Nouvelles dans l’univers des Poudremages – Brian McClellan

Un éclairage capital sur l’histoire et les motivations des personnages de La promesse du sang

powder_mage_novellasEn plus des trois romans du cycle des Poudremages, Brian McClellan a aussi publié 9 nouvelles, toutes sauf une (Return to Honor, dont l’intrigue prend place entre les deux premiers tomes) se déroulant avant les événements décrits dans La promesse du sang. Et on remonte parfois très loin, puisque ces huit nouvelles se passent respectivement 35, 35, 22, 18 (et pas 19 comme on le voit parfois sur le net), 10, 8, 2 ans et enfin 8 mois avant le tome 1. Ces textes nous montrent pour l’essentiel le passé des personnages principaux et secondaires les plus marquants croisés dans La promesse du sang.

Ces nouvelles sont disponibles soit (pour la plupart) à l’unité (sous forme électronique ou audio), soit sous la forme de deux recueils en comprenant respectivement 4 et 5 (idem). Les trois premières et l’avant-dernière de ma liste sont longues, les autres nettement plus courtes. 

Les nouvelles

Je vais maintenant vous proposer un résumé ainsi que mon avis sur chaque nouvelle, en les présentant dans l’ordre chronologique, c’est à dire en vous parlant de celle qui se passe dans le plus lointain passé en premier et en remontant vers le « présent » (à savoir la période entre les deux premiers tomes). Dans chaque cas, je préciserai en introduction l’époque ainsi que le(s) personnage(s) de La promesse du sang concerné(s).

Une remarque importante : l’auteur se débrouille toujours pour rappeler en quelques phrases efficaces les bases de son univers (de sa magie, surtout), ce qui fait qu’il me paraît tout à fait possible de lire les nouvelles sans avoir lu le roman avant. Même si, évidemment, le fait de déjà connaître les personnages mis en jeu apporte un très gros plus (car cela permet de mieux comprendre les implications futures de certains événements).

Forsworn

époque : 35 ans avant La promesse du sang ; personnages : Erika, Nikslaus, Tamas.

ForswornErika est la petite fille du Duc Leora et l’héritière de ses titres, de son argent et de ses terres. Cette jeune femme (19 ans) se perfectionne au tir à l’arc dans la forêt sous la conduite de Santiole, le maître d’armes familial. Car la jeune héritière n’a pas le droit de se servir d’un mousquet ou de poudre noire : c’est une poudremage, que seule son appartenance à la Noblesse protège du courroux des Longdogs (Limiers, disons), les chasseurs de mages royaux de Kez. Car dans son pays, les poudremages sont illégaux et emprisonnés ou exécutés. Or, il se trouve que la route d’Erika va croiser celle de Norrine, une fillette de douze ans qui cherche à fuir ces traqueurs. La jeune noble va alors mettre toutes les ressources de sa famille au service de la fuyarde, tentant de la faire passer en Adro, le pays voisin où les Poudremages, s’ils sont mal vus dans certains cercles, peuvent en revanche vivre libres (ou vivre tout court). Sa tâche sera compliquée par l’arrivée du chef des Limiers, un certain Duc Nikslaus (que les lecteurs du tome 1 connaissent bien) et de son lieutenant, un redoutable bretteur du nom de Duglas. Son voyage sera aussi l’occasion d’entendre parler d’un certain Tamas…

C’est vraiment un bon texte, tout à fait à la hauteur du cycle principal en terme de qualité et qui a le mérite d’expliquer les raisons derrière la rencontre entre Tamas et sa future épouse (la rencontre elle-même étant montrée dans la nouvelle suivante), ainsi que les causes de l’inimitié entre cette dernière et Nikslaus. Outre le point de vue d’Erika, on suit aussi occasionnellement celui de Norrine. L’atmosphère empreinte de tension de cette fuite est très bien rendue, tout comme le sont les combats.

Servant of the crown

époque : 35 ans avant La promesse du sang ; personnages : Tamas, Erika, Westeven.

