Descendance – Graham Masterton

Un anti-Twilight sympathique mais un peu plat par moments et surtout prévisible

descendance_mastertonGraham Masterton est un auteur écossais de Fantastique et surtout d’Horreur, genre dont il est considéré comme un des plus grands maîtres, à l’égal d’un Stephen King ou d’un Dean Koontz (il écrit aussi des romans historiques, policiers et des thrillers). Il a comme particularité de souvent introduire une généreuse dose de sexe dans ses livres. Sans doute le fait qu’il ait été, dans sa jeunesse (il a, au moment où je rédige ces lignes, 70 ans), rédacteur en chef de magazines érotiques (dont la version anglaise du légendaire Penthouse), et qu’il ait rédigé une trentaine de manuels d’instruction sexuelle (vendus à… trois millions d’exemplaires !) n’est-il pas étranger à cette habitude.

Mr Masterton est un auteur très prolifique, aussi bien en terme de romans que de nouvelles. En plus des histoires issues de sa propre imagination, il est également connu pour ses réinterprétations de grands classiques du Fantastique et / ou de l’Horreur, comme Le portrait du mal, qui est une variante de celui de Dorian Gray, ou Apparition, qui reprend le Brown Jenkin de la formidable nouvelle La maison de la sorcière de Lovecraft.

Le livre que je vous présente aujourd’hui est une variante de l’uchronie de fantasy (voir plus loin) et / ou de la Fantasy Historique, où, lors de la Seconde Guerre Mondiale, les vampires roumains  (les strigoï) servent « d’arme biologique » aux Nazis afin de décimer la Résistance européenne. James Falcon junior, un anthropologue spécialiste de ces créatures et capitaine dans le Contre-espionnage US, va les traquer, mais le sort de leur chef, Duca, va rester incertain (peut-être tué dans une explosion, peut-être pas). En 1957, James est de nouveau sur la trace des vampires, à Londres cette fois, la ville étant sous le choc d’une vague de meurtres commis par ces créatures. Inutile donc de dire que l’aspect Horreur est bel et bien présent…

Genre(s)

Première remarque, il ne s’agit pas de Fantastique, puisque les services secrets du monde entier sont parfaitement au courant de l’existence des strigoï, ce n’est ni une découverte, ni un choc pour le protagoniste. Après ça, on peut voir les choses de deux façons : soit en faire de la Fantasy historique, soit une variante « Histoire secrète » de l’uchronie de Fantasy. Personnellement, je suis plus enclin à adopter la seconde approche que la première, mais j’ai tout de même classé cet article dans les deux catégories (et en Horreur, évidemment).

Seconde guerre mondiale

Après un flash-forward (au début des années 2000) en introduction, nous voilà projeté en 1944 à Anvers. La moitié de la ville est occupée par les anglais et les canadiens, l’autre par les nazis. Ces derniers ont utilisé, depuis quelques mois, les vampires roumains pour infiltrer et décimer la Résistance, comme ils l’ont fait auparavant en France ou en Pologne. Après le meurtre d’une espionne de la Résistance (vidée de son sang), qui soutirait, sur l’oreiller, des confidences à un jeune officier allemand, Falcon, assisté par le caporal Little et par son fidèle limier, Frank, va se mettre en chasse des créatures.

Falcon, c’est un peu le croisement de John Constantine et de Jack Bauer (avec un peu d’Indiana Jones dans le mélange, cf le fouet et le doctorat en anthropologie) : spécialiste des Strigoï, il emploie des méthodes au carrefour de la religion, de la magie et de la science pour traquer et éliminer ces créatures. La torture, ça ne le gène pas, seul le résultat compte. Il se balade avec un arsenal formé de balles de calibre .45 forgées dans du métal provenant de la Cène, avec des clous de la Sainte-Croix, de l’ail, des bibles, un fouet et des menottes en argent, des pieux, des outils de dentiste pour arracher les canines, bref tout un arsenal anti-vampire.

Après un court flash-back en 1943, qui nous explique comment Falcon est devenu chasseur de vampires, l’action fait un bond en avant, jusqu’en 1957.

A noter un petit clin d’oeil à Tolkien très drôle, qui explique tout à fait sérieusement que le bon professeur (du moins, celui de cet univers là) se serait inspiré des strigoï pour créer son Gollum !

