Saison de gloire – David Brin

Un planet-opera féministe, initiatique et orienté SF biologique de très grande qualité, mais avec quelques défauts le privant du statut de chef-d’oeuvre

saison_de_gloireSaison de gloire est une réédition du roman La jeune fille et les clones de David Brin, dont le nouveau titre est beaucoup plus conforme à celui de la VO (Glory Season). Paru en 1993 (1997 pour la VF), ce livre, s’il n’est pas le plus connu de son auteur (il est largement éclipsé, en terme de notoriété, par le cycle de l’élévation), est en revanche un des plus réussis. Il parvient, en effet, à réaliser une alliance très rare : celle de l’aventure et du sense of wonder propre à la SF de divertissement avec la profondeur des thématiques et de leur exploitation propre à la SF (pour reprendre l’expression de Vandana Singh) « signifiante ». C’est aussi un planet opera, un roman initiatique et une histoire de Science-fiction à dominante biologique d’une très grande qualité (il fait d’ailleurs partie de mon « cycle » de lectures SF orientées biologie). Pourtant, il reste affligé de certains défauts, dont certains assez agaçants, qui font que personnellement, je ne le classifierais pas dans mes romans « cultes ». C’est « juste » un excellent roman, pas un chef-d’oeuvre.

Contexte

Dès les premières phrases, on comprend très vite que nous ne sommes définitivement plus au Kansas :

Vingt-six mois avant son deuxième anniversaire, Maïa apprit la vraie différence entre l’été et l’hiver

J’ai pour habitude, dans mes critiques, de donner d’amples détails sur l’univers, car c’est pour moi le point le plus important d’un livre de SFFF, celui qui fait que j’apprécie un roman… ou pas. Pourtant, dans ce cas, je vais me restreindre plus que d’habitude, car un des grands plaisirs que procure Saison de gloire est, justement, de voir l’univers se dévoiler petit à petit sous nos yeux. Je vais tout de même être obligé de dévoiler certaines choses, histoire de vous donner quelques éléments vous permettant de décider s’il s’agit d’une lecture pouvant vous intéresser ou pas.

Le cadre général est une société interstellaire (le Phylum hominien) du lointain futur (plusieurs millénaires) issue de la Terre. On se déplace cependant en vaisseaux infraluminiques dotés de capsules cryogéniques (à la Alastair Reynolds ou à la Avatar), ou peut-être en vaisseaux supraluminiques « lents » dotés de capsules cryogéniques (comme dans la franchise Alien), le roman ne s’étend pas là-dessus. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on ne traverse pas la galaxie en quatre jours, comme dans la mauvaise SF (celle qui commence par Star et qui finit par Wars).

Trois millénaires avant le début de l’intrigue, un groupe de Féministes radicales, menées par Lysos, ont voulu quitter le Phylum pour créer (pour reprendre les termes de l’auteur dans la postface) une « utopie séparationniste ». En clair, une société où la femme serait débarrassée de la violence, de l’instabilité et de l’oppression imposées par les hommes dans les sociétés patriarcales. Bien que radicales, ces Fondatrices ont cependant fait certains choix cruciaux, le principal étant de laisser, pour plusieurs raisons (très bien expliquées dans le roman) une place aux hommes dans leur société.

La première étape, dans ce cas, est bien entendu de trouver un coin lointain, isolé, si possible caché et / ou jugé peu intéressant par un observateur peu attentif de passage afin d’abriter son utopie : le système de Stratos fut choisi. De justesse inhabitable par l’humain « normal » (du moins sans assistance technologique), orbitant dans un système binaire (géante rouge / naine blanche) qui n’attire, par principe, aucun explorateur, éloigné des frontières de l’époque du Phylum et caché par une Nébuleuse Obscure, c’était l’endroit idéal. Un premier jeu de manipulations génétiques fut cependant nécessaire pour adapter l’être humain aux conditions locales : poumons et reins redessinés (ce qui donne à ses habitants la curieuse faculté de pouvoir boire de l’eau de mer), membrane nictitante, etc.

Mais ce n’était qu’un avant-goût avant le vrai travail de modification génétique : celui portant sur le système de reproduction humain. Le but était de créer une société stable, donnant la prédominance aux femmes : il fallait donc s’assurer qu’elles seraient plus nombreuses que les hommes. On offrit donc à l’espèce humaine un second mode de reproduction, la possibilité d’avoir une grossesse clonale. En clair, celle de s’auto-cloner, sans avoir recours à une machine comme c’est le cas dans la quasi-totalité des œuvres de SF parlant du procédé.

