Arachnae – Charlotte Bousquet

Maladroit, m’as-tu-lu, malsain, mercantile

arachnaeCharlotte Bousquet est philosophe de formation, mais son activité principale est liée aux littératures de l’imaginaire : romans, nouvelles, dossiers thématiques pour des revues, directrice de collection, elle sait tout faire, et exerce aussi bien dans le registre de la jeunesse que dans celui destiné aux adultes, et tout autant en Fantastique qu’en Fantasy ou encore en Dystopie.

Arachnae, sorti en 2009, est le premier tome d’une trilogie de Dark Fantasy, l’Archipel des Numinées (ou plutôt, c’est la première partie d’un cycle plus grand, dont les fans de l’auteur attendent toujours la suite, si j’ai bien tout saisi). La simple association de « dark fantasy » et d' »auteur français » a de quoi intriguer, tant ce sous-genre est beaucoup plus facilement associé aux auteurs anglo-saxons, de Glen Cook à G.R.R Martin en passant par Joe Abercrombie, qu’aux écrivains hexagonaux. Ce livre de Charlotte Bousquet aurait pu prouver le contraire, si elle ne s’était pas systématiquement plantée dans le placement des curseurs : univers en carton-pâte, personnages sans âme et trop nombreux, rythme trop échevelé, niveau de langage souvent mal adapté, et surtout une énorme complaisance à décrire de façon beaucoup trop détaillée les scènes pédophiles les plus insoutenables qui soient. Donc non, la Dark Fantasy (en tout cas la bonne), ce n’est pas ça.

Un univers en carton-pâte

Alors je résume : la partie décrite de l’univers est un archipel, où il y a des Principautés totalement inspirées par celles de la Renaissance italienne. Tellement inspirées, d’ailleurs, que l’autrice ne s’est pas contentée de donner aux dynasties régnantes des noms rappelant ceux des grandes familles de cette époque, elle les a carrément repris tels quels. Si, si. Pour un livre qui n’est pas une uchronie. La famille régnante d’Arachnae (la ville / île / principauté où se déroule l’intrigue) s’appelle les Sforza, il y a des Borgia, des Borghese, etc. Moi, j’appelle ça avoir un énorme poil dans la main, ou bien prendre ses lecteurs pour des incultes. Vous choisirez l’interprétation que vous souhaitez. Que je sache, lorsque Scott Lynch a créé Camorr, par exemple, il a tout à fait su donner à la ville un parfum de Renaissance italienne sans pour autant donner dans la copie facile, hein. Et attendez, le spectacle n’est pas fini : songez par exemple qu’on croise une Fausta, une Desdemona, un Barbarossa. Je veux dire, même le pape de la Fantasy Historique (variante : très inspiré par une culture / des personnages historiques terrestres, mais dans un monde fantastique), Guy Gavriel Kay, change les noms, il parle de Wen Jian, pas de Yang Guifei…

Ce qu’il faut retenir, c’est que tout l’archipel est dirigé par des gynocraties, en clair un système où le pouvoir échoit par tradition (et pas par la loi, la nuance est importante) aux femmes. D’ailleurs, les femmes sont au centre de l’intrigue, dans une optique qui n’est pas sans rappeler vaguement Marion Zimmer Bradley : en gros, à part un ou deux à la rigueur, les hommes sont des êtres sans cœur, amoraux, voire même d’immondes pervers monstrueux (nous allons -à mon grand regret- en reparler en détails). Arachnae a comme particularité d’être dirigée… par un homme, du moins pour cette génération : à la suivante, le pouvoir va revenir, de gré ou de force, dans des mains féminines. Une partie de l’intrigue consistera à déterminer desquelles il s’agira, de celles de la fille, de la nièce ou de la belle-sœur du Prince Alessio…

Après le worldbuilding, le magicbuilding, ou plutôt son absence : les dirigeantes de l’Archipel sont « conseillées » par trois Moires, similaires dans les noms, les fonctions et l’aspect jeune / mâture / vieille à celles de la mythologie grecque (ou aux Parques, aux Nornes, etc). La particularité est que dans ce monde, elles sont liées à l’équivalent local d’Hécate (ce qui n’est pas le cas dans la mythologie), ce qui explique leur statut de prêtresses-sorcières (c’est la déesse de la sorcellerie) et le fait qu’elles soient autant liées à la Lune (Hécate est une des déesses représentant cet astre, ou un aspect, une phase, de cet astre).

Il y a des tas de formes de magie (des éléments, psychique, nécromantique, de divination, etc) dans cet univers, certaines très puissantes (les Moires peuvent trancher le « fil » d’une existence), mais rien n’est jamais expliqué : c’est une pure application du système « c’est comme ça et tu n’en sauras pas plus », plus connu sous le nom de « ta gueule, c’est magique« . Autant dire que par rapport à un Brent Weeks ou un Brandon Sanderson (qui n’exercent, certes, pas vraiment dans la Dark Fantasy), ça fait pour le moins pâle figure.