1957

Alors qu’il est retourné à la vie civile et mène une vie paisible de consultant depuis une douzaine d’années, qu’il s’est marié, James voit un jour à nouveau débarquer deux officiers du Renseignement US, qui lui forcent la main pour qu’il prête assistance à une chasse aux vampires à Londres. Il y fera la connaissance d’un nouveau maître-chien, la superbe Jill, qui travaille pour la brigade canine de la Police, et de son limier, Bullet.

A partir de là, l’écrasante majorité du reste du livre se déroulera cette année là, seuls les derniers chapitres faisant défiler les années, puis les décennies, pour que nous parvenions au niveau du flash-forward situé aux environs de 2006 du début de roman.

Mon sentiment : du pour et du contre

Je ressors de cette lecture assez mitigé : pas mécontent, mais relativement déçu par un livre qui aurait pu être bien meilleur, à mon sens. Je vais tâcher de vous exposer les points positifs et négatifs ressentis en lisant ce roman :

Contre

Au chapitre des points négatifs, perfectibles ou contestables, on trouve :

  • Une narration parfois plate : les parties en 43-44, ainsi que tout le début de celle en 1957, sont narrées assez platement, je trouve, et peinent à impliquer le lecteur. J’ai par exemple du mal à sentir que le pays est en guerre lors des scènes à Anvers. Il faut vraiment attendre l’apparition de l’antagoniste principal pour que ça décolle réellement.
  • Un certain flou sur l’origine du vampirisme en général (voir plus loin) : on nous parle à la fois de Virus Strigoï, on nous décrit un processus qui n’est pas sans rappeler une épidémie, et pourtant la majorité de ce qu’on apprend du vampirisme relève d’une explication mystico-religieuse assez classique. Bref, pour moi, c’est l’un ou l’autre, mais pas les deux.
  • Un livre qui aurait gagné à être… plus gros. Eh oui, à une époque où on se plaint souvent de romans SFFF inutilement gros, avec des longueurs plus que discutables, voilà par contre une histoire qui, je pense, aurait beaucoup gagné à être plus développée. C’est particulièrement le cas des personnages, qui, à part le protagoniste, restent assez flous (on est particulièrement frustré par le cas de Jill et de la mère de James, qui avaient un énorme potentiel). Tout l’épilogue post-1957 aurait vraiment gagné à être beaucoup, beaucoup plus développé, par exemple.
  • Pour un auteur qui est supposé épicer généreusement ses livres d’horreur avec des scènes érotiques, ça reste assez pauvre à ce niveau. C’est plus la reproduction, à vrai dire, qui est au centre de l’histoire, comme le suggère son titre.
  • Il y a tout de même des points communs plus que suspects entre toute la structure de l’intrigue de ce livre et celle de Draculaune première confrontation sur le continent entre des vampires et leur exterminateur, suivie d’une seconde à Londres, dans laquelle la compagne du héros tombe comme par hasard sous le charme vénéneux des Princes de la Nuit, et ainsi de suite.
  • Et surtout : une révélation finale qui est téléphonée. J’avais tout deviné entre la moitié et les deux tiers du livre, la seule question que je me posais étant alors si la vérité combinait les deux hypothèses que j’avais émises, n’en adoptait qu’une ou aucune des deux, l’auteur m’ayant alors bien mené en bateau.

Pour

Au chapitre des points positifs, on trouve :

