Blogger recognition award

ApophisJe viens d’être nominé par Aelinel (que je remercie chaleureusement, au passage) à un tag que je trouve doublement intéressant : en lui-même d’abord, et parce qu’il va me permettre d’expliquer à chaque lecteur ce que je n’ai eu l’occasion de raconter qu’à certains d’entre eux en commentaires de certaines critiques.

Le principe de ce tag est le suivant :

  • Remercier la personne qui t’a nominé et mettre un lien vers son blog (fait)
  • Écrire un post contenant une brève histoire de ton blog (bref, je ne sais pas faire, mais l’historique est là  😀 )
  • Donner un ou deux conseils pour de nouveaux blogueurs (ce sera quatre, soyons fous ^^)
  • Sélectionner 15 autres blogs (comme à mon habitude, je ne nomine personne en particulier, si ce tag vous intéresse n’hésitez-pas à le reprendre).

La naissance du Culte d’Apophis

Le culte d’Apophis est né d’une double frustration :

  • D’abord, celle de voir que certains ne connaissaient qu’un pan extrêmement restreint de la littérature SFFF (= juste le Young Adult, pour appeler un chat, un chat), qu’ils n’avaient qu’une idée très floue de ce qui caractérisait tel genre ou tel autre, ou croyaient à tort que certains types de livres SFFF (adultes, Hard SF, etc) étaient hors de leur portée. Et puis bien sûr la concentration de l’attention sur quelques auteurs / genres / sous-genres / cycles mainstream, au détriment d’œuvres moins connues mais au moins aussi intéressantes (sinon, parfois, beaucoup plus).
  • Ensuite, de bêtes (mais très énervantes) limitations techniques (liées à la mise en forme, principalement, mais aussi à l’insertion de liens) sur la plate-forme où je postais mes critiques avant d’ouvrir mon blog, à savoir Amazon (sans compter le fait qu’on ne peut, en effet, poster que des critiques sur Amazon, pas des articles de fond ou des tags comme celui-ci !).

Tout ça me tournait dans la tête depuis un moment, mais deux catalyseurs ont accéléré le processus : en fin mai 2015 (un peu avant les commémorations du Débarquement), je me suis pris la tête avec une copine qui avait une connaissance très… basique de la SFFF, et qui prétendait que Divergente (si je me souviens bien, c’était un cycle emblématique du YA, en tout cas) était un tel modèle d’esprit de Résistance qu’on devrait rendre sa lecture obligatoire au Collège. Après lui avoir expliqué que, même sans parler de la Littérature générale ou de films comme La liste de Schindler (par exemple), il y avait sans conteste possible bien plus pertinent en SFFF pour parler de Résistance que ce cycle Young Adult, et devant le fait qu’elle n’en démordait pas (elle et son groupe d’amis), j’ai bien dû me rendre à l’évidence : malgré ses trente ans et son statut auto-proclamé d’amatrice de Fantasy et SF (c’est le genre : j’ai lu Harry Potter, le Seigneur des Anneaux et le Trône de Fer, je suis une experte), elle avait une image très nébuleuse, distordue et hautement partielle de ce qu’était réellement la littérature de l’imaginaire, de la richesse, de la profondeur et de l’intérêt de certaines œuvres de SFFF.

L’idée a commencé à prendre racine, telle une graine, dans mon esprit : faire découvrir, expliquer, cartographier les genres et sous-genres, sortir du mainstream pour montrer aux gens autre chose, ne pas se concentrer que sur les nouveautés pour dépoussiérer des cycles oubliés, faire sentir à ceux qui hésitent que non, la Hard SF n’est pas forcément hors de leur portée, que certains livres en anglais sont tout à fait lisibles même sans un haut niveau dans cette langue, que SF militaire et fascisme ne sont pas forcément des mots qui vont ensemble.

Six mois plus tard, environ, un illustre acteur du monde de l’édition (qui se signalera s’il en a envie, en commentaires, mais qui de toute façon se reconnaîtra), m’a fait part de son intérêt pour mes critiques sur Amazon, et m’a conseillé d’ouvrir un blog, qui leur offrirait un écrin bien mieux adapté. Qu’il en soit remercié !

Le Culte d’Apophis : l’origine du nom

Je ne vais pas vous donner l’origine du pseudo Apophis, il faudrait vous expliquer beaucoup de choses qui n’ont que peu à voir avec la SFFF et remonter aussi loin que 2007. Par contre, je vais vous expliquer le pourquoi du Culte de. Je dirais juste, en préambule, que Apophis ne fait pas mention au Goa’Uld de Stargate : SG-1 (faute de quoi je m’appellerais plutôt Baal, il a carrément plus la classe). Mes pseudos sur internet ont toujours eu un lien avec une mythologie quelconque, en général un dieu avec un caractère aussi ombrageux que le mien.