ServantCette nouvelle commence à-peu-près à l’époque où la précédente finit. Tamas (27 ans) est le premier roturier de l’Histoire d’Adro à accéder au grade de Major, grâce à ses exploits en tant que soldat et Poudremage (les grades supérieurs sont réservés aux Nobles -qui ne conçoivent pas d’être commandés par des officiers qui n’ont pas leur statut- et sont des charges qui s’achètent, sans que la compétence entre en ligne de compte). Une promotion qui est cependant remise en question à la suite d’un duel avec le fils d’un Duc. Suspendu, Tamas va plaider sa cause auprès de son supérieur dans la ville frontalière de Budwiel, où il est abordé par une jeune femme, Erika, qui lui demande de l’aider à développer ses dons de Poudremage. Il se trouve qu’elle est noble (Tamas les méprise pour leur arrogance et leur ignorance) et qu’elle représente un des plus beaux partis des Neuf, rien de moins. Dans le même temps, Tamas découvrira que sa disgrâce est due à une Privilégiée (magicienne), Dienne, et se retrouvera pris au piège d’un redoutable jeu politique opposant la Cabale et… le Roi Manhouch.

Le texte précédent était très bon, celui-ci est carrément excellent. Il nous montre la rencontre entre Tamas et Erika, puis la construction de leur relation amoureuse. Le personnage de la jeune femme monte d’ailleurs carrément en puissance, et se révèle loin d’être une fleur délicate, puisque si Tamas l’entraîne, elle lui donne aussi des leçons d’escrime (un art dans lequel il est peu versé) et est très loin d’être un poids mort dans les deux combats spectaculaires qui opposent le duo de choc à la terrible Privilégiée Dienne et à ses troupes (signalons aussi plusieurs duels, mettant en scène Tamas ou Erika). Les dialogues entre ces deux personnages sont par ailleurs dynamiques et fort bien écrits.

Le très gros intérêt de cette nouvelle est d’expliquer pourquoi Tamas a un mépris aussi farouche pour ses supérieurs et les Nobles (et pour le Roi, le premier d’entre eux), et une telle volonté de s’élever dans les rangs jusqu’au grade de Maréchal. C’est la première pierre de la Révolution qui est au centre de La promesse du sang qui est posée ici.

Murder at the Kinnen Hotel

époque : 22 ans avant La promesse du sang ; personnages : Adamat, Ricardo Tumblar.

MurderNous retrouvons Adamat (23 ans), qui est à cette époque un jeune policier mais déjà expérimenté. Dans un métier où les je-m’en-foutistes sont légion et où on saute sur les conclusions « évidentes », il est une exception, un vrai enquêteur, un Doué doté d’un don magique mineur mais très utile dans son activité : une mémoire absolue. Il se retrouve associé à deux enquêtes, une sur le meurtre du Vicomte Brezé, l’autre sur celui de la maîtresse d’un homme d’affaires en vue, Ricardo Tumblar (qui, au passage, s’appelle Ricard dans la VO). Or, il se trouve que ce dernier est un camarade d’université d’Adamat, et que malgré une situation accablante (juste après le coup de feu mortel, on l’a trouvé dans le lit de la victime, un pistolet à la main), il pense qu’il a été piégé… par un poudremage. Mais pour quel motif ? Ce syndicat qu’il veut mettre en place et qui changerait à jamais le pays ? Mais la situation de l’enquêteur va se compliquer lorsqu’il va être confronté à l’hostilité du Lieutenant Dorry (un incompétent notoire), de son oncle, le Chef de la Police, des nobles, et qu’il va hériter d’une encombrante partenaire, White, une femme au service de la Cabale Royale.

C’est un texte intéressant, qui, paradoxalement, nous en apprend peut-être plus sur Tumblar que sur Adamat. L’autorisation possible (même de façon limitée) des syndicats est au cœur de l’intrigue, et on comprend mieux la volonté farouche de Tumblar de les mettre en place et de les développer à la suite de cette nouvelle (ainsi que son soutien au projet de Révolution de Tamas vingt ans plus tard). Une fois encore, les Nobles se révèlent être une belle bande de pourris, et la Cabale des gens impitoyables. Au passage, on croise les Barbiers de la Rue noire, et on entend parler à deux reprises de Tamas, désormais Général.

Hope’s end

époque : 18 ans avant La promesse du sang ; personnage : Tamas.