  • Une fois la chasse au Strigoï lancée dans Londres, c’est prenant. Et les chapitres finaux, même s’ils sont prévisibles, ont tout de même un certain impact.
  • Le personnage principal est intéressant, tout comme l’est l’ambiance, entre Constantine, Jack Bauer, Indiana Jones, et un Dracula ou un Penny Dreadful transposés en 1957.
  • On se retrouve avec une vraie réflexion autour du vampire : pour résumer, le Strigoï est une sous-espèce du suceur de sang « classique », le Nosferatu, avec lequel il diffère sur le plan de certaines capacités ou au contraire faiblesses. Par exemple, il peut se balader en plein jour sans souci, mais ça ne sort pas de nulle part comme dans Twilight, il y a une vraie explication et logique derrière.
  • Puisqu’on parle de Twilight, justement, voilà le genre de roman qu’il faudrait faire lire aux gens qui classent ce livre / cycle dans la littérature vampirique, histoire de leur montrer ce que c’est qu’un VRAI roman de Vampires. Celui-ci, doit, pour un puriste, montrer le pouvoir de séduction quasi-hypnotique de la créature, son statut de Prince de la Nuit (sombre, mais avec une classe folle) et le côté inhumain, bête sauvage, assoiffée de sang, via des scènes gore. Sur ce plan là, le contrat est parfaitement rempli, nul grand échalas pâlot et neurasthénique qui va faire du détournement de mineure un peu paumée dans une High School du fin fond des USA : ici, l’antagoniste à la classe, il est à Londres, au centre du pouvoir, de la civilisation et du raffinement, et il ne se contente pas de sang animal, il va s’abreuver directement en arrachant le cœur de femmes et d’enfants. Bref, c’est un vrai roman d’Horreur et de Vampirisme, avec l’aspect sexuel fondamental à cette littérature bien mis en avant, ce n’est pas un bouquin où le beau ténébreux fait avoir des papillons à la midinette qui sert d’héroïne parce qu’il a des pseudos-pouvoirs de super-héros déguisé, et qu’il se révèle « vampire, mais gentil ». Le vampire est un monstre, il est un prédateur impitoyable, point. Bref rien à voir avec la paranormal romance à la Twilight, où le fiancé de l’héroïne est vampire comme il aurait pu être extraterrestre, mutant à la X-men ou n’importe quoi d’autre, pourvu que ce soit paranormal (attention, je ne critique pas ce genre ou ses lectrices et lecteurs, je dis juste qu’il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes juste parce que dans les deux cas, il y a quelque chose appelé « vampire » dedans).

En conclusion

Au final, j’ai globalement apprécié ma lecture (particulièrement le long épilogue -même s’il aurait gagné à l’être encore plus-, la traque de l’antagoniste dans Londres, et le personnage principal qui combine John Constantine, Indiana Jones et Jack Bauer), ainsi que le fait que nous ayons affaire à un anti-Twilight qui respecte les fondamentaux du vampirisme, sexe, érotisme, séduction, côté classe du Vampire et dimension bête sauvage et inhumaine respectée. L’histoire, qui se balade entre Seconde Guerre Mondiale, 1957 et début des années 2000, est intéressante, tout comme le genre, qui peut, selon votre vision de la chose, relever de l’uchronie (variante Histoire secrète) de Fantasy ou de la Fantasy Historique.

Toutefois, une immersion qui tarde à se mettre en place, un roman trop court pour vraiment développer ses personnages, de très gros points communs sur le fond avec Dracula et une révélation finale téléphonée font que je ne classifierais tout de même pas ce livre dans mes « romans vampiriques de référence ». Malgré tout, si vous voulez faire comprendre à un inconditionnel de Twilight ce qu’est un vrai roman de vampires, voilà un candidat assez intéressant, notamment sur le plan gore (sur le plan sexe, Masterton est tout de même un poil en-dessous de sa réputation sur ce livre).

Pour aller plus loin

Si vous souhaitez avoir un deuxième avis sur ce roman, je vous conseille la lecture des critiques suivantes : celle de Lutin sur Albedo

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13 réflexions sur “Descendance – Graham Masterton

  1. Excellente présentation, c’est alléchant, même pour moi, qui ne le lira pas ! Il semble en effet y avoir un potentiel inexploité dans ce livre… Vu ce que tu en dis, il aurait fallu une psychologie un peu plus travaillée (fût-elle un poil stéréotypée, façon roman noir) pour étoffer l’ensemble. Et ça doit être tout de même bien rythmé pour ne pas être pénalisé par ces scènes avant, arrière, hop retour à la case départ.
    Quand au manque de scènes olé-olé… ça doit être volontaire, de crainte de se voir jeter à la figure son étiquette de spécialiste !

