Comprendre les genres et sous-genres des littératures de l’imaginaire : partie 1 – SF, F et F

ApophisA priori, on pourrait penser que n’importe quel lecteur adepte de SFFF (Science-Fiction, Fantasy et Fantastique) peut facilement faire la différence entre les trois. Pourtant, il n’y a pas un jour ou quasiment où je ne tombe pas sur une phrase, au détour d’une critique ou d’un commentaire, qui me montre qu’en réalité, un nombre surprenant de gens n’a qu’une vague idée (le plus souvent stéréotypée) de la définition, des fondamentaux, des caractéristiques distinctives et des limites de chacun de ces trois grands genres. C’est, des trois, le Fantastique qui est le plus mal loti, tant les lecteurs les moins expérimentés ont du mal à le définir précisément (ce qui n’est pas entièrement de leur faute, comme nous allons le voir).

Vous le savez peut-être si vous lisez les commentaires de tous les articles publiés ici, mais une des raisons qui est à l’origine de la création du Culte d’Apophis est justement de faire de la pédagogie dans le domaine des littératures de l’imaginaire, d’aider des lecteurs moins anciens ou expérimentés que je ne le suis (même si je suis très loin d’être une référence dans ces deux domaines) à mieux appréhender ce qu’ils lisent, à leur donner les clés qui leur font défaut. Je vais donc vous proposer une série d’articles « de fond » ayant pour ambition de vous aider à mieux comprendre les critères qui permettent de classer un roman dans tel ou tel sous-genre.

Mais d’abord, une remarque préliminaire : il n’y a pas de définition universellement acceptée de ce qu’est la SF, la Fantasy ou le Fantastique, juste ce qu’on pourrait appeler un très large consensus. C’est ce dernier que je vais vous présenter dans ce premier article, avant de vous parler dans les suivants d’autres grands genres et de certains sous-genres, pour lesquels je présenterai des définitions qui font encore moins l’unanimité et qui, pour certaines, me sont assez (voire complètement) personnelles.

SF, F et F : définition « stéréotypée », méthode de l’analogie

Lorsque la plupart des gens (y compris certains lecteurs « avancés ») tentent de définir SF, F et F, par exemple à leur compagne / compagnon qui n’en a jamais lu, ou à des parents qui cherchent à mieux appréhender les lectures « bizarres » de leur progéniture, ils emploient la « méthode de l’analogie ». En clair, ils prennent un exemple connu, et disent : ce genre là, c’est « comme le film ou la série X ou Y ». Quelques exemples connus :

  • « La SF, c’est comme Star Wars ».
  • « La Fantasy, c’est comme le Trône de Fer ou le Seigneur des Anneaux ».
  • « Le Fantastique, c’est comme un livre de Stephen King ».

Sauf que cette méthode pose de gros problèmes, du simple fait qu’elle est floue et parfois… complètement fausse ! Prenez Star Wars : de nombreux érudits classent volontiers la saga de Georges Lucas non pas dans la SF… mais dans la Fantasy ! En effet, si je résume l’épisode IV, qu’est-ce qu’on a : un jeune fermier, rêvant d’aventures, se voit initié à des arts surnaturels et à celui de l’escrime par un vieux sage, qui lui fait don de son sabre extraordinaire afin de l’aider dans sa quête visant à délivrer une princesse captive. En chemin, il devra se confronter à un chevalier noir. Vous en conviendrez, voilà un résumé que n’importe quel lecteur classifierait en Fantasy, et il aurait raison. Car un autre aspect éloigne complètement Star Wars de la SF : c’est justement le fait que la science ne joue aucun rôle là dedans, les vaisseaux et planètes ne sont qu’un décor qui n’a aucun impact sur l’intrigue ou les thématiques développées. Rien n’est expliqué ou explicable par la science, malgré une tentative extrêmement maladroite dans ce sens là dans la seconde trilogie (le fameux coup des Midi-chloriens). Ce qui n’empêche pas certaines personnes de se faire beaucoup d’argent en publiant des livres avec des titres du style « La science de Star Wars » (titres qui provoquent toujours chez moi une crise de fou rire tant le concept même est un attrape-couillon vide de sens). Est-ce que, par exemple, il est expliqué une seule fois dans les films (matériel strictement canon, comme disent les puristes) comment marche l’hyperpropulsion, comme l’ont fait des David Weber, des Iain Banks ou compagnie ? Jamais. Et vous pouvez multiplier les exemples à l’infini, rien dans Star Wars ne repose sur la science, les gadgets techniques n’étant qu’un décor qu’on pourrait aisément remplacer par leurs équivalents médiévaux-fantastiques sans rien modifier au fond.

Moralité : dire de la SF que c’est « comme Star Wars », c’est déjà partir d’un très mauvais pied. Vous allez me répondre que la personne voulait en fait dire que ça correspond à un univers où il y a des vaisseaux spatiaux, où on va sur d’autres planètes hors du système solaire en quelques jours, voire heures de voyage, et où il y a des lasers qui font pew pew. Sauf que là encore, cette définition est biaisée : toute la SF, très loin de là même, n’implique pas des voyages dans l’espace, des déplacements hyperluminiques, l’emploi d’une physique inconnue et peut-être impossible, des armes à énergie, un lointain avenir et des distances colossales. Réduire la SF à ça, c’est faire l’impasse sur une immense part de ce qu’elle est.