Il se trouve que l’Apophis pré-blog avait, dans certains cercles du net, la réputation d’être quelqu’un d’hautain. Et vu que c’est un dieu, le clin d’œil (en forme de bras d’honneur, disons-le clairement) aux « sympathiques » personnes ayant créé cette réputation (essentiellement basée sur du vent) qui consistait à faire de l’abonnement à ce blog la soumission au Dieu Apophis me paraissait être une provocation narcissique tout à fait à la hauteur de cette sulfureuse aura. C’est un aspect de l’explication (et puis c’est un second degré très amusant, non ?).

La seconde explication est qu’il s’agit d’un jeu de mots : l’étiquette (roman) Culte d’Apophis désigne mes livres… « cultes », comme on parle d’un album de musique ou d’un film-culte. Dès lors, le deuxième aspect de l’explication du nom du blog est qu’il présente les œuvres « Culte » (les genres et sous-genres, auteurs, cycles ou romans) d’Apophis, c’est-à-dire moi.

Les conseils aux nouveaux blogueurs

  • D’abord, n’oubliez pas que vous n’écrivez pas ou ne configurez pas l’apparence de votre blog que pour vous, il y a des gens qui vont vous lire. C’est à leur confort de lecture que vous devez penser avant tout : les trucs tout fancy ou au contraire très dark, ça peut vous paraître trop classe, mais si ça fatigue ou énerve les gens, vous n’allez pas atteindre votre but. Car celui d’un blog est quand-même de partager un minimum, non ? Et si votre blog est bordélique, kawaii mais kitsch ou que vous utilisez une police un peu bizarre, cela peut vite inciter les gens à aller voir chez vos petits camarades si la migraine ophtalmique est moins forte. Mon conseil est donc : il vaut mieux faire un minimum « pro » (sans être austère), les gens viendront ou reviendront peut-être plus facilement. Donc, il faut toujours se demander si une modification esthétique apporte un réel plus (en terme de confort) à votre blog, ou sert juste à combler un désir personnel.
  • Ensuite (et c’est très important), il va falloir maintenir un équilibre (délicat mais capital) entre ne pas vous fixer trop d’objectifs (du genre faire à tout prix x articles par mois) et ne pas vous en fixer assez. Si vous vous fixez trop d’objectifs, le blog va devenir, à la longue, un fardeau et pas un plaisir, et cela va finir par impacter sa qualité, voire son existence pure et simple (burn out –> fermeture ou « pause » longue durée, articles faits à la va-vite pour se débarrasser de la corvée). Si vous ne vous en fixez pas assez, vous allez écrire de moins en moins d’articles, et il va être difficile pour vous de transmettre vos opinions sur les livres, car un blog peu actif est peu attractif et n’incite pas les gens à le visiter. Avant de vous lancer, soyez conscient qu’un blog est chronophage, et que plus il est ou veut être bon, plus il va vous prendre de temps.
  • N’hésitez jamais à visiter les blogs des autres, et à vous inspirer de ce que vous allez y trouver. Nul n’a la science infuse, les bonnes idées sont partout, prenez-les lorsqu’on vous en trouvez. Mais ne copiez pas : inspirez-vous de ce qui est positif, mais faites-le à votre sauce.
  • Remettez-vous régulièrement en question, que ce soit au niveau de l’esthétique du blog, de ses fonctionnalités, de ce que vous y proposez en terme de contenu, du style ou de la politique éditoriale. Le blog doit certes avoir une identité propre et forte, mais elle ne doit pas forcément être figée. En même temps, ne vous reniez pas : faites la part des choses dans les conseils qu’on vous donne ou les remarques qu’on vous fait, c’est votre blog, il doit certes plaire aux autres mais avant tout… à vous ! Si vous avez une ligne éditoriale claire, ne la reniez pas (les ajustements sont une chose, les compromissions une autre), surtout pas pour gagner des abonnés en vous lançant dans des critiques de genres / sous-genres / auteurs ou un ton dans la rédaction des critiques qui ne vous correspondent pas.

Voilà, c’est tout, j’espère que ce tag vous aura plu et qu’il vous en aura appris plus sur l’histoire et la philosophie du Culte d’Apophis.