    Un petit reproche sur le rapprochement avec Twilight : j’ai lu assez précocement la série (je voulais tâter le terrain avant ma fille, 12 ans à l’époque), juste quand le roman commençait à devenir populaire en France, avec pas mal d’a priori. Pourtant j’avais beaucoup aimé, l’ambiance romanesque, et l’humour du ton. Bon, je ne le relirai pas, mais j’ai été charmée.
    La suite pêche de la série pour certains axes, et « Les âmes vagabondes » est ridiculement pseudo SF, mais l’auteur a un talent réel pour créer une ambiance.
    Pour en revenir à Twilight, je ne l’ai jamais considéré comme une histoire de vampires (j’ai lu de nombreuses fois le Dracula de Bram Stocker jeune, c’est resté ma référence), mais bien plus comme une variante de l’amour interdit, à la Roméo et Juliette. C’est ça qui a touché un lectorat (de midinettes, why not ! ^-^) : le tragique d’une attirance qui doit être combattue à tout prix, puisqu’aucune fin heureuse n’est possible.
    Je ne suis pas une fan de l’auteur, mais je suis pas mal lassée (ne le prends pas pour toi, hein ; enfin juste un peu -_- ) de cette attitude cynique des « grands », des « sérieux », des « lecteurs avertis », qui tapent sur Twilight avec air vaguement méprisant et / ou condescendant. A part pour l’absence de morale finale (ils vivent heureux éternellement, en gentils vampires, mais n’envisagent pas de défendre l’humanité des mauvais vampires), c’est une série romantique et inoffensive.
    Alors que pendant ce temps-là, quasiment personne, mais vraiment personne, ne semble réaliser à quel point Hunger Games (une série sérieuse celle-là, il y a plein de morts, le monde est cruel, c’est la vraie vie ça, patati et patata) est amoral avec un grand A. Je n’ai lu que le tome 1 et ce n’est pas un dystopie : c’est du voyeurisme malsain aux justifications boiteuses (on rend antipathique un gamin pour justifier sa mort et l’héroïne, comme par hasard, n’a jamais à toucher à ceux étiquetés « gentils »). Ce succès jamais controversé m’a atterrée. Dans quel monde vit-on ?! Twilight à côté c’est un poème… qui n’a pas grand chose à voir avec le vampirisme et tout avec le romanesque propre de certains adolescents (et vieilles jeunettes ^-^).
    Voilà.
    C’est vrai quoi ! 😀

    J’aime

    • Alors je te rassure, j’en ai au moins autant après Divergente ou Hunger Games qu’après Twilight, simplement comme je ne critique que peu de post-apo et très peu de dystopies pour le moment, je n’ai pas encore eu l’occasion de leur taper dessus.

      Sinon, moi, je ne critique les lectures ou les goûts de personne, chacun prend son plaisir avec le genre littéraire qu’il veut, que ce soit de la Bit-Lit, de la Paranormal Romance, de la Dystopie YA ou quoi que ce soit. En revanche, tu me permettras d’être en désaccord total avec toi sur un point : ce n’est pas parce que, pour certains, Twilight est le meilleur livre de Fantastique, de Paranormal Romance ou de vampires du monde que je vais me sentir obligé d’être d’accord et de qualifier ça de bon livre. Que ce soit Twilight, Hunger Games ou Divergente, on a affaire à des personnages mono-dimensionnels et hyper-stéréotypés, à des univers sans grande cohérence (lorsqu’il y en a…), à des intrigues épaisses comme du papier à cigarettes, à une écriture souvent pauvre et sans aucune complexité ou subtilité, et ainsi de suite. Tu auras beau m’expliquer qu’en tant qu’amateur de foie gras, le préférer au pâté de campagne est mal, ce n’est pas pour ça que je vais changer d’avis pour autant. Je n’empêche personne de manger du pâté de campagne, mais je lui préférerai toujours le Foie gras et le dirai haut et fort, que ça plaise ou non. Si ça me fait paraître cynique, vaguement méprisant ou condescendant, tant pis, j’ai des opinions et je les assume et revendique, c’est comme ça et pas autrement.