Dans l’ensemble, l’univers donne, sur tous les plans, la même impression : celle que l’autrice a voulu installer à peu de frais un cadre et une ambiance, et n’a fait aucun effort pour le rendre crédible ou vivant. Sauf pour une partie très précise : les bas-fonds, tout ce qui est sordide, criminel. Ah ça, la merde, le sang et la cyprine, vous les sentez à plein nez. Ne comptez pas sur moi pour la féliciter de son travail, c’est le minimum syndical que j’attends d’un auteur qui exerce dans les domaines de la Fantasy de crapules ou de la Dark Fantasy.

Dernier problème, mais de taille, pour terminer : puisque ce roman est le premier d’une trilogie, et, plus largement, d’un meta-cycle, il est, logiquement, supposé mettre en place l’univers. Petit problème, vous n’en savez pas beaucoup plus en refermant ce livre qu’après quelques dizaines de pages. Sans compter tout ce qui tourne autour de l’entité qui est au centre d’une des trois intrigues du roman, dont ni la nature ni le sort ne sont réglés.

Des personnages sans-âme et trop nombreux

Dès que vous ouvrez ce livre (ou, dans mon cas, sa version électronique), un problème vous saute immédiatement aux yeux : le Dramatis personæ (DP) est long comme le bras, mais le bouquin fait 345 pages. Euh trololol ? Bientôt, dans les meilleures librairies, Steven Erikson présente un nouveau tome du cycle Malazéen des glorieux défunts en 225 pages, tant qu’on y est (pour ceux qui ne connaissent pas : ses DP font cinq pages, mais les bouquins sont des monstres qui font entre 200 000 et 400 000 mots -ce qui fait un nombre de signes absolument monstrueux, et peut être grossièrement converti en nombre de pages à raison d’environ 400 mots / p-).

Ce que je veux dire par là est qu’on peut se permettre d’avoir un grand nombre de personnages à la seule condition d’écrire de gros livres et / ou beaucoup de tomes dans sa série, ce qui permet de se donner la place nécessaire pour les développer suffisamment pour qu’ils soient vivants, crédibles. C’est exactement ce qu’ont fait Steven Erikson ou G.R.R Martin.

L’équation évidente, devant un aussi grand nombre de personnages pour un aussi faible nombre de pages, est donc que soit le rythme est très élevé (donc probablement trop), soit que les protagonistes et les seconds-rôles sont des pantins sans-âme. Et dans ce roman, les deux phénomènes émergent, dans une logique implacable, de l’hérésie qui a consisté à avoir une telle asymétrie entre le nombre de personnages (et de sous-intrigues) et la taille globale du roman.

Moralité : les personnages secondaires apparaissent et disparaissent plus vite que l’éclair, et ils peuvent, pour la plupart, être décrits en deux adjectifs, un pour le physique (gras, tatoué, borgne, etc) et un pour la psychologie (avec les mêmes qui reviennent souvent : pervers, pédophile, cannibale, impitoyable, etc). Beaucoup plus grave, les protagonistes sont certes absolument sans-scrupules (ils planifient des actes sans se préoccuper du sort des autres, y compris celui de leurs propres enfants, ils tuent, mentent ou trompent sans remord, y compris des gosses, ils couchent -et c’est un bien faible mot- pour atteindre leurs objectifs, et ainsi de suite), ce qui correspond aux codes de la Dark Fantasy, mais ils sont aussi sans-âme (ils sont totalement détachés de ce qui leur arrive, psychologiquement hautement amorphes pour la plupart) et ils ne génèrent absolument aucune empathie chez le lecteur. A part les gosses martyrs, bien entendu (voir plus loin), il n’y a guère que Tigran dont j’ai eu quelque chose à foutre du sort. Je ne pense pas me tromper en disant que lorsque le lecteur se désintéresse du sort des personnages, l’auteur du texte a complètement raté son objectif.

Encore plus grave : outre un niveau général des personnages qui flirte dangereusement avec le Young Adult (et je rappelle que Charlotte Bousquet en écrit), notamment dans leurs réactions, des intrigues pipi-caca (tout en voulant paraître subtiles) et un univers en carton-pâte, les protagonistes sont littéralement cons comme des balais. Je ne compte plus les fois où ils s’élancent TOUT SEULS dans l’infiltration, voire l’assaut, d’un repaire de trafiquants d’enfants, de sectateurs anthropophages ou d’un magicien maléfique (Tigran qui va tout seul, « en slip », aux Tendrons, Ornella à la soirée, etc). A UNE reprise, l’autrice donne une explication de cette attitude (qui tient la route), sinon, pour les autres occurrences, rien ne la justifie, surtout pas la formation et / ou l’expérience des individus en question. Il n’y a que lors des deux derniers assauts que les autres savent où ils sont, où ils ont prévu des renforts et / ou une équipe pour les accompagner, etc.