Vous pouvez employer le même raisonnement avec le Trône de Fer : il s’agit d’une Fantasy plutôt inhabituelle, avec peu d’éléments fantastiques, au final, une quantité de personnages et de sous-intrigues faramineuse par rapport à la moyenne, et surtout un ton très noir, explicite et glauque qui est très, mais alors très loin de caractériser l’ensemble de la Fantasy. Je n’ai d’ailleurs jamais compris comment tant de gens, qui ont commencé la Fantasy par le Trône de Fer, pouvaient conseiller à leurs amis d’en faire autant : c’est bien le dernier cycle de Fantasy que, personnellement, je conseillerais à un complet néophyte.

Vous pouvez appliquer un raisonnement connexe, même si pas tout à fait identique, au Seigneur des Anneaux : trois gros tomes, beaucoup de personnages, une intrigue très manichéenne, cette High Fantasy donne, là aussi, une image très distordue du genre, qui ne se réduit en aucun cas à des personnages très tranchés moralement et à la stéréotypée lutte du Bien contre le Mal, des « gentils » contre les « méchants ». Si vous prenez un auteur comme Glen Cook, par exemple, vous vous apercevrez qu’il est à l’exact opposé de ces « caractéristiques », qui n’en sont en réalité pas, en tout cas pas pour l’ensemble de la Fantasy.

Mon autre problème avec cette définition stéréotypée, par l’exemple, par l’analogie, est qu’elle ne vous donne finalement aucune clé pour comprendre pourquoi un livre relève de tel genre et pas de tel autre : un exemple ? « Le Fantastique, c’est comme Stephen King ». Ah. Donc qu’est-ce que c’est, c’est de l’Horreur, du surnaturel, une littérature se déroulant dans un cadre contemporain ? On ne sait pas. Du coup, vous pourriez avoir un livre qui ressemble sur certains points à du Stephen King, voire qui est du Stephen King, mais qui ne relève pas du Fantastique : cf, bien évidemment, le cycle de la Tour Sombre.

Bref, c’est une définition à éviter, tant elle est souvent imprécise et trompeuse, bien que pratique, si on ne cherche pas à couper les cheveux en quatre, pour faire comprendre à sa mémé ou sa copine ce qu’est la Fantasy ou la SF en deux phrases. Sauf que, il y a d’autres méthodes qui prennent à peine plus de mots et qui sont beaucoup plus efficaces.

SF, F et F : méthode du Chat

Je vous le précise tout de suite, cette excellente définition n’est pas de moi, et à vrai dire, elle a tellement été employée par tant de personnes que j’ai peine à me souvenir de qui l’a mise au point à l’origine. Mais peu importe, après tout, ce qui est capital est qu’elle constitue une méthode pour expliquer ce qu’est (ou pas) la SF, la F et la F beaucoup plus précise et pertinente que la précédente.

Donc, pour expliquer la différence entre SF, F et F à votre maman ou votre petit(e) ami(e), vous allez lui dire que dans le roman, il y a un chat qui parle : selon la raison pour laquelle le chat parle, et si c’est habituel ou pas dans l’univers du livre, on pourra facilement distinguer les trois genres :

  • Si le chat parle parce qu’on lui a fait subir des manipulations génétiques, qu’on lui a posé des implants cybernétiques, etc, bref qu’il y a une explication rationnelle et scientifique à ce fait, c’est de la Science-fiction. Dans cet univers, un chat qui n’a pas subi ces procédures ne parle pas, par contre.
  • Si le chat parle parce que c’est habituel et banal dans cet univers, que c’est un fait connu et établi qui ne choque personne, comme le fait qu’il y ait des dragons dans le ciel et des elfes à la taverne du coin, c’est de la Fantasy. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’explication est surnaturelle / non-rationnelle / non-scientifique / qu’il n’y en a pas, et que c’est un phénomène banal, qui ne choque personne et s’inscrit dans le cadre normal de ce monde.
  • Si un chat se met à parler sans explication rationnelle alors qu’aucun chat ne parle et que c’est scientifiquement impossible, et ce dans un cadre qui est (la plupart du temps, du moins) notre monde moderne, terrestre, cartésien, c’est du Fantastique. Tout l’intérêt, toute l’essence de ce dernier genre est en effet de confronter ses protagonistes à quelque chose qui transcende ou viole le cadre banal, cartésien, de notre monde « normal », et de montrer les réactions de refus, rejet, peur et incompréhension qui en découlent.

Simple et efficace, non ? En première approximation, oui. Sauf qu’il y a des subtilités, des éléments de définition avec lesquels tout le monde n’est pas forcément d’accord. Par exemple, certains considèrent que la Fantasy ne peut se dérouler que dans un monde imaginaire, alors que d’autres acceptent de placer des éléments comme la magie et les créatures fantastiques dans notre monde réel, historique. Ce qui donne parfois des raccourcis qui marchent souvent, mais pas toujours, et qui sont, de fait, dangereux : du genre, ça se passe dans notre monde, donc même s’il y a de la magie, c’est du Fantastique. Eh ben non. Si ça se passe dans notre monde et que la magie, les succubes et vampires sont connus de tous ou en tout cas du narrateur, ce n’est pas du Fantastique. Mais nous aurons l’occasion de reparler de ces subtilités dans les autres articles de la série.

SF, F et F : la conception anglo-saxonne, ou « SF, F, et… rien du tout »

Arrivé à ce stade de ta lecture, cher lecteur / trice, tu te dis « Ah, chouette, j’ai tout compris / je le savais tout ça, maintenant je ne peux plus me tromper ». Eh ben si, et pour une raison toute simple mais aux lourdes conséquences : le concept de Fantastique est purement français et n’existe pas dans le monde anglo-saxon. Les américains et les anglais font, eux, des distinctions entre Fantasy à monde moderne / réel ou à monde imaginaire, entre « Low Fantasy », « Urban Fantasy » et High Fantasy, pleine de sorcellerie et de créatures merveilleuses ou terribles, dans un cadre purement fictif. Ce qui complique pas mal les choses lorsqu’il s’agit ensuite de classer un roman dans une grille de lecture qui sera plus familière à un lecteur de l’hexagone.