      Je ne l’ai jamais raconté, mais l’idée du blog a pris forme à cause de ce genre de blockbuster YA : en mai 2015, une connaissance de l’époque racontait sur Facebook, à l’occasion des commémorations du Débarquement, qu’il faudrait rendre Divergente obligatoire au Collège parce que c’était « un modèle d’esprit de Résistance ». J’ai commencé par lui expliquer plus ou moins gentiment qu’en SFFF, il y avait sûrement plus pertinent que ce machin pour remplir cet objectif là (sans compter la littérature générale, le cinéma, Schindler et compagnie), mais elle ne voulait pas en démordre (à 30 piges passées, hein…). Ce qui m’a mené à essayer de lui faire prendre conscience qu’en SFFF adulte, il existait toute une galaxie de livres autrement plus solides que les machins qu’elle prenait comme référence (c’est le genre : « j’ai lu le Trône de Fer et le Seigneur des Anneaux, je suis une experte »…), en pure perte. C’est là qu’est née l’idée d’un blog devant essayer de mieux faire connaître aux gens les différents genres qui forment la galaxie SFFF (de leur faire voir qu’il n’y a pas que de la High Fantasy, du dystopique et du vampire), de leur faire connaître autre chose que le mainstream, les nouveautés et ce qui est adapté à la télé / au ciné, de leur donner des références afin d’être plus critiques dans leurs futures lectures, de faire connaître la SFFF adulte à ceux qui ne lisent que du YA (et pensent souvent que c’est trop pointu pour eux, confondant allègrement par exemple SF mainstream et Hard-SF, ou commençant en SF adulte, sur les conseils de pseudo-experts qui feraient mieux de s’abstenir, directement par de la Hard-SF hardcore à la Egan, Stross ou Watts), et ainsi de suite.

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      • Je suis bien d’accord sur la pauvreté des romans jeunesse ! Et je suis ravie d’apprendre que ton avis sur HG est aussi tranché que le mien.
        Ce qui me chagrine est que même un lecteur comme toi, riche d’expériences de lecture, en vienne à utiliser Twilight comme étalon de référence pour parler « vampire » : pour moi c’est une lecture légère, sans beaucoup d’intérêt, du fast food book. C’est lui accorder trop d’importance d’en parler à chaque fois (enfin c’est une façon de parler) qu’on parle de vampires.
        Mon propos n’était absolument pas de défendre Twilight en tant que lecture ! Mais de dire qu’il était vain de comparer un roman qui cherche – à te lire – à réellement traiter dû thème des vampires à un succès commercial qui n’a utilisé le thème qu’en prétexte, pour faire une romance tragique.
        C’est le titre de ta chronique qui m’a surprise : pourquoi encore et toujours se référer à un roman aussi peu solide ? Et laisser entendre que ce roman aurait été écrit pour combattre l’effet Twilight ? Quelles chances qu’il attire les fans de Twilight de toute façon ?
        Je crois surtout que c’est une série que l’on devrait laisser tranquille et oublier. Elle n’a d’importance finalement que pour son succès commercial.

        Cest intéressant de savoir comment est né le blog ! Étant naturellement curieuse, j’aime essayer toutes les genres littéraires (enfin sauf ceux trop violents, qui ne « passent pas »). C’est une bonne idée de montrer la diversité des écrits « fantastiques » en tous genres.
        Sortir des sentiers battus élargit toujours l’esprit !

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        • Ta remarque est très intéressante. Elle rejoint une décision que j’ai prise à propos du bilan de fin d’année, à savoir, cette fois-ci, ne parler que des « tops » et pas des « flops », justement afin de ne pas faire de publicité (même négative) à des livres qui ne le méritent pas.

          Je ne laisse pas entendre (du moins, à mon sens) que ce roman a été écrit pour combattre l’effet Twilight (même si, de fait, c’est un peu ce qu’il fait), même s’il faut avouer que la coïncidence est troublante : un des maîtres de l’Horreur qui choisit de parler de vampires, en y allant à fond dans le côté gore, justement l’année suivant la sortie du tome 1 de Twilight ?

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          • Ahhh, je comprends mieux ! Je n’avais pas fait attention à la date de sortie de ce livre : je pensais qu’il s’agissait d’une nouveauté.

            Ce qui est le plus triste à mes yeux avec ces succès commerciaux de médiocre qualité, c’est leur impact sur les « petits » lecteurs : au final, comme ils ne lisent que quelques livres par an, ils ne liront que ça…

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            • Mais oui, et c’est justement pour ça que je me bats pour élargir leur horizon : ces livres de médiocre qualité ne prospèrent que parce que les petits lecteurs manquent de points de comparaison et ne lisent que les livres qu’ils connaissent, des ouvrages mainstream qui bénéficient d’une grosse publicité sous une forme ou une autre (mises en avant à la FNAC ou autre, adaptations télé ou ciné, etc). C’est pour ça que j’essaye 1/ d’établir un panel d’ouvrages de référence et 2/ de faire connaître, dans chaque genre, des ouvrages qui sortent des sentiers battus mais qui sont pourtant très intéressants. Après, si quelqu’un veut lire Twilight plutôt que Masterton, Brite, Rice ou je ne sais qui, c’est son affaire, mais au moins il aura eu toutes les clés pour faire son choix.