Bref, des personnages insipides, dont on n’a rien à faire pour la plupart, et qui de toute façon disparaissent du récit si vite qu’il est à la fois impossible de les développer ou de s’y attacher (songez que deux des protagonistes / seconds rôles très importants disparaissent ou quasiment après environ 60 % du récit). D’ailleurs, j’ai eu une drôle d’impression après le démantèlement du cercle de nobles pédophiles, celle d’un livre qui était en fait un fix-up de textes initialement séparés et reliés par un fil rouge ajouté après-coup.

La (bonne) Dark fantasy n’est pas faite de pantins désarticulés auxquels nul lecteur ne va s’attacher : que le côté Dark concerne les protagonistes, les antagonistes ou les deux, il faut qu’ils aient du caractère, de la flamboyance, une âme (même si elle est noire comme la nuit), il faut qu’on aime les détester ou qu’on déteste les aimer. Même si ce sont des crapules, des soudards qui tuent, violent, pillent et brûlent, et qui travaillent pour les méchants (la Compagnie Noire, les Brûleurs de ponts), il faut qu’on s’y attache. C’est ça, la Dark Fantasy, pas juste foutre des trucs glauques, décrire des scènes insoutenables à tour de bras, avec des méchants en mousse et des protagonistes qui ont juste du sang de navet au lieu d’être ces fieffés salopards auxquels on s’attache un peu malgré soi. Bon sang, c’est si difficile à comprendre ?

Rythme et narration

Comme nous l’avons vu, le rythme ne pouvait qu’être rapide, et il l’est effectivement. Ce qui n’arrange ni la vacuité des personnages, ni celle de l’univers, et ne permet pas au lecteur de pleinement embrasser l’ampleur ou l’ambiance de certains événements, à commencer par la mort d’un des protagonistes. L’autrice va beaucoup trop vite, elle confond rythme maîtrisé, prenant et haletant avec une course folle vers la fin du roman.

La narration présente deux particularités : d’abord, un va-et-vient assez fréquent entre aperçus du passé, du présent, et de futurs possibles, bref une alternance de flash-back / Forward / présent. Ensuite, un contraste violent et incessant dans le style, les descriptions, les dialogues, l’ambiance, entre le ton éthéré et le beau langage de chansons, poèmes et de la vie dans les cercles aisés des protagonistes, et le côté extrêmement sordide, glauque et malsain des meurtres qui forment un des axes de l’intrigue, et accessoirement les « distractions » d’une frange dévoyée de la noblesse locale. Je ne suis pas hostile à ce dernier contraste, je trouve même qu’en mettant l’emphase sur la beauté et le raffinement d’un côté, on renforce le côté horrible des meurtres et autres sévices décrits, ce qui, ma foi, est plutôt habile.

Au passage, on pourra en revanche déplorer le contraste qui existe entre le niveau très Young Adult de beaucoup d’éléments (des intrigues de cour aux personnages en passant par le World- et Magic-building) et l’ambition de faire de la Dark Fantasy, y compris et surtout en explosant toutes les frontières posées par Cook ou Martin. Je veux dire, il faut avoir les moyens de ses ambitions, hein…

Enfin, je trouve que coller trois intrigues (plus des sous-intrigues amoureuses…) dans un bouquin aussi court, qui, étant le premier d’un cycle, est aussi supposé présenter l’univers, est soit d’une folle ambition, soit d’une rare idiotie, vous choisirez l’interprétation qui convient. Pour résumer, nous suivons l’enquête, menée par Theodora, quadri-classée bretteuse-assassin-espionne-devineresse, et Tigran, capitaine de la Garde, sur des meurtres d’enfants, retrouvés horriblement mutilés, torturés et violés dans les bas-fonds de la ville. En parallèle, nous suivons les intrigues de cour entre deux Principautés, celle d’Arachnae et de Segestae. Enfin, nous faisons la connaissance d’un horrible culte anthropophage, adorant une Entité dont la nature restera très floue (dieu ancien ? Démon ? équivalent local d’un Grand Ancien Lovecraftien ? On ne sait pas).

Un style m’as-tu-lu

Quasiment tous les critiques soulignent, dans leurs avis, la qualité de l’écriture de Charlotte Bousquet, et la présentent comme une des grandes forces de son roman. Tout en respectant cette opinion divergente de la mienne (chacun ses critères, sa sensibilité), on me permettra d’être en grande partie en désaccord avec elle. Pour moi, avoir du style, de jolies tournures de phrase, sortir de gracieux poèmes et avoir du vocabulaire ne signe pas automatiquement un excellent écrivain. La maîtrise du rythme, la caractérisation des personnages, la solidité de l’univers, l’habileté des intrigues ou de leur narration sont des éléments bien plus importants, à mon sens, que faire des phrases joliment tournées. Et à choisir, je préfère un auteur solide sur ces autres plans et doté d’un style plutôt banal que l’inverse.