Hopes_endLe général Tamas fait campagne à Gurla, où il assiège la forteresse de Darjah, une des plus anciennes du pays. Ses murs sont renforcés par la sorcellerie, ses environs truffés de pièges magiques pouvant tuer celui qui marche dessus, ses murs garnis de dix fois le nombre de soldats nécessaires pour la tenir et protéger le Shah qui s’y terre, entouré de ses sept Privilégiés. Pourtant, une vulnérabilité a été détectée dans une des murailles, et le supérieur de Tamas lui a ordonné de lancer La fin de toute espérance (pour paraphraser Dante ; en anglais Hope’s end), nom traditionnel donné dans l’Armée d’Adro à l’assaut d’une forteresse ennemie. Notez que ce terme (fictif) a une contrepartie dans l’Histoire militaire réelle : Forlorn hope, traduit en français par « enfants perdus ».

Il n’y a que deux catégories de gens qui participent à ce genre de charge suicidaire : ceux qui souhaitent échapper au peloton d’exécution, aux prisons militaires ou aux bataillons disciplinaires, ou bien les ambitieux qui savent qu’ils pourront monter d’un voire deux grades s’ils survivent et sont victorieux. Dans trois jours, l’attaque sera lancée, mais pour ses infortunés participants, les mauvaises nouvelles s’accumulent : les Privilégiés n’acceptent de ne la soutenir que de loin (contrairement à l’habitude qui veut que l’un d’eux soit présent au milieu des troupes d’assaut), et Tamas se voit explicitement interdire par le Maréchal en charge de ce théâtre d’opération de prendre part au combat, même de loin.

Alors que Tamas ordonne que le Capitaine Constaire mène l’assaut, son amante, le Capitaine Verundish, se porte volontaire pour le remplacer. La jeune femme est tout ce que Constaire n’est pas : alors que Tamas considère ce dernier comme un dandy, un lâche sans-valeur et un parvenu dont le père a acheté la charge d’officier, il a en revanche le plus grand respect pour Verundish, un vrai soldat sorti des rangs, tout comme lui-même. Ce qu’il ne sait pas, c’est que le mari du Capitaine lui a posé un ultimatum : cet homme épouvantable veut se marier avec sa maîtresse, et si elle n’obtient pas le divorce ou ne se suicide pas dans les trois mois, il vendra leur fille comme esclave (sous-entendu sexuel…). D’où la motivation de la jeune femme à se porter volontaire pour cet assaut suicidaire, l’église de Kresimir étant peu encline à accorder des divorces.

C’est un très bon texte, grâce à son ambiance crépusculaire et à sa tension dramatique, malheureusement gâchée par une fin qui ne m’a guère satisfait et qui lui fait frôler l’excellence sans hélas l’atteindre. C’est aussi un texte capital par rapport à Tamas, puisqu’il montre clairement l’adulation de ses hommes pour lui et lui fait franchir une étape décisive sur le chemin qui le mènera vers sa Révolution. C’est enfin là qu’on voit le plus clairement les ressemblances et convergences entre Tamas et Richard Sharpe, héros du cycle de romans militaires se déroulant durant les Guerres Napoléoniennes écrit par Bernard Cornwell.

The girl of Hrusch Avenue

époque : 10 ans avant La promesse du sang ; personnage : Vlora, Taniel, Borbador, Tamas.

HruschVlora (10 ans) est une orpheline, fille d’un Na-Baron. Sa mère est morte en couches, son père un peu plus tôt dans l’année, ruiné. Parce qu’elle est d’origine noble, elle n’a pas été placée dans un orphelinat mais dans un pensionnat dirigé par la Directrice Amory, une femme adepte des châtiments corporels et de la privation de nourriture. Vlora aime passer du temps dans l’allée derrière l’avenue Hrusch, où les armuriers testent leurs nouveaux mousquets et pistolets. En effet, l’odeur de la poudre la remplit d’énergie et affûte sa concentration… Un jour, elle surprend une conversation entre la Directrice et un homme, qui veut l’acheter. Elle s’enfuit donc, ce qui n’est que le point culminant de ses ennuis : elle s’est récemment attirée les foudres d’un noble, ainsi que celles des deux jumeaux qui terrorisent les enfants dans le quartier entourant l’avenue. Mais son salut pourrait bien venir d’un garçon de son âge auquel elle est venue en aide alors qu’il se faisait ennuyer par les deux caïds en culotte courte, un certain Taniel…

C’est un bon texte, qui rend parfaitement bien le point de vue et la psychologie d’enfants d’une dizaine d’années. Il a le mérite de montrer comment Tamas et Taniel sont entrés en contact avec la jeune fille, qui aura par la suite une grande importance pour eux.