 

 

19 réflexions sur “Blogger recognition award

  1. Tes réponses m’ont beaucoup plu! Bravo! Et tes conseils sont également très judicieux! 😉
    Elle est drôle l’explication de l’origine de ton avatar! Si cela peut te rassurer, je n’ai jamais senti ni dans tes critiques ni dans tes commentaires que tu prenais un ton hautain!

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    • Ah mince alors, je suis vraiment loin de ce que je fus jadis dans ce cas. En même temps, j’aurai 42 ans dans une semaine, ce doit être la vieillesse. Faut vraiment que je me colle un coup de pied aux fesses, moi. Allez, résolution pour 2017 : que toi aussi, tu apprennes à me détester (ou au moins à aimer me détester ou à détester m’aimer, tu choisiras 😀 )

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  2. Très intéressant !
    J’avais vu culte dans les deux sens, le premier au second degré et le second au premier : j’ai donc droit à une image… ^-^
    Pour Divergente (que je n’ai pas lu, évitement directement lié à ce qui suit) sache que tous les jeunes lecteurs ne sont pas dupes : ma fille aînée l’a lu il y a environ trois ans (elle avait donc seize ans) et avait trouvé ça excessivement pauvre ; « une dystopie pour les nuls » ce sont ses mots (pas dans le sens vous êtes nul de l’aimer, hein, mais dans le sens caricature ininspirée – mot qui ne semble pas exister, zut je le garde). Mais j’ai la chance d’avoir des enfants avec un sens critique qui leur est venu assez précocement. Et ne jetons pas la première pierre, on a tous des souvenirs de lectures du genre « mais c’est pas Apophis possible, comment j’ai pu adorer cette chose !! ».
    Bon, sinon je tiens à mettre mon grain de sel pour le YA : c’est vrai qu’il a été pas mal phagocyté par des genres ultra formatés ces dernières années (un peu comme l’urban fantasy a été phagocytée par la bitlit hypersexuée :/) mais je revendique la noblesse de ce genre. Pour moi un bon YA c’est un roman qui se définit plus parce qu’il n’est pas que par ce qu’il est. De plus, il doit plaire autant à de vieux jeunes (donc avec a priori plus de sens critique) qu’à de jeunes jeunes. Au final, ça peut être très compliqué à écrire si on veut que ce soit riche en restant digeste. J’ai lu d’excellents YA ces derniers temps, mais il est vrai que ce ne sont pas ces romans qui sont les plus encensées et qu’ils sont d’ailleurs rarement traduits.
    Sinon excellents conseils, frappés au coin du bon sens ; je rajouterai peut-être qu’il faut être sûr d’être prêt à donner du temps régulièrement à son blog avant de se lancer. C’est tout de même très chronophage…

    (vous avez vu ? il neige ! *-* :D)

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    • J’ai perdu le compte, celle qui a 19 ans, c’est n°2 (il me semble) ou n°1 ? En même temps, étant la fille de son illustre maman, au sens critique qui n’est plus à démontrer, elle pouvait difficilement être dupe ^^ (ah, si j’avais la moitié de mon âge…).

      Ah mais oui, il y a de très bonnes choses dans le YA, Téméraire ou certains Abercrombie ou Dave Duncan, par exemple, nom de moi-même ! Je ne tape pas sur le YA en général (ni sur ceux qui l’aiment), juste sur un certain dystopique YA.

      Ah, tu as du rater le passage où je parle du côté chronophage des blogs ^^

      (il y a un jeu très amusant à faire avec la neige : en bougeant ton pointeur de souris, elle change de sens oO).

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      • Ah, ah, c’est compliqué parce que numéro 1 fille est numéro 2 enfant ! (l’aîné est un garçon, affublé de trois soeurs, pauvre chéri !). C’est la lectrice la plus goinfre, ce qui explique sans doute ceci, mais pas complètement. Je côtoie des lectrices avides et brillantes qui gardent pourtant une certaine, non pas naïveté, mais crédulité face à leur lectures, curieusement…
        Et je te remercie (d’un grand coup de la capeline) pour le compliment, mais je suis une fleur tardive ! Je ne deviens critique qu’après une forte dose d’exposition. La nouveauté a tendance à me séduire, à moins que ce ne soit très mauvais.
        Et je n’avais pas du tout l’impression que tu tapais sur le genre YA, mais plutôt que tu le considérais comme une cause perdue. C’est vrai qu’en France on n’est particulièrement pas gâtés : seuls les plus gros succès, qui sont rarement les meilleurs, sont traduits, et les éditeurs ne font pas beaucoup de places aux auteurs français (ils réservent leurs crédits aux projets rentables, les gros succès pré-cités, et travaillent surtout avec leurs auteurs francophones « maison » ; d’où l’inutilité, ai-je compris à la longue, de leur envoyer des manuscrits, les concours étant des miroirs aux alouettes. Mais aussi de très bons moteurs perso, ne nous plaignons pas !).
        Pour revenir au temps nécessaire à la tenue d’un blog, j’avais bien lu ce que tu en disais. Mais je pense que la plupart des gens ont tendance à sous-évaluer le travail que ça demandera – surtout que les risques de rester dans l’anonymat sont importants, alors que la reconnaissance est souvent fondamentale, rares sont ceux qui souhaitent écrire dans le néant, juste pour eux-mêmes.