Donc, en gros, en coupant les cheveux en quatre, on pourrait résumer les subdivisions anglo-saxonnes à deux au lieu de trois :

  • La fantasy implique le surnaturel, l’irrationnel.
  • La SF implique un monde rationnel, où tout peut être expliqué, même si c’est par une science qui n’existe pas dans le monde réel et qui n’existera jamais. Ce qu’il faut retenir c’est que certaines choses ne sont pas là « parce que » ou car « c’est magique, ta gueule », mais ont au contraire une explication qui peut être mise en équation, à un moment ou à un autre du développement technologique de la civilisation impliquée (dans le genre « oui, la technologie de l’espèce X ressemble à de la magie, mais nous, l’espèce Y, savons que dans Z siècles, notre science aura suffisamment avancé pour nous permettre de décrire rationnellement le phénomène de A à Z jusqu’à la dixième décimale »).

Attention toutefois à ne pas mélanger cohérence interne de l’univers et rationalité : un système de magie (celui de Terremer, par exemple) peut être décrit de façon détaillée, logique, cohérente, presque « scientifique », sans pour autant être rationnel, juste cohérent.

Ma définition personnelle

En mélangeant un peu tout ça, voici quelles sont mes définitions personnelles des trois grands genres (car oui, je sépare le Fantastique de la Fantasy) :

  • La SF est une littérature de l’imaginaire dont le cadre est rationnel, et qui base son univers sur la science. Elle peut se dérouler dans un univers imaginaire ou dans le nôtre.
  • La Fantasy est une littérature de l’imaginaire dont le cadre est irrationnel (à ne surtout pas confondre avec incohérent : un univers peut être rempli de démons et de merveilles, voire être complètement loufoque -Pratchett-, mais pourtant garder une parfaite cohérence interne), et qui base son univers sur le surnaturel. Elle peut se dérouler dans un univers imaginaire (c’est le plus souvent le cas) ou dans le nôtre, mais dans les deux cas l’existence du surnaturel doit être un fait connu, de la vie de tous les jours.
  • Le Fantastique est une littérature de l’imaginaire qui confronte des personnages rationnels à l’irruption dans leur vie de l’irrationnel. Le cadre, s’il est souvent celui de notre monde banal, cartésien, moderne, terrestre, peut théoriquement être un univers imaginaire dans lequel le paradigme est soudainement et inexplicablement chamboulé. Le cœur de ce genre est la confrontation de personnages cartésiens à des phénomènes inconnus et impossibles, ainsi que les réactions (déni, peur, rejet, incompréhension, folie, etc) qu’ils entraînent.

A partir de ces définitions, je suis capable de classer facilement 99% des romans que je lis.

En conclusion

J’espère que cet article vous aura été utile, et si vous le souhaitez, je vous en proposerai d’autres dans le même style, devant définir d’autres genres ou sous-genres (je vous rappelle aussi que vous trouverez une définition des genres et sous-genres dans la barre latérale du blog, onglet « Catégories »). Que vous soyez d’accord ou pas avec ces conceptions, n’hésitez pas à laisser votre opinion en commentaire !

 

58 réflexions sur “Comprendre les genres et sous-genres des littératures de l’imaginaire : partie 1 – SF, F et F

  1. Je ne suis pas, mais alors pas du tout, d’accord avec toi. Un chat, qu’il parle ou non, reste de toute manière un animal complètement irrationnel. A part cela, c’est une excellente initiative, un très bon article, et j’attends les suites avec une impatience mal contenue mais tout à fait rationnelle.

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    • Nan, c’est juste qu’ils raisonnent selon des principes Lovecraftiens qui ne sont pas accessibles à notre pauvre logique de primates ^^

      Au fait, et Latium-2, ça avance ? Moi c’est ton avis à son propos que j’attends avec une impatience mal contenue ^^

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  2. Toujours très utile en effet. Ces définitions sont amenées à varier au fil du temps, surtout avec la volonté de pas mal d’auteurs de naviguer entre les genres.
    Enfin, j’ai toujours du mal à limiter la SF/science-fiction à de la fiction autour de la science, surtout quand on intègre tout ce qui est « anticipation sociale » dans ce genre. En plus, j’aime à imaginer de la fantasy avec beaucoup de science, exprès pour contrer ce lien.

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  3. Excellent article, merci Apophis. Je suis assez d’accord avec tes 3 définitions. Je me rappelle qu’à la fac, mon prof définissait le fantastique par l’hésitation constante par rapport au surnaturel, quand on ne peut pas dire si ce qui arrive est réellement arrivé ou pas. Dans le Horla de Maupassant par exemple, il y a 2 versions: une racontée par le narrateur sous forme de journal intime ou le narrateur est fou et une autre plus courte qui relève clairement du fantastique parce qu’on ne sait pas ce qu’il en est. Quand le surnaturel est avéré, on parle de roman gothique. D’où le fait que Stephen King par exemple n’est pas du fantastique puisque les éléments surnaturels dans ses romans sont le plus souvent avérés.
    En tout cas, j’aime beaucoup le début de ton article avec la SF c’est comme star wars, la fantasy comme le trône de fer. On me la fait tout le temps celle là quand je dis que je lis uniquement de l’imaginaire! 😉

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    • Merci 🙂

      Oui, cette définition du fantastique est également très intéressante. Cette hésitation permet en plus au lecteur de se faire sa propre opinion, et c’est toujours intéressant de laisser ouverte la porte à la (fertile) imagination de son lecteur. Même si, d’un autre côté, certains détestent une absence d’explication définitive et avérée.