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              • Choix déjà limité par les traductions… je suis souvent amusée (à défaut d’être atterrée) de voir de grosses maison d’édition type Gallimard proposer en VF jeunesse des romans à succès, rentables a priori, sur lesquels ils auraient craché s’ils avaient été envoyé en manuscrit, sans leur notoriété annoncée. Quand on voit Christelle Dabos côtoyer HG… on se demande combien de Christelle Dabos sont ignorées pour laisser la place aux gros succès anglo-saxons (enfin certains sont brillants, attention !).
                Enfin, c’est le business évidemment… Et tous ne fonctionnent pas comme ça, L’Atalante cherche la qualité et le plaisir du lectorat, Bragelonne fait dans la quantité, donc le choix, etc.

                Sinon tu soutiens là une belle cause ! Les lecteurs de ton blog ont déjà fait le premier pas, en cherchant autre chose pour leurs lectures. Mais c’est vrai que les avis en français de certains livres traduits sont parfois très peu nombreux, même (et surtout ?) si le livre est de qualité, et que défricher la masse des commentaires sur internet en anglais n’est pas facile ; il faut savoir si retrouver, en commençant par le titre de la VO, puis comprendre une langue différente de sa langue natale.

                Pour en revenir avec les vampires, je les aime bien à la sauce urban fantasy, hors bitlitt, ce qui réduit pas mal… les premiers Mercy de Patricia Briggs, les Kate Daniels d’Ilonna Andrews : distrayant et cohérent.

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  2. Je suis ravie d’apprendre quelles sont les fondations de ton blog. J’avoue que je n’ai pas lu Twillight juste « vu » les films (je ne sais pas dans quel ordre et j’ai souvent loupé la fin). En revanche, je me suis penchée sur Charlaine Harris (dont True blue est l’adaptation) et c’est je pense du même niveau avec un beau succès!…

    Bref, il faut effectivement promouvoir la lecture SFFF qui mérite le détour. Dans mon combat j’en suis encore a tenter de faire comprendre à mes parents que non, ce n’est pas de la lecture pour enfants ou ado attardés…

    Autrement, malgré les défauts que tu pointes, les romans sur les vampires dont le sans ne tourne pas aigre sont trop peu nombreux pour que j’y passe à côté.

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    • Les miens ont adoré une série comme Babylon 5 ou la trilogie du Seigneur des anneaux (le chien -paix à son âme- s’appelait Viggo, en hommage à l’interprète d’Aragorn), donc de ce côté là, ça passe mieux de mon côté.

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      • J’ai essayé Charlaine Harris une fois (recommandé par Lady Lama, en lecture Cho-ko-bon ^-^) mais ça m’a ennuyée et je n’ai pas fini.
        Quand au jugement à l’emporte-pièce d’encore trop de gens « les récits SF / Fantasy / Jeunesse ne sont pas de la vraie littérature »… est hélas encore trop répandu.
        Maman, qui lisait énormément, et de tout, était fan de Tolkien. A mon grand regret je n’ai jamais réussi à finir un de ses livres ! J’adore son style, sa manière de raconter, en VO c’est délicieux, mais ses histoires m’ennuient… :/
        Pour en revenir à la discrimination fréquente des genres « fantastiques », je regrette qu’un de mes romans préférés de Jane Austen, « Northanger Abbey », ne soit pas plus souvent mis en avant. La manière fine et drolatique dont l’auteur traite du dédain des lecteurs « sérieux » de l’époque pour le genre « roman » est très moderne ! Il suffit de mettre SF ou Fantasy à la place de Novels, et hop c’est toujours la même histoire… C’est d’ailleurs le génie de l’auteur, mettre en scène l’immuabilité de la nature humaine.
        Bref, à l’époque on pouvait se vanter de lire des récits d’Histoire, des sermons, de la poésie… mais des romans, fi ! 😀

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