faire appel à une Compagnie de mercenaires pour assassiner tous les occupants du palais, sauvant ainsi Sekemleth de la ruine et de l’invasion imminente via un nettoyage par le vide. La Grande Prêtresse est aussi visée, mais elle va en réchapper, et entamer un road trip halluciné avec certains des mercenaires survivants, dont l’étrange Marith.

Mêlant l’atmosphère noire, lugubre et extrêmement violente et sanglante (âmes sensibles s’abstenir, clairement) de la Grimdark Fantasy (ainsi que des intrigues de palais et un véritable festival de la trahison et du coup de poignard dans le dos) avec des phases oniriques, contemplatives et mélancoliques propres à une autre des influences de l’auteure, Ursula Le Guin (dont la Tenar se retrouve en grande partie en Thalia, la Grande prêtresse), ce roman marie avec un certain brio des ambiances pourtant violemment antagonistes à la base. Il n’en évite pourtant pas certaines lourdeurs, comme une écriture parfois un peu surchargée, répétitive et enflée, dans le sens où ce qui est décrit aurait pu l’être avec un bon tiers de pages en moins. Néanmoins, on remarque aussi une grande habileté à d’autres moments dans la narration, des poèmes maîtrisés, un style souvent agréable, et plus généralement un potentiel énorme une fois que certains défauts ou mimétismes (avec les influences) de jeunesse auront été gommés.

Malgré tout, je voudrais insister sur une chose : ce n’est clairement pas taillé pour plaire à tout le monde. Ce sera trop violent et pessimiste pour ceux qui sont là pour lire du Le Guin, parfois trop contemplatif, onirique et empli de beauté et de poésie pour ceux qui sont là pour le côté Grimdark. Sans compter un aspect féministe, homosexuel ET grimdark, qui, comme le dit l’auteure, risque de déstabiliser pas mal de monde. C’est d’ailleurs l’ensemble de ces facteurs qui, comme elle le dit là encore elle-même, a fait qu’elle a eu du mal à vendre sa prose.

Bref, c’est à mon avis une auteure à suivre, même si je ne suis pas totalement certain, pour le moment, de lire le second tome, en tout cas pas sans retours préalables montrant si lesdits défauts sont toujours présents ou pas.

Niveau d’anglais : moyen.

Probabilité de traduction : voir ci-dessus. Sans doute faible.

Pour aller plus loin

Si vous souhaitez avoir un second avis sur ce roman, je vous conseille la lecture des critiques suivantes : celle de

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13 réflexions sur “The court of broken knives – Anna Smith Spark

  1. Ce que je vais dire va peut-être te paraître bizarre, mais j’ai ressenti une certaine affection, une sympathie de ta part envers ce roman (malgré ses défauts), et je trouve ça reposant. Ta chronique n’est ni super enthousiaste ni super agressive, je la trouve… paisible, bienveillante. Peut-être l’atmosphère mélancolique et onirique d’une partie du roman a-t-elle plus marqué l’écriture de ta chronique que le côté violent…

    (Ou alors c’est moi qui projette et cet article a le même ton qu’un autre, c’possible aussi. Mais j’avais déjà dit sur une autre chronique qu’il m’avait semblé remarquer que ton écriture était marquée par ton ressenti même quand ce n’était ni un gros coup de cœur, ni un gros coup de gueule, donc ce n’est peut-être pas seulement dans ma tête ^^).
    Bref, je ne lirai très probablement jamais ce livre, mais j’ai tout de même passé un agréable moment avec ta chronique. 🙂

    Aimé par 1 personne

    • Ah mais clairement, je suis un gros client des atmosphères mélancoliques (et pas seulement en littérature, en musique aussi), et sur ce roman, ce côté là m’a presque plus charmé que le versant grimdark / dark fantasy / violent dont je suis pourtant un farouche adepte en temps normal.

      Non, ce n’est pas une projection de ta part, chaque article est profondément impacté par mon ressenti. Et je suis content que cette critique ait été l’occasion d’un moment de lecture agréable 🙂

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  2. Je ne sais pas vraiment si c’est un livre pour moi, même si j’avoue que ça me tente quand même.

    Je n’ai en général aucun souci avec la lenteur et les longues descriptions (j’ai bien réussi à lire sans souci les roue du temps ou l’arcane des épées -ainsi que plein d’autres fantasy des années 80- qui étaient les champions sur ce domaine la xD).
    Du coup ça ne me refroidit pas et le mélange entre ambiance mélancolique (qui est un sentiment auquel je suis assez sensible) + grimdark peut en faire un bon candidat si un jour je suis dans le bon état d’esprit !

    C’est bizarre parce quand on lit cette chronique on ne ressent pas que c’est un échec pour toi, du coup quand j’ai lu que tu ne comptais pas lire la suite pour l’instant ça m’a bien surprise 😛

    Aimé par 1 personne

    • Je ne dirais pas que c’est un échec, mais plutôt qu’il y a certains points à améliorer, ne serait-ce qu’en termes d’élagage et de répétitions. Mais niveau qualité de la plume et atmosphère, j’adhère franchement, par contre.

      Le souci, c’est qu’il y a tellement de romans que je veux lire en anglais que je suis obligé de faire des choix, ou de reléguer les tomes 2+ dans 1-4 ans, chose qui n’est jamais aisée vu que même avec les chroniques pour servir d’aide-mémoire, il n’est guère facile de se remettre dans l’ambiance du tome précédent, lu des lustres auparavant. Donc il y a des « bons » livres (ou disons pas mauvais, seulement perfectibles) que je choisis de ne pas lire, pour privilégier les auteurs auxquels, par contre, j’adhère complètement.

      Après, dans ce cas précis, tout dépendra des retours sur le tome 2 : si je vois que sur Goodreads même ceux qui ont été mitigés sur le tome 1 l’encensent, je franchirai sans doute le pas.

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      • C’est vrai que les suites de séries c’est un gros problème, j’ai actuellement plus de 300 séries en cours que je n’arrive pas à mettre à jour, même avec mon rythme de lecture élevé.

        Pour l’instant je ne suis pas encore passé à l’étape du « je ne lirais sans doute jamais la suite, j’abandonne ». Je garde toujours espoir, je laisse la possibilité toujours ouverte. Et ce même pour les séries qui me plaisent moyennement.
        Du coup je vais vraiment au feeling sur le moment et si au bout de x années je n’ai pas avancé c’était sans doute que je n’en avais pas suffisamment envie, et si c’est juste un oublie je la relis pour m’y remettre xD (ça m’arrive souvent, obligé, j’ai actuellement une liste d’environ 50 séries à relire, dont 5 en cours de relecture).

        j’ai vraiment du mal à dire non quoi, il faut vraiment que ça ne me plaise pas pour que je décide consciemment que je ne lirais pas la suite.

        Aimé par 1 personne

    • Merci. La probabilité de traduction est juste une estimation de ma part, pas une garantie, dans un sens ou dans l’autre. Il est donc possible que ce livre soit traduit, même si, pour moi, c’est improbable.

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  3. Ping : Godblind – Anna Stephens | Le culte d'Apophis

  4. Super chronique, comme d’habitude.
    Ce roman m’intrigue, l’ambiance grimdark apparemment mâtinée de poésie et d’Ursula k. Le Guin est très intéressant. Et une autrice qui se dit fan de Daniel Polansky, je ne peux que dire oui !

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  5. Ping : Queen of the conquered – Kacen Callender | Le culte d'Apophis

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