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    • Merci 🙂

      Ah tiens, je ne le connaissais pas celui-là. De fait, pour être clair, je ne m’en prenais donc pas au Belial’ (maison que je respecte beaucoup) ou à Roland Lehoucq, qui de toute façon ne fait pas de fric dans l’affaire étant donné la gratuité de l’ouvrage.

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      • Oui j’avais bien compris, je le cite juste pour étayer le fait que concilier SW et sciences c’est une tâche ardue ! (et tu montres bien que la saga relève plus des thématiques ou habitudes de la fantasy)

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  4. J’avais commis un exercice de définition de type phénoménologique dans la veine de Lehman. Je mettais l’accent sur le sense of wonder comme l’élément unifiant du genre science-fiction. Dans une revue, Oscillations.

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    • C’est une approche intéressante, mais comme je le disais récemment dans ma critique de The Library at Mount Char, on peut trouver du Sense of Wonder dans d’autres genres que la SF, en l’occurrence du Fantastique. De plus, certaines définitions reliant SoW et changement de paradigme (le célèbre « ce n’est pas une lune, c’est une station spatiale » dans l’épisode IV de Star Wars), font au contraire du Fantastique (qui parle justement de cela, un changement de paradigme d’un personnage cartésien confronté à l’inexplicable et au surnaturel) le genre de choix pour le SoW.

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    • Ah ! Je trouve très intéressante cette tentative de définir la SF non plus par son contenu mais par son effet sur le lecteur, ici le sense of wonder, mais cela me démange le cuir chevelu et complique rudement l’affaire. Imaginons un roman qui aurait l’odeur de la science fiction, la couleur de la science fiction, mais ne contiendrait pas une once de sense of wonder. Un roman post-apocalyptique type The Road de McCarthy ou Silo de Howey. Ou à l’inverse, une fiction qui ne contient pas une once de science, mais brûle du sense of wonder par les deux bouts, type La Horde du Contrevent de Damasio, ou pourquoi pas À la recherche de Kadath de Lovecraft. Me voilà tout à coup bien en peine de mettre en boite ce chat qui parle/ne parle pas (mes salutations Erwin). Vous m’obligez à réfléchir.

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  5. Je le savais tout ça, maintenant je ne peux plus me tromper… Ah non, tiens, le coup de la classification US, ça j’le savais pas. Intéressant. 🙂

    J’ai un problème à te soumettre (que tu as peut-être prévu de développer dans l’article 2) : un roman comme « Le livre des choses perdues », de John Connolly.
    Ça commence dans notre monde avec la confrontation du héros à des choses bizarres (fantastique), mais ensuite il se rend dans un autre monde qui comporte des êtres, des règles, des dangers différents de notre monde mais qui forme un tout cohérent et naturel pour ses habitants (fantasy).
    Du coup, un bouquin comme ça, qu’en fais-tu ? ^^
    (Ma question relève uniquement de la curiosité intellectuelle : le livre est déjà rangé à une place qui me convient dans ma bibliothèque.)

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    • Je ne connais pas ce roman, mais d’après ta description, ça relève de ce que les anglo-saxons appellent la Portal Fantasy : en clair, il y a une coexistence de deux mondes, le nôtre (normal, cartésien, etc) et un monde fantastique. On peut passer de l’un à l’autre via un « portail » (au sens très large), que ce soit un terrier de lapin (Alice au pays des merveilles), une armoire (Narnia) ou autre chose (un miroir, un livre, etc). Dans un des deux mondes, tout est conforme à notre norme (à part le portail), dans l’autre, on peut avoir des poneys qui parlent et des licornes qui volent, tout est permis. Donc en gros, c’est une variante, dans une conception anglo-saxonne où le genre Fantastique n’existe pas du tout, de ce dernier, c’est-à-dire une approche qui mêle un type ou une fille lambda de notre monde normal et cartésien à un univers où l’irrationnel est banal, où il est la norme. La seule différence est que par rapport au Fantastique, c’est plus l’émerveillement que la peur, le rejet ou l’incompréhension qui est la réaction standard des protagonistes issus du monde normal en découvrant l’univers magique (moins dans le livre que tu cites, toutefois).

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    • J’imagine que le maître de ces lieux va répondre également, mais je me permets : puisque l’essentiel du livre sera axé sur du du surnaturel normal, accepté, je classerai ça en Fantasy/SF, selon les règles du monde, et non pas en Fantastique, puisque ce ne sera qu’un passage de l’œuvre. En tous cas je trouve que c’est une très bonne question parce qu’il y a beaucoup de titres qui reprennent ce principe !

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      • @Tesrathilde : oui, le maître a répondu (et c’est vrai qu’il y a pas mal de romans sur le même principe).
        Ta proposition de décider un classement par rapport à la place (en « longueur ») que prend le Fantastique ou la Fantasy dans le roman est une réponse toute bête mais intéressante. (d’ailleurs c’est ce que j’ai fait sans y penser consciemment, car j’ai rangé ce livre sur mon étagère Fantasy ^^). 🙂

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  6. Et au final, alors, Harry Potter c’est du Fantastique ou de la Fantasy ?
    (Je ne pose cette question que dans l’espoir de susciter 294 commentaires de débat à sa suite, personnellement mon opinion est arrêtée depuis longtemps).

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  7. Merci pour ce résumé très clair ! Je fais partie de ceux qui « savent » (quoique des mises à jour et des ajouts de nuances sont toujours bons à prendre), et qui grincent des dents chez les libraires et en lisant certains blogs. 🙂 Pourtant c’est pas si compliqué… ^^ Mais je sais que j’ai eu l’info assez tôt, avec un cours sur le Fantastique au collège.
    Je ne savais pas du tout pour la classification anglo-saxonne, pour le coup je vais faire plus attention.

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  8. Très intéressant. Du coup je ne m’étais jamais posé la question quant à Star wars même si je continue à la classer SF (univers futuriste, même si dans un lointain passé – utilisation de machines, reproductibles construites par l’homme ou l’ET même si on n’a pas le début d’une explication de comment ça marche et malgré l’intervention un peu fantastique (fantasy ?) je te l’accorde de la « Force ».
    Ce n’est pas tant l’histoire (la quête du jeune chevalier pour sauver la princesse des forces du mal) qui compte que le background). L’avantage de la sf, c’est qu’elle est transgenre et qu’on peut absolument tout y aborder (sociologie, amour, aventures western humour ect…)

    Sinon, la science dans star wars: ça existe : La preuve… 🙂 🙂

    http://www.babelio.com/livres/Lehoucq-Faire-de-la-science-avec-Star-Wars/97427

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  9. Très intéressant comme article, je suis globalement d’accord avec toi, peut-être pas à 100%, notamment au sujet du Fantastique. Les vampires (surtout Anne Rice et ses affiliés) restent du domaines fantastique pour moi, certes avec les réserves à la « transgression' » des genres. J’apprécie ta définition du fantastique et les différences que tu pointes avec la fantasy. Il y a pas mal d’oeuvre que j’aurais classé en fantastique et je veillerai à ce que cela colle davantage.

    Je salue ton ambition pour cet ensemble d’articles qui va éveiller le plus grand intérêt. En revanche, le classement dans ton blog risque de ne pas être aisé pour les lecteurs en l’état.

    Ah, j’ai renoncé avec mes parents, frères et sœurs, qui demeurent persuadés que je lis des trucs immatures et sans intérêt…

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  10. Super article et j’attends les prochains avec impatience.

    J’ai quelques questions pour le coup:

    -Imaginons une histoire se déroulant dans un univers surnaturel/cadre irrationnel. On aura donc ici un exemple de Fantasy. Ok
    Je me pose la question, dans du fantasy, le surnaturel fait parti du quotidien des personnages du récit, mais cela représente une « surprise » pour le lecteur. Ces éléments surnaturels faisant partis « du décor », le lecteur accepte le « deal » et considère ces éléments comme fantasy. Mais imaginons qu’arrivé à un moment de l’histoire, le récit nous explique que tous ces éléments surnaturels sont le fruit de faits scientifiques (une science cohérente, expliquée et détaillée, sans aller forcément dans ce que fait la hard SF), est-ce que l’on définirait l’oeuvre comme étant finalement de la SF (son univers devenant alors….rationnel ?) ?

    -autre question, la 1ère condition pour qu’une histoire soit classée dans le méta genre SF est que les éléments qui constituent son univers et son récit s’appuient sur de la science, ok. Ce qui pousse à me demander : « qu’est-ce qui fait qu’une SF est une bonne SF ? »
    Une bonne SF a t’elle besoin d’être : Expliquée ? Cohérente ? Crédible ? un peu des 3 ? Peut-elle l’être sans aucun de ces 3 points ?
    As-tu des exemples qui présentent ces cas ? Je n’ai pas d’exemples qui me viennent mais j’imagine une histoire de passant dans un univers rationnel basé sur la science mais qui n’a de SF que son background, et dans lequel l’auteur se contente simplement de raconter une histoire, fait évoluer ses personnages etc.
    Exemple : une histoire de romance dans une station spatiale sur Titan en 4076. Considère t’on dès lors que c’est de la SF à cause de son background ?
    Autre exemple : une histoire de fantôme dans cette station spatiale sur Titan en 4076, est-ce du fantastique ? de la SF-fantastique ?
    Autre exemple : L’existence de ces fantômes sur cette station est un fait courant, connu des personnages, qui eux sont des hommes à tête de renard. Est-ce de la Fantasy ?

    etc…

    Bon j’arrête là mais le sujet passionnant 😉

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    • Merci 🙂

      Je vais essayer de répondre :

      – pour ton premier univers, c’est sans conteste de la science-fiction : ce qui compte, c’est qu’à la fin, le lecteur ait une explication (dans la plupart des univers de Fantasy, surtout les plus anciens, tu ne sais pas pourquoi il y a de la magie, pourquoi certains peuvent l’employer ou pas, etc) ET que cette explication soit de nature scientifique. D’ailleurs, j’ai remarqué que des tas d’univers à priori classés en Fantasy se révèlent en fait être des univers de SF (souvent post-apocalyptique) déguisés.
      C’est une première manière de voir les choses. La seconde est de classer ça en Science-Fantasy, genre hybride, qui ne fait pas l’unanimité, dont je parlerais dans l’article n°2.