Les érudits en biologie ou en SF parmi vous sont déjà en train de penser : « ah, de la Parthénogenèse, quoi… ». Eh ben non, justement. Là où Brin est très, très fort, c’est qu’il invoque des limitations de la technologie génétique de l’époque (voire une impossibilité pure et simple) pour évacuer la Parthénogenèse « vraie » au profit d’une variante, qu’il baptise Amazonogenèse. Il s’agit en fait d’une adaptation par le romancier d’un processus qui existe réellement (chez certaines Salamandres, par exemple), appelé Gynogenèse. La différence ? Le sperme est indispensable pour amorcer la formation du placenta, même s’il n’y a aucun apport génétique du partenaire masculin (l’enfant est un clone de la mère). Et ça, socialement parlant, ça change tout.

Ce qui change également tout est que les grossesses « normales » sont une autre possibilité offerte aux femmes : elles peuvent concevoir un enfant « normal », mâle ou femelle, appelé « Var » (pour Variante). Tout dépend en fait de la saison (hiver pour les clones, été pour les Vars) à laquelle la conception a lieu. Il y a donc trois véritables espèces humaines sur Stratos : les Clones (tous féminins), les Vars et les hommes. Il faut bien comprendre deux choses : n’importe quelle Var féminine peut créer sa propre lignée clonale (ce n’est qu’une question de finances), et surtout, socialement parlant, les Clones sont au sommet de l’échelle (une Clone est considérée comme une femme normale), suivies (ce sont toutes des femmes, je le rappelle) par les hommes, puis par les Vars. Vars et hommes sont égaux dans l’infériorité aux yeux des clones, du simple fait… qu’ils ont un père, mais les hommes sont néanmoins plus utiles aux Clans / Ruches / Matriarchies que les Vars.

Les hommes ont également subi des modifications génétiques, que je vous laisse découvrir dans le roman (je me bornerais à citer le codage, au niveau chromosomique, d’une aversion pour la violence faite aux femmes ; et oui, c’est possible : n’importe quel humain / animal a une aversion instinctive pour une ou plusieurs choses, à commencer par le feu). Cette société féministe extrémiste, bien que non radicale, leur laisse une place, certes limitée, mais réelle.

L’aspect génétique est passionnant, surtout lorsqu’on se rend compte de la façon extrêmement habile et intelligente avec laquelle David Brin l’a lié avec les particularités de Stratos et de son système solaire : l’aspect SF biologique et l’aspect Planet Opera se rejoignent et s’entremêlent d’une manière harmonieuse autant que magistrale (ce qui, dans ces deux domaines, n’étonnera aucun connaisseur de l’oeuvre de l’auteur). Il est cependant important de signaler que nous n’avons pas affaire à un roman de Hard SF, et que toutes les notions abordées restent parfaitement compréhensibles par tous.

L’aspect social, linguistique et folklorique est également riche, intelligent mais aussi savoureux : on parle d' »enfers patriarcaux », la langue à quatre genres (féminin, masculin, neutre, clonal), et ainsi de suite. Pour souligner la profondeur du propos, je vous propose de méditer sur la citation suivante, qui parle des enfants Vars :

Il était bien humain de se prendre d’affection pour les enfants sortis de sa matrice, même s’ils n’étaient qu’à moitié soi-même

Situation actuelle

Les Fondatrices ont adopté un modèle de société pastorale, supposé assurer un maximum de stabilité en évitant les troubles sociaux ou ces ères de développement technologique débridé génératrices de changements de paradigme eux-mêmes dévastateurs pour l’ordre social. La violence est limitée : l’un des personnages est horrifié lorsqu’un groupe voulant bouleverser l’immémoriale et placide sacro-sainte stabilité recourt, au combat, à, rendez-vous compte ! , des poignards, des arcs, des fusils et à… des hommes. L’histoire, les informations, sont manipulées. La technologie est limitée dans certains domaines, ce qui donne au roman une atmosphère assez étrange, qui frôle parfois le rétrofuturisme.

Pourtant, certains groupes de clones (il faut remarquer que toutes organisations ou les Clans de clones portent des noms, en forme d’hommage, de grandes auteures de SFFF) cherchent à bouleverser l’ordre établi : les Perkinistes veulent aller vers un féminisme encore plus extrême (pas de Vars, aussi peu d’hommes que possible), laissant encore moins de place aux hommes dans la société et ne s’en servant que pour amorcer les grossesses d’hiver clonales, dans un mode, hum, « traite des vaches » ; à l’opposé, les Rades (pour Radicales) veulent aller vers un meilleur équilibre des pouvoirs Clones / Hommes / Vars, sans aller jusqu’à donner aux hommes la place qu’ils ont dans les sociétés du Phylum. Les deux groupes (Perkinistes et Rades) sont cependant considérés par les Orthodoxes comme des hérétiques par rapport à Lysos.