Charlotte Bousquet a aussi un défaut, récurrent, pour ne pas dire systématique, dans 90% de la Fantasy française : elle ne se contente pas de belles tournures, d’un riche langage, il faut qu’elle étale ses connaissances en matière de vocabulaire dans une débauche d’effets m’as-tu-lu, frôlant, voire dépassant allègrement le plaisant, voire l’admissible (si on se place sur le plan du respect de la culture de son lecteur) pour sombrer dans l’abscons. Autant j’apprécie des termes comme aumônière à la place de bourse, céruléen à la place de bleu, marmoréen à la place de blanc, ou encore d’hétaïre à la place de courtisane, autant des termes comme almée (à la place de danseuse et musicienne), spumescente (à la place d’écumeuse), dextre (à la place de main / côté droite-e-), enfançon (enfant en bas âge), barbon (homme d’un âge avancé), bréhaigne (stérile), incarnadin (qui se paye lui-même le luxe d’être une variété d’incarnate, donc tout bêtement une nuance… de rouge), matutinale (matinale, tout simplement…) ou diaprée (= scintillante) me paraissent ne relever que de la pure masturbation intellectuelle. Quel est l’intérêt de perdre 98 % de son lectorat, de le forcer à s’interrompre pour ouvrir un dictionnaire, alors qu’il existe des termes plus propices à la fluidité de lecture ? Et ne venez pas me répondre que je n’ai qu’à avoir du vocabulaire, nous sommes là sur un niveau qui sort sans conteste possible du langage courant.

Une phrase m’a aussi beaucoup fait rire (ça a d’ailleurs été le seul éclat de gaieté dans cet épouvantable roman) : « accoudée à l’ogivale fenêtre de la salle d’armes ». J’ai instantanément pensé à la fois où Alexandre Astier explique à Anne Girouard la différence entre la bonne et la mauvaise poésie (« le gai souriceau, la blanche colombe, … »).

Je suis toujours frappé de voir à quel point l’écrasante majorité des auteurs français de Fantasy se sentent obligés de recourir à ce niveau de langage à la noix dès qu’ils écrivent une ligne (il y a heureusement des exceptions, de Pevel à Gaborit) : ils n’ont jamais entendu parler de David Gemmell et de son million de livres vendus ou quoi ? Alors pour info, on peut être passionnant, vendre énormément, être un des auteurs de Fantasy les plus adulés au monde en utilisant uniquement un vocabulaire et des structures de phrase simples, directs, sans fioritures, et pourtant d’une puissance évocatrice énorme et d’une efficacité absolue (et ce tout en respectant son lecteur, chaque lecteur, quel que soit son niveau d’études ou de culture, quelle que soit son affinité pour les styles pompeux -ou pas-).

Ce n’est pas compliqué pourtant, regardez moi, par exemple, plus haut j’ai parlé de flashback et flashforward, termes compréhensibles par la majorité des gens, sinon tous : est-ce que j’ai parlé à la place d’analepse et de prolepse ? Non. Et même si j’y avais eu recours, j’aurais eu la courtoisie de les expliquer. Question de respect envers son lecteur. Je suis le premier à admirer les auteurs, comme Peter Watts dans un genre (la Hard SF) très différent, qui n’insultent pas l’intelligence de leur lecteur, mais en revanche je n’ai aucune mansuétude envers ceux qui méprisent ceux qui n’ont pas le même degré de culture (spécialisée, très technique et restreinte, faut-il le préciser ? ) qu’eux, en employant des mots abscons en toute connaissance de cause en pensant « tant pis pour ceux qui ne les connaissent pas, ils n’ont qu’à chercher ou être cultivés ».

Choquer et décrire complaisamment pour vendre

Je l’ai évoqué tout au long de cette critique, mais Charlotte Bousquet a explosé tous les curseurs de la Dark Fantasy, même le grim & gritty (graveleux et sordide, disons), dans son roman. Il vous suffit de faire un tour sur mon blog pour vous rendre compte que loin d’être hostile à cette forme coup-de-poing, explicite, noire et glauque de Fantasy, j’en suis au contraire un fervent adepte, lassé que je suis de la guimauve morale de la High Fantasy et du Young Adult. Je ne suis pas du genre non plus à pousser des cris d’orfraie devant les scènes à la limite de l’insoutenable (pour certains) d’une série comme le Trône de Fer, qu’elles concernent le sang ou d’autres fluides corporels (j’ai été un peu retourné par UNE scène dans l’intégralité de la série, ce qui me paraît peu). J’adore Cook et compagnie, l’ambiance crasseuse, réaliste, nuancée qui se dégage de ces livres.

Seulement voilà, ces gens là donnent dans le sombre et le sale, certes, mais avec des limites : quand Cook « décrit » le viol de Chérie, enfant, par exemple, eh bien il se contente de donner une vague idée de ce qui s’est passé, sans entrer dans des détails sordides (il laisse faire l’imagination de la lectrice ou du lecteur, ce qui, à mon avis, est bien plus efficace). Tel n’est pas le cas de Charlotte Bousquet : elle ne se contente pas de dire que les enfants victimes d’un cercle d’aristocrates pervers et dénués d’humanité ont été violés, torturés, battus, mutilés, avant d’être mis à mort d’une horrible façon, elle donne des détails. Beaucoup de détails très explicites et nauséabonds, il n’y a pas d’autre mot. Je suis un homme dur et pas facilement impressionnable, difficile à dégoûter du fait de ma formation professionnelle, et pourtant j’ai été retourné, il n’y a pas d’autre mot, par certains passages. Une image, notamment (celle de la fillette énuclée et de ce que lui font subir ses bourreaux à la fin), me restera malheureusement longtemps dans la tête.