Green-eyed Vipers

époque : 8 ans avant La promesse du sang ; personnages : Tamas, plus la mention du Doyen Lektor, d’Erika et de Nikslaus.

La baronne Petara est une riche veuve, la trentaine avancée mais triomphante (elle est considérée comme une des plus belles femmes du Royaume). C’est aussi une prédatrice qui collectionne les amants et amasse autant de pouvoir et d’influence qu’elle le peut, y compris en recourant aux meurtres si besoin. Depuis qu’elle l’a aperçu, alors qu’elle avait à peine 17 ans, lors d’un défilé militaire, elle est obsédée par Tamas, qui, selon elle, est appelé à être un personnage d’une importance capitale. Patiemment, elle a tissé sa toile, aidant les agents de Kez a capturer Erika, avant qu’elle ne soit guillotinée (un fait que le Maréchal ignore, bien sûr). Aujourd’hui, neuf ans plus tard, elle estime Tamas prêt à se remarier, et sa réputation de tombeur auprès des jeunes et jolies filles de la Noblesse fait qu’elle sait qu’il ne sera pas insensible à ses charmes. Bref, c’est ce soir qu’elle le prendra dans ses filets, et couchera avec lui, le premier pas vers un futur mariage. car elle sait qu’alliée à lui, ils régneront sur Adro, et, pourquoi pas, sur le monde.

C’est un texte magistral, le plus court de cette série de nouvelles mais sûrement le plus marquant. Il donne un éclairage inédit sur la mort d’Erika, montre à quel point Tamas peut être impitoyable (malgré le fait que ce soit le « gentil » de l’histoire) et surtout démontre clairement qu’il a planifié la Révolution et les guillotinages massifs de nobles très, très longtemps à l’avance.

The face in the window

époque : 2 ans avant La promesse du sang ; personnage : Taniel, Ka-poel.

Les grandes puissances que sont les Neuf possèdent leur empire colonial. De l’autre côté de l’océan, Adro a ainsi colonisé Fatrasta il y a un peu plus d’un siècle, une vaste terre sauvage habitée par de redoutables indigènes, les Palo (à la peau claire, aux cheveux roux et aux yeux verts, l’auteur fait un beau pied de nez à l’ethno-centrisme et rendrait fière Ursula Le Guin). Taniel, envoyé découvrir le monde par son père, y débarque un peu moins de six mois après que ce territoire ait été vendu aux Kez. Fatrasta choisit ce moment précis pour déclencher sa Révolution « américaine », ayant pour but d’obtenir son indépendance et non de se débarrasser d’une système monarchique. Outre certains colons, les trappeurs et marchands locaux et les Palo, cette guerre coloniale attire des « volontaires » étrangers, dont Taniel, qui souhaite venger sa mère en tuant des Kez. Devenu Capitaine, il seconde le Major Bertreau, tandis que son unité se rend dans le Bassin Tristan, une zone marécageuse infestée de serpents et autres bestioles. Ils doivent y rejoindre leurs guides indigènes, mais ils sont attaqués par une importante force Kez soutenue par une Privilégiée. Taniel sera séparé de sa Compagnie, perdra une proche, et rencontrera une jeune sorcière indigène.

Il s’agit, de mon point de vue, du texte le moins intéressant du lot. A part nous montrer la rencontre de Taniel avec Ka-poel et son premier tir contre une Privilégiée, il n’a pas d’intérêt majeur. Il aurait été plus pertinent, à mon sens, de nous expliquer comment il avait gagné son fameux surnom de Taniel deux-coups…

Ghosts of the Tristan Bassin

époque :  8 mois avant La promesse du sang ; personnages : Taniel, Ka-poel.

GhostsDéjà surnommé « deux-coups », Taniel est désormais un redoutable tueur de Privilégiés (mages), et le commandant en second d’une unité de Francs-tireurs appelée les Fantômes. Les Kez décident de frapper un grand coup et lancent toute une Brigade (5000 hommes, plus les troupes auxiliaires), appuyée par quatre Privilégiés, contre la ville de Planth, la plus importante du Bassin Tristan. En face, les défenseurs, dix fois moins nombreux, moins bien entraînés et ne pouvant compter que sur un seul Privilégié, sont mal préparés à affronter une armée moderne soutenue par des canons et la sorcellerie. Pire encore, l’âme de la Révolution, Lindet, est coincée dans la ville, et sa capture serait catastrophique. Et les choses vont encore se compliquer quand cette dernière se révélera plus intéressée par sa propre fuite et sa survie que par le sort des civils… Heureusement, Taniel va trouver un allié inattendu : le légendaire Colonel Ben Styke des Lanciers Fous, une unité de cavalerie redoutable et particulièrement atypique, puisqu’elle emploie des armures (magiques) telles qu’on en utilisait deux siècles et demi auparavant.