Un autre problème est (pour les Clones) le nombre de Var en augmentation depuis quelques temps : ces naissances d’été représentent désormais un quart du total.

Et là, patatras… après des millénaires d’isolement sublime, Stratos est visitée par un Envoyé du Phylum Hominien et de ses 10 000 systèmes. Cette personne devient l’objet d’enjeux très élevés entre les différentes factions : pour les uns, elle est le héraut d’une ère funeste ; pour d’autres, elle est une ressource, la source potentielle de secrets technologiques à lui arracher ; pour d’autres encore, sa biologie peut servir à créer des armes ou des mâles plus actifs, débarrassés des contraintes codées dans leur génome par Lysos et ses Fondatrices.

Bien entendu, on essaye de laisser l’Envoyé sur son orbite sous des prétextes fallacieux (quarantaine, dérive linguistique, etc), mais il finit par en descendre, le bougre.

Les héroïnes

Les deux héroïnes ont une particularité : ce sont des Vars, mais elles sont jumelles. Au moment où l’histoire démarre, elles ont cinq ans locaux (seize ans terrestres), et se lancent dans le vaste monde, en quête d’un avenir et de la fortune nécessaire pour initier leur propre dynastie clonale. Le roman a un très fort aspect initiatique, franchement réussi d’ailleurs. Les pauvres vont être séparées et suivre des chemins très différents : on suivra essentiellement l’une d’elles, Maïa, dont le destin va (quelle surprise…) être mêlé à celui de l’Envoyé du Phylum hominien.

Qualités et défauts

Sur l’aspect biologique, social, féministe, Planet Opera et roman initiatique, il n’y a pas grand-chose à redire, on est vraiment sur du (très) haut de gamme. De même, le rythme est beaucoup plus vif que dans la majorité de la SF qualifiée « d’intelligente », nous sommes sur un vrai roman de SF de divertissement en plus du reste (même si il y a parfois quelques petites longueurs). Le double-point de vue (Maïa et Envoyé), pas dans la narration mais sur les événements, renforce l’aspect initiatique, car par les yeux de ces personnages, c’est aussi la lectrice ou le lecteur qui découvre petit à petit cet univers fascinant autant qu’unique (le rythme des révélations est parfaitement maîtrisé).

Par contre, ce roman présente quelques défauts qui font que je ne le qualifierais pas vraiment de chef-d’oeuvre ou de (roman) Culte d’Apophis : d’abord, je trouve la fin bâclée, et ne répondant pas à certaines questions cruciales (ou pas complètement : l’explication de l’intérêt pour Maïa de la part des grandes de ce monde est particulièrement frustrante, par exemple, en plus d’être assez artificielle). Ensuite, le côté « Miss-je-sais-tout » de Maïa, qui, du haut de ses cinq ans / seize ans, arrive à résoudre des énigmes complexes sur lesquelles tous les autres se cassent les dents. J’évoquerais aussi quelques longueurs, la place excessive laissée aux descriptions du Jeu de la vie, pas mal de Deus ex Machina et surtout, mais alors surtout, la surabondance d’occasions au cours desquelles Maïa se fait capturer et emprisonner, et les changements incessants d’allégeance (ou de façon dont elle considère les unes et les autres) : en gros, c’est « ah, elle c’est mon amie la plus fidèle pour toute la vie », puis trente pages plus loin la même est une traîtresse pourrie, avant, vingt pages plus loin, que le lecteur découvre, ébahi, que « ah mais non, en fait c’est ma BFFF (Best Friend Forever) ».

Bref, il y a un côté presque Young Adult là dedans qui est très désagréable, surtout lorsqu’on fait la comparaison avec l’aspect social / féministe, génétique et Planet Opera. J’ai d’ailleurs la très nette impression que Bragelonne veut plus ou moins le vendre sous cet angle là, auquel cas je pense que certains lecteurs / lectrices risquent d’avoir une douche froide devant l’extrême profondeur des thèmes scientifiques et sociétaux abordés.

Ressemblances et intérêt du livre

L’œil averti capte des convergences, des hommages ou des ressemblances avec pas mal d’autres œuvres célèbres, à commencer par Fondation (ou parle de Plan -comme le Plan Seldon- des Fondatrices, il y a une référence à la psychohistoire -p 341-, et techniquement, ça se passe à la, hum, « autre extrémité de la Galaxie » -les initiés comprendront-), la stratification sociale à la Aldous Huxley, l’ensemble de l’oeuvre SF d’Ursula Le Guin (pour l’aspect ethno-SF, notamment), et bien entendu l’exploration des « ruches humaines » (bien que dans une perspective radicalement opposée à celle adoptée par Frank Herbert dans le formidable La ruche d’Hellstrom).