        (Oui !! la neige est ensorcelée…)

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  3. Tiens, puisque tu en es à évoquer ton activité pré-blog et l’origine de ton pseudo, j’en profite pour te faire part d’une interrogation : hors critiques sur Amazon, étais-tu déjà « connu » d’une manière ou d’une autre dans le Milieu ? Je veux dire, l’univers de la SFFF francophone est finalement tout petit, et en creusant un peu on finit toujours par se rendre compte que tel blogueur est l’auteur de tel roman, ou que Machin était le modérateur du forum de l’éditeur X…
    Bref, il est temps de nous révéler qu’en fait tu es Gilles Dumay !

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    • Non, pas connu dans le milieu de la SFFF. Et non, pas de roman ou de nouvelle à mon actif (et ça n’arrivera jamais), et aucune activité de modérateur de forum ou de quoi que ce soit pour un éditeur. C’est d’ailleurs précisé sur la page « A propos » du blog.

      Signé Gérard Klein.

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      • Votre modestie vous honore, monsieur Dumay. Et merci de me confirmer ce que je subodorais déjà depuis un moment : en plus d’être Thomas Day, Cid Vicious et Apophis, vous êtes aussi Gérard Klein.
        Prochaine étape : deviner quelle célèbre éditrice se cache derrière Aelinel.

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  4. Très belle présentation ! Mon détecteur à mythologie est toujours branché, donc je ne risquais pas de prendre ton pseudo pour une référence à un groupe de musique ou je ne sais quelle autre reprise, même si mes références « sources » commencent parfois à être datées et donc moins détaillées dans ma mémoire.
    Je comprends et partage ta frustration face à l’avalanche de nouveaux modèles « prêt-à-lire » dans certains genres, non pas que je les conspue tous en vrac non plus, j’en ai meme lus quelques-uns que j’ai adorés (tiens tu mets Téméraire dans le YA et pas les romans disons « adultes » ou catégorie par défaut ? Pourquoi donc ?), et même si ma connaissance en la matière SFFF est très différente de la tienne visiblement, je suis ravie de combler quelques-unes de mes lacunes, notamment en hard SF, grâce à tes critiques, et de constater que oui, il y a toujours des lecteurs qui cherchent un peu plus loin que ce qu’on leur vend à grand coups d’adaptations télévisuelles ou de catchphrases pseudo-critiques et/ou philosophiques, et qui ont envie de partager leurs expériences et ressentis.
    J’ai bien envie de faire ce tag mais il faut que je me dégage temps et motivation : j’ai toujorus deux chroniques de retard, et mon blog a fêté ses quatre ans hier sans que je ponde encore d’article sur le sujet. J’ai de quoi occuper mon prochain RTT ! 🙂

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    • Je classe Téméraire dans le YA parce qu’au niveau de la psychologie des personnages, du côté manichéen et du niveau de complexité relativement basique des intrigues, on est plus sur un niveau Young / New Adult que purement adulte. Après, d’autres éléments du cycle sont beaucoup plus solides : le contexte, le fait qu’il y ait des morts, des mutilations, certains thèmes de société abordés (esclavage, condition de la femme), etc.

      Bon anniversaire bloguesque ! 😀

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  5. Très sympa tes réponses.
    Je ne peux pas dire que j’ignorais beaucoup car comment dire, généralement sur un blog je lis les commentaires des autres (quand je passe, je regarde ce qui s’est passé depuis ma dernière visite, ici et ailleurs).
    Aimant les jeux de mots et les référence, plus ou moins subtils (j’en fait même qui ne font rire que moi), j’avais deviné qu’il y avait plusieurs lectures derrière tout cela.
    Apophis et Suprématie ?

    J’adore tes conseils pour les nouveaux blogeurs qui sont très pertinents!

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