      – La SF a juste besoin d’être basée sur le rationnel. La bonne SF peut très bien ne pas être expliquée (tu ne sais pas comment marche l’hyperpropulsion dans Fondation, par exemple), ne pas forcément être crédible (il est relativement douteux qu’on puisse mettre au point la psychohistoire, par exemple, cf la déroute des sondeurs du monde entier ces derniers temps : le comportement humain est difficilement prévisible), mais par contre elle doit être cohérente : j’ai beau ne pas avoir de détails techniques sur l’univers de Fondation, ne pas forcément croire à la faisabilité de la Psychohistoire, en revanche cette science m’a été présentée de manière cohérente, et tout ce qui en déroule fonctionne parfaitement, donc.
      Pour ma part, je trouve que la meilleure SF (à nuancer, toutefois, par le fait que je suis un grand fan de Hard-SF) est les trois à la fois : expliquée, crédible, et évidemment cohérente. Si tu prends l’univers d’Honor Harrington, par exemple, tout le processus de déplacement plus rapide que la lumière (par Hyperespace et par points de saut) est expliqué avec d’amples détails, tellement que du coup on y croit presque (même si ce n’est en aucun cas de la Hard-SF, puisque ça dépasse de loin les théories actuelles de la science réelle). Mais pour moi, on atteint le summum avec Egan, certains textes de Watts, et, dans une moindre mesure, avec Alastair Reynolds, Stephen Baxter ou Tau Zero de Poul Anderson : chez Reynolds, par exemple, les vaisseaux sont infraluminiques, dans Tau Zero, on a une application des effets relativistes, et Stephen Baxter propose des histoires scientifiquement très crédibles.

      – Histoire de romance sur Titan en 4076 : c’est de la SF, car à partir du moment où il n’y a pas d’élément surnaturel, ni connu de tous (Fantasy), ni qui fait irruption dans un cadre jusque là rationnel (Fantastique), c’est forcément de la SF (sauf s’il y a un autre élément qui entre en ligne de compte -cf le futur épisode 2 de cette série d’articles, une fois encore-, qui permet de classer ça en uchronie par exemple).

      – s’il y a un fantôme, tout dépend de la présence ou de l’absence d’explication à la fin du récit, et de la nature de cette explication : si elle est rationnelle (ex : c’était un hologramme, une forme de vie extraterrestre basée sur les gaz ou les champs de force), c’est de la SF, s’il n’y en a pas ou qu’elle relève du surnaturel / de l’irrationnel (pas de la science, quoi qu’il en soit), c’est du fantastique.

      – dernier exemple : ça dépend de l’explication. Si le fantôme est une race telle que décrite précédemment et qui n’a rien de surnaturel, et que les hommes-renards sont des extraterrestres ou des chimères crées par génie génétique, c’est de la SF. Sinon, c’est de la Fantasy déguisée en SF (cf Star Wars ; surtout si la science ne joue AUCUN rôle dans l’intrigue ou les thématiques), ou de la science-fantasy.

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      • Un grand merci pour ta réponse, rapide et complète 😉

        Décidément c’est vraiment passionnant d’échanger sur le sujet. Et merci pour les références également, j’ajoute ça à la quantité de choses que j’ai déjà envie de lire grâce a tes articles (je viens de commander Existence de David Brin ^^).

        vivement la suite.

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  11. Il est passionnant ton article et je trouve que c’est un bonne idée (je serai donc ravie d’en lire d’autres!) 😉
    En ce qui concerne tes trois définitions, je suis assez d’accord avec toi : c’est ainsi que je définis les trois genres. En revanche, j’ai toujours classé Star Wars en SF. Cela m’a fait rire d’ailleurs car pour expliquer ma passion aux non-initiés : je cite toujours Star Wars en SF, le SDN en Fantasy et Harry Potter en fantastique!

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  12. Instructif, surtout l’apport de la conception anglo-saxonne. (Qui mériterait en conséquence d’avoir un article complet) et je ne connaissais pas la méthode du chat.

    Globalement d’accord, mais j’attends avec impatience tes prochains articles pour avoir ton avis sur les cas particuliers de plus en plus nombreux car ta définition de la SF ne fonctionne pas toujours (les uchronies, dystopies, anticipation….)

    Après on peut aussi discuter de l’intérêt de la classification, surtout pour les sous genres.
    Vaste débat qui ouvre au dialogue en tout cas.

    Et pour mon entourage, ils trouvent déjà assez bizarre d’avoir la lecture comme loisirs qu’il ne me questionne pas sur ce que je lis ;p

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    • Merci 🙂

      Justement, une partie de l’épisode n°2 de cette série d’articles va essayer de mettre le doigt sur les éléments qui posent problème dans cette classification de base. C’est le cas de l’uchronie (et de ses subdivisions) : tout le monde, moi par exemple, n’est pas d’accord pour en faire un « simple » sous-genre de la SF. Personnellement, j’en fais un genre à part entière, au même titre que la SF, le Fantastique et la Fantasy.
      Concernant l’anticipation, à partir du moment où il n’y a aucun élément surnaturel, qu’il soit connu (Fantasy) ou qu’il fasse irruption dans un cadre par ailleurs rationnel (Fantastique), pour moi, c’est de la SF (sauf s’il y a un autre aspect qui permet de classer le texte ailleurs, un élément uchronique par exemple). Le fait est que tout le monde n’est, par ailleurs, pas d’accord sur le fait de classer l’anticipation dans la SF ou pas.

      Concernant l’intérêt de la classification, et particulièrement celui des sous-genres, pour moi, il est très clair : permettre de donner au lecteur de mes critiques, et ce de façon très simple, une idée de ce qu’il pourrait lire de similaire à un bouquin qu’il aurait apprécié. Plus il y a de sous-genres avec des critères d’inclusion très précis, plus les chances d’avoir des oeuvres très similaires augmentent, et donc moins le lecteur a de chances d’être déçu s’il choisit sa prochaine lecture sur ce critère (après, il y a évidemment d’autres facteurs, comme le style propre de l’auteur, et ainsi de suite).

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    • Si je peux me permettre une réflexion personnelle matinale. L’intérêt de la classification des genres de l’imaginaire est celui de la taxinomie (la classification des espèces vivantes). Au premier degré, elle permet tout d’abord de s’y retrouver dans les multiples variations engendrées au sein d’une même famille et ainsi de guider ses lectures vers des œuvres qui a priori correspondent à ses goûts. Mais elle fournit aussi des outils si l’on veut aller au delà du simple plaisir de la lecture : trouver les influences, dénicher les parentés ou repérer les inventions, voire les intentions d’un auteur par la compréhension de l’arbre généalogique de son oeuvre. Exercer son sens critique et comprendre un auteur. On peut dire la même chose de la musique. Le metal, pour utiliser un exemple que je connais bien, a engendré d’innombrables sous-genres qui aux extrêmes n’ont qu’un loin rapport les uns avec les autres, à ce point qu’on peut légitimement se demander pourquoi ils sont classés sous la même appellation. Une démarche volontaire d’exploration de l’arbre généalogique de ces sous-genres m’a amené à aller voir dans des coins reclus, à découvrir, et me passionner pour des disques que je n’aurai jamais écoutés a priori si ce n’est que là je m’éduquais et je comprenais ces sous-genres (dont certains sont difficilement accessibles sans une certaine éducation). Pour moi, Greg Egan en hard-SF, c’est du death metal en musique. Cela ne s’adresse pas à un novice, mais on peut y arriver en parcourant pas à pas la taxinomie de l’imaginaire.

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  13. Excellent et très clair !
    Les commentaires viennent un peu tout compliquer !…comme souvent…
    Un conseil de lecture, l’ancien mais toujours très pertinent Todorov : « Introduction à la littérature fantastique ». Pour le XIXème et le début du XXème, il permet une classification et une compréhension du genre remarquable…
    On le trouve chez le distributeur à nom de fleuve brésilien pour 8 euros…

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  14. Et bien quel article très instructif!!!J’ai beaucoup appris! Je comprends mieux la SFF et tout ce qu’elle définie. Lectrice novice dans ce genre, je ne distinguais pas clairement les différences, juste je lisais et j’appréciais….;) C’est cool, j’ai hâte de voir tes prochains articles…;)

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  15. Ping : Comprendre les genres et sous-genres des littératures de l’imaginaire : partie 2 – Les trouble-fête | Le culte d'Apophis

  16. « c’est magique, ta gueule » : ^-^ (je le garde celui-là, ça pourrait m’être utile un jour, qui sait…)

    Pour moi autrefois, avant d’y avoir réfléchi je voyais vaguement la SF dans le futur, avec des vaisseaux spatiaux et des planètes plein d’E.T… Bon j’avoue, je mettais SW dedans, sauf que ça commence quand même par « Il y a bien longtemps, dans une galaxie très lointaine » – au temps pour le futur ! 😀

    Quand j’ai commencé à lire beaucoup plus de ces genres (y a-t-il d’ailleurs un terme les regroupant d’ailleurs ? littérature de l’imaginaire ?) j’ai été très surprise de constater la symétrie entre science et magie : on retrouve souvent les mêmes choses décalées (un objet volant, une substance active à avaler, un être non humain parlant) qui fonctionne soit par science futuriste d’un côté, soit par magie d’un autre. De même j’ai été sidérée de constater à quel point des récits de SF classiques (Dune par exemple, dont je n’ai lu que la première moitié, faute d’appétence) avaient une tonalité clairement fantasy à mes yeux.
    Et il y a aussi des récits intéressants, comme Parade Nuptiale, où les personnages considèrent comme « magique » (ils parlent de « Dieu ») un objet résultant d’une science humaine oubliée (un satellite je crois).

    Sinon je suis également bien en phase avec ta classification, que je trouve très logique d’un point de vue fonctionnement du décalage dans le roman. Bien sûr le ressenti pourra varier, mais ce sera subjectif, dont moins apte à permettre un classement !

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    • Oui, je regroupe tout, personnellement (ainsi que beaucoup de gens), sous le terme « littérature(s) de l’imaginaire ».

      Tout à fait, beaucoup de récits de SF classique (pré-1980, en très gros) ont des ressemblances suspectes avec la Fantasy, particulièrement la soft-SF de type Dune. Par exemple, pour moi toute oeuvre mettant en jeu des pouvoirs psi relève au mieux de la science-fantasy, pas de la pure SF. Et puis il ne faut jamais oublier la phrase de Clarke : « toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie ».

      Il faut absolument que je lise Parade Nuptiale (ça fait au moins un an que je me le répète), je sens que je vais me régaler.

      Merci 🙂

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      • Ciel ! You made my day! Un livre que j’ai lu et pas toi !!
        Je l’ai lu en français, je l’ai trouvé assez mal écrit d’un point de vue agrément de lecture. Je ne sais pas si la VO est mieux, peut-être pas… Mais les thèmes sont fascinants, ça fait partie de ces livres qui me font toujours cogiter des années après les avoir lus.
        Un must read, cher monsieur ! 😀

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  17. Je reviens sur cet article pour te faire part d’une « mésaventure » qui vient de m’arriver, et qui est tristement représentative de la méconnaissance des bases de nos genres favoris, même chez des gens qui sont censés s’y connaître un peu…
    Bref, une de mes nouvelles (proche de mon roman « Nadejda », c’est-à-dire avec des éléments surnaturels dans le cadre de la Russie médiévale, de la pure fantasy historique donc) envoyée à un appel à textes « Fantasy » vient de me revenir avec une réponse négative, justifiée ainsi : le cadre de l’histoire placé dans notre monde ne permet pas de s’identifier à un monde Fantasy, la présence d’êtres imaginaires se rapproche plus d’une histoire Fantastique, le contexte réel place malheureusement cette nouvelle hors sujet… Le tout venant d’un éditeur soi disant SFFF !
    J’entends souvent dire que les classifications sont inutiles, que ça ne sert à rien de définir les genres, etc. mais plus ça va et plus je me dis que des démarches pédagogiques comme la tienne sont non seulement utiles, mais également salutaires, vu l’ignorance générale…

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    • C’est vraiment une histoire sidérante, surtout de la part de soi-disant pros du domaine ! (au passage, je serais vraiment curieux de connaître le nom de l’éditeur concerné -même si j’ai une vague idée sur la question-. Tu peux poster le nom de la Maison concernée ici ou m’expédier un petit mail, au choix. Merci d’avance). Sincèrement désolé que tu en aies été victime.

      Effectivement, comme tu le soulignes, certains (et plus qu’on ne le pense) sont goguenards par rapport à ce genre de démarche taxonomique, regardant les gens qui font ce travail comme on regardait ceux qui comptaient les anges sur une tête d’épingle. Et pourtant, plus je vois des témoignages comme le tien, et plus je m’aperçois moi aussi que non seulement la classification est utile, mais qu’elle l’est sur plus de plans et pour bien plus de gens que je ne le pensais au départ.

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  18. Salut !
    Je suis tombée sur ton blog complètement au hasard et je dois dire que je l’aime déjà beaucoup.

    Je fais un stage dans une bibliothèque scolaire où ils n’ont AUCUN livre de SFFF (mise à part les deux Harry Potter (oui, oui. Deux. La série s’arrête là t’étais pas au courant ?)).
    Bref, ils m’ont demandé de faire une liste de choix qu’ils pourraient ajouter à leur collection et j’ai déjà beaucoup d’idée, cependant il me manquerait un livre (ou plus) « théorique » sur ces sujets, style « La science-fiction pour les nuls », en gros comment reconnaitre les styles, les analyser, etc.
    Vu que tu as l’air de très bien savoir des quoi tu parles et que tes posts sont longs et précis, je me demandais si tu t’aidais d’un ouvrage de référence (ou plusieurs) ? Ou si tu aurais des idées de titre ?

    Je m’excuse d’avance si tu as déjà répondu à la question autre part mais je n’ai pas (pour l’instant) beaucoup de temps pour flaner sur ton blog (travail sérieux oblige (malheureusement)) et te remercie d’avance.

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    • Bonjour et merci. Je me sers soit de mes connaissances personnelles, soit de sources à l’écrasante majorité en anglais et disponibles sur le net quand j’ai besoin de détails spécifiques (ou de voir les nouveaux sous-genres en émergence parmi les auteurs / les fans anglo-saxons). Je me sers peu de documentation en français, soit parce qu’elle est trop ancienne et donc en partie obsolète, soit parce qu’elle est trop imprécise pour m’être de la moindre utilité.

      Concernant à la fois les critères de différenciation des sous-genres et des exemples de livres emblématiques, tu trouveras tout ce dont tu as besoin sur mon blog, en consultant les autres articles de la série dont fait partie celui-ci, « Comprendre les littératures de l’imaginaire » : https://lecultedapophis.com/index-des-articles-de-fond/. Je pense que tu trouveras ceux consacrés aux sous-genres majeurs et mineurs de la SF et de la Fantasy particulièrement adaptés à ce que tu cherches. Sinon, tu as de nombreuses listes de livres de SFFF, classés par thèmes le plus souvent, sur Babelio.

      Pour ce qui est d’une liste de choix indispensables à toute bibliothèque de SFFF, je prévois de consacrer à ce thème une série d’articles en 2018, en expliquant précisément quoi lire et dans quel ordre en fonction de son profil de lecteur plutôt que de juste balancer une liste de bouquins.

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  19. Ping : Fantasy un genre du domaine de l'imaginaire - Ecrire de la fantasy

  20. Article passionnant. Quand tu écris « Prenez Star Wars : de nombreux érudits classent volontiers la saga de Georges Lucas non pas dans la SF… mais dans la Fantasy ! », ça me fait penser à la phrase de Pratchett : « La Science fiction, c’est de la fantasy avec des boulons ».

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  21. Je déterre…
    Mais ce que tu appelles « fantasy » c’est le merveilleux en somme.
    Harry Potter, Cendrillon, La horde…
    Et si on applique ce filtre, les sous-genres deviennent limpides avec le med-fan ou le merveilleux médiéval dans GoT, le space-fan ou merveilleux spatial pour SW, etc.
    On y englobe les contes où tout ce qui vient sans surprendre les protagonistes (une fée qui se penche sur un berceau, un bois dangereux parce que « vivant », etc.) tient bien du merveilleux (fantasy) alors que ce qui dénote, surprend, tient de l’extraordinaire (hors de l’ordinaire défini dans ce monde) est du fantastique.

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  22. Ping : RPG et fantasy : complémentaires ou consanguins ? – zerpgmaniak

  23. Ping : Choisir un livre: les différents styles de l’imaginaire – Fantastique et Fantasy – Au Bazart des Mots

  24. Ping : Dans la boucle temporelle – itération 11 : novembre 2016 | Le culte d'Apophis

  25. Ping : Imaginaire | Pearltrees

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