Ce qui retient particulièrement mon attention, et devrait inciter certains d’entre vous à s’intéresser de près au roman, est qu’il est finalement rare de voir un écrivain homme écrire avec pertinence et justesse une oeuvre féministe et s’interrogeant sur les relations entre les hommes et les femmes (car tel est le seul et unique véritable thème de ce livre). Ce qui est également fascinant, c’est que Brin évite les clichés (et la caricature) avec Brio : il n’inverse pas naïvement les rôles (ses hommes ne deviennent pas des choses fragiles protégées par d’intrépides amazones), mais les redéfinit : les hommes restent des hommes, c’est leur place et leur rôle dans la société, matriarcale, qui change.

En conclusion

Son aspect féministe d’une grande justesse (qui évite clichés et caricatures), ses interrogations sur les relations entre hommes et femmes (et la place des uns et des autres dans la société), sur les sociétés matriarcales et patriarcales, font de ce roman très profond un must-read de la SF « intelligente » (même si je n’aime pas cet adjectif, que je trouve péjoratif). Son aspect Planet Opera, son utilisation de la génétique, la grande qualité de son aspect initiatique achèvent d’en faire une oeuvre totalement recommandable, surtout pour celui qui recherche un roman qui concilie fond et rythme trépidant d’une aventure qui laisse une large place à l’émerveillement. Pourtant, ce livre, s’il frôle le statut de chef-d’oeuvre, ne l’atteint cependant pas, en raison de  maladresses concernant principalement le comportement de l’héroïne et sa place dans l’univers, une multiplication des rebondissements / Deus ex Machina mal gérée (et du nombre de fois où Maïa est enlevée et emprisonnée), ainsi que son côté « à seize ans je sais tout mieux que tout le monde » qui est franchement lourdingue.

Personnellement, je le place pourtant très haut dans mon panthéon personnel de la SF orientée biologie, du Planet Opera, et de la SF féministe (même si, ici, écrite par un homme) ayant une forte atmosphère d’Ursula Le Guin mâtinée d’Isaac Asimov.

17 réflexions sur “Saison de gloire – David Brin

  1. ZZZ’est un livre pour moi cela. Quand j’ai lu parthénogenèse, j’ai pensé « tiens, des abeilles? » une société ressemblant à une ruche qui est effectivement tr§s stable, basée sur les femelles (et la Reine), les mâles n’étant présent que temporairement à la saison estivale (après ils sont boutés hors de la ruche ou tués) pour une éventuelle reproduction… Cela ressemble un peu, non?

    trêve de plaisanterie : il me le faut!!!!

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  2. Ah chouette, tu lève mon doute sur la réédition de ce livre! Je l’ai lu (et bcp aimé) adolescente 😉 il faudrait que je le relise pour en voir un peu plus les défauts 😉

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  3. Bon à savoir, à l’époque mon niveau d’anglais m’avais fait abandonner ce livre.
    En tous cas il me fait furieusement penser à un livre peu connu que je qualifie lui de chef d’œuvre, l’extraordinaire « Parade Nuptiale » de Donald Kingsbury.
    Les changements sociétaux osés par l’auteur me semblent être de la même eau avec une narration tendue.

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    • Parade Nuptiale qui, d’ailleurs sera un jour (lointain…) critiqué sur ce blog. Mais d’après ce que j’en sais, je dirais que les changements sociétaux de Saison de Gloire sont tout de même moins radicaux que ceux du roman de Kingsbury.

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  6. Je viens de finir de lire ce roman. C’est cette critique qui m’avait plus particulièrement donné envie de le lire (parce que si j’avais dû me fier à la couverture et même au résumé, je n’y aurais sans doute prêté aucune attention). Et comme toi j’ai trouvé le background passionnant à tous points de vue : scientifique, historique, sociologique… Il y avait vraiment de quoi faire de ce roman une grande oeuvre de SF.
    Par contre, l’intrigue et les personnages n’ont pas réussi à me passionner un seul instant. Les péripéties de Maïa m’ont semblé sans intérêt, et tout au long de ma lecture je n’avais qu’une seule envie : qu’on arrête de parler d’elle et de ses déboires avec des pirates ou autres méchants, et qu’on se remette à parler du monde et de la société de Stratos… Bref, une lecture assez frustrante, à cause de ce décalage entre le sérieux et la solidité du background et cette impression gênante, comme tu l’évoques dans ta critique, de lire un bête récit d’aventures young adult.
    Je me suis finalement demandé si le roman n’aurait pas été plus intéressant si l’auteur s’était attaché aux pas de Renna (l’Homme des Étoiles) plutôt qu’à la jeune Maïa…

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