J’ai essayé de comprendre quel était le but de l’autrice en entrant avec une telle persévérance, un tel enthousiasme malsain, dans ce genre de détails morbides et répugnants. J’ai pensé à une forme de catharsis d’un traumatisme, à une méthode pour dénoncer la pédophilie. Mais à vrai dire, je n’y crois pas, ce qui fait que je ne vois plus qu’un seul but : choquer, pour faire vendre. Créer un buzz, certes négatif, mais un buzz négatif reste de la publicité quand-même, non ? L’époque de parution du roman (2009) était aussi idéale, quelque part : c’était avant le Trône de Fer (je parle de la série), quand ce genre de Fantasy « choc » ne s’était pas, quelque part, banalisée, n’était pas devenue une forme de norme, du moins auprès du « grand public » Fantasy. Alors volonté de devenir un Cook, un Martin ou un Abercrombie français, en allant plus loin encore que les inspirateurs ?

Et puis bon, la justification de tout ça est à vomir : la place des devins, prophètes et Moires dans cet univers est telle que tout est écrit d’avance, est inévitable, ce qui fait que les gens n’ont pas de libre-arbitre, ce qui justifie donc l’injustifiable. Euh lol ? Voilà pourquoi je ne crois pas une seconde à une éventuelle volonté de l’autrice de dénoncer la pédophilie, car si c’était le cas, jamais elle n’aurait évacué la responsabilité personnelle de ceux qui la pratiquent.

Ce degré de précision documentaire dans la description des sévices sexuels ou du supplice subis par les gamins me paraît d’autant plus dangereux que les couvertures très Young Adult peuvent attirer vers le livre (et ses suites) un public qui n’est en rien préparé à la violence psychologique qu’il renferme.

Je pense qu’il est inutile de préciser qu’il est peu probable de revoir une critique d’un bouquin de Charlotte Bousquet sur le Culte, hein ?  Il y a des choses que je peux pardonner, comme les maladresses dans l’univers, les intrigues et les personnages, comme un style un peu m’as-tu-lu, mais en revanche ne pas savoir se fixer de limites dans la description de la souffrance, l’agonie, la terreur et la déchéance de petits enfants juste pour vendre cent bouquins de plus à un lectorat de fantasy français de toute façon famélique est quelque chose qu’il m’est difficile de tolérer.

Pour être honnête…

Pour être totalement honnête, il y a aussi de très bonnes choses dans ce livre : l’aspect thriller / enquête policière, la description des combats et de certaines scènes choc, le style qui, quand Charlotte Bousquet ne se met pas en tête de vous réciter le contenu de son dictionnaire des synonymes ou de son Guide des mots abscons pour briller en bonne société, est souvent très agréable (et fluide), et surtout un point sur l’univers que j’ai énormément apprécié, à savoir la bien trop rare utilisation de télépathes en Fantasy. Dommage, donc, que ces points positifs aient autant été noyés dans du négatif.

Un mot sur l’édition (électronique)

Outre des soucis avec des signes de ponctuation absents, il y a un curieux défaut dans une partie du roman : la syllabe -cit est systématiquement remplacée par -ital, ce qui nous donne donc des mots très « amusants » comme réital, véraitalé, compliitalé, anthraitale, capaitalé ou incapaitalé. Enfin, pour ceux que ça amuse de payer un livre qui n’a visiblement jamais été relu, ce qui n’est pas mon cas. Ce genre de je-m’en-foutisme a même le don de m’énerver légèrement-sur-les-bords. Dont acte.

En conclusion

Je ne vous parlerai pas de l’univers en mousse, des personnages sans âme, des intrigues politico-sentimentales surnageant à peine au-dessus du niveau Young adult (ce qui, pour un roman de Dark Fantasy, est tout de même ridicule mais cocasse), du rythme absolument pas maîtrisé, ou du style parfois m’as-tu-lu et abscons, parfois intéressant. Je vous parlerai en revanche de l’acharnement déployé par l’autrice à décrire avec d’amples, de bien trop amples détails, les viols, tortures et mutilations subis par des enfants livrés aux plaisirs déments et sadiques d’aristocrates dégénérés. Si vous pensez que la Dark Fantasy, c’est ça, c’est que vous n’y avez pas compris grand-chose. C’est une question de subtilité de la palette morale, de la psychologie des personnages, du réalisme (dans le sens : ça ne sent pas que la rose) avec lequel est décrit l’univers et l’action, d’absence de manichéisme, de salopards qu’on adore détester, de refus du happy end facile : ce n’est pas décrire (je dis bien décrire, pas suggérer, la différence est de taille) avec des gloussements de plaisir à l’idée du buzz qu’on va créer, l’agonie d’une fillette ou d’un petit garçon littéralement déchiré(e) par son violeur. Chacun ses limites dans ce qu’il peut tolérer, voire supporter : si j’ai lu sans souci Glen Cook ou G.R.R Martin, de grands écrivains qui ont su se poser des limites, certes lointaines parfois, mais qui existent bel et bien, je ne vous conseille en revanche pas de lire Bousquet.