C’est un très bon texte, plus orienté Fantasy militaire que certains des autres. Il nous montre pourquoi, dans La promesse du sang, Taniel a une telle réputation, notamment de fléau des Privilégiés (et des officiers). Il est aussi très intéressant dans sa description d’une Fatrasta entre le Canada des trappeurs et les bayous de Louisiane, des tactiques de type embuscade et raid des Fantômes, du combat de Taniel contre un Gardien (ces humains transformés en machines à tuer invincibles par la sorcellerie des Privilégiés Kez), ainsi que via le personnage de Styke, une sorte de colonel Kilgore en armure médiévale joué par Arnold Schwarzenegger.

Return to honor

époque :  entre la fin de La promesse du sang et le début de The crimson campaign ; personnages : Vlora, Tamas, Olem.

Return_honorLe capitaine Vlora, peu en odeur de sainteté après avoir trompé Taniel, se voit confier par Tamas une mission qui pourrait la faire entrer à nouveau dans ses bonnes grâces : elle a trois jours pour capturer un traître, Wohler, qui veut passer à l’ennemi Kez en apportant avec lui des renseignements sur les mouvements de troupes et l’état des réserves logistiques. Tamas donne des ordres pour qu’elle ne bénéficie d’aucune aide (que peut sont enclins à lui apporter, de toute façon), mais elle va pourtant obtenir l’appui le plus inattendu qui soit : celui du propre garde du corps du Maréchal, Olem. Notez que nous recroisons également Verundish (devenue Colonel) dans ce texte.

Il s’agit d’une nouvelle intéressante, d’abord parce qu’elle nous donne un meilleur aperçu du caractère de Vlora, très au second, voire troisième plan dans La promesse du sang. On voit aussi les différences de comportement pré- et post-Révolution au niveau des « forces de l’ordre », ainsi que la constitution d’une nouvelle unité d’élite par Olem (un personnage qu’on prend d’ailleurs beaucoup de plaisir à retrouver). L’intrigue mélange un aspect enquête et un aspect militaire / combats pas désagréables du tout. Enfin, le texte boucle la boucle, puisqu’il se termine alors que Vlora et Olem partent pour la ville de Budwiel, où, quelque part, tout a commencé dans la première nouvelle.

En conclusion

Ces neuf nouvelles sont toutes d’un bon niveau et intéressantes, mais certaines d’entre elles (principalement celles qui concernent Tamas) se détachent vraiment du lot, tant elles expliquent la psychologie, les motivations et les actions de ce personnage dans La promesse du sang. Je retiendrai personnellement Servant of the crown, Hope’s end et surtout Green-eyed vipers comme les textes les plus recommandables du lot. Ce genre de nouvelles, s’insérant entre deux tomes d’un cycle ou avant le tome 1, est de plus en plus fréquent, et, tous auteurs confondus, d’un intérêt variable : ici, cependant, il est réel, tant on en apprend plus sur certains personnages. C’est donc, globalement, d’un achat hautement recommandable dont il s’agit.

Il faut aussi se dire qu’il reste encore un gros gisement d’histoires à exploiter : la scène de la mort d’Erika proprement dite, l’attaque du palais ou de la Cabale (qui n’a jamais été montrée, puisque La promesse du sang commence après), la fois où Taniel a gagné son surnom de deux-coups, etc. La publication d’autres textes, ou de nouvelles du même genre s’insérant entre les tomes 2 et 3, par exemple, est donc tout à fait envisageable.

Niveau d’anglais : Globalement facile.

Probabilité de traduction : elle dépendra d’une éventuelle réédition du tome 1. Si elle se fait et que le roman a du succès, la traduction en un recueil unique de toutes ces nouvelles (quelque chose comme 450 pages au total) est loin d’être impossible.

Pour aller plus loin

Si vous souhaitez avoir un deuxième avis sur ces nouvelles, je vous conseille la lecture des critiques suivantes : celle de Lutin sur Albedo ( Forsworn, Servant of the crown),

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29 réflexions sur “Nouvelles dans l’univers des Poudremages – Brian McClellan

  1. Ping : La promesse du sang – Brian McClellan | Le culte d'Apophis

  2. J’avais en prévision de les acquérir, je pensais le faire après la lecture de la trilogie principale mais maintenant je m’interroge. Lire après apporterait toujours cet éclairage et approfondissement du monde des pourdres-mages, mais c’est sans doute mieux d’avoir toute cette exposition avant…
    Les premières nouvelles sont très alléchantes d’après ce que tu en dis. Le second lot avec Taniel semble un peu moins relevé à l’exception du « magistral » Green-eyes vipers.
    Merci pour cet éclairage… magistral. 🙂

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    • Merci 🙂

      Etant donné que 8 nouvelles sur 9 se passent avant le tome 1, et que tu as déjà lu celui-ci, tu peux te lancer tout de suite, si tu en as envie, pas besoin d’attendre d’avoir lu les tomes 2 et 3 (ce qui n’est d’ailleurs pas encore mon cas). N’oublie pas que les nouvelles sont disponibles, en majorité, à l’unité, et que tu peux très bien sélectionner celles qui t’intéressent le plus sans forcément lire les autres via les deux packages qui en rassemblent plusieurs.

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  3. Je ne sais pas ce qu’il en est de cette fameuse réédition dont on parle depuis quelque temps. Je sais que sur les forums du Bélial le sujet avait été abordé (pas pour le Bélial ceci dit), et qu’une news était paru sur Elbakin, mais ça semblait être une erreur…
    http://www.elbakin.net/edition/24653-Brian-McClellan-de-retour-en-France

    A suivre…

    Merci pour ces critiques des nouvelles en tout cas, l’espoir fait vivre. 😉

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    • Mouais, enfin bon, sur le forum du Belial’, c’est Gilles Dumay en personne qui avait abordé le sujet, en ayant vraiment l’air d’être sûr de son coup. Vu sa connaissance et ses relations dans le monde de l’édition, ça m’étonnerait beaucoup qu’il ait mentionné un vieil accord caduque, même si c’est évidemment possible. M’enfin entre Gilles Dumay et Le-site-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom-en-ces-lieux, je te laisse deviner à qui va ma confiance…

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  4. Je ne savais pas qu’ils allaient être re-édités, c’est vraiment une super nouvelle, que je ne manquerais pas =)
    Cette série le mérite je pense !

    Je n’ai pas lu les nouvelles mais je pense que je profiterais de la re-édition pour les lire, surement après ma relecture du premier tome.

    Merci pour ton avis, au moins je sais maintenant qu’elles valent vraiment le coup !

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    • ça a été mentionné par Gilles Dumay sur le forum du Belial’. Donc c’est de source sûre, à priori. Et oui, je suis d’accord avec toi, ce cycle mérite amplement d’avoir une seconde chance (ou plutôt une première vraie chance).

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  5. Je suis contente qu’une réédition soit apparemment en cours, l’univers me tente énormément. Merci pour cette découverte, j’ai une liste longue comme le bras de trucs à lire une fois qu’ils auront été traduits à cause de toi ^^

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  6. Bonjour,

    C’est Audrey Petit elle-même qui nous a répondu que cette annonce était une erreur.
    Après, ça se fera peut-être chez un autre éditeur, qui sait ?

    Cordialement,

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    • Bonjour,

      merci pour cette précision.

      C’est tout le mal qu’on souhaite à ce cycle, qui ne mérite vraiment pas de sombrer dans l’oubli ou d’être réservé aux seuls lecteurs capables de lire directement en VO.

      Maintenant, il y a un espace à combler, si un certain auteur va au bout de son envie et propose sa propre variation sur le thème Flintlock Fantasy 😉 (que je lirai avec intérêt).

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      • Je suis bien d’accord concernant les romans (et nouvelles) de McClellan, que j’avais beaucoup aimés (de ce que j’ai lu en tout cas).
        C’est tout un pan de la fantasy récente qui n’a pas pris en France (comme d’autres, malheureusement) et que j’espère voir faire son retour.
        On est loin de parler d’un auteur difficile à aborder en plus. Mais comme tous ceux qui ont déjà eu leur chance, c’est toujours plus difficile de redémarrer, malheureusement. 😦

        Hé, hé, il est bien question de faire parler la poudre, oui. 🙂

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