Pour aller plus loin

Si vous souhaitez avoir un deuxième avis sur ce roman, je vous conseille la lecture des critiques suivantes : celle de Boudicca sur le Bibliocosme, celle de Celindanaé, celle d’Elhyandra, celle de Xapur

32 réflexions sur “Arachnae – Charlotte Bousquet

  1. Je peux comprendre ton avis sur Charlotte Bousquet même si je ne le partage pas sur tout. Mais je persiste à dire qu’il y a de la très bonne fantasy française: Fabien Cerutti avec le batard de Kosigan, Estelle Faye avec la très bonne trilogie de la voix des oracles, Pevel bien entendu, Royaume de vent et de colère de Jean-Laurent Del Socorro, Chloé Chevalier avec les récits du demi loup.

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    • C’est ce que je précise aussi dans ma critique (je cite Pevel ou Gaborit, mais il y en a évidemment d’autres). Ce que je constate, c’est qu’à titre strictement personnel, j’ai une affinité nettement supérieure avec la production des auteurs anglo-saxons qu’avec celle de 8 ou 9 auteurs de fantasy (et je dis bien de Fantasy) francophones sur 10.

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  2. Ping : Arachnae – Charlotte Bousquet | Les Lectures de Xapur

  3. Même si je ne partage pas ton avis sur tous les aspects que tu détailles ici je comprends tout à fait certains des reproches que tu fais au roman (et j’ai beaucoup aimé la référence à Kaamelott ^^ d’ailleurs). Pour ce qui est de la SFFF francophone, je te conseille surtout Jaworski, Platteau et Ferrand, tu ne devrais pas t’ennuyer 🙂

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  4. Ping : L’archipel des Numinées, tome 1 : Arachnae | Le Bibliocosme

  5. Je n’ai jamais lu de Bousquet donc je ne la défendrai ni la descendrai avec toi, en revanche si je suis d’accord avec l’idée qu’un joli glossaire ne peut être qu’un vernis sur une narration dégueulasse et bancale (déjà vu/lu), je n’ai pas encore eu affaire à la floppée d’écrivains français qui utilisent selon toi un vocabulaire trop élevé sans peut-être que le reste suive (si j’ai bien compris ton propos) ; au contraire j’ai remarqué Jaworski comme se démarquant de beaucoup d’autres, mais à tous points de vue selon moi, et je suis à la limite de mettre Pevel dans les « lettrés » même si ça reste très lisible lexicalement parlant, et pour le moment je n’ai rien lu « entre deux ».
    J’apprécie de lire simplement un bon roman, mais j’aime aussi assez quand l’auteur fait de l’esbrouffe stylistique lorsque cela se justifie, et tant que ça reste cohérent. J’aime les mots, j’aime les mots compliqués, et à l’occasion j’aime me triturer les méninges sur un texte complexe, et je serai attristée si je n’en trouvais plus. 🙂 D’ailleurs quand tu parles de Gemmell ou de Martin ce sont précisément des auteurs qui ne m’ont pas attirée par leurs intrigues ou personnages, et qui ne m’ont pas non plus « rattrapée » par leur style, que je trouve d’un ennui sans nom et d’une platitude trop morne. Je testerai peut-être Glen Cook à l’occasion ; je pensais préférer les happy end et autres fictions de High Fantasy mais j’ai récemment découvert des trucs un peu plus sombres, sans que ce soit forcément de la Dark Fantasy, que j’ai bien aimé (par exemple les Salauds Gentilhommes dont tu parlais aussi dans ta critique), ou des titres qui ne sont pas du tout dans la Fantasy comme Je suis ton ombre de Caussarieu. Alors pourquoi pas ?

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  6. Ce que j’apprécie chez toi, c’est quelque soit ton ressenti, ta chronique est toujours argumentée!

    Pour en revenir à Charlotte Bousquet, je n’ai pas lu Arachnae mais le second tome Cytheriae (ben oui, je m’étais trompée!). Je te rejoins sur plusieurs aspects de ta critique notamment sur le worldbuilding, l’intrigue et les personnages. J’avais été déçue sur ce niveau et on m’avait dit que Arachnae était bien meilleur (oups! Ta critique vient de me confirmer le contraire!).

    En revanche, je ne suis pas d’accord sur le style d’écriture. Pour ma part, j’aime beaucoup lorsque le vocabulaire est riche car cela me permet d’en acquérir (par exemple, Justine Niogret use de ce subterfuge et j’en étais ravie. Après, c’est vrai qu’il y avait un lexique à la fin du roman) et c’est encore mieux s’il y a des notes de bas de pages (A priori, ça n’a pas l’air d’être le cas dans Arachnae).

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  7. Mon sauveur !

    Malgré mon haut pro-rata déceptions / enchantements dans mes lecteurs françaises (contemporaines) de mes genres préférés – SF, fantasy, fantastique, jeunesse, YA, comédie romantique, comédie sociale, tranche de vie – je continue d’en lire régulièrement, par principe. Je reste optimiste.
    Ce roman était dans mes éventuels futurs projets – il y restera à tout jamais.

    Bon, il faut dire que je ne suis pas trop portée sur la dark fantasy, ayant une imagination concrète beaucoup trop fertile. Mais j’ai beaucoup aimé par exemple le premier tome de la Première Loi d’Abercrombie, principalement grâce au personnage extraordinaire de Glokta et d’une manière générale grâce (jetant un oeil sur mon vieux com pour me rafraîchir la mémoire ^-^) à la qualité des personnages et à l’humour noir, délicieux.
    D’autre part utiliser la pédophilie pour faire de l’immonde me paraît extrêmement délicat… il faut avoir de sacrés bons arguments pour ne pas être taxé de facilité ! (ce genre de facilité d’écriture qui pousse certains auteurs à sacrifier des personnages secondaires attachants pour créer de l’émotion à peu de frais, ou à gratifier un personnage d’un passé de viol pour lui donner de la profondeur psychologique – mais je m’égare). Même « Immortel » Traci L. Slatton (L’Atalante) m’est resté en travers de la gorge malgré ses qualités et sa relative retenue. (Les scènes n’étaient pas décrites en détail, c’était le vécu des enfants au quotidien qui prenait à la gorge).

    Pour la magie, eh bien à moins qu’elle soit très light, j’aime bien qu’elle est des bases solides et cohérentes moi aussi ! Pas trop de TGCM quoi ^-^
    Quand au mélange inhabile de registres, c’est de plus en plus fréquent, en particulier avec le YA ; et si ça ne m’empêche pas d’apprécier un peu une lecture, c’est une garantie de non immersion, donc de relative déception (je cherche des lectures superbes, pas seulement des lectures à passer le temps… l’excès de temps n’étant vraiment pas un de mes soucis !)
    Pour le style, un style orné est clairement une caractéristique que recherchent les éditeurs français et, semble-t-il, beaucoup de lecteurs francophones. Pour ma part je ne le tolère, voire l’apprécie, que s’il est irréprochable. Du niveau de Colette, de Germaine Beaumont, en littérature générale, ou de Jaworski en fantasy par exemple (à petites doses en ce qui le concerne : j’ai beaucoup apprécié lire de ses nouvelles, mais je suis incapable de lire un long roman avec un style qui se rapproche plus de la poésie que de la prose. Cela me demande le même effort que d’écouter un audio-bok qui serait chanté !).

    Enfin je marque virtuellement de fluo ton paragraphe sur les récits détaillant des atrocités avec complaisance : ce genre de romans devrait être accompagnés d’un auto-collant « Attention scènes insoutenables ! » : on ne peut pas délire certaines choses lues… (je n’arrive pas à lire ce genre de choses, ça me rend malade, presque physiquement parlant ; je me demande toujours comment un auteur peut-il non seulement écrire ce genre de scène mais les relire cent fois pour les corriger ?!)

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    • Je pense que la frontière qui sépare un style recherché, exigeant mais agréable, et un style abscons, de m’as-tu-lu, est très étroite, et que la plupart de celles et de ceux qui veulent se prêter à l’exercice la franchissent allègrement. De plus, je ne supporte pas la technique du cache-misère qui consiste à masquer la vacuité du propos, de l’univers et / ou des personnages sous de grandes envolées et un vocabulaire qui impressionne. Tout ceci me paraît concourir, dans le cas de ce roman de Charlotte Bousquet, à l’impression de recherche de la plus grande facilité qui a été la mienne.

      Effectivement, je pense que vendre tel quel ce roman, surtout sous sa couverture très YA, est un peu léger : même moi, qui en ai vu d’autres, que ce soit dans les univers littéraires ou dans la vie réelle, j’aurai du mal à me défaire de certaines images épouvantables créées dans mon esprit à la lecture d’Arachnae. Effectivement, on ne peut délire certaines choses lues, même si certaines fois, on aimerait vraiment pouvoir le faire.

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  8. A priori, sans trop me tromper, je dirai que tu n’as pas trop apprécié..

    Pour des raisons diverses, je suis incapable de voir ou de lire des maltraitances sur enfant. C’est impossible, cela m’est intolérable. Je quitte généralement la salle en plein milieu de film, je balance le bouquin chez un bouquiniste (et gratuitement). J’ai eu déjà beaucoup de mal avec Warchild…
    Je ne lirai pas celui-ci, et il faut vraiment signaler ce genre de scènes dans les romans! MERCI beaucoup.

    Ensuite, je ne pense pas être particulièrement pauvre question champ lexical et les terme que tu présentes me sont inconnus pour la moitié. J’ai horreur des auteurs « m’as-tu-lu », assez nombreux dans le panel français, malheureusement.

    Comment as-tu pu aventurer dans ce bouquin ?

    Tu vas adoré Jaworski!

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    • Ah, je suis comme tout le monde, certaines fois, je ne « sens » qu’à moitié un bouquin, mais je décide de me lancer quand-même. Des fois, je suis agréablement surpris, tandis que certaines autres fois, c’est une déception. Là, on est encore un cran au-delà, car c’est non seulement une déception sur le plan littéraire, mais aussi une certaine forme de… traumatisme est sans doute un mot bien trop fort, mais quelque chose qui va laisser une cicatrice mentale dont je me serais volontiers passé.

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      • J’ai bien compris – comme beaucoup – que tu avais été touché surtout pas la « gratuité » de ces descriptions bien trop détaillées. To désarroi est perceptible, et le ton que tu as employé est si différent de ce que tu écris habituellement, surtout quand le livre n’approche pas le quart de tes attentes. Je compatis pour toi.

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  9. *te tapote gentiment l’épaule*
    Chhht, tout va bien…

    Et ben ! Autant tes dernières chroniques sur Kay, par exemple (qui m’ont fait mettre « Les chevaux célestes » en haut de ma liste d’achats, d’ailleurs), nous faisaient bien sentir la poésie, la splendeur de l’écriture, autant là… Disons que le début de la chronique me semblait plus « décousu » que d’ordinaire et la suite me donnait presque l’impression de me faire crier dessus ^^.
    Ce n’est pas un reproche, bien sûr : je pense que comme Lutin82 je sens toutes les émotions négatives que t’a fait ressentir ce livre.

    Il y a un point de ton argumentaire qui me chiffonnait un poil : le vocabulaire « recherché » que pour ma part j’apprécie assez souvent ; mais vues certaines de tes réponses, je comprends que c’est l’usage prout-prout-m’as-tu-vu de ce vocabulaire qui t’embête.
    J’aurais du le saisir plus tôt, mais j’ai été bêtement « vexée » de me faire associer à de l’onanisme intellectuel (certains des mots que tu cites, je les connais et, bien qu’ils ne soient pas d’usage courant, j’aurais apprécié les lire / les utiliser : dextre, enfançon, barbon…)

    Je ne sais pas trop comment finir ce commentaire, du coup, je suis toute perturnée.
    Bon bah… bonne soirée ! 🙂
    *poignée de main amicale*

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    • C’est la seule chronique, en quasiment un an d’existence du blog, et en plus de trois ans d’écriture régulière de critiques sur d’autres plate-formes, qui n’est pas sortie toute seule de mon clavier, comme une évidence. J’ai mis un gros moment pour mettre mes idées en ordre, et effectivement, tu l’as ressenti dans le résultat final.

      Effectivement, là aussi, tu as très bien saisi : c’est une question de dosage, d’une part, et d’intention, d’autre part.

      Il ne faut pas te sentir vexée. Il faut bien saisir que je ne stigmatise les goûts ou opinions de personne sur ce blog, même si ils ou elles sont complètement opposé(e)s aux mien(ne)s. Si je n’aime pas un livre, ou un sous-genre (disons le Dystopique Young Adult), je conçois parfaitement que certains puissent avoir une opinion totalement différente. Idem si à titre personnel j’encense un roman, ou un autre sous-genre (la Hard-SF, la SF militaire), que d’autres ne peuvent pas supporter. Comme le disaient deux de mes philosophes préférés, Arnold et Willy, « il faut de tout pour faire un monde » 😀

      *je préfère les bises, chez moi c’est douze*

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  10. Pour le vocabulaire, je suis 100 % d’accord. Trop d’auteurs se prennent pour des profs de français.

    Ce livre aurait pu avoir sa place parmie les anciens razzies de Bifrost, non ?

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  11. Trop dense et trop de personnages… Je vais encore parler de mon roman principal que j’écris, mais plus je joue du stylo là-dessus et plus je me sens dans la mouise à ce niveau-là. Au moins cette critique confirme que je suis plutôt sur la bonne voie en ce qui concerne le cycle de dark fantasy que je compte écrire un jour (de toute manière, on peut guère tomber plus bas…).
    Pour ma part, je fais une nuance entre flash-back et analepse : pour moi le « flash-back » serait plus pour parler des SOUVENIRS du personnage, tandis que l’analepse se contenterait de raconter le passé. Mais après, cette définition est vraiment personnelle…

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  12. Merci beaucoup pour ce texte. J’aime les livres de fantazy mais je suis content d’apprendre à l’avance qu’il y a des passages trop noirs. Je n’apprécie pas ça non plus lorsque c’est trop. J’ai beaucoup aimé la trilogie de l’ange de la nuit de Brent Weeks, et ce nonobstant les passages glauques. Alors merci encore, je passe, et continue ton bon